Aller au contenu


Photo

Racing Métro Racing 92


  • Veuillez vous connecter pour répondre
5158 réponses à ce sujet

#3766 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 443 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 12:20

^ tiens à propos, que dire de Maxime Machenaud finalement pour sa carrière ? Il avait par moment des allures de grand joueur je pense, lors des meilleures années Racing ou quand il devient cadre du XV de France vers 2016... sa régularité devant les perches, son punch défensif, sa rage de vaincre. Bon gestionnaire dans ce jeu du Racing qui lui demandait une grosse rigueur. Mais finalement, comme toute cette génération, mal tombé à l'époque misérable des Bleus décennie 2010... et puis ce carton rouge dans la finale du seul titre qu'il aura remporté de sa carrière. Il n'est pas passé loin, à l'image de son club, mais c'est ainsi.



#3767 Gourine63

Gourine63

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 18 677 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Nîmes
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 13:15

Top niveau pendant 10 ans, titulaire dans une grosse écurie, 3 fois finaliste européen, un Brennus, des dizaines de sélections avec les Bleus.

Moi je la trouve très réussie sa carrière ! Manque peut-être un titre ou deux pour qu'elle soit complète mais c'est déjà magnifique. 99% des joueurs de rugby en France rêveraient d'avoir la même.
  • Jesus Hans Hubert Vorme, Y&B, Lourugby et 1 autre aiment ceci

#3768 cocotte 63

cocotte 63

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 19 576 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Puy de Dôme
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 13:50

Ils ont Le Garrec qui est très bon, et qui représente l'avenir, Irribaren blessé mais sous contrat jusqu'en 2023, mais on en parle à Biarritz avec Lopez...

 

Donc, oui un jeu de chaises musicales peut s'enclencher, mais entre les nombreuses prolongations des uns et des autres, plus un effectif plus que fourni en stars, accueillir Parra en plus, ça fait mal à mon SC même si celui de Jacky est en dollar singapourien...



#3769 Lourugby

Lourugby

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 302 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Lyon
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 14:12

Je trouve également que sa carrière fut belle.

 

Il s'est imposé au plus haut-niveau en atteignant notamment un niveau stratosphérique aux côtés de Carter, je me souviens d'ailleurs que certains observateurs se demandaient si la charnière Machenaud/Carter n'était pas la meilleure d'Europe. Il avait beaucoup progressé dans sa vitesse d'exécution tout en demeurant un gros défenseur et un excellent gestionnaire, sans même parler de ses progrès impressionnants face aux poteaux où son taux de réussite était de haut-niveau. 

 

Sans le contexte en équipe nationale que l'on connait tous, il aurait pu faire une belle carrière à ce niveau car il était très complet et doté de la mentalité nécessaire pour performer au plus haut niveau. Bien des demis de mêlées des autres nations n'étaient pas meilleurs que lui et force est de constater que Machenaud ne s'est jamais échappé face aux difficultés. 

 

 

Ils ont Le Garrec qui est très bon, et qui représente l'avenir, Irribaren blessé mais sous contrat jusqu'en 2023, mais on en parle à Biarritz avec Lopez...

 

Donc, oui un jeu de chaises musicales peut s'enclencher, mais entre les nombreuses prolongations des uns et des autres, plus un effectif plus que fourni en stars, accueillir Parra en plus, ça fait mal à mon SC même si celui de Jacky est en dollar singapourien...

 

Je pense que le club va plutôt essayer de recruter un joueur comme Serin qui est plus jeune, talentueux et correspond au jeu souhaité par le club. Son expérience permettra également d'accompagner au mieux Le Garrec sans l'éclipser. Mais il est également tout à fait possible que le club cherche un demi de mêlée moins talentueux pour recruter plus facilement devant, ce qui est à mon sens la meilleure option. Le départ de Machenaud ouvre en tout cas une certaine latitude au niveau du plafond salarial car il avait prolongé à un moment où il était très convoité. 


  • Gourine63 aime ceci

#3770 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 443 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 22:25

Après on lui a tjrs reproché la fameuse "lenteur" du 9. Mais bon on a dit pareil de Parra, qui est hyper coté chez les Britanniques par ex. donc y a qu'en France qu'il ne plaît pas toujours. Je pense que c'est souvent une question de plan de jeu et de circonstances, la vitesse d'un 9. Par contre, Machenaud n'a jamais été un grand joueur de ballons ou un 9 particulièrement créatif, et je pense que c'est une raison principale à sa sous-cote dans le pays. On veut un 9 qui anime, qui envoie clairement du jeu. Serin a immédiatement plu au public fr par ex., jusqu'à ce qu'on le traite de lent aussi un peu plus tard :D



#3771 frednirom

frednirom

    le Var est dans le fruit.

