Didier Lacroix (président du Stade Toulousain) : « Une saison particulièrement passionnante »
Dans sa conférence de presse de rentrée, mercredi, le président toulousain Didier Lacroix a promis que son club, même amputé de dix-sept internationaux en cette période de Coupe du monde, ne ferait « pas l'impasse » sur cette saison peu banale.
C'était la traditionnelle conférence de presse de rentrée, ce mercredi, à Ernest-Wallon. Un face-à-face un poil décalé entre le président Didier Lacroix et une poignée de journalistes puisque le Stade Toulousain a déjà joué et perdu (26-7) son premier match de Top 14 à Bayonne, vendredi dernier, ce qui en dit déjà beaucoup des difficultés qu'il pourrait rencontrer pour tenir son rang en cette saison de Coupe du monde.
La formation à l'honneur
Lacroix a d'abord assuré que son club, qui a évolué 17 fois sur 17 à guichets fermés à domicile la saison dernière, obtenu 7 des 10 meilleures audiences sur Canal+ et qui a bien sûr remporté un 22e titre de champion de France (face à La Rochelle, 29-26) « se portait bien », même s'il devra probablement procéder à une recapitalisation offensive en cours d'exercice pour lui permettre « d'être moins tendu en trésorerie (il a notamment les fameux PGE, les prêts garantis par l'État en période Covid à rembourser) ».
Didier Lacroix et son demi de mêlée et capitaine à Toulouse, Antoine Dupont. (F. Faugère/L'Équipe)
Lacroix s'est ensuite projeté sur l'avenir, à commencer par cette saison si piégeuse où son équipe premium sera amputée de la plupart de ses meilleurs joueurs pendant une bonne moitié de la saison régulière du Top 14. Dix-sept de ses internationaux seront absents durant la période de la Coupe du monde, et sûrement à peine moins durant le Tournoi des Six Nations 2024.
« Vous le savez, le Stade Toulousain n'était pas pour un Top 14, encore moins une année de Coupe du monde, dit-il. Mais c'est comme ça, on y est et on jouera ce Championnat à fond. On ne va pas faire l'impasse sur cette saison, loin s'en faut. »
La Coupe des champions comme objectif majeur
Lacroix le reconnaît, il n'était pas un des plus grands défenseurs du nouveau format de la Coupe des champions (*) : « Ne pas jouer deux fois la même équipe à la maison puis à l'extérieur me paraît assez incohérent sur un plan sportif. » Il n'empêche, cette Coupe d'Europe qui ne porte plus son nom depuis qu'y participent les provinces sud-africaines sera probablement l'objectif majeur de Toulouse cette saison. En grande partie parce que c'est la seule compétition pour laquelle le club pourra disposer de son effectif au complet du début à la fin.
« Très clairement, après le retour des internationaux, les objectifs de la saison se tourneront très rapidement vers cette Coupe des champions qui viendra ponctuer les mois de décembre et janvier, reconnaît le président. On aura beaucoup d'appétit pour cette épreuve, et j'espère qu'on sera en capacité de franchir les marches qu'on n'a pas réussi à passer ces deux dernières saisons (défaites à chaque fois en demi-finales face au Leinster). »
Vers une extension d'Ernest-Wallon
Lacroix et ses équipes ont aussi décidé de profiter de cette saison pour réfléchir à l'après, à ce que cette Coupe monde pourrait apporter à leur club et au rugby. « C'est pour ça que cette saison est particulièrement passionnante », s'enflamme-t-il. Parmi les enjeux du futur figurent notamment la création d'une Coupe du monde des clubs (sans doute pas avant 2028), la professionnalisation progressive des féminines ou encore la gestion de la starification de certains joueurs, comme Antoine Dupont ou Romain Ntamack.
Mais la grande décision attendue cette saison concerne l'agrandissement du stade Ernest-Wallon à horizon 2027-2028 pour coller à la date de la fin des travaux du métro qui pousse actuellement sous terre et permettra aux supporters de rallier la future station des Sept-Deniers depuis le centre-ville. « Je suis intimement convaincu qu'un stade de 30 000 places pourrait nous convenir, estime Lacroix. Mais là, il faudrait aller ailleurs. Donc, on se contentera d'augmenter de 15 à 20 % la capacité actuelle d'Ernest-Wallon pour atteindre les 23 000 ou 24 000 places. Cette grande mutation sera l'enjeu décisionnel de cette saison. Elle nous permettrait d'accroître considérablement nos offres d'hospitalités pour nos partenaires et nos ventes de produits, que ce soit via nos buvettes, la Bodega ou la boutique. »
(*) Quatre poules de six équipes issues des trois Championnats : Top 14, URC et Premiership. Chacune de ces ligues ne pourra avoir que deux de ses représentants par poule. Et les formations d'un même pays ne pourront pas s'affronter lors des quatre journées de la phase régulière. Les quatre clubs les mieux classés par poule se qualifieront pour les huitièmes finales.