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[ELSAZOAM]

Ce n'est pas l'article complet, mais merci.

J'ai pourtant bien cru que si...  

[Redmond Barry]

Cela fait plus de trois mois maintenant que Wesley Fofana a terminé sa saison 2016-2017 sur un crève-coeur : une rupture du tendon d'Achille gauche, le 21 janvier, contre Exeter en Coupe d'Europe, alors que le centre de Clermont était dans une forme étincelante et pouvait se projeter sur le Tournoi des Six Nations, avec l'équipe de France, avec confiance et ambition. Depuis, Fofana (29 ans, 44 sélections) a entamé sa rééducation et donnait des nouvelles via les réseaux sociaux. Mais ce n'est qu'hier que, de passage à Paris, il est sorti de son silence médiatique, dans les locaux de L'Équipe . Pour parler librement, avec le sourire, de sa reprise, qu'il veut repousser, de la saison de Clermont, avant la finale européenne de la semaine prochaine, et des Bleus, qu'il a hâte de voir gagner mais pour lesquels il ne sent aucun passe-droit.

 

« Lorsque vous vous effondrez sous l'effet de la douleur, le 21 janvier, vous vous doutez tout de suite que la blessure est grave ?
Sur le moment, je pense que c'est quelqu'un qui m'a rattrapé par-derrière et m'a sauté sur le mollet. Mais très vite, au sol, je comprends que j'ai fait ça tout seul, et là je me suis dit que c'était grave. Je ne savais pas ce que c'était, le mollet ou un tendon, parce que je n'avais jamais vécu ça. D'ailleurs, au début, le médecin ne me regarde que le genou ! Je lui disais : "Cherche pas, c'est pas le genou !" Là, tu ne penses pas "c'est la fin de la saison", tout ça. Tu espères juste que, pour ton corps, ce n'est pas trop grave. Tu penses à toi. Et dans le vestiaire, tu commences à réaliser. 

On cherche le pourquoi d'une telle blessure, ensuite ?
On s'interroge, forcément. Mais les raisons sont un peu introuvables. Beaucoup de stats disent que quand tu es en pleine forme, c'est là où ton corps peut te lâcher, et souvent pour de grosses blessures. Il y a l'enchaînement des compétitions aussi, sans jamais de repos total, où ton corps continue à avoir ce stress des matches de très haut niveau. Je pense qu'on est aussi trop musclés, pour nos tendons, qui eux ne bougent pas. On sait que nos corps ne sont pas faits pour supporter de tels muscles et de tels chocs. 

Vous avez été opéré deux jours après la blessure. Vous avez su rapidement combien de temps compter avant d'espérer reprendre ?
Je me suis pété sur une zone du tendon, à la jonction du mollet, qui est la moins grave. Plus c'est haut, moins tu mets de temps à revenir. Normalement, on parle de six mois, mais je prendrai le temps qu'il faudra. Neuf mois, je pense.

Mais le club ne peut pas être tenté de vous demander de revenir dans un délai plus court, si vous êtes guéri ?
C'est le gros point positif. L'ASM prendra aussi zéro risque : ils sont eux-mêmes venus me le dire, qu'on prendrait le temps. C'est une chance ! 

Votre rééducation se passe pourtant bien dans les délais ?
J'ai gardé le plâtre six semaines. C'est drôle, parce que le chirurgien me disait que je pourrais peut-être marcher sans les béquilles au bout d'une à deux semaines. Mais physiologiquement, dès qu'on enlève le plâtre, tu peux marcher. C'est juste dans la tête. Le lendemain, je suis resté longtemps dans mon lit, je me suis dit "est-ce que je marche, est ce que je marche pas ?" Mais j'ai marché ! J'étais content, c'était un premier truc. Et le lendemain, on a commencé la rééducation. Quand tu vois la tête que ça a quand tu enlèves le plâtre, tu sais que ça va prendre du temps ! C'était un morceau de viande à la place du mollet, le tendon était très gros, gonflé, et la cicatrice était très douloureuse ! Les premières semaines étaient consacrées à ça. Depuis une semaine, on a commencé à taper fort sur le tendon. Après les trois mois, qui sont la première phase de cicatrisation, le tendon est censé être très solide. Hier (mardi), j'ai fait de la musculation du haut du corps, et aujourd'hui, je peux à peine lever les bras ! (rires). On peut commencer à attaquer des exercices plus difficiles, travail sur une jambe avec des poids, de la proprioception poussée. J'aurais pu tout faire à Clermont, s'il n'y avait pas de vacances. Il va y en avoir en juin, et c'est là que je vais partir trois semaines à Saint-Raphaël.

