Biarritz Olympique. AldigĂ© rĂ©pond aux Galactiques : âIls veulent garder la main pour nous emmerderâ
Centre de formation, âGalactiquesâ, mairie : alors quâil boycotte âSud Ouestâ depuis plus de trois ans et demi, et que nous sommes toujours en procĂšs contre lui, le prĂ©sident du BO Jean-Baptiste AldigĂ© a sollicitĂ© notre mĂ©dia pour donner sa version des faits. Il tire Ă vue
« Sud Ouest ». Pourquoi avoir sollicité « Sud Ouest » aprÚs trois ans et demi de boycott ?
Jean-Baptiste AldigĂ©. Ăa doit ĂȘtre la magie de NoĂ«l. On essaie de faire avancer le club et le projet Aguilera. Je suis allĂ© voir Monsieur Couzinet avec une proposition : 100 000 euros pour quâil fasse du rugby amateur et sâoccupe de ses Ă©quipes. En Ă©change, on rĂ©cupĂ©rait le centre de formation. Il devait me donner une rĂ©ponse aprĂšs lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale de lâasso. Je lâai appelĂ© jeudi. Il mâa rĂ©pondu quâil Ă©tait occupĂ© Ă renouveler sa concession Etxola Bibi avec Madame le maire. Le vendredi, jâai reçu un mail: il nâavait pas le temps. Jâai dĂ©couvert ses explications dans vos colonnes, samedi. Il me semblait bon de lui rĂ©pondre par le chemin de communication quâil avait choisi.
Vous nous avez sollicitĂ©s vendredi soir, avant la publication de cette interviewâŠ
Vous nâallez pas commencer (rires).
Il se donne le temps de la réflexion. Est-ce un problÚme ?
Câest un problĂšme de CP. On me dit : « Je vais rĂ©flĂ©chir, je dois demander Ă mes copains. » Ok, conseil de classe de CM2 pour rĂ©soudre un problĂšme de CP. Et je reçois un mail pour me dire quâil part en vacances scolaires, quâon verra Ă la rentrĂ©e pour rĂ©soudre lâaddition 1+1 = 2. Je ne sais pas quoi vous dire⊠LâĂ©lĂšve a peut-ĂȘtre du talent, mais il nâa pas envie de travailler. Il ne fera donc pas partie de la promo Gave, AldigĂ©, Clarkin 2021.
En quoi est-ce si important de récupérer le centre de formation ?
Quâest-ce quâun centre de formation ? Câest un organisme administratif et sportif qui regroupe des jeunes adultes de 18 Ă 23 ans sous deux formes de contrat : des contrats espoirs, passĂ©s avec la SASP, donc des contrats de travail ; des contrats conventionnĂ©s, passĂ©s avec lâasso, et lĂ il ne sâagit pas dâun contrat de travail mais de rĂ©tributions en termes dâĂ©cole ou de logement afin de voir si ces jeunes pourront avoir le niveau pour passer un contrat espoir lâannĂ©e dâaprĂšs. De par la convention qui lie lâasso Ă la SASP, le centre de formation est cogĂ©rĂ©, de façon administrative par lâasso et le sportif par la SASP. Celui qui donne la direction sportive est donc le directeur sportif et je nâen connais quâun : Matthew Clarkin. De lâautre cĂŽtĂ©, lâassociation gĂšre lâadministratif, la paperasse. M. Beauville, que personne ne connaissait sauf sa mĂšre, câest moi qui lâai nommĂ©. Il faisait la boĂźte aux lettres. Il appliquait la politique administrative de la SASP et la politique sportive de Matthew Clarkin. Ă partir du moment oĂč ces gens veulent discuter, ça ne nous intĂ©resse pas. Aujourdâhui, je veux bien que M. Couzinet se soit dit quâil voulait participer Ă la politique professionnelle. Ăa aurait Ă©tĂ© fort bienvenu dĂšs 2018 mais le Top 14 est sans doute plus attractif. Sâil veut faire ça, il prend un chĂ©quier et nous achĂšte la SASP. LĂ , il pourra se faire plaisir.
