Bristol n’est bien évidemment pas la meilleure attaque de cette Champions Cup. Elle n’affiche pas les statistiques offensives des grosses artilleries de la compétition (Bordeaux, Toulouse, Leicester…), sinon le club anglais ne partagerait pas la dernière place de la poule avec son adversaire auvergnat de ce samedi (16 h 15).
Par contre, Bristol ne semble pas vouloir se renier sur sa stratégie récurrente d’envoyer du jeu et tout le temps. « Je les ai joués avec Bordeaux, ils jouaient énormément. On les a joués avec l’ASM en Challenge européen (8e de finale en 2023), ça jouait beaucoup. Là, je trouve que ça joue encore plus, résume Christophe Urios. Ils n’utilisent pas beaucoup le pied et leur collectif est très fort sur l’attaque ».
Face à ce type d’adversaire, la réponse est toute trouvée pour le manager clermontois. « La meilleure façon pour jouer cette équipe est d’avoir le ballon. Chaque fois que l’on tiendra la balle, on sera moins en danger que lorsqu’on ne l’aura pas. Et pour cela, il faut que notre système offensif passe un cran. Il nous faut des lancements bien pensés qui nous permettent d’avancer. Il faut être capable de garder le ballon et de contre-attaquer ».
Le jeu commence aussi devantLe constat n’est pas nouveau, l’ASM, cette saison, peine énormément à mettre en place un jeu offensif derrière qui, non seulement, séduira les observateurs, mais s’avérera efficace dans le souci d’alternance souhaité par le staff. Il y a, pour l’heure, une pointe de frustration, partagée semble-t-il entre coachs et joueurs, sur cette incapacité à insuffler régulièrement un élan offensif à hauteur des ambitions.
« On sait quel jeu on veut pratiquer. Il doit se rapprocher de l’identité de l’ASM : avoir des avants forts, la prise de l’axe et la vitesse derrière. Par périodes, on a progressé, à d’autres, on est un peu plus bas. Aujourd’hui, on n’est pas satisfait de notre animation offensive, à l’image de notre match à Bath où l’on n’a rien fait ». De plus, depuis quelques rencontres, l’ASM semble un peu moins précise et solide sur ce qui fait encore son point fort, le jeu d’avants. Du coup, les faiblesses de son jeu de ligne derrière sont exacerbées. Ce qui explique un énième changement de paire de centres ?
« Non, on change encore parce que je n’étais pas satisfait de l’association à Bath (ndlr : Simone, Fouyssac), assure Urios. Ça manquait d’agressivité. Cela dit, on a tendance, par erreur, à dire que l’animation offensive, ce sont les trois-quarts. Mais ça commence devant, par la conquête directe, les mauls. Aujourd’hui, les avants n’avancent pas comme on le voudrait, autour des rucks, au milieu du terrain… On n’a pas les bonnes courses et on ne gagne pas souvent les duels ».
Ce samedi après-midi, face à Bristol, les Clermontois seront forcément attendus sur leurs forces, on attend qu’ils dominent dans le combat et les phases statiques. Mais ils devront aussi, par leurs trois-quarts, jouer un rugby pour prouver que l’ASM est enfin d’attaque !