Neuf mois, ça vous ferait revenir aux alentours d'octobre, au moment où la Coupe d'Europe reprend... Ça serait symbolique !
(Sourire.) C'est l'objectif ! On verra bien mais... J'espère juste que ça ne sera pas contre Exeter, là ça serait bizarre ! 

Vos collègues disent souvent que ces longues blessures sont finalement les seules où le rugbyman peut se régénérer...
C'est la première chose que m'a dit Franck (Azéma) quand il est venu me voir à l'hôpital. Ça fait chier de le dire, mais c'est impossible, dans le rugby, aujourd'hui, d'avoir une vraie récupération physique et mentale... Dans mon malheur, il y a la famille, que tu vois beaucoup plus. Ma fille, je n'en ai jamais autant profité ! Mais dans un club comme Clermont, où tu vas jouer les phases finales, ces matches-là, surtout s'il y a la cerise au bout, tu auras très mal de ne pas les jouer... 

On vous a vu dans les tribunes à Lyon pour la demi-finale de Coupe d'Europe contre le Leinster (27-22). C'est dur d'être simple spectateur ?
Une fois que le match est parti, c'est horrible ! Tu le vis ! J'ai fait des crochets dans les tribunes, j'ai parlé aux mecs et ils ne m'ont pas entendu... J'y étais ! Quand l'arbitre siffle la fin, t'as une boule de bonheur qui arrive, mais tu as envie d'être sur le terrain, de la partager avec les mecs, d'avoir touché le ballon, d'avoir poussé avec eux, d'avoir couru, plaqué... 

Vous aviez déjà connu une situation similaire en 2015, où vous n'aviez pu prendre part à la finale de Top 14 contre le Stade Français...
Je l'avais moins bien vécu. Ça s'était joué à deux jours du match, où je m'étais blessé... Ce n'était pas grave, mais je ne pouvais pas courir ! C'était dur, à deux jours d'une finale que tu attendais depuis longtemps. Et c'était d'autant plus dur que c'était perdu (12-6).

Cette année-là, c'est deux finales que l'ASM avait perdues, puisque Toulon vous avait battu en finale européenne (24-18). Qu'est ce qui a changé au club par rapport à cette époque ?
On a un pack qui est un des meilleurs en Europe et, cette année, il nous a sauvé quelques matches. Avec un huit de devant qui avance et qui parfois écrase l'adversaire, parfois c'est plus facile derrière. On a des deuxième-lignes monstrueux et une troisième ligne où tous se complètent. 

C'est un poste où un cadre comme Alex Lapandry n'était même pas sur la feuille de match en quarts de finale contre Toulon (29-9)...
Oui. C'est bien de noter ça. Regardez, je me suis pété, Noa (Nakaitaci) aussi, Toeava... Et ça ne change rien ! On a un groupe de qualité. Toutes les équipes vont vous dire ça, mais nous, on peut presque se permettre des blessures de bons joueurs. Quelqu'un d'aussi bon va rentrer ! 

C'est aussi lors de la saison 2014-2015 que Franck Azéma est devenu l'entraîneur principal de l'ASM. En quoi a-t-il évolué depuis ?
Il nous fait plus confiance, il s'appuie plus sur nous, ce qu'on peut voir, ressentir, notre façon de voir la stratégie. Notre avis compte énormément. Il prend de l'expérience, et pour lui je pense que ce n'est que le début ! 

