Va falloir que je fasse gaffe maintenant quand je monte avec ma voiture immatriculée 13.
Règlements de Comptes à Clermont
#286
Posté 02 décembre 2025 - 19:26
- frednirom et ELSAZOAM aiment ceci
#287
Posté 02 décembre 2025 - 20:21
le suspect est un jeune mineur de 18 ans [...]
Le jeune majeur est soupçonné d'œuvrer pour la DZ Mafia
Il y a quelqu'un qui relit des fois a La Montagne, ou ils envoient en impression un peu a l'instinct, quand ils le sentent ? ![]()
(mais merci Babe du partage, comme toujours !)
- Le Marseillais et Francoisbougnat aiment ceci
#288
Posté 02 décembre 2025 - 21:26
Il ajoutait : "Dans la région marseillaise, on avait l'affrontement de deux grands groupes : là, on est dans des petites villes, donc il y a des micro-affrontements entre plus petits groupes."
C'est Clermont la "petite ville" ?
#289
Posté 17 décembre 2025 - 13:12
#290
Posté 17 décembre 2025 - 14:35
Ah bon, parce que ça picole pas par chez vous ? ![]()
#291
Posté 17 décembre 2025 - 16:05
Tu n'as qu'à mettre une plaque avec le numéro 67, comme ça on pourra dire : cet empoté, immatriculé dans le Bas-Rhin...Va falloir que je fasse gaffe maintenant quand je monte avec ma voiture immatriculée 13.

Envoyé de mon Pixel 7a en utilisant Tapatalk
- Vynce, Le Marseillais et Bad Zé aiment ceci
#292
Posté 17 décembre 2025 - 16:16
Fin M. Elsazoam, très fin.
Bon je persiste à dire que tout ça c'est de la gnognotte à côté du 9/3. ![]()
- ELSAZOAM aime ceci
#293
Posté 17 décembre 2025 - 16:27
Tu n'as qu'à mettre une plaque avec le numéro 67, comme ça on pourra dire : cet empoté, immatriculé dans le Bas-Rhin...
Envoyé de mon Pixel 7a en utilisant Tapatalk
Tu vois les Vosges depuis le Bas Rhin?
- ELSAZOAM aime ceci
#294
Posté 17 décembre 2025 - 16:46
Non, par contre de là-bas, je distingue mal les herbes des Vosges !Tu vois les Vosges depuis le Bas Rhin?

Envoyé de mon Pixel 7a en utilisant Tapatalk
- Vynce et Very Good Eshvili aiment ceci
#295
Posté hier, 11:49
3 Pages sur LM d'hier : une plus générale sur le narcotrafic et la visite de Macron à Marseille , et 2 sur la DZ Mafia à Clermont :
POLITIQUE A Marseille, le chef de l’Etat soutient que les trafiquants « sont déjà en train de perdre la bataille »
Macron et la «guerre aux réseaux»
Traque des têtes de réseaux, augmentation de l’amende forfaitaire pour les consommateurs de drogues,
hommage à la famille Kessaci: Emmanuel Macron a martelé, hier, à Marseille sa détermination à mener la «guerre » contre le narcotrafic.
Le déplacement présidentiel a débuté par un geste symbolique fort, avec un temps de recueillement sur la tombe de Mehdi Kessaci , assassiné le 13 novembre à l’âge de 20 ans, sans doute pour intimider son frère Amine,
militant engagé contre l’emprise des réseaux de trafic de drogue. Un meurtre qui a sidéré la ville,
pourtant coutumière des violences liées au trafic de stupéfiants. Même si le nombre de personnes tuées est en baisse depuis deux ans : – 17 cette année dans le département, contre 24 l’an dernier et 50 en 2023.
« on ne doit rien lâcher »
Mehdi Kessaci « a été attaqué parce qu’on attaquait » les trafiquants, a estimé Emmanuel Macron devant un groupe de policiers
lors de l’inauguration d’un commissariat dans les quartiers Nord. « C’est une famille courageuse qui se bat, comme beaucoup
de Marseillaises et de Marseillais.
On ne doit rien lâcher, parce que ce qu’ils (les trafiquants) cherchent à faire, c’est à intimider.
