L’étoile filante s’est envolée. Richard Mapuhi, le fantasque demi d’ouverture de la Section Paloise au début des années 1990, est mort ce mardi 20 mai à Nay, à l’âge de 62 ans. Il vivait en Ehpad depuis un an et demi, après plus d’une année passée au Centre Vignalou de l’hôpital de Pau. Le Tahitien était très diminué depuis de graves ennuis de santé à répétition, en juin 2022.
« Il arrivait de Tahiti, ce n’était pas commun. Il avait fait son armée à Valence, tout le monde le voulait, Daniel Herrero l’adorait. C’était un super joueur », se souvient son ami Pierre Triep-Capdeville, qui lui rendait encore visite chaque semaine. « On est arrivé ensemble à la Section. C’était un grand joueur balle en main, un bon buteur. Et puis, il avait cette particularité qui nous plaisait bien, c’est qu’il aimait se battre… »
Richard Mapuhi, ballon en main, a illuminé la Croix-du-Prince au-dessus des années 1990.
Association des Anciens de la Section paloise
C’était le « King »
Richard Mapuhi avait rejoint la Section Paloise en 1988 et lui était resté fidèle jusqu’à la fin de sa carrière. Il avait fréquenté l’équipe de France A. Demi d’ouverture, parfois placé au centre, Richard Mapuhi a gagné son surnom de « King » à la Croix-du-Prince et sa place au panthéon Sectionniste, où les supporters le placent souvent au-dessus des internationaux Antoine Hastoy et David Aucagne.
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Aux côtés de son jeune aîné international Émilien Gailleton, à qui il a offert un essai, le joueur de 19 ans a crevé l’écran, ce samedi face au RCT (25-21). De quoi asseoir son nouveau statut de titulaire en puissance
« Oui, il était fantasque, mais pas sur le terrain, se souvient son ancien entraîneur Philippe Tine Martinez. C’était surtout quelqu’un qui sentait le jeu. » Le technicien se souvient d’un 10 doté de qualités au-dessus de la moyenne. Nano Capdouze (ancien coach et demi d’ouverture à la Section) l’avait intronisé « patron des lignes arrières ». « Avec toutes les vedettes, il fallait un chef d’orchestre. Il avait sûrement choisi Pau parce qu’on aimait le jeu. »
Richard Mapuhi a aussi laissé un souvenir très particulier face aux perches. « Il mettait toujours la force qu’il fallait pour franchir la ligne de touché ou les poteaux… mais pas plus ! », sourit Philippe Tine Martinez. « C’était souvent tout juste, il me faisait peur, mais le ballon passait pile au-dessus de la barre. »
Richard Mapuhi et l’un des plus beaux maillots de la Section.
Association des Anciens de la Section paloise
« Les gens l’adoraient pour son engagement sur le terrain et parce qu’il aimait bien faire la java, reprend Pierre Triep-Capdeville. Il travaillait à la Ville, aux espaces verts au Hameau, il était complètement intégré. » Richard Mapuhi avait pris les rênes de la sélection tahitienne après avoir raccroché les crampons. Il avait aussi coaché dans la région paloise en entraînant les trois-quarts de l’AS Idron Lée.
Il n’était pas marié et n’avait pas d’enfant, mais de nombreux amis dans le milieu du rugby local et à la Ville. Une cérémonie religieuse devrait être programmée en l’église Notre-Dame de Pau, avant de probables obsèques à Tahiti. Le journal « Sud Ouest » s’associe à la peine des siens, qui est sûrement très grande aujourd’hui.
La Section en deuil
« C’est avec une immense tristesse que la Section a appris le décès de Richard Mapuhi, ancien joueur emblématique du club, survenu à l’âge de 62 ans, écrit le club sur ses réseaux sociaux. Richard restera dans les mémoires collectives comme un joueur au grand cœur, un meneur d’hommes et un ambassadeur du rugby polynésien en Béarn. Employé municipal à la Ville de Pau, il œuvra toute sa carrière sur les terrains de la plaine du Hameau restant au contact de cette aire de jeu, de son sport et de ses acteurs qu’il affectionnait tant. »