David Couzinet, prĂ©sident de lâassociation amateur du BO rugby.
Emilie Drouinaud
Baby, MilhĂšres, Yachvili, Thion, Arosteguy, Couzinet, Marlu, Beauville et Harinordoquy, le 15 septembre dernier.
Bertrand LapĂšgue
Dans cette interview, il prĂ©cise justement que le secteur pro ne lâintĂ©resse pasâŠ
Ecoutez, ma plus grosse connerie en trois ans, câest dâavoir rattachĂ© le centre Ă lâasso. Le « binz » vient du systĂšme de facturation et refacturation. Avec Monsieur Couzinet, on a actĂ© que câĂ©tait le seul endroit de friction.
Il y a aussi les hommes, visiblementâŠ
Oui mais ça en dĂ©coule. Il est Ă©crit dans la convention quâaucune dĂ©cision ne peut ĂȘtre prise sans lâaccord de la SASP donc quand lâassociation de M. Beauville nomme BenoĂźt Baby directeur de centre de formation, sans lâaval de Matthew Clarkin, quand elle recrute un deuxiĂšme ligne gĂ©orgien venant de Massy et deux ou trois joueurs de plus qui coĂ»tent de lâargent sans notre accord, non seulement câest de la traite dâĂȘtres humains car on ne fera jamais jouer ces jeunes, on leur a menti, mais en plus, on ne peut pas nous refacturer les coĂ»ts. Aujourdâhui, dans mon budget DNACG, jâai validĂ© 300 000 euros pour lâassociation. Dans la case centre de formation, dans le budget de lâassociation, il y a 600 000 euros. Sur lâannĂ©e. Vous ferez le calcul. Ils vont vers un trou de 300 000 quâils ont cru combler en dĂ©tournant, avec lâaide de Madame Arosteguy, la subvention que nous avions jusque-lĂ . Je pose la question : oĂč est passĂ© le pognon ?
Selon David Couzinet, vous mettez dans la nĂ©gociation de lâargent que vous devez Ă lâassociation. Que dit la conciliation ?
Que chacun a ses arguments. Cette commission nâest pas lĂ pour prendre des dĂ©cisions. Elle dit quâon peut se revoir, car on nâa pas lâair de beaucoup sâaimer. Câest vrai ! Je lui ai dit : « Toi et moi, on ne peut pas se blairer, il nây a pas de problĂšme. Mais ce nâest pas le sujet. » On est lĂ pour trouver la solution pour que le club aille mieux. Mais techniquement, aucun Ă©lĂ©ment de droit ne vient prouver que je leur dois de lâargent. Moi, je pense mĂȘme quâils mâen doivent. 27 000 euros exactement. AprĂšs, sâils sont si sĂ»rs dâeux, quâils aillent devant les tribunaux. On nâest pas sur le terrain Ă se filer des mandales. On est dans un vrai pays de droit. Si jâai fait une erreur, allez devant un juge. Sâils nây vont pas, câest quâils nâont pas dâĂ©lĂ©ments. Moi, malgrĂ© le fait quâils mâen doivent, je ne vais pas y aller. Je vais leur dire, faites « mumuse » avec mes 27 000.
Au milieu de cette querelle, des jeunes se retrouvent pris en Ă©tau puisque vous leur avez interdit de jouer avec lâĂ©quipe espoir, rattachĂ©e Ă lâassociation. La fin justifie-t-elle tous les moyens ?
Jâai marquĂ© le coup, une fois, avec cette dĂ©cision plus anecdotique quâautre chose. Le sujet est aujourdâhui sur la table. Tout le monde va pouvoir en parler Ă table pendant les fĂȘtes de NoĂ«l avec mamie. Tout le monde, dans cette foutue ville, croyait que le centre de formation fonctionnait avec une Ă©quipe espoirs. Non, le centre, câest autre chose. Les gamins du centre, ceux quâon a choisis, ne sont pas pris en Ă©tau. On a sorti les trois gamins conventionnĂ©s du programme dâentraĂźnement des pros parce quâils nâavaient pas obĂ©i Ă la volontĂ© de la SASP. Mais rassurez-moi, on a encore le droit de choisir qui on met dans notre groupe pro ou pas ? Ils jouent au rugby avec M. BenoĂźt Baby toutes les semaines. On fait ce quâon veut, notre sociĂ©tĂ© est privĂ©e.