Et je vous le dis, ils sont déjà en train de perdre la bataille. »
Le président de la République a également rencontré la mère de Socayna, jeune étudiante tuée par une balle perdue alors
qu’elle étudiait dans sa chambre en 2023, un drame qui avait déjà secoué la ville.
Dans la matinée, face à des lecteurs du quotidien régional La Provence, Emmanuel Macron a promis de mener
une « guerre aux réseaux qui tuent des jeunes innocents », assurant qu’il « n’y a aucune chance qu’ils (les réseaux) gagnent ».
Il a affiché sa volonté d’aller « chercher dans les pays où sont les têtes de réseau de la coopération,
pour pouvoir saisir leurs biens, pour pouvoir arrêter les têtes de réseau, nous les restituer ».
Le chef de l’État doit se rendre dimanche pour le Noël aux troupes aux Émirats arabes unis, où d’importants narcotrafiquants
ont trouvé refuge, selon la justice française.
l’amende forfaitaire passe de 200 à 500 euros.
Concernant les consommateurs, dont il fustige régulièrement la responsabilité, il a annoncé un passage à 500 euros,
contre 200, de l’amende forfaitaire délictuelle. « J’en ai ras-le bol d’avoir des jeunes qu’on pleure et dans des quartiers
d’avoir d’autres gens qui considèrent que c ’est festif d’aller acheter de la drogue ».
Pour le maire divers gauche de Marseille, Benoît Payan, cette mesure « ne mettra pas fin au trafic ».
« Mes ennemis, c’est ceux qui ont du sang sur les mains, c’est les narcotrafiquants.
Mais évidemment que les consommateurs doivent se poser la question de ce qu’ils font ».
Benoît Payan a surtout réclamé plus de moyens pour la réinstallation de services publics dans
les quartiers paupérisés et gangrenés par les trafics.
En fin d’après-midi, toujours dans la thématique sécuritaire, Emmanuel Macron a inauguré
l’agrandissement de la prison des Baumettes.
Il a également défendu le bilan du plan « Marseille en grand » lancé en grande pompe en 2021 pour aider la cité phocéenne à rattraper ses
retards, avec cinq milliards d’engagements de l’État à la clé.
La Cour des comptes avait dénoncé en octobre 2024 un suivi « indigent » et un « défaut de cohérence » de cette initiative,
destinée à rénover les écoles insalubres, développer les transports en commun, réduire la fracture géographique et sociale
entre quartiers nord et sud et renforcer les effectifs de police.
Alors que l’Élysée a mis en ligne juste avant la visite un site permettant de suivre la progression des différents projets,
Emmanuel Macron a souligné qu’il allait « sur le terrain, voir les réalisations et ce qu’il reste à faire pour “Marseille en grand”.
Et je continuerai, moi, de rendre compte et de continuer le travail ». Les deux tiers des crédits sont désormais engagés, assure
l’Élysée, citant la livraison de 15 écoles, des projets en cours sur 86 autres ou l’arrivée de 350 policiers supplémentaires
dans les Bouches-du-Rhône.
Dans le vent ?
l’éditorial
ChArles
ViGier
charles.vigier@centrefrance.com
X : @Charles – Vigier
En venant à Marseille parler démocratie, réseaux sociaux et surtout lutte contre le trafic de drogue,
Emmanuel Macron continue sa tentative de reconnexion avec les sujets intérieurs
dont sa dissolution cataclysmique l’a écarté pendant de longs mois.
Bien périlleux, et même téméraire à l’heure de se rendre dans une cité où ses interventions stratégiques sont
toujours en attente de résultats probants. À l’image du plan d’envergure « Marseille en grand », au budget colossal,
dont les résultats, quatre ans plus tard, demeurent très peu palpables pour les habitants, et qui ne manque
pas de susciter les critiques locales – après celles de la Cour des comptes –, camp présidentiel inclus.
Quant au narcotrafic, on se remémore, de loin, la très médiatisée opération « Place nette »,
il y a vingt mois, déjà en présence présidentielle, qui n’a pas porté l’estocade à un système qui a depuis assassiné Mehdi
Kessaci et remis du charbon dans le brasier de la peur. Au pays du mistral, la parole présidentielle réussira-t-elle
un jour à ne pas s’évaporer dans le vent ?
