Posté 10 avril 2009 - 05:26
Franchement, n’est ce pas plutôt là une bonne nouvelle que l’abandon de cette idée « d’hymne officiel » ou en tout cas au moins la fin logique d’une chimère ?
Car enfin, une chanson qui prenne presque valeur d’hymne dans un stade, ça ne s’impose pas par la volonté d’un club, aussi professionnel et moderne soit-il, et surtout ça ne peut être imposé à un public contre son gré, et encore bien moins à un public de vrais supporters, puisque c’est ensuite lui qui la chante (ou qui la boude ! ).
Une telle chanson ça ne peut venir que du cœur, du ventre, des tripes et surtout de la joie de chanter de ces supporters. C’est donc bien à nous supporters, et à nous seuls, de sélectionner un tel chant identitaire et passionnel (personnellement je n’aime pas du tout la notion d’hymne, fût-ce pour un club).
Et pour cela comment fait-on ? Et bien en chantant tout simplement ! ! En chantant au stade bien sûr mais aussi devant, derrière, à côté, à Jaude, dans le bus, à la gare, dans les autres stades, bref dès que l’on est dans un groupe de vrais supporters de rugby ! En chantant divers chants, bons candidats potentiels au statut de « tube assémiste » pour la postérité. Et le meilleurs, le plus fun ou le plus émouvant, bref celui qui à l’usage plaira au plus grand nombre s’imposera de lui même.
Pour faciliter les choses dans cette phase de sélection naturelle initiale, c’est quand même très facile de faire circuler des paroles sur de simples papiers distribués dans et aux abords du stade par les différents clubs de supporters (comme on le fait par exemple déjà aux Ultras avec les paroles des chansons de Jean-Luc Échassoux)…
Bon, ben puisque c’est parti (personne ne m’ayant encore contredit ! ! ! ), listons et analysons d’abord les différentes chansons que l’on a déjà sous la main, ou qui ont déjà été le plus souvent proposées comme bonnes candidates potentielles…
Je commence, mais ma liste sera (volontairement) très très courte et donc très très incomplète car limitée aux seules chansons que personnellement je « sens » bien dans ce rôle (et seulement parmi celle que je connais évidemment ! ! ). Aux autres de compléter ensuite (y compris éventuellement avec des chants issus des 91 soumis à la Copé de Mai)…
Ma liste très courte donc :
- Clermontois, Auvergnats… de Jean-Luc Échassoux
- Dans tous les stades on entendra le chant des Auvergnats… (mais ça vient hélas du foot ! ! )
- Fouchtri – Fouchtra, de Jean-Luc Échassoux, mais faudrait qu’il nous rajoute alors un couplet « spécial rugby »
- Chanson pour l’Auvergnat, de Georges Brassens…
et là sur cette dernière, un monument, je vais m’arrêter (voire m’appesantir ! ) :
Tout d’abord ses avantages : Immense succès connu de tous, hymne à l’amour des autres et à la tendresse. Une chanson qui donne donc de l’émotion. De plus, pour le français moyen, c’est l’image même de l’Auvergnat et sa célébration. Beaucoup de gens ont même un temps été persuadés que Brassens était né en Auvergne ! Donc air très bien connu, pas forcément très facile à bien chanter en groupe, mais disons pas trop difficile non plus.
Et maintenant ses inconvénients. Sous sa forme originelle, j’en vois au moins trois :
- Brassens s’y adresse à l’Auvergnat (Toi l’Auvergnat qui sans façon… ) or, lorsque c’est l’auvergnat lui même qui la chante ça sonne donc quand même un peu bizarre puisqu’il s’auto-adresse alors à lui même !
- le refrain (Toi l’Auvergnat quand tu mourras… ) ne fait pas franchement dans la saine gaîté et la joie des supporters poussant les avants au combat !
- et la chanson n’a bien sûr rien à voir avec le rugby, le club, son histoire, son stade ses supporters ou ce qui se passe sur le terrain (comme l’a déjà bien souligné Clemodrapo). Seul point commun avec le rugby : on y transcende l’entraide, le sourire, l’amitié (surtout si l’on enchaîne de plus derrière : « Les copains d’abord » ! ).
Conclusion : il faudrait changer, au moins partiellement, les paroles de la chanson ! Mais l’on touche alors un monument, quasi sacré (Birdie par exemple a ici bien défendu le maintien dans son intégrité du texte de Brassens). Alors qui osera ? Et surtout comment ne pas trop tomber dans la niaiserie avec une parodie trop simpliste, complètement éloignée de la poésie et du très fort rythme verbal de ce splendide texte de chanson ? Difficile, peut-être même très difficile, mais cependant probablement quand même pas impossible…
Alors je m’y suis risqué !