  • Modérateurs
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 37 980 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:paris 18
  • Mon club:

Posté 25 octobre 2021 - 22:33

Top niveau pendant 10 ans, titulaire dans une grosse écurie, 3 fois finaliste européen, un Brennus, des dizaines de sélections avec les Bleus.
Moi je la trouve très réussie sa carrière ! Manque peut-être un titre ou deux pour qu'elle soit complète mais c'est déjà magnifique. 99% des joueurs de rugby en France rêveraient d'avoir la même.

son brennus il l’a volé comme me reste de l’équipe . Il lui manque peut être deux coupes d’Europe contre les tricheurs anglais mais on ne connaît pas le taux de corticos dans son organisme à cette période là.

#3772 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 707 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 28 octobre 2021 - 06:09

Yoan Tanga (Racing 92), au nom du père Le numéro 8 du Racing 92 décrit un parcours de vie rare et comment éducation et religion ont contribué à sa réussite.

 

 

C'est un rituel qu'il a adopté il n'y a pas si longtemps. Yoan Tanga (24 ans) règle son réveil à l'heure où d'autres jettent une aspirine dans un verre et se glissent sous leur couette. C'est le petit matin, il n'y a pas un bruit dehors, ni dans la maison. Un temps à soi, pour soi, au cours duquel il réfléchit, lit, prie. « Je ne le fais pas tous les jours, mais deux ou trois fois par semaine. Au début, je me l'imposais mais c'est devenu naturel et c'est totalement compatible avec ma religion. Là, je suis en éveil. »

 
 

S'il a emprunté ce biorythme à une littérature sur le développement personnel, le troisième-ligne du Racing, impressionnant depuis le début de saison, est d'abord protestant évangélique. « Nous croyons en Jésus, son sacrifice sur la croix pour nous. Notre foi est centrée sur lui. Il est notre dieu. » Cette conviction intime et puissante, il la tient de Teddy, son père, disparu aujourd'hui. Originaire du Congo, catcheur professionnel dans son pays, le patriarche s'est fait ordonner pasteur en arrivant en France et a élevé sa famille, trois garçons et deux filles, selon ses principes. « Quand il a été consacré, mon père a ouvert son église. Il n'y avait pas trop de moyens, donc les prêches se faisaient à la maison. Puis ils ont trouvé une salle à Saint-Denis. »

« Je n'ai rien fait d'exceptionnel, mais jamais, quand j'étais au collège, je ne me serais imaginé arriver là où je suis aujourd'hui

Yoan Tanga

 
 
 

Yoan a juste 10 ans et son père lui impose le piano. Tous les dimanches, il accompagnera les gospels devant les fidèles. « Au début, je ne voulais pas. C'est lui qui m'a obligé. Il me disait que j'en aurais besoin pour plus tard. » Le rugby est encore loin. Comme pour tous les gamins de son âge, c'est au pied de l'immeuble que tout se passe, les foots, les parties de vannes... Lui, apprend l'instrument avec ses cousins, simplement à l'oreille. « Mon père m'a inscrit au solfège, mais je lui ai vite demandé d'arrêter. Ça me saoulait. »

Le môme de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) parle avec calme, utilise les mots d'un jeune homme de son âge pour évoquer cette enfance pas tout à fait banale : « Nous priions ensemble une fois par semaine et avant les repas. Mon père conduisait la prière, puis il nous faisait une prédication dirigée pour la famille. »

c3568.jpg
 
Yoan Tanga a trouvé dans la foi chrétienne les fondements de son engagement d'homme jusque dans la pratique sportive. (A. Mounic/L'Équipe)

De catcheur au Congo à prédicateur en Seine-Saint-Denis, on approche du grand écart de danseur étoile. Dans le cercle intime, personne n'a jamais vraiment interrogé le papa-pasteur sur ce grand écart entre profession de foire et profession de foi. « Chez nous, on dit que c'est Dieu qui change les hommes », glisse l'héritier dans un sourire. « Au Congo, la religion dominante est le christianisme. Beaucoup de gens croient aussi aux ancêtres. Et il y a les marabouts... Eux, pour moi, ils n'ont pas de bons côtés. Ils vont toujours te parler de sacrifice, ils vont te vendre du rêve, mais au bout du processus, ils vont t'arnaquer. Ils vont bien sûr te prendre de l'argent. Une fois que tu es rentré dans le processus, c'est difficile d'en sortir. » Dans le catch, le recours à ces superstitions appartient au folklore. « Un jour, mon père était parti voir son marabout pour les grigris du catch. Il lui avait fait faire un tatouage avec une croix (il indique le haut de son bras). Le jour où papa s'est converti, son tatouage a commencé à s'effacer. Je lui ai demandé de me le montrer et, effectivement, le tatouage était en partie effacé. C'est incroyable. »

