Posté 15 février 2025 - 07:33
Toulousain ascendant Clermontois
Paul Costes Né à Toulouse, formé à Colomiers, révélé au Stade Toulousain, où il évolue aujourdhui, Paul Costes a pourtant eu longtemps le cur « jaune et bleu ». Il a même failli porter les couleurs de lASM (en Espoirs), le club de Gérard son grand-père, et dArnaud son père. A la veille de laffiche entre les deux clubs, demain (21 h 05) au Michelin, morceaux choisis dune filiation rugbystique.
CHRISTOPHE BURON
<em>finale 1999. </em>Le troisième ligne Arnaud Costes au duel avec lailier Michel Marfaing, un match que son fils Paul a vu et revu photo darchives2
finale 1999. Le troisième ligne Arnaud Costes au duel avec lailier Michel Marfaing, un match que son fils Paul a vu et revu photo darchives
Ne me demandez pas pourquoi, bien que né à Toulouse,jai longtemps été supporter de lASM,,
Paul Costes est tombé dans la marmite du jeu de rugby très tôt dans sa vie. Probablement un peu par atavisme, mais pas seulement. « Je lai toujours poussé à faire du sport, raconte son père Arnaud, joueur historique de lASM des années 90. Mais cest lui qui a voulu aller au rugby. Il avait trois ans et je lai amené un jour voir son cousin jouer au rugby à XIII. Paul na pas arrêté de nous saouler pour aller sur le terrain. Il était attiré par la balle. Il bougeait beaucoup, il était très demandeur. Et le ballon, cétait son truc. »
Plus tard, alors quil était dans les équipes de jeunes à Colomiers, Paul Costes a vite affiché une curiosité surprenante. « Jai toujours cherché à savoir quel joueur était mon père. Ce quil faisait sur un terrain, de quoi il était capable. Je peux vous dire que jen ai vu des matchs de mon père, essentiellement suryoutube. Je crois avoir visionné une dizaine de fois la finale de 1999 entre lASM et Toulouse », raconte le jeune trois-quarts centre du Stade.
Et qua-t-il vu dArnaud Costes, son paternel, avant-aile complet de lépoque, international qui a participé à deux Coupes du monde (1995 et 1999) ? « Jai vu un troisième ligne qui était capable de faire des percées en tenant le ballon à une main ; un joueur qui faisait des passes au pied très précises. Je revois une ogive qui envoie Jimmy Marlu à lessai. Cest marrant, je ne savais pas quil faisait ça sur un terrain et je me suis rendu compte que javais les mêmes attitudes. Cela doit être inné », sourit le jeune Paul Costes qui aura 22 ans en avril.
Aujourdhui trois-quarts centre, après avoir été ouvreur et arrière chez les jeunes, le Toulousain a appris le rugby chez le voisin columérin. « Comme jaimais déjà beaucoup défendre, les responsables de Colomiers mont proposé de passer en troisième ligne. Papa ma dit, reste au centre, tu développeras tes mains et ta qualité de vitesse. Jai bien fait de lécouter (rires). Car si je jouais aujourdhui troisième ligne, avec mon physique, je serais emmerdé ».
Père de bons conseils, Arnaud Costes a toujours évité dêtre intrusif. Il débriefe néanmoins tous les matchs du rejeton, entre bienveillance et exigence. « Je lui dis ce que je pense mais Paul est très travailleur et volontaire. Il a une telle envie darriver quil est forcément à lécoute. Il a touché un peu du doigt le haut niveau, il sait que le plus dur reste à faire. Jai un rôle de papa qui a joué au rugby, mais je ne suis pas son entraîneur. »
Demain soir, Arnaud, le père à Toulouse, Gérard, le grand-père, à Clermont, seront sur leur canapé pour voir Paul et le Stade Toulousain venir défier lASM au stade Michelin. Pour le jeune « héritier », ce match a forcément une saveur particulière.
« Ne me demandez pas pourquoi, mais bien que né à Toulouse, jai longtemps été un supporter de lASM. Je ne pense pas avoir été influencé par la famille en plus. Jai quelques souvenirs douloureux. Jai pleuré en 2013 lors de la finale de Coupe dEurope face à Toulon. Je revois le « coucou » dArmitage à Brock James. Même en 2019, alors que jétais cadet au Stade Toulousain, jai pleuré après la finale perdue par lASM contre Toulouse. Jétais au stade, en tribunes, avec mon père. »
Aujourdhui, Paul Costes a muri. Il est devenu un joueur de leffectif pro du Stade et une carrière riche semble souvrir devant lui. Quand on est né à Toulouse, évoluer dans le club le plus glorieux du rugby français semble une évidence. Et pourtant
Le jeune Paul raconte son premier contact avec lASM. « Déjà, quand on est junior Crabos au Stade, comme cétait mon cas, on nest pas trop amené à voir les pros. Je pensais déjà naturellement à une future carrière professionnelle, mais à Toulouse, jétais loin de cet univers. Jai demandé à mon père de mamener à Clermont et lASM. Cest Roro (ndrl : Aurélien Rougerie) qui ma présenté les infrastructures, ma parlé de contrat « centre de formation » de 3 ans Cela avait lair très organisé. Je navais pas toutes ces infos à Toulouse. ».
LASM a donc fait au prometteur Paul Costes une proposition pour intégrer le centre de formation. « En sortant de cette visite, il ny avait pas débat, je me suis dit, il faut que jy aille. Et puis, le Stade Toulousain a su que je métais rendu à Clermont. Clément (Poitrenaud) et Ugo (Mola) sont venus me parler Voilà, cétait un choix compliqué et au final, je suis resté au Stade. Aujourdhui, je ne vais pas dire que je le regrette. »
Demain, le (petit) fils Costes ne découvrira pas le stade Michelin puisquil figurait dans le quinze toulousain venu simposer il y a un an face aux Clermontois. Ce jour-là, en plein Tournoi, il ne jouait que son troisième match comme titulaire. Soumis à Toulouse à une concurrence à nulle autre pareille, le jeune Paul sait que cette période sans les internationaux est souvent une fenêtre de tir unique pour « marquer des points ». Et au Stade, ce contexte aide souvent les (jeunes) joueurs à se sublimer un peu plus.
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