Une descente en Pro D2 n’aurait pas les mêmes répercussions à Paris qu’à Perpignan. Voici pourquoi…
Au classement, le Stade français et l’Usap sont, avec trente-six points chacun, au coude à coude. Si Perpignan pourra compter samedi sur l’appui d’un seizième homme comme il en existe peu dans la poule unique, les Catalans ne sont pourtant pas certains de vaincre Paris et en cas de défaite, lutteront ensuite jusqu’au bout pour éviter la relégation.
Et si celle-ci survenait bientôt ? Là-dessus, le président François Rivière expliquait récemment en ces colonnes : "Même s’il y avait accident, je pense que 90 % de l’effectif resterait, y compris des recrues phares. Il y en a peut-être deux qui ne viendraient pas mais ce serait à la marge. La descente ne remettrait pas tout à plat. Pour tout vous dire, je ne suis même pas sûr qu’un joueur comme Posolo (Tuilagi, N.D.L.R.) activerait sa clause de descente." Si la relégation serait vécue comme une gifle par les dirigeants perpignanais, elle ne remettrait donc pas en question le projet d’un club dont le budget avoisinera les 30 millions d’euros d’ici deux ans. Au Stade français, le décor est tout autre…
Le docteur Wild s’interroge
Comme nous vous l’expliquions la semaine dernière, dix-sept joueurs parisiens sont actuellement en fin de contrat dans la capitale quand les autres ne disposent (Léo Barré excepté) de la moindre clause de sortie, en cas de descente. Si d’aventure le Stade français était relégué dans quelques semaines, on peut néanmoins imaginer que le club parisien se ferait alors "saigner", passez-nous l’expression, par les autres écuries du Top 14. Que ferait Hans-Peter Wild, alors ? Poursuivrait-il un sacerdoce lui coûtant au bas mot 20 millions d’euros par an ? Déposerait-il plutôt le bilan ? Ces derniers temps, le milliardaire allemand, qui a toujours rêvé de faire de Paris le club le "plus professionnel du rugby européen", a semblé usé par les luttes intestines qui gangrènent cycliquement l’entité dont il est propriétaire.
Cette semaine, on lui a proposé de prendre la parole. Il nous a poliment répondu que le moment était mal choisi pour une "déclaration" et que l’équipe était toute dédiée à l’objectif du maintien. Jusqu’ici, l’homme ayant sauvé Paris de la disparition en 2017 est donc toujours aux commandes. Mais son engagement survivra-t-il à cette saison cauchemardesque ? La question mérite en tout cas d’être posée…