C'est cette année-là aussi que Denis Troch a commencé ses interventions auprès de l'ASM, comme préparateur mental. A-t-il changé quelque chose dans la mentalité du club ?
Oui, c'est une certitude. On a pas mal d'ateliers où on prend la parole, on se dit les choses, on discute, on débat. Ce qu'on ne faisait pas du tout avant. Savoir le point de vue des autres, ça te fait progresser. On parle aussi beaucoup de rugby, de ce qu'on fait actuellement, de ce qu'on pourrait faire de mieux. À quel niveau d'une courbe on peut se placer. Plein de choses qui font qu'on a plus de visibilité sur ce qu'on vit et ce qu'on fait. J'aime ça, partager, écouter les sensations des gens. 

Les finales, celles perdues en Championnat (onze) comme en Europe (deux), vous en parlez avec lui ?
Bien sûr ! 

Juste à l'approche des finales ?
Au cours de l'année aussi. C'est peut-être ça qui a changé. On ne se cache plus de dire que c'est notre objectif ! Peut-être qu'avant, on disait, attendez, on ne sait pas trop, si on le dit, pour qui on va passer, alors qu'on a déjà perdu toutes ces finales. Non, aujourd'hui, on est en position de jouer les demi-finales du Top 14, donc, notre objectif, c'est d'être champions de France. Faut arrêter ! On sait où on va, on sait comment y aller, ce qu'on doit donner pour y aller. Ce n'est pas être arrogant de dire qu'on veut être champions de France et qu'on est bien placés pour l'être. On ne se ment pas, et c'est déjà un grand pas. Denis, c'est un passionné, des fois, il est en transe (rires), mais il arrive à schématiser tout ça, à le mettre en exercices, à le faire sortir des joueurs. Il est très fort, parce qu'il arrive à te faire parler même quand tu ne veux pas forcément le faire. Il fait partie de notre aventure et il nous a beaucoup aidés.

Lors de la tournée d'automne l'an dernier, vous sembliez aussi vous épanouir avec l'équipe de France... Avez-vous gardé le lien avec les Bleus malgré la blessure ?
Je l'ai en tête, je faisais partie de l'équipe. Hier, j'ai revu Jeff (Dubois, l'entraîneur adjoint en charge des trois-quarts), il m'a parlé comme si j'étais là pendant le Tournoi ! Individuellement, on met quand même un peu de côté. Ce maillot de l'équipe de France, il est extraordinaire, tu en as envie, mais ta priorité, c'est de revenir. Puis de retrouver ton niveau. Puis de prétendre à être titulaire en club. Puis d'aller en équipe de France. Il y a toutes ces étapes, et je ne veux en brûler aucune. Ça, c'est une phrase, je suis sûr que Franck (Azéma) ne dirait pas le contraire : j'ai besoin de mériter les choses. J'aurai besoin d'avoir un bon niveau pour me sentir bien et prétendre à l'équipe de France. 

C'était une bonne période, cette tournée d'automne en sélection ?
Je me sentais très bien physiquement, mentalement, j'étais très équilibré dans ma vie, avec mes coéquipiers aussi. Avec Rémi (Lamerat), on formait une paire très complémentaire sur le terrain, et dans la vie, on est très proches. C'était le top du top ! À part les résultats, qui n'ont pas forcément suivi. On avait cette discussion avec Jeff (Dubois), on a un super groupe... Mais j'ai connu ça avec Philippe Saint-André : on arrive à se trouver, on joue bien ensemble, on fait de bonnes choses, on brèche de partout, on est contents... Là aussi, on s'éclate, on se fait des passes, on joue, on fait briller l'autre... Mais ça ne gagne pas ! Soit tu passes le cap de gagner ces matches, soit tu restes bloqué. Je l'ai vécu une fois. Je l'ai vu aussi avec l'équipe d'Angleterre : j'ai l'impression qu'ils ont vécu ce qu'on est en train de vivre. Ils n'étaient pas très bons, les jeunes sont arrivés, c'est monté peu à peu, et là ç'a basculé, ça gagne ! Ce truc (il claque des doigts plusieurs), à mon avis, si on arrive à l'attraper... 

