Pierre-Yves Revol sur Wilfrid Hounkpatin : « Doit-il subir la double peine et être privé de son métier? » Pierre-Yves Revol, le président du Castres Olympique a évoqué la situation de Wilfrid Hounkpatin, son pilier droit, condamné mercredi pour violences conjugales, et dit vouloir l'aider.
Wilfrid Hounkpatin espérait jouer contre Gloucester, demain, en huitièmes de finale du Challenge Européen. Il était dans le groupe. Il ne l'est plus, et n'a pas pris l'avion.
Mercredi, lors d'une audience du tribunal judiciaire de Castres, le pilier droit du CO a été jugé et reconnu coupable de violences conjugales, condamné à 12 mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans. Il doit également suivre des soins psychologiques et un stage de sensibilisation sur les violences intrafamiliales. Mercredi soir, il a été contacté par Matthias Rolland, le directeur général du club, qui lui a expliqué qu'il ne pourrait pas voyager et participer à cette rencontre, qui aurait été sa première depuis début mars, et quelques minutes jouées contre Toulouse. Il était content à l'idée de pouvoir se retrouver sur un terrain.
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Ensuite, c'est Pierre-Yves Revol, le président, qui l'a appelé. Ensemble, ils ont évoqué l'avenir. Si le club n'avait pas répondu à nos sollicitations mercredi, il l'a fait jeudi. En guise de réponse, Pierre-Yves Revol, le président, nous a fait parvenir ces quelques lignes sur la position du Castres Olympique : « En premier lieu et comme il l'a déjà dit le club exprime son soutien total à la victime et plus largement condamne toutes les formes de violences faites aux femmes. S'agissant de la relation contractuelle avec le joueur qui a un contrat à durée déterminée de trois ans, la décision du tribunal de Castres ne l'annule pas et le droit français n'autorise pas un licenciement au motif de cette sanction prise dans le cadre de sa vie privée.
« Le club prendra le temps d'examiner ses possibilités de réinsertion sportive »
Pierre-Yves Revol
J'entends bien les voix de ceux qui veulent le bannir des stades mais je ne vais pas crier avec les loups. La situation est plus complexe. La justice est passée. Parce qu'il est sportif, doit-il subir la double peine et être privé de son métier ? J'ai bien lu ses déclarations au procès qui expriment au-delà du fait divers avec son ex-compagne qu'il a regretté et pour lequel il s'est excusé, un certain mal-être et des difficultés à gérer son statut de joueur professionnel. La première chose que nous ferons, c'est d'examiner avec lui et peut-être d'ailleurs son environnement, s'il est en mesure de poursuivre son activité professionnelle et en capacité de surmonter cette sanction en se donnant toutes les chances d'avoir à l'avenir un comportement exemplaire. Je n'ai pas la réponse et il lui faudra peut-être du temps pour faire face à la situation.
J'ai lu aussi que son ex-compagne et lui veulent désormais tourner une page et se consacrer à leurs trois enfants. Le priver de ressources, c'est aussi leur infliger à tous une nouvelle peine et je ne crois pas que ce soit ce que son ex-compagne veuille. Alors je ne dis pas qu'il rejouera demain avec le CO. D'ailleurs, il était prévu pour le déplacement à Gloucester mais il ne l'a pas fait. Mais le club prendra le temps d'examiner ses possibilités de réinsertion sportive en espérant qu'il soit inspiré par Saint Ignace de Loyola : ''C'est en tombant bas que l'on prend mieux conscience qu'il faut se relever !'' »
Wilfrid Hounkpatin n'a pas voulu commenter la décision de son club de l'écarter du match de Gloucester, répétant, comme mercredi lors de l'audience, qu'il voulait passer à autre chose, pour avancer et s'occuper au mieux de ses trois jeunes enfants.
Très belle analyse Président!