Yoan Tanga n'a pas connu de conflits avec ses parents, malgré cette religion qui prenait tant d'espace à la maison. « Aller à l'église n'a jamais été une contrainte, parce que je kiffais jouer au piano. Le samedi après-midi, j'allais aux répétitions plutôt que jouer au foot en bas de la cité avec les copains. J'aime bien faire le con de temps en temps, mais je suis d'un tempérament assez calme. C'était assez naturel en fait. » Jusqu'à l'arrivée du rugby, au collège, et l'apparition d'un tiraillement entre l'église et ce ballon pointu qui lui plaisait bien. Il éclate de rire : « C'est devenu sérieux en fin de troisième. Et en Teulière (catégorie), j'avais match le dimanche matin. Du coup je pleurais pour aller au rugby. Mon père refusait, mais ma mère a réussi à me négocier un dimanche sur deux. C'était dur mais quand mon père a senti que j'aimais vraiment ça, que j'en parlais beaucoup, que j'en regardais et que cela devenait vraiment sérieux, il a commencé à me laisser. »

Le lien reste fort. Parfois les deux hommes vont à la salle ensemble. « Il continuait de s'entretenir malgré son âge et on faisait de petites séances ensemble. Il avait assuré là-dessus », se souvient-il, reconnaissant. Le jeune garçon, lui, entre en conflit inconscient avec les préoccupations de son âge et de la cité. « J'ai commencé à vivre un peu une vie d'ado, à adopter les mauvais côtés du quartier, à frayer dans quelques conneries. Mais je ne veux pas non plus réduire les cités à ces seules choses-là. Il y a plein de beaux aspects que j'ai connus aussi. » Sa foi sous-jacente le retient par l'élastique du pantalon, au-dessus d'un précipice que tous ses amis d'enfance n'ont pas eu la chance d'enjamber.

Ses convictions religieuses l'empêchent de franchir certaines limites et l'exil à Castres, en 2013, le coupe de son milieu. Un exil gagnant. « J'ai arrêté mes conneries », lâche-t-il, conscient que l'histoire aurait pu mal finir. « Là-bas, j'étais loin de tout, je vivais vraiment ma vie mais j'appelais souvent mon père. On parlait de tout et n'importe quoi et si j'avais des questionnements, notamment sur la foi, il me répondait. Je n'ai jamais eu de doutes, mais il y a eu des moments où je la délaissais. » Il part ensuite pour Agen et se rapproche de son grand cousin, Jonathan, lui aussi ordonné pasteur. « Je n'avais plus de guide et, en 2018, il a organisé un événement sur Paris. C'est là que je suis remonté sur les rails. C'est grâce à lui. Désormais, l'ordre des choses pour moi c'est : Dieu, ma famille et le rugby. Cela prend toute la place. La prière et la lecture des écritures m'aident à positiver, à être confiant et à relativiser ce qui arrive. » Avec son pote Hassane Kolingar (pilier du Racing 92), les deux hommes ont l'habitude de dire : « À la base, ce n'était pas nous ! » Et s'il consent, pour le moment, n'être qu'un très honnête joueur de Top 14, il ouvre déjà de grands yeux émerveillés sur son parcours : « Je n'ai rien fait d'exceptionnel, mais jamais, quand j'étais au collège, je ne me serais imaginé arriver là où je suis aujourd'hui. »

 
 

Sans avoir viré ascète, parfaitement hors sujet selon sa pratique, le numéro 8 du Racing a ajouté la mention « avec modération » à de nombreux aspects de la vie périphérique au rugby. « Pour les personnes non croyantes, tout cela ça les dépasse. Sauf que moi, toutes ces choses, comme aller en boîte de nuit, prendre des cuites, ne m'attirent plus du tout. »

Consciencieusement, avant chaque match, le numéro 8 du Racing effectue son rituel de prières, seul ou avec des partenaires qui partagent la même foi. D'ailleurs l'homme de conviction n'aime pas parler de religion. « Je préfère parler de ma relation avec Dieu. C'est lui qui dicte notre vie. Nous lui parlons directement quand nous prions. Et moi, du fait d'être en relation intime avec Dieu et avec pour appui la Bible, je sais qu'il y a certaines choses que je ne peux pas me permettre de faire. » Au nom du père.