Mais c'est quoi, ce "truc" ?Je ne sais pas ! Je vois un peu ce qu'il manque, mais je ne veux pas trop en parler... Il y a des outils intéressants qui vont arriver... On doit mettre des choses en place pour marquer ces points. Avec Philippe Saint-André, on était parti dans une dégringolade parce qu'il n'y avait pas eu ça. Là, la Coupe du monde (2019)approche, il faut gagner maintenant ! »

[JB 03]

Merci !

[ELSAZOAM]

 
 

23 minutes de retard sur un vieux...  

[Rémy63]

Merci !

[l'exil]

23 minutes de retard sur un vieux...  

Non. Sur le site, l'article étant réservé aux abonnés, sa retranscription est incomplète.

Merci RB.

[xdderf63]

23 minutes de retard sur un vieux...  

Ton article est incomplet car payant sur le site de l'Equipe.

Peux être l'as tu acheté mais chez les autres il reste incomplet

[ELSAZOAM]

Non. Sur le site, l'article étant réservé aux abonnés, sa retranscription est incomplète.

Merci RB.

Oui, mais ce qu'a posté RB est il me semble le même article que le mien, sous une autre forme, il n'y a rien de plus ou de moins dedans !  

Enfin peu importe, il y a plus grave que ça dans la vie...  

[Rémy63]

Le lien que tu as posté n'est pas lisible pour les non abonnés à l'équipe.

[ELSAZOAM]

Ton article est incomplet car payant sur le site de l'Equipe.

Peux être l'as tu acheté mais chez les autres il reste incomplet

Ah ouais, incomplet, ok, mais il y a les commentaires à lire en-dessous, et ça c'est un plus...  

Bon, puisque ça ne plaît à personne, ce sera la dernière fois que je rends service ; je sais bien que ça n'émeut pas grand monde, mais j'avais envie de le dire !  

Le lien que tu as posté n'est pas lisible pour les non abonnés à l'équipe.

Merde... J'ai cru qu'en le postant tout le monde pouvait y avoir accès... Raté !!!

Mille excuses les gens ! 

[Rémy63]

Pas de soucis. Comme au rugby c'est l'intention qui compte.

[George Abitbol]

Pas de soucis. Comme au rugby c'est l'intention qui compte.

Sauf quand tu te prend un essai en contre derrière une bonne intention.

[Pâquerette]

 

[...] On cherche le pourquoi d'une telle blessure, ensuite ?
On s'interroge, forcément. Mais les raisons sont un peu introuvables. Beaucoup de stats disent que quand tu es en pleine forme, c'est là où ton corps peut te lâcher, et souvent pour de grosses blessures. Il y a l'enchaînement des compétitions aussi, sans jamais de repos total, où ton corps continue à avoir ce stress des matches de très haut niveau. Je pense qu'on est aussi trop musclés, pour nos tendons, qui eux ne bougent pas. On sait que nos corps ne sont pas faits pour supporter de tels muscles et de tels chocs. [...]

 

 Ah ! Qu'est-ce que j'ai dit cent fois ?!

[George Abitbol]

je me suis pété, Noa (Nakaitaci) aussi, Toeava... Et ça ne change rien ! [...] on peut presque se permettre des blessures de bons joueurs. Quelqu'un d'aussi bon va rentrer !

Modeste le mec.

[ELSAZOAM]

Pas de soucis. Comme au rugby c'est l'intention qui compte.

Merci de ta compréhension...  

Sauf quand tu te prend un essai en contre derrière une bonne intention.

Essai refusé pour un écran, imaginaire l'écran, mais essai refusé quand même !