Comment l'ASM Clermont a repensé tout son système défensif
Face à Brive, à l’occasion de son premier match de la saison, l’ASM Clermont a pu tester en situation réelle son nouveau schéma défensif, façon « rush defense ». Éléments d’analyse.
La première sortie de la saison à Brive, en match de préparation (succès 21-35), a déjà permis d’observer quelques évolutions dans le plan de jeu de l’ASM Clermont version 2025-2026. L’une des plus notables est très certainement sa façon de défendre avec la farouche volonté de couper les extérieurs.
Plutôt dans le contrôle ces dernières saisons, avec l’idée de coulisser et de se servir de la ligne de touche comme alliée, les défenseurs clermontois ont adopté au Stadium des courses bien plus verticales et surtout bien plus agressives à l’encontre du porteur de balle adverse. « On a changé de système à la demande de Julien Laïrle (l’entraîneur des avants et de la défense, ndlr), confirme Pierre Fouyssac. L’idée est de mettre plus de pression sur l’attaque adverse. »
« Imposer notre défense à l’attaque et pas l’inverse »
Des préceptes qui font nécessairement penser à la fameuse « rush defense » - que l’on pourrait grossièrement traduire par la « défense pied au plancher » - chère aux champions du monde sud-africains. « La volonté, c’est de monter dans l’agressivité, d’être moins spectateurs de l’attaque adverse, explique Julien Laïrle. On veut créer plus de chaos, plus de désordre. On a besoin de cette agressivité pour imposer notre défense à l’attaque et pas l’inverse, comme cela a pu être le cas, parfois, l’an dernier. »
À Brive, on a pu observer que l’équipe était encore en rodage face à ces nouvelles consignes. Notamment en première mi-temps. « On a fait deux montées défensives très fortes où on a relâché deux plaquages dans nos couloirs. Résultat, on a concédé deux essais à la suite de deux passes après-contacts. Ce type de défense implique de renforcer nos un contre un. » Ce pressing très haut, qui vise à faire reculer la ligne d’avantage pour réduire au maximum le temps et l’espace de l’attaque adverse, n’est donc pas sans risque. Il s’agit même d’assumer pleinement de laisser des trous béants sur les flancs et dans le dos.
D’où l’importance du second rideau, assuré à Brive par deux éléments, et d’une bonne communication. « Effectivement, cela en demande encore plus, notamment entre les centres et les ailiers. Mais cela nécessite aussi plus de qualités physiques, ajoute Pierre Fouyssac. Le fait de monter aussi fort sur chaque séquence demande nécessairement plus d’énergie. »
Mais lorsque ce schéma défensif est parfaitement exécuté, il peut alors s’avérer redoutable. Notamment dans sa propension à offrir des ballons de récupération. Preuve en a été en Corrèze sur le dernier essai de l’ASM.
Alors que le CA Brive était à la manœuvre dans les tout derniers instants du match pour essayer de recoller au score, la montée agressive de Kylan Hamdaoui lui a permis d’intercepter le ballon sur une passe sautée pour sceller le sort de la rencontre.
Reste donc à peaufiner ces petits détails qui font de grandes différences durant ces dernières semaines de préparation. Il sera d’autant plus intéressant d’observer ce secteur de jeu face à Toulon, ce vendredi (19 heures), à l’occasion du deuxième et dernier match de préparation. Un adversaire d’un calibre forcément supérieur et surtout averti de cette nouvelle façon de défendre dans les rangs clermontois.