Faut-il, oui ou non, légaliser le cannabis ? Certains ont franchi le pas
A l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron à Marseille, le député LFI Manuel Bompard a relancé le débat sur la légalisation
du cannabis, qui permettrait selon lui de « casser le vivier d’argent sur lequel vivent les réseaux de la criminalité organisée».
Plusieurs pays ont déjà franchi le pas.
Tour d’horizon non exhaustif.
Malte. Le petit État méditerranéen a été le premier dans l’UE à légaliser la consommation de cannabis à but récréatif,en 2021.
Les personnes majeures peuvent transporter jusqu’à 7 grammes de la substance, en posséder jusqu’à 50 grammes et cultiver quatre plants maximum.
La consommation en public est interdite.
L’Allemagne. Outre-Rhin, il est légal de posséder, cultiver et consommer du cannabis pour les personnes majeures depuis avril 2024.
Des limites sont fixées sur les quantités : la loi autorise à détenir au maximum 50 grammes et à cultiver trois plants chez soi, pas plus.
En revanche, la vente ou le partage de sa récolte privée sont interdits. Les consommateurs peuvent néanmoins créer des clubs entre eux.
L’Allemagne a renoncé à créer des magasins spécialisés, comme c’était envisagé par le gouvernement, à cause du droit européen et international,
rapporte le site Touteleurope. À l’échelle de l’UE, outre Malte et l’Allemagne,
seul le Luxembourg autorise également la consommation de cannabis.
L’Uruguay. Un pays pionnier. En 2013, l’Uruguay a été le premier pays au monde à légaliser la vente et la production de
cannabis sur son territoire. C’est strictement réglementé : la marchandise doit être destinée soit à la vente en pharmacie,
soit à un usage dans des clubs privés, soit être utilisée pour son usage personnel.
Les Pays-Bas. Dans l’imaginaire collectif, on pense souvent qu’on y est libre de tout faire.
Or, c’est loin d’être le cas. « La vente et la production de cannabis constituent des infractions pénales », comme le rappelle une note du Sénat français datée de juillet 2022.
Mais depuis 1976, « la vente est tolérée dans les coffee shops, sous réserve du respect des directives du parquet général
et/ou des règles édictées par les communes ». Ce paradoxe amène les établissements en question à se mettre en infraction
pour s’approvisionner, comme le démontrent Mathieu Kassovitz et Antoine Robin dans leur série documentaire Cannabis,
diffusée sur France TV. Une expérimentation est en cours pour faire évoluer la législation.
La culture à des fins de consommation personnelle est tolérée dans la limite de cinq plantes par foyer.
L’Espagne. De l’autre côté des Pyrénées prévaut une zone grise juridique, comme aux Pays-Bas.
« Le code pénal espagnol ne considère pas la détention de drogue comme un délit, tant qu’elle est destinée
à l’usage personnel et non au trafic illégal, dans la limite d’une quantité de cannabis fixée par le Tribunal suprême à
5 jours de consommation, soit 25 grammes de résine et 100 grammes d’herbe », indique la note du Sénat. Autrement dit,
c’est autorisé dans les lieux privés mais pas en public. Cependant, la loi sur la protection de la sécurité civile de 2015
prévoit une amende d’au moins 600 euros pour la détention de cannabis.
Anaïs Gerbaud
-------------------------
A Clermont Fd , L'Emprise de la DZ Mafia !
Déstabilisé par une lutte sans merci entre factions rivales, le narcotrafic
bouleverse ces derniers mois une capitale auvergnate prisonnière
d’une violence inédite derrière laquelle plane l’ombre de l’organisation
criminelle marseillaise. La série de crimes qui secoue la
ville est la partie visible d’une recomposition des rapports de force
autour du marché local rendu juteux par l’explosion de la
demande. Elle illustre aussi la visée hégémonique de la puissante
DZ Mafia, dont l’emprise s’étend en France et inquiète les autorités.
@ Malik Kebour .