  • Pâquerette et Lourugby aiment ceci

#3773 Lourugby

Lourugby

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 302 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Lyon
  • Mon club:

Posté 31 octobre 2021 - 22:57

C'est désormais officiel pour Machenaud qui s'engage pour deux saisons et une troisième en option à Bayonne. 



#3774 jm12

jm12

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 20 046 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:millau
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 07:28

C'est désormais officiel pour Machenaud qui s'engage pour. deux saisons et une troisième en option à Bayonne. 

Donc je suppose qu'ils cherchent un 9 supplémentaire.....un concurrent de plus si pour nous Morgan s'en va ...



#3775 superelvis

superelvis

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 674 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Paris
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 07:58

Merci pour l'article
Tanga + diallo, je suis fan
Ils sont jeunes, costauds, joueurs de ballon, bon esprit
Complets quoi.

#3776 63manu

63manu

    Joueur de Fédérale 2

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPip
  • 1 539 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont ferrand
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 09:18

Merci pour l'article
Tanga + diallo, je suis fan
Ils sont jeunes, costauds, joueurs de ballon, bon esprit
Complets quoi.


C est vrai que le Tanga est revenu à la mode, plus confortable et aussi sexy que le string.

#3777 el landeno

el landeno

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 707 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:dax
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 09:23

Nolann Le Garrec, la passion dévorante du rugby pour le demi de mêlée du Racing 92 Promis à un avenir brillant, le demi de mêlée du Racing Nolann Le Garrec (19 ans) pense et rêve rugby depuis ses 3 ans, jusqu'à l'envahissement. Mais il a promis de se soigner, au moins un peu

Il y a quelque temps, Goulven Le Garrec a remarqué une trace brunâtre au plafond de sa maison, sept ou huit mètres au-dessus de sa tête. « Ça m'inquiète, je me dis que c'est une infiltration, raconte le père du très prometteur demi de mêlée du Racing. J'étudie la trace de plus près et là je comprends que c'est la pointe d'un ballon de rugby. » La signature ne ment pas. Le coupable est confondu. Mais Goulven a plus envie d'en sourire que de gronder son fiston par contumace. Le plafond de la maison familiale n'est pas le premier, et sûrement pas le dernier, à porter les stigmates de la passion dévorante, quasi obsessionnelle, du demi de mêlée Nolann Le Garrec, capable de faire des passes au premier lampadaire qu'il croise, à un ami imaginaire.

 
 

« Chacun a ses trucs pour couper après l'entraînement, sauf que moi, ma manière de couper, c'est de continuer à avoir le ballon, de jouer avec, avoue l'élève doué. Il y a des gens qui me prennent pour un fou. Je sais que je les ai fait un peu râler au centre de formation. Il y avait pas mal de traces sur les murs vu que je me faisais des passes tout seul dans la chambre le soir. J'ai cassé des plaques au plafond. Avec Max Spring (jeune arrière du Racing), on se faisait sans arrêt des jeux dans le couloir, on a parfois déclenché l'alarme. Chez moi, ça peut m'arriver de regarder une belle action à la télé, de prendre le ballon et de rejouer la situation pour voir comment j'aurais fait. Finn (Russell) a aussi ce côté-là. Quand il n'est pas sur le terrain, il va tenir son portable, le lancer, le faire tourner, le rattraper. »

Quand on leur parle du phénomène Le Garrec, plusieurs joueurs du Racing, pour situer, commencent par raconter les fois où ils l'ont aperçu, cheminant vers son chez-lui, en tripotant un ballon dans la rue. Laurent Labit, qui a côtoyé le loustic au Plessis avant de devenir l'entraîneur de l'attaque du quinze de France, raconte une autre anecdote parlante : « En fin de saisonl'entraîneur des Crabos avait réuni tous les cadets qui allaient monter. À la fin du speech, Nolann s'approche du coach et demande : "Est-ce que je pourrais avoir les vidéos de tous les matches des Crabos cette saison ?"À la rentrée, Nolann est venu le trouver avec un cahier rempli de notes, avec des analyses, des questions, des propositions... Le coach a vite compris à qui il avait affaire (rire). »