LâagrĂ©ment du centre est menacĂ© suite Ă celaâŠ
Non, cette condition nâa jamais fait partie du cahier des charges. La FFR bluffe. Elle nâa pas le pouvoir de retirer un agrĂ©ment. Cela dĂ©pend de la Ligue, et câest un long process, en concertation avec le ministĂšre de la jeunesse et des sports.
Jean-Baptiste AldigĂ© dans lâancien local de lâassociation Ă Aguilera.
Bertrand LapĂšgue
Le contexte
9 juin 2018. Date de la derniĂšre interview Ă âSud Ouestâ de Jean-Baptiste AldigĂ©, fraĂźchement Ă©lu Ă la tĂȘte du directoire du Biarritz Olympique. Depuis sa prise de fonction, lâhomme nâavait plus lâautorisation de Louis-Vincent Gave, prĂ©sident du conseil de surveillance, pour sâexprimer dans notre mĂ©dia. Joueurs et entraĂźneurs Ă©taient soumis au mĂȘme rĂ©gime, parfois contre leur volontĂ©. Vendredi, le Lot-et-Garonnais de 37 ans nous a sollicitĂ©s pour donner sa version des tensions avec les âGalactiquesâ et la mairie sur le sujet dâAguilera. Lâentretien a eu lieu ce lundi matin, sous la tribune Blanco du stade biarrot.
Est-ce le timing de David Couzinet qui ne vous convient pas ?
Avec M. Couzinet, on nâa pas le mĂȘme timing, mais surtout pas les mĂȘmes fonctions. Dans cette interview dans vos colonnes, je crois quâil est atteint du syndrome du « turbo boulard » (sic). Aujourdâhui, Jean-Baptiste AldigĂ© est prĂ©sident de la SASP et du secteur professionnel. Louis-Vincent Gave est propriĂ©taire de la SASP et du club professionnel. M. Couzinet vient dâĂȘtre confortĂ© en tant que prĂ©sident de lâamateur. Donc avec ses copains, ils veulent faire du rugby amateur. Câest super. Bravo Ă eux. Ils vont pouvoir rendre ce quâils ont reçu. Jâaurais Ă©tĂ© ravi, quand jâĂ©tais jeune, dâavoir MM. Thion, Harinordoquy, Yachvili et Couzinet. Donc allez sur le terrain et transmettez aux gamins ce que vous avez appris. Mais dans vos colonnes, Ă aucun moment M. Couzinet ne nous parle des enfants. Il nous fait un grand discours de politique gĂ©nĂ©rale sur des sujets qui ne touchent quâau professionnel. Il explique mĂȘme ce que doit ĂȘtre lâidentitĂ© de lâĂ©quipe professionnelle. On marche sur la tĂȘte. Face au droit Ă lâĂ©ducation, tous les enfants sont Ă©gaux. Donc si on commence Ă faire des catĂ©gories par rapport aux nationalitĂ©s, Ă la couleur de peau et aux orientations sexuelles, ça mâembĂȘte. Notez-le !