Deux lettres mal tracées apparaissent un matin de novembre sur des murs d’une cité du nord de Clermont -Ferrand. On y lit « DZ », en référence à l’organisation criminelle marseillaise dont l’emprise sur le narcotrafic français ne cesse de s’étendre. Dernière cible tombée dans son escarcelle, Clermont-Ferrand, en proie à une vague de règlements de comptes inédite, des actes barbares et une terreur qui s’installe. Après avoir disséminé des indices au fil des crimes et fusillades des derniers mois, la DZ Mafia s’est dévoilée le 31 octobre en Auvergne.
Ce soir-là, Z. M. est exécuté à la kalachnikov en pleine rue, au pied de la cité de Croix-de-Neyrat, l’un des principaux points de deal.
L’homme de 20 ans est une figure montante du narcotrafic local, dont le nom revient dans la guerre des clans qui meurtrit la métropole depuis moins d’un an.
L’enquête, d’abord menée par la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Lyon, s’oriente très vite vers celle de Marseille.
Car derrière le contrat qui a mis fin au parcours de Z. M., plane l’ombre de la DZ Mafia.
Une présence confirmée
Le 2 novembre, la BRI interpelle à Marseille un garçon de 18 ans, soupçonné d’être l’auteur des tirs mortels.
Mis en examen pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs, placé en détention provisoire, il est soupçonné d’appartenir à la DZ Mafia.
Pour la première fois, sa présence ne laisse plus place au doute. « L’action de la DZ Mafia est en lien avec ces faits, confirme
le procureur de la République de Clermont-Ferrand, Éric Serfass. Des éléments indiquent qu’elle agit comme prestataire de services
pour permettre aux trafiquants de rester en place par des règlements de compte. »
Depuis des mois, les enquêteurs tentent d’établir des liens entre les Marseillais et la tectonique des plaques du deal clermontois
en pleine reconfiguration . Les méthodes de la DZ Mafia, exportées à Nice, Nîmes ou Dijon, se lisent désormais dans le Puy-de-Dôme où un même quartier, Croix-de-Neyrat, a été terrassé par trois crimes, deux « barbecues » et une exécution à l’arme de guerre.
Les prémices des épisodes macabres renvoient à une autre zone du deal à l’opposé des cités du nord. Le quartier Saint-Jacques,
posé en surplomb de la ville, raconte une histoire du trafic local et ses mutations récentes pour s’adapter au marché et à la
consommation exponentielle. En 2023, la « Muraille de Chine », immense barre HLM de 320 mètres de long, a été détruite,
laissant s’échapper les « affaires » contenues dans le huis clos des halls et caves d’immeuble.
« À partir de là, c’est devenu une vaste jungle, mais les dealers n’ont pas disparu, écarte un fin connaisseur du quartier et de ses
activités illicites. Ils se sont éparpillés et réorganisés autour. »
Jusqu’à ce qu’une opération de police porte un coup d’arrêt à la PME du deal tenue par une filière tchétchène, fin 2024.
Après des mois d’enquête, Z. Y., 23 ans, soupçonné de gérer des points de deal dont celui de Saint-Jacques, est interpellé, ainsi que des complices présumés. Tous sont mis en examen et le chef présumé demeure incarcéré. « Le terrain est devenu vulnérable et il a attiré les convoitises », note un policier qui estimait au printemps le business de cette place forte à 20.000 euros par jour.
Cette déstabilisation est la première d’une série qui mène au quartier de la gare et son musée du trafic, l’avenue Charras.
Trois mois après Saint-Jacques, un coup de filet assèche le réseau, dix hommes de 17 à 23 ans sont embarqués le 11 mars et une information judiciaire ouverte. Une précieuse prise pour la DCOS (ex-PJ). En quelques semaines, deux plaques tournantes en partie connectées sont neutralisées.
« Un travail puissant a été mené, commente le préfet du Puy-de-Dôme Joël Mathurin. Nous avons déstabilisé les réseaux.
Il y a eu un démantèlement de filières par la justice. Parmi les personnes incriminées, certaines venaient d’autres territoires. Nous faisons face à un système de criminalité organisée avec des réseaux locaux qui s’affrontent et des appuis extérieurs. »
Un marché à conquérir
L’ hyperviolence qui frappe Clermont-Ferrand depuis le début de l’année relève moins d’une explosion supposée de la délinquance
que d’une recomposition du paysage du deal. Celle-ci se lit à l’aune des chutes des réseaux tchétchènes devenus intenables
depuis des cellules. Et donc exposés à des conquêtes de territoires.
