Il y a deux ans, l’ASM recevait Leicester (ici Fourcade et Fischer) pour une sévère défaite (29-44). C’est la dernière rencontre de Champions Cup à laquelle le public du Michelin a assisté. Christophe Urios n’était pas encore arrivé... Photo Richard Brunel
Il fut un temps, pas si lointain, où les responsables clermontois n’hésitaient pas à afficher des ambitions (très) élevées. Souvenez-vous, juin 2022, sous la présidence de Jean-Michel Guillon, l’ASM, pourtant en plein marasme, annonçait haut et fort vouloir accrocher « une étoile sur le maillot en 2025 ».
On nous dit encore aujourd’hui que cette communication un brin présomptueuse était voulue par le coach Jono Gibbes, soucieux sans doute de rassurer supporters et partenaires sur le projet d’un club, dont on ne connaissait pas encore l’abyssal déficit financier.
« On est dans un club qui adore l’Europe » (
Etienne Falgoux)
Deux ans et demi plus tard, il n’est évidemment plus question « d’étoile sur le maillot », et pas grand monde ne miserait sur une participation clermontoise à la finale du 24 mai 2025 à Cardiff. Le curseur des ambitions est aujourd’hui plus mesuré, mais il a le mérite d’exister. Même dans le discours de Christophe Urios. Ce qui n’était pas forcément le cas lorsqu’il évoluait par exemple du côté de Castres.
L’ASM n’est pas le CO quand arrivent l’hiver et les confrontations européennes. Ce n’est pas Etienne Falgoux qui dira le contraire, lui qui a vécu les derniers frissons des grandes finales. « C’est une compétition incroyable, c’est un plaisir de la jouer. On se doit déjà de faire honneur au groupe de l’année dernière qui a gagné le droit de participer en étant 8e du Top 14. On se doit de la jouer à fond. Et puis, on est dans un club qui adore l’Europe ».
La réception de Trévise, tout à l’heure en ouverture de compétition, ravivera des souvenirs aux supporters les plus anciens. Ceux qui, il y a 25 ans, découvraient la H-Cup à travers les fulgurances d’Olivier Magne, de Tony Marsh, de Sébastien Viars…
« L’ambition est de se qualifier, rajoute Sébastien Bézy. C’est le premier objectif, la suite on verra. Quand je suis arrivé dans ce club (ASM), on sentait quand arrivait la Coupe d’Europe, que les gens en parlaient, étaient plus enthousiastes pour venir au stade ».
« Notre ambition est de jouer un rôle dans cette poule très compacte » (
Christophe Urios)
Après Trévise, Clermont aura deux voyages épineux à négocier, à Dublin (face au Leinster) et à Bath, plus la réception de Bristol, deux clubs anglais qui brillent dans le championnat domestique. Mais au fait, l’ASM est-elle équipée pour jouer sur les deux tableaux ? « Aujourd’hui, on ne se pose pas la question. J’espère qu’on ne perdra pas trois joueurs comme la semaine dernière », souffle le coach Urios.
La saison dernière, la Challenge Cup était abordée comme une bouffée d’oxygène parce que la situation en Top 14 était fragile et anxiogène. Là, il s’agit plus de continuité et de confirmation d’une dynamique nouvelle.
« Notre ambition est de bien lancer la compétition, de jouer un rôle dans cette poule très compacte. On l’aborde dans des conditions mentales, je ne dirais pas optimales, mais bonnes quoi. Aujourd’hui, on n’a pas de mauvaises ondes, si ce n’est les pépins de la semaine dernière qui nous handicapent ».
Bien attaquer la Champions Cup offrirait aussi une quatrième victoire consécutive aux Clermontois. Quand on sait d’où ils viennent depuis plusieurs saisons, ce n’est pas forcément anecdotique.
Christophe Buron