Vous dĂ©formez son proposâŠ
« Une Ă©quipe uniquement composĂ©e de joueurs Ă©trangers, ça peut fonctionner au niveau des rĂ©sultats mais la justification du soutien des collectivitĂ©s est de moins en moins possible sâil nây a pas un minimum dâidentitĂ©. » Oh le beau petit relent de nationalisme⊠Quâest-ce quâil en sait de ce que recherchent les collectivitĂ©s ? Lâasso est lĂ pour faire du rugby amateur. Elle nâa rien prouvĂ©. Quand elle aura fait un cycle de trois, quatre ans Ă former des gamins de 5 Ă 18 ans et que, de par la qualitĂ© de son travail dont je ne doute pas, il arrivera Ă avoir des jeunes de 18 ans trĂšs intĂ©ressants avec les caractĂ©ristiques du haut niveau, ne vous inquiĂ©tez pas, Matthew Clarkin ne va pas aller chercher Ă 800 km ce quâil aura de lâautre cĂŽtĂ© de la rue. ForcĂ©ment, on fera rentrer dans le centre de formation de la SASP des joueurs de Biarritz. Un bon directeur dâasso, câest quelquâun que personne ne connaĂźt, pas quelquâun qui va dans le journal tous les trois matins.
Et un bon président de club pro ?
Ăa, jâen sais rien. Je fais les choses Ă ma façon parce que ceux qui payent commandent. Soyons sĂ©rieux⊠Il me semble que le centre de formation marchait trĂšs bien avant que Monsieur Couzinet arrive.
Pas vraiment, puisque vous Ă©tiez en guerre avec son prĂ©dĂ©cesseur, SĂ©bastien BeauvilleâŠ
Le centre de formation, dans sa forme et son fonctionnement actuel, câest moi. Je lâai mis en place quand jâai sorti lâassociation de lâomnisports en 2018. Jây ai mis M. Beauville Ă sa tĂȘte. Cela marchait trĂšs bien pendant deux ans et demi, jusquâĂ ce quâil veuille faire cavalier seul pour rĂ©cupĂ©rer le club, sans doute sous lâimpulsion dâune troisiĂšme partie quâon trouvera du cĂŽtĂ© de la mairie de Biarritz.
Cela marchait bien jusquâĂ ce que SĂ©bastien Beauville sâoppose Ă votre projet de dĂ©localisationâŠ
Pas du tout. Si M. Beauville est capable de fournir une preuve dâune demande de ma part, Ă son endroit, pour faire une dĂ©localisation, jâattends cela avec impatience.
âCâest un problĂšme de CP et on me dit : âJe vais rĂ©flĂ©chirâ.â
Vous aviez quand mĂȘme une volontĂ© de dĂ©localiser le Biarritz Olympique Ă Lille, puis Ă San Sebastian ?
Oui. Quand on mâa expliquĂ© : « Il ne pourra pas », jâai trouvĂ© ça rigolo. Quand je demandais pourquoi : « Parce que ça nâa jamais Ă©tĂ© fait. » Ăa, ça me plaisait beaucoup plus (rires). En attendant, câest possible, et ça lâest toujours malgrĂ© le changement des rĂšglements.
Comprenez-vous le courroux des supporters devant des présidents qui veulent arracher leur club du territoire ?
Câest un raccourci populiste. La question, ce nâest pas Lille ou pas Lille, câest pourquoi. En 2018, le club Ă©tait mort, en FĂ©dĂ©rale. Mais ce nâest plus le sujet : aujourdâhui, on veut performer Ă Biarritz, malgrĂ© toutes les polĂ©miques et tous les bĂątons quâon nous met dans les roues. Et avec Aguilera, le club appartiendrait rĂ©ellement aux Biarrots. Mais il faut respecter Monsieur Gave. Il faut savoir que Monsieur Couzinet a expliquĂ© sur les rĂ©seaux sociaux en mars dernier que Louis Gave devait dĂ©gager et laisser les clefs.