« J'ai des souvenirs de Nolann à 3 ans s'endormant sous sa couette avec sa tenue de rugby et ses crampons »

Goulven Le Garrec, père de Nolann

 
 
 

En général, au Racing, on n'encourage pas les moins de 20 ans à quitter le nid de l'internat pour s'installer dans un appartement en ville. Mais le cas Le Garrec est différent. « Comme il vivait au club, l'entraînement fini, il restait sur le terrain à taper, à refaire des exercices, témoigne Laurent Labit. Et c'est comme ça qu'il a eu un coup une pubalgie, un coup une blessure au mollet. »

Quand on lui a demandé quel était son temps de cerveau disponible une fois qu'il avait débranché du rugby, la malice a instantanément pointé au coin des yeux du petit Breton. « Honnêtement, ça occupe toute ma vie. On reste sept-huit heures au club par jour mais en temps de pensée, ça m'arrive très peu de décrocher. Le soir, chez moi, je réfléchis, je note des petits trucs sur mon carnet. Et la nuit, quand je rêve, c'est souvent de rugby. Mais j'arrive petit à petit à sortir de cette spirale. Il le faut, je le sais, on me l'a conseillé. Être obsessionnel, ça m'a parfois conduit à en faire trop. De temps en temps, j'arrive à aller jouer aux cartes chez des copains plutôt que d'être encore sur le terrain trois heures après la fin de l'entraînement. » Mais ça, c'est quand il n'y a pas de rugby à la télé...

« Je regarde la Pro D2, le Super Rugby, le Top 14, je regarde tout. Moi, je trouve que ça fait travailler le cerveau. Après, quand on est sur le terrain, on retrouve des situations qu'on a déjà vues, entre guillemets, qu'on a déjà jouées dans nos têtes. C'est sûr que les personnes assises à côté de moi sur le canapé ne regardent pas le même match. Parfois, elles pianotent sur leur portable et moi j'ai envie de leur dire : "Hé, mais arrête, peut-être qu'ils vont marquer dans deux temps !"

« À 2 ou 3 ans, j'étais déjà au bord du terrain. Je ne comprenais pas encore grand-chose mais ça m'hypnotisait. »

Nolann Le Garrec

 
 
 

Nolann Le Garrec n'est pas tombé dans la marmite ; il est né dedans. « J'entraînais déjà avant qu'il naisse, raconte son père, aujourd'hui coach dédié à la technique, à Vannes en Pro D2. J'ai des souvenirs de Nolann à 3 ans s'endormant sous sa couette avec sa tenue de rugby et ses crampons. » Il n'était pas bien haut qu'il passait déjà des journées entières sur la plaine du stade Jo-Courtel. « Le soir, quand j'avais fini mon boulot, se remémore le paternel, je mettais un coup de sifflet et je le voyais débouler en courant du fin fond du dernier terrain. Il venait de passer des heures à taper. Partout où il allait, il avait son ballon. » Les vacances d'été, chez ses grands-parents à Ciboure, on ne comptait plus les virées interminables au stade de Saint-Jean-de-Luz, pour jouer, taper, faire et refaire. « Il fallait aussi l'emmener aux fêtes de Tyrosse pour qu'il participe au concours de la passe la plus longue », poursuit son père. En 2011, les Le Garrec ont fait le voyage en Nouvelle-Zélande pour la Coupe du monde, et Nolann n'a pu s'empêcher d'enfiler ses crampons pour se frotter aux petits de la banlieue d'Auckland.

12ccb.jpg
 
Nolann Le Garrec lors de son voyage en Nouvelle-Zélande en 2011. (DR)

À Vannes, tout le monde se souvient du Petit Chose qui venait espionner les grands dans la cahute. « À 2 ou 3 ans, j'étais déjà au bord du terrain. Je ne comprenais pas encore grand-chose mais ça m'hypnotisait. Mon petit plaisir, c'était de renvoyer le ballon aux buteurs qui s'échauffaient. Pendant le match, je restais dans l'en-but à m'amuser à "touché" avec mes copains. Et quand arrivaient les cinq dernières minutes, je venais près des bancs parce qu'il y avait un peu plus d'ambiance. »