Et puis de toute façon le ridicule ne tue pas. Et voilà même que finalement je suis plutôt content du résultat (aie mes chevilles ! ).
Les principes suivis :
1 – Tout simplement essayer de coller le plus près possible du texte initial de la chanson, en garder le plus possible la forme, l’esprit et le rythme verbal.
2 – Remplacer : « Toi » par « Nous »
3 – Faire un couplet constituant une petite ode au passé (près d’un siècle sans Brennus mais avec de nombreuses finales perdues) histoire de ne pas renier ce qui a fait notre célébrité dans l’opinion publique française et qui nous vaut une bonne part de sa sympathie : les fameux Poulidors du Rugby ! Mais bien sur sans tomber dans de la pleurnicherie Ouin-ouin de façon à ce que cela puisse encore être chanté sans problème dans le futur (proche ?) où l’on aura gagné plusieurs Brennus.
4 – Faire un second couplet uniquement tourné sur le présent (et donc sur l’avenir = présent de chaque nouvelle année ! ), un présent où l’on va chercher un nouveau Brennus, (mais qui colle aussi avec la recherche du premier ! ! ) avec également un peu plus rugby et de jaune et bleu, quitte à s’éloigner alors un peu plus du texte de Brassens (bien obligé dans ce cas ! ).
5 – Mettre quand même une franche dose d’ASM dans le refrain.
6 – Prévoir une version du refrain avec Brennus (comment écrit-on Brennus au pluriel ? ) et une version, très provisoire, encore sans Brennus, avec un passage très aisé de la seconde vers la première, c’est à dire en ne changeant qu’un seul mot, la bonne année.
Voilà ce que ça donne finalement :
Chanson des Auvergnats
Elle est à nous cette chanson
Nous auvergnats qui sans façon
Avons traqué ce bout de bois
Tant d’années où il faisait froid
Nous qui conservions le feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à nous voir jeûner
Ce n’était rien qu’un bout de bois
Mais sa quêt’ nous chauffait le corps
Et dans notr’ âme qu’il brûle encore
A la manièr’ d’un feu de joie
Toi l’A.S.M. sous nos hourras
Encor’ l’ Brennus t’emportera(*)
Pour nous conduire à travers ciel
Aux joies éternelles
(*) et, en version provisoire,
c’est à dire uniquement avant le 6 juin 2009 :
C’te fois l’ Brennus t’emportera
Elle est à nous cette chanson
Nous auvergnats qui sans façon
Traquons encor’ ce bout de bois
Fiers dans la quêt' d’un tel pavois
Nous qui mettons tous le feu quand
Les trois-quarts vifs et les avants
Tous en mêlée joueurs enlacés
S’éclat’ plantant nombre d’essais
C’n’est bien sur rien qu’du jaun’ du bleu
Mais nous somm’ fiers de ces couleurs
Et les défendre nous chauffe le cœur
A la manièr’ des amoureux
Toi l’A.S.M. sous nos hourras
Encor’ l’ Brennus t’emportera(*)
Pour nous conduire à travers ciel
Aux joies éternelles
(*) et, toujours en version provisoire,
c’est à dire uniquement avant le 6 juin 2009 :
C’te fois l’ Brennus t’emportera
Que dites vous de tout ça ?
Pour mémoire, pour ceux qui les auraient oubliées (honte à eux ! ), voici ci-dessous les vraies et belles paroles de la chanson du grand mais discret Georges Brassens :
Elle est à toi cette chanson
Toi l’Auvergnat qui sans façon
M’a donné quatre bouts de bois
Quand dans ma vie il faisait froid
Toi qui m’a donné du feu quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
M’avaient fermé la porte au nez
Ce n’était rien qu’un feu de bois
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un feu de joie.
Toi l’Auvergnat quand tu mourras
Quand le croqu’mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.
Elle est à toi cette chanson
Toi l’hôtesse qui sans façon
M’a donné quatre bouts de pain
Quand dans ma vie il faisait faim
Toi qui m’ouvris ta huche quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
S’amusaient à me voir jeûner
Ce n’était rien qu’un peu de pain
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un grand festin.
Toi l’hôtesse quand tu mourras
Quand le croqu’mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel
Elle est à toi cette chanson
Toi l’étranger qui sans façon
D’un air malheureux m’a souri
Lorsque les gendarmes m’ont pris
Toi qui n’as pas applaudi quand
Les croquantes et les croquants
Tous les gens bien intentionnés
Riaient de me voir emmener
Ce n’était rien qu’un peu de miel
Mais il m’avait chauffé le corps
Et dans mon âme il brûle encore
A la manièr’ d’un grand soleil.
Toi l’étranger quand tu mourras
Quand le croqu’mort t’emportera
Qu’il te conduise à travers ciel
Au père éternel.