Parce quâil voulait dĂ©localiser le BOâŠ
Peu importe. Louis Gave a le droit de choisir avec qui il travaille ou pas, non ? Merci. Louis Gave est Ă 10 000 km, il nâest pas dans le cambouis tous les jours, il ne sait mĂȘme pas comment ça fonctionne. Mais il dit : « OK, faut mettre 15 Ă 20 millions pour un stade public et un centre dâentraĂźnement public mais je veux en contrĂŽler la politique professionnelle. Donc je ne veux pas de M. Couzinet. » Quand je vois M. Couzinet challenger M. Gave, je me dis : on est oĂč, lĂ ? Il nâa pas peur du ridicule. Il a peut-ĂȘtre mis et reçu des marmites au nom du BO, ça ne va pas remplacer ce quâa fait M. Gave au BO. Et aprĂšs, il demande si câest une affaire des personnes ? La rĂ©ponse est oui, mon ami ! Donc on va te donner du pognon pour faire ce pour quoi tu es lĂ , on va te donner 100 000 euros par an pour que tu puisses tâoccuper du rugby amateur. Nous, on va sâoccuper du rugby pro et derriĂšre, merci. Si tu formes des bons gamins, Ă 18 ans, tâinquiĂšte pas, on va venir te les chercher. Ces gens-lĂ nous rĂ©pondent : « On va prendre le temps » Ă notre proposition. Ăa veut dire non, trĂšs clairement. Ils ne sont pas lĂ pour lâamateur. Ils veulent garder la main sur nous pour nous emmerder.
Vous ne lâavez pas sur lâassociation puisquâils ont Ă©tĂ© Ă©lus au bureauâŠ
Ălus⊠ConfortĂ©s. On verra avec une liste en face, car on y retournera peut-ĂȘtre bientĂŽt. Les Ă©lections de ces gens ont lâair entachĂ© de quelques petits doutes. Jâai trouvĂ© ça sympa quâil y ait 50 nouveaux adhĂ©rents avant les Ă©lections. Je suis curieux de savoir la fonction de Madame Couzinet, bĂ©nĂ©vole et dirigeante. Câest une armĂ©e mexicaine.
De votre cĂŽtĂ©, vous avez Ă©galement demandĂ© Ă tous vos joueurs de donner procuration pour voter contre leur Ă©quipeâŠ
Oui, et on ne lâa finalement pas fait, suite Ă la proposition Ă Monsieur Couzinet.
Jean-Baptiste Aldigé
Bertrand LapĂšgue
Vu tous les Ă©pisodes passĂ©s, comprenez-vous quâils puissent songer Ă conserver le centre, tel un garde-fou ?
Câest qui, le fou ?
Câest une expression. Comme une maniĂšre dâĂ©viter de fracturer le club en deux.
Ils ont dĂ©jĂ créé leur club, avec leur propre Ă©quipementier, leur propre logo. Ils vont devoir arrĂȘter car câest une entorse Ă la convention car on leur met Ă disposition notre marque et notre logo. Ils ont le droit de fabriquer des maillots, pas dâen vendre. Ils font du commerce avec notre marque, câest interdit. Je savais pas quâune asso pouvait faire du commerce. Il va falloir quâils aient un numĂ©ro de TVA et paient des impĂŽts. Remarque, quand jâentends M. Beauville me dire quâil a rĂ©ussi Ă faire 100 000 euros de rĂ©sultats positifs dans le maquillage de ses comptesâŠ
Maquillage ?
Disons brushing. Il avait annoncĂ© 100 000 euros. Ils ont rĂ©duit Ă 30 000 je crois lors de lâAG.
Revenons à la question. Pouvez-vous comprendre que David Couzinet et son équipe aient du mal à vous faire confiance ?
Nous, on distribue la confiance parce quâon paye. Sâil nâa pas confiance, il sort le chĂ©quier et il participe. Si Louis Gave met 15 Ă 20 millions, ce nâest pas pour se barrer le lendemain.
Il a voulu partir il y a six moisâŠ
On nâavait pas mis 20 millions dans le stade.
Ils ne sont toujours pas misâŠ
Oui, car câest un sacrĂ© mariage. Vingt millions dans un stade, si ce nâest pas un acte dâengagement de lâactionnaire pour rester Ă Biarritz⊠Dâailleurs, puisquâon en est officiellement au mĂ©lange des genres, notez : jâannonce officiellement que je suis candidat Ă la reprise dâEtxola Bibi. Puisque David Couzinet mâexplique comment fonctionner dans mon club, moi, je trouve que le prix de sa planche de jambon est bien dĂ©savantageux pour le client. David, si tu veux participer, câest pas en ouvrant ton bec, câest en mettant le pognon sur la table.
