Titularisation de Guillaud, prolongations de Veschambre et Michaux : pourquoi l'ASM a raison de miser sur ses jeunes
En titularisant Axel Guillaud (19 ans) à l’arrière face à Montauban, ce samedi (16 h 35), Christophe Urios confirme encore un peu plus la nouvelle place accordée aux jeunes à l’ASM Clermont. Un credo qui pourrait porter ses fruits dans un avenir plus ou moins proche.
Et de trois ! À l’occasion de cette 5e journée de Top 14, un troisième joueur issu du centre de formation de l’ASM va découvrir le monde professionnel. Après Juan Martin Montilla (contre Toulouse, 1re journée) et Léo Michaux (au Racing 92, la semaine dernière), Axel Guillaud va donc faire ses grands débuts, à 19 ans, en équipe première, au stade Marcel-Michelin, face à Montauban, cet après-midi (16 h 35).
Sa titularisation à l’arrière, après l’annonce ce jeudi des prolongations de contrat de Baptiste Veschambre (qu’on ne devrait pas tarder à voir lui aussi avec les pros) et Léo Michaux (18 ans tous les deux), témoigne encore un peu plus de la direction qu’est en train d’emprunter le club asémiste. Depuis cet été, Christophe Urios n’a de cesse de louer la qualité de ces jeunes éléments. Alors il leur fait de la place. « Tous ces jeunes soutiennent la comparaison avec les pros, insiste l’entraîneur clermontois. Aujourd’hui, contrairement à ce que je voyais quand je suis arrivé, ils sont très bons. Et ceux qui arrivent derrière aussi. Ils ont cette culture du travail, de la gagne, et cette volonté de bien représenter l’ASM. Cela me semble logique de les lancer parce qu’ils le méritent. »
Toute la difficulté à ce niveau est d’assurer le bon accompagnement pour que ces jeunes puissent donner leur pleine mesure, saisissent la chance qui leur est offerte, sans qu’ils ne se grillent les ailes. Cela, c’est au staff et aux joueurs plus expérimentés d’en être garants. Toujours est-il qu’accorder une telle place aux jeunes est plutôt le signe d’un club en bonne santé. Pour ce qui est de l’ASM, on pourrait parler de rémission.
« Un club ne peut pas fonctionner s’il n’a pas de jeunes qui jouent. En tout cas, en Top 14 ça ne marche pas, ce n’est pas possible, estime Christophe Urios. Pendant longtemps, cela a été la grande force du club avec beaucoup de titres dans les catégories jeunes. Aujourd’hui, on est en train de retrouver une espèce de normalité : on doit avoir une base forte de joueurs confirmés qui représentent le noyau de l’équipe et des jeunes qui bousculent tout cela. »
Toulouse aussi est passé par là
Beaucoup de clubs en sont passés par là. Même les meilleurs. Entre ses deux Brennus de 2012 et 2019, le Stade Toulousain a connu un petit coup de moins bien avec, en point d’orgue, une vilaine 12e place à l’issue de la saison 2016-2017. Une période durant laquelle le club a pris son mal en patience en misant sur la carte jeune. C’est ainsi que les Thomas Ramos, François Cros, Peato Mauvaka, Cyril Baille ou autre Romain Ntamack ont tous débuté chez les pros entre 2013 et 2017. En 2019, ils figuraient tous sur la feuille de match de la finale de Top 14 aux côtés de cinq autres partenaires formés au club. Depuis, la tradition se perpétue. Ils étaient encore 12 (sur 23) à figurer sur la feuille de match de la finale victorieuse face à l’UBB en juin dernier.
Il n’y a qu’à observer les têtes de gondole des autres formations du championnat pour mesurer à quel point la formation et sa mise en valeur peuvent faire passer les clubs dans une autre dimension. Louis Bielle-Biarey, Matthieu Jalibert, Nicolas Depoortere à Bordeaux ; Grégory Alldritt, Paul Boudehent, Pierre Bourgarit, Oscar Jegou à La Rochelle ; Hugo Auradou, Emilien Gailleton, Théo Attissogbe à Pau… Tous ont au moins évolué avec les Espoirs de leur club actuel.
Pour Clermont, qui a parfois du mal à recruter de grosses pointures, l’intérêt de la carte jeune est multiple. En les faisant jouer, le club peut retrouver une certaine attractivité auprès de joueurs à fort potentiel. Et ainsi espérer retrouver les sommets dans un avenir plus ou moins proche.