Et l'ASM a fini par rectifier le tir... le bilan du premier bloc des Clermontois
Cela a commencé par une défaite à domicile. Cela s’est terminé par une victoire à l’extérieur. Le symbole d’une ASM qui a fini par rectifier le tir comptablement mais aussi au niveau de ses scories. Bilan à l’issue de ce premier bloc.
Par Arnaud Clergue (La Montagne)
Publié le 05 novembre 2025 à 08h00
Ce premier bloc de neuf matchs était redouté par toutes les formations du Top 14. Dans un championnat de plus en plus difficile et éprouvant, ces deux mois de compétition se sont apparentés à un marathon pendant lequel il faut tout de même tenir une cadence élevée. Pas facile à gérer, donc, et on l’a vu : beaucoup de formations ont craqué loin de leurs bases. Gestion oblige, on a souvent assisté à de gros cartons avec des compositions pas toujours proches du XV type à l’extérieur.
L’ASM, elle, a longtemps traîné sa défaite inaugurale face à Toulouse au Michelin (24-34). Et au regard des prestations des champions de France lors des huit journées suivantes, ce n’était peut-être pas l’idéal de débuter face aux partenaires de Thomas Ramos. Les hommes de Christophe Urios ont fini par effacer ce revers initial lors de la 9e journée à Montpellier, samedi dernier (7-9). Bilan d’un premier bloc où Clermont aura soufflé le chaud - voire le brûlant - et le froid.
Le positif...
Harry Plummer, le patron du jeu
Il n’aura fallu que deux petits mois à Harry Plummer pour imposer sa patte à Clermont-Ferrand. Au bout de ce premier bloc, c’est même assez clair : l’ASM n’a et n’aura pas le même visage avec ou sans son stratège néo-zélandais. À Bayonne, le forfait d’Harry Plummer (côtes) s’est nettement ressenti sur le rendement de l’équipe, ainsi que dans les têtes clermontoises. Sans leur ouvreur, les hommes de Christophe Urios partaient déjà un peu vaincus au Pays basque. C’est dire l’influence qu’a imposée le joueur en neuf matchs.
Des avants toujours dominateurs
La saison dernière, les ballons portés constituaient le véritable point fort des Clermontois. C’est encore le cas cette année. Ce fut particulièrement flagrant lors de la 8e journée, face à des Castrais totalement dominés dans ce secteur. Outre les mauls, les avants clermontois se sont souvent montrés à leur avantage dans le jeu au sol. Notamment samedi dernier à Montpellier, où les hommes de Christophe Urios ont régné en maîtres dans ce domaine. Au complet, le pack clermontois fait partie des tout meilleurs du championnat, avec notamment la confirmation au plus haut niveau de la première ligne Akhaladze-Massa-Montagne.
Clermont étincelant à domicile
Il y a bien sûr cette première défaite face à Toulouse qui vient un peu ternir le bilan. Mais après cette confrontation face aux champions de France en titre, l’ASM a déroulé à domicile, inscrivant 19 points sur 20 possibles. En plus des cartons face à Pau (50-27), Montauban (84-31) et Castres (63-14), on retiendra le succès plein d’autorité face au RC Toulon (27-10).
Le négatif...
Une victoire qui manque...
De l’aveu même de Christophe Urios, il manque une victoire à l’ASM pour que le bilan soit pleinement satisfaisant. On pense au match inaugural face à Toulouse ou aux deux déplacements à La Rochelle (34-16) et au Racing (43-31). Lors de ces deux rencontres à l’extérieur, Clermont était en bonne position pour l’emporter, mais des approximations sont venues plomber la prestation auvergnate.
Au classement britannique - qui permet de pondérer les résultats d’une équipe selon les matchs à domicile et à l’extérieur -, l’ASM possède 0 point. La défaite à domicile face à Toulouse ayant été compensée par le résultat à l’extérieur à Montpellier. Clermont occupe la 9e place de ce classement officieux. Un signe qu’il manque bel et bien cette victoire supplémentaire au compteur.
Des erreurs individuelles payées cash
La percée plein centre du Toulousain Anthony Jelonch (1re journée), l’interception du Rochelais Le Garrec sur une mêlée à 5 mètres clermontoise (2e journée), le renvoi non capté face au Racing (4e journée)... Si l’ASM a laissé des points en route en septembre, c’est la conséquence d’erreurs individuelles qui ont pénalisé l’équipe sur des temps forts. Lors de ce premier mois de compétition, les adversaires ont inscrit trop d’essais « faciles », à moins d’une passe. Les Clermontois ont rectifié peu à peu le tir, notamment dans le secteur défensif : d’un mauvais 75 % de plaquages réussis au Racing fin septembre, l’ASM est passée à un bon 86 %, un mois plus tard, à Montpellier.
Des blessures qui ont décimé les lignes arrière
Le manager clermontois l’a rappelé avant le match à Montpellier : il n’a pas pu faire ce qu’il voulait dans ses compositions d’équipe, notamment derrière. C’est particulièrement vrai au poste d’ouvreur, où Irae Simone n’a jamais pu être testé. L’Australien a été victime d’une blessure musculaire avant l’entame du championnat, puis d’une rechute après Montauban. Au final, il n’a pu disputer que 24 minutes au centre face au promu montalbanais.
George Moala (biceps), Alivereti Loaloa (genou puis cheville), Pierre Fouyssac (talon d’Achille), Yerim Fall (pied), Alivereti Raka (cuisse), Kylan Hamdaoui (cuisse), Alex Newsome (épaule) et Lucas Tauzin (adducteurs) ont tour à tour rejoint l’infirmerie. Difficile d’avoir de la continuité dans ce contexte.
Heureusement, l’ASM a pu s’appuyer sur des jeunes prometteurs (Axel Guillaud, Timéo Frier, Juan Martín Montilla) pour compenser, mais aussi sur la capacité d’un Léon Darricarrère à enchaîner : neuf titularisations pour 666 minutes de jeu.