âĂ quelle heure ai-je besoin que Messieurs Couzinet et Yachvili aient confiance en moi ? On sâen foutâ
Vous ne mettez pas dâargent non plus Ă titre personnel, et pourtant vous investissez du temps ?
Câest la famille Gave, câest pareil. La SASP appartient Ă Louis-Vincent Gave. Il mâa investi prĂ©sident et Matthew Clarkin directeur sportif, câest comme ça. Lâasso, elle, nâa rien Ă faire dans notre politique sportive. Ă quelle heure ai-je besoin que Messieurs Couzinet et Yachvili aient confiance en moi ? On sâen fout.
Sâinvestir auprĂšs des gamins de lâassociation, cela ne compte pas ?
Lâargent ne fait pas le monde, on nâemportera rien aprĂšs nos morts, blabla, câest super. Je nâai pas besoin des bĂ©nĂ©voles. Lâamour et lâeau fraĂźche ne vont pas nous payer le stade et le centre dâentraĂźnement donc la question, câest comment on lance et paie ce stade.
Justement, Maider Arosteguy sâest engagĂ©e Ă trouver 15 millions dâeuros, soit la moitiĂ© du projet de rĂ©novation, comme vous le rĂ©clamiez. Nâest-ce pas grotesque dâavoir ajoutĂ© la dĂ©mission de David Couzinet dans la balance quand il y a tant dâargent public en jeu ?
Je ne sais pas combien vaut la tĂȘte de David Couzinet : 15, 20, 30 millions⊠Mais le bon fonctionnement des deux entitĂ©s vaut 15 ou 20 MâŹ, la somme quâon va investir pour faire du rugby pro. On ne veut pas travailler avec eux ! Si jâavais eu lâidĂ©e de mettre Monsieur Yachvili et Monsieur Couzinet Ă mon conseil dâadministration, on aurait su les trouver. Jâai beaucoup de respect pour ce quâils ont fait et pour les annĂ©es oĂč ils ont jouĂ©, mĂȘme si en Pro D2 il nây avait pas grand monde, mais on ne veut pas discuter de la compo dâĂ©quipe ou du recrutement avec eux.
Une fois de plus, ce nâest pas ce quâils disent dans lâinterviewâŠ
Vous pourriez juste noter au lieu de me contredire.
âJe vais crĂ©er mon propre centre de formation au sein de la SASP, rien ne nous en empĂȘche.â
Sâils ne cĂšdent pas le centre, quâallez-vous faire ?
On a donnĂ© nos conditions. Jâai fait une offre pour ĂȘtre sympa avec tout le monde, câest la phrase Ă retenir. Elle est refusĂ©e donc je vais crĂ©er mon propre centre de formation au sein de la SASP, rien ne nous en empĂȘche. Je vais nommer un nouveau directeur de centre de formation, que je vais reconnaĂźtre et payer, et rien ne va changer puisque les jeunes sont dĂ©jĂ avec nous. Je vais proposer cette option Ă Louis-Vincent Gave parce que vous lâavez dit, câest lui qui dĂ©cide.
On imagine que vous ne vous avancez pas dans nos colonnes sans lui en avoir parlĂ© au prĂ©alableâŠ
Non, je le laisse tranquille. David a dit que câĂ©tait les vacances de NoĂ«l. Je mâadapte : je fais la proposition Ă Louis-Vincent Gave dans « Sud Ouest », fidĂšle lecteur abonnĂ©, premium, platinum, toutes les options !
Je reviens Ă ma question. Cette guerre semble superflue, surtout au regard de lâengagement des deniers publics par Maider ArosteguyâŠ
La mairie sâest engagĂ©e⊠Il a fallu que je la fasse sâengager ! Madame Arosteguy, en gĂ©nĂ©ral, arrive sur les scĂšnes de guerre et appelle Ă lâapaisement en disant quâelle a sauvĂ© le BO. Tous les problĂšmes que vous avez au BO, ce nâest que la mairie de Biarritz qui les