Vu hier L'Origine du Monde et ce matin Dune, oeuvres aussi éloignées l'une de l'autre qu'un chausson aux pommes et un Tiramisu mais je recommande les deux.
Le film de Laffite vaut avant tout pour ses situations absurdes et souvent comiques, ses dialogues réussis, le tout basé sur un synopsis frappé d'interdit qui aurait pu déboucher sur une bouffonnerie malaisante. Franchement j'ai ri. Attention cependant, il vaut peut-être mieux éviter d'aller le voir accompagné par votre maman... Quatuor d'acteurs parfaits (quintette si on rajoute Nicole Garcia), surtout l'omniprésent Vincent Macaigne, méconnaissable sans sa barbe. Sur la forme, c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre et ça se voit, c'est du théâtre filmé sans génie, sans musique, avec quelques scènes en extérieur bienvenues cependant et ça ne sent jamais le bâclé. Laffite ne révolutionne pas le ciné franchouillard mais il consolide son assise de comédien et humoriste au dessus de la mêlée.
Dune à côté c'est le croisement entre Kubrick et Georges Lucas. Déjà, j'ai réussi à ne pas me rendormir bien que ce soit la séance de 10h15, mais je n'ai pas non plus reçu de claque, même pas une petite tapette...Et je me demande d'ailleurs à quand remonte ma dernière claque au ciné... Peut-être le premier quart d'heure de 1917 ? The Descent, le huis-clos spéléhorrifique de Neil Marshall ? Elephant pour la virtuosité de la mise en scène ? Peut-être bien Orange Mécanique plutôt, vu dans un vieux ciné Parisien, fin des années 80. Pour revenir à Dune, j'ai quand même été pris par le rythme et l'oeil de Villeneuve, avec un beau travail sur les détails sonores (quand la musique de Zimmer veut bien se mettre en sourdine), sur la photographie, sur les lieux et les décors. J'ai apprécié qu'on ne se perde jamais en route et qu'on comprenne tout. Alors ça peut paraître parfois trop léché et manquer de pustules, à l'image du Baron Harkonnen, dégueulasse à souhait dans le David Lynch, mais ça se tient. Et c'est peut-être le plus grand intérêt du film : nous donner envie, en attendant une suite prometteuse, de revoir le Lynch.
Au fait, vers la fin du film, après le combat entre Paul Atréides et le Fremen black, il m'a semblé entendre le personnage Fremen joué par Javier Bardem prononcer le nom de Kyle MacLachlan (qui tenait le rôle de Paul Atréides dans la version de David Lynch) en désignant son successeur au cinéma. Je dis ça sous toutes réserves mais j'ai envie d'y croire
Avis à ceux qui ont vu le film.