Le temps passe, sa culture s'étoffe, les modèles se bousculent dans la tête de Nolann. « Son rêve, c'était d'être Thomas Lebarillier, le buteur de Vannes pendant dix ans quand l'équipe était en Fédérale », insiste Goulven. Il y eut ensuite Dimitri Yachvili, pour son toucher de balle. Avec son copain Bastien Garjean, ils s'arrangeaient toujours pour être dans la même équipe pour pouvoir se faire des « Yach » entre eux, des passes au pied, et au poil. Plus tard, la course d'élan de Morgan Parra sera décortiquée et tant de fois imitée. Et bien sûr, un autel sera dressé à Jonny Wilkinson. « Son autobiographie, ce doit être le seul bouquin que Nolann a acheté, précise Goulven. Il l'a relu trois fois. »

« Le rugby, ce n'est jamais en dilettante pour moi. Mais je connais aussi mon défaut : ça m'est arrivé de prendre trop
de choses à mon compte parce que je sentais l'équipe pas bien »

Nolann Le Garrec

 
 
 

Ces dernières années, Le Garrec a passé beaucoup de temps à dépiauter les courses de soutien du All Black Aaron Smith, analyser sa passe et ses « steps » lorsqu'il décide de démarrer au bord d'un ruck. « Je regarde aussi Dupont, évidemment. Mais je ne peux pas l'imiter parce qu'il y a des choses qu'avec mon jeu je ne peux pas reprendre. C'est bien que chaque demi de mêlée ait son identité. » Sa précocité, son autorité naturelle et ses dispositions de buteur font revivre chez bien des suiveurs le souvenir du jeune Morgan Parra, celui des années Bourgoin. Comme son aîné, Le Garrec sait où il veut aller, et comment. « On l'a laissé partir à 14 ans de la maison (direction le Racing), rappelle Goulven. Il a dû se débrouiller tout seul, à 400 ou 500 km de ses parents et de ses petites soeurs. Sa maturité vient aussi de là. »

Chez Nolann Le Garrec, capitaine de toutes les équipes de France chez les jeunes, il y a cette conviction que plus on lui donnera les clés du camion, plus le chauffeur sera épanoui. Et le camion n'en fera que meilleure route. « Ce n'est pas une question d'être le sauveur ou la star, pas du tout, explique-t-il. C'est juste que j'aime avoir des responsabilités pour mon équipe. Plus j'en ai, mieux je me sens. L'attention sur moi ne me met pas plus de pression que cela. Je n'ai pas peur de déjouer. En revanche, j'ai le stress de l'exigence. Cet été, j'ai joué au beach rugby sur une plage avec des gars qui ne jouent même pas au rugby. Eh ben j'avais cette même forme d'adrénaline que pour une rencontre de Top 14. Le rugby, ce n'est jamais en dilettante pour moi. Mais je connais aussi mon défaut : ça m'est arrivé de prendre trop de choses à mon compte parce que je sentais l'équipe pas bien. L'été dernier, avec les moins de 20, j'étais capitaine, buteur, et lorsque l'équipe était un peu moins performante, j'ai voulu trop en faire. Parce que dans ma tête, c'est ce qu'on attendait de moi. »

C'est le côté excessif de tous les perfectionnistes, de tous les petits enfants à qui leur papy disait : « Quand on fait les choses, on les fait bien. » Après chaque match, Nolann appelle toujours son papy.


  • bazooka, Lourugby et Lima aiment ceci

#3778 Bon Chasseur

Bon Chasseur

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 443 messages
  • Genre:Va savoir
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 12:55

 

ce gamin est de plus en plus impressionnant tous les weekends. Y a pas à chinoiser, un 9 il faut que ce soit un gros couillu de chez couillu-land et lui il a une paire. Seul truc: qu'il reste comme ça dans la tête et qu'il progresse. C'est possible qu'il ait cette fougue à 19 ans, une inconscience de la jeunesse, avant de devenir plus réservé sur la suite.



#3779 cocotte 63

cocotte 63

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 19 576 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Puy de Dôme
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 13:38

Clair que ce joueur est brillant !

#3780 Very Good Eshvili

Very Good Eshvili

    Bourbonnais by birth, deberdined by the grace of Saint Menoux

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 13 385 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Labo et Cie
  • Mon club:

Posté 01 novembre 2021 - 13:41

 

ce gamin est de plus en plus impressionnant tous les weekends. Y a pas à chinoiser, un 9 il faut que ce soit un gros couillu de chez couillu-land et lui il a une paire. Seul truc: qu'il reste comme ça dans la tête et qu'il progresse. C'est possible qu'il ait cette fougue à 19 ans, une inconscience de la jeunesse, avant de devenir plus réservé sur la suite.

 

une paire de couille dans la tête? C’est devenu complexe demi de mêlée






2 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 2 guests, 0 anonymous users