« Des clans s’affrontent depuis des mois, analyse un enquêteur, le business est lucratif, mais fragmenté.
Cela attise les convoitises, certains veulent s’emparer des fours (points de vente, NDLR) ».
Et d’autres les conserver. « Ceux qui sont venus ou restés avaient pour objectif de prendre des parts de marché parce qu’il y a
un marché », selon le procureur. Les regards pointaient vers celui de Saint-Jacques en début d’année. Les armes, aussi.
Avec des fusillades et, signe d’une reprise en main, un recrutement d’intérimaires du narco venus de toute la France.
« Ils sont arrivés nombreux des régions parisienne et lyonnaise, mais aussi du Sud, observe un travailleur social habitué
à arpenter le quartier. Ce sont des jeunes, très violents, qui doivent faire leurs preuves, montrer de quoi ils sont capables. »
Le bas du spectre concentre bien des enjeux. Des équipes indépendantes doivent montrer les muscles pour s’emparer du terrain,
récolter les parts de marché, la clientèle et donc, un maximum de cash. Cela se passe rarement dans le calme. Dans la
soirée du 11 février, Mohamed Diaby, 25 ans, est abattu en pleine rue. Impliqué dans les stups à Saint-Jacques, ce livreur est le
premier mort de cette guerre des clans qui en fera quatre autres.
Après une fusillade dans ce même quartier en plein jour le 25 mars, un Albanais sans papiers de 19 ans est tué le 20 avril
sur un trottoir de l’avenue Charras près de la gare, sur fond de reconquête territoriale. « Ce n’est pas fini, glisse ce soir-là un spectateur avisé du deal des quartiers nord, c’est seulement le début d’une lutte profonde qui va faire des dégâts. »
« Si besoin de flinguer… »
En toile de fond de ces épisodes sanglants, l’hypothèse d’une influence de la DZ Mafia prend de l’épaisseur au printemps avec
la prise du point de deal de Saint-Jacques par des Marseillais possiblement liés à un chef de l’organisation criminelle.
Et une stratégie d’expansion vers la Visitation, une résidence sociale près de la gare. « La DZ propose de la prestation de services, expose
Jean-Michel Verne, auteur d’Inside DZ Mafia (Arthaud). Je te prête des hommes, des armes, si besoin de flinguer quelqu’un,
je m’en occupe. Et si je t’apporte de l’aide, c’est aussi pour prendre ta place ou fournir la came. »
Cette offensive a longtemps été une chimère, les autorités redoublaient de prudence malgré les remontées de plus en plus inquiètes des enquêteurs. Il y a d’abord eu des indices quant aux profils plus nombreux sur les points de deals venus des Bouches-du-Rhône, puis des constats : un groupe aussi puissant ne peut renoncer à une place à la fois vulnérable et juteuse. Des
vidéos, ensuite, de tirs, de coups de pression. Et une accélération des affrontements dans les quartiers nord,
comme à Croix-de-Neyrat, une cité de 8.000 habitants.
Des coups de feu et des grenades en pleine nuit le 28 avril, puis une « jambisation » en guise d’avertissement, le
13 mai, dans un appartement au dernier étage d’une tour. La cible : un sexagénaire très connu dans le milieu.
Cinq jours plus tard, Clermont entre dans une autre dimension.
Le corps de Wasim G., 16 ans, est retrouvé partiellement brûlé, un couteau dans la tempe.
Un crime barbare filmé dont le visionnage a ébranlé des policiers. « C’était du jamais-vu ici, on ne s’imaginait même pas vivre ça, c’est d’une violence inouïe, ce sont des gamins qui ne se posent plus aucune question », s’inquiète une source policière.
Rien n’est moins précaire qu’une carrière de dealer. L’exécution sordide de Wasim G. n’a pas effrayé les intérimaires.
Entre le printemps et la fin de l’été, des convois de « jobbeurs » ont convergé vers la métropole.
Les annonces sur Snapchat vantaient des missions alléchantes, avec hébergement dans des Airbnb.
Le point de vente de la Visitation a été l’une des destinations les plus visitées de la ville cet été, grâce au label « vu à la télé ».
En coulisses, les affrontements n’ont pas cessé. Et comme souvent, les petites mains en paient le prix.
Dans la nuit du 27 juillet, un garçon à peine majeur est retrouvé agonisant, touché par deux balles dans le dos.
La vidéo de son calvaire pose un visage sur l’hyperviolence désormais régulière.
une nuit de terreur
Une autre nuit va bouleverser la guerre des stups. Le 13 août, quatre épisodes de violences secouent l’agglomération, dont une
fusillade dans la cité de Croix-de-Neyrat, suivie de l’incendie d’une voiture dans laquelle se trouvait le corps d’un homme de 28 ans,
venu d’Avignon où il était connu pour trafic de drogue. D’abord visé, un Clermontois de 25 ans, A. M., a été mis en examen pour
meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs criminelle.
Il est soupçonné d’être l’un des chefs de réseau des quartiers nord. La rivalité entre deux clans gangrène Croix-de-Neyrat où
l’une des factions aurait fait appel au savoir-faire de la DZ Mafia pour remporter la mise.
Un climat suffisamment insupportable pour dépêcher le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau le 5 septembre.
« De la poudre aux yeux, c’était une opération de com’ », s’étrangle un policier.
Mais depuis, l’avenue Charras s’est muée en zone bleue grâce à la présence des policiers. Et rouge pour les dealers, priés de se
trouver un autre point de chute. Car on s’assoit difficilement sur un robinet à cash où coulent des milliers d’euros chaque jour.
La vitrine s’est réinventée en vente à la sauvette et les textos arrosent les clients de nouvelles adresses.
Pour s’en prémunir, Joël Mathurin use des nouveaux pouvoirs des préfets pour lutter contre le narcotrafic,
parmis lesquels les interdictions de paraître sur les points de deal. Il en a prononcé 38 depuis août.
Leur non-respect a envoyé trois hommes en détention. La chute de points de deal Moins d’un an après avoir été la porte d’entrée de la DZ Mafia, le « drive-in » de Saint-Jacques s’est effacé. Celui de la cité des Vergnes, au nord, aussi. Les autorités espèrent les reprendre début 2026, une respiration après une année de sang.
Sans crier victoire.
Les centaines de consommateurs qui chargent les caisses d’un trafic de plusieurs dizaines de millions d’euros à Clermont-
Ferrand n’ont pas disparu. Et les places fortes des quartiers nord, Croix-de-Neyrat et La Gauthière, ont gagné en influence dans cette guerre des clans. Au point que la stratégie d’asphyxie appliquée dans le reste de la ville n’est pas envisagée par les autorités .
« Nous allons nous attaquer aux consommateurs, prévient le préfet.
On contrôle les flux à la sortie de ces quartiers avec des retraits de permis. » Et un « bouclier » de contrôle doit quadriller les accès
à la ville. Quant aux renforts pour éviter la renaissance d’autres points de deal, ils seront maintenus « tant qu’il le faudra ».
En ce mois de décembre, une relative accalmie souffle plusieurs scénarios. Celui d’un nouvel équilibre paraît peu probable,
les filières lyonnaise, marseillaise et d’ailleurs ne peuvent renoncer à ce marché. « Les acteurs locaux
sont de plus en plus dépendants parce qu’ils n’ont pas le choix, appuie le procureur Éric Serfass.
C’est une question de vie ou de mort. » Après cette incursion, la DZ Mafia pourrait être tentée par un projet hégémonique.
Au risque d’ancrer durablement la ville dans la spirale du narcotrafic.
« C’est une vraie menace, admet le magistrat. Nous faisons tout pour l’éviter, mais c’est un danger.
Les moyens pérennes (de policiers) sont insuffisants et il en faut pour occuper le terrain. » Car les entrepreneurs du deal ne renoncent jamais.
Après avoir quitté la Visitation, ils ont fait un pas de plus vers le centre-ville, sur une place de choix :
aux Carmes, près d’un arrêt de tram et à quelques mètres du siège du groupe Michelin.
2 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet
0 members, 2 guests, 0 anonymous users









