Posté 30 novembre 2011 - 15:49
Escot a craqué son slip sur son blog de lequipe.fr:
"Le rugby est une école de la vie. Depuis que j'ai huit ans, c'est ce que j'ai toujours entendu. Ca fait un bail, maintenant. Maîtrise de soi, respect des partenaires, de l'arbitre et de l'adversaire. Un sport d'éducation inventé pour canaliser le sentiment d'injustice et durcir la couenne des futures élites dans un établissement prestigieux, Rugby, qui ouvre les portes des universités d'Oxford et de Cambridge.
Mardi soir, quelque chose s'est cassé. Sans doute pas définitivement, mais suffisamment pour laisser des fissures irréparables. Un supporteur est entré sur le terrain en cours de match pour se battre avec des joueurs. Du jamais vu en championnat de France professionnel depuis 1998. On trouvera sans doute trace d'un tel acte dans les chroniques des séries régionales, et encore...
L'atmosphère pesante qui règne depuis toujours autour du derby basque n'excuse rien. L'amour paternel, peut-être. Mais les deux ensemble viennent de ruiner l'image du rugby français à un point qu'il est difficile aujourd'hui, à chaud, de mesurer. Et que ce soit le père d'Imanol Harinordoquy, Lucien, entré sur le terrain pour porter secours à son fils, troisième ligne aile international du Biarritz Olympique, aux prises avec deux Bayonnais, Marmouyet et Boyoud, ajoute à la confusion.
Sous les yeux de Pierre-Yves Revol, président de la Ligue Nationale de Rugby, le Top 14 s'est décrédibilisé par ce geste inconsidéré au lendemain de la Nuit du Rugby, grand raout annuel imaginé pour sceller entre acteurs - joueurs, arbitres, techniciens, dirigeants, journalistes, sponsors - les valeurs de ce jeu. On attendra donc les sanctions à venir, en espérant qu'elles ne tiendront compte ni du nom du supporteur, Imanol Harinordoquy - qui doit être plus embarrassé qu'autre chose - ni de celui du président du club incriminé, Serge Blanco, le seul spectateur de ce derby basque, le centième, à n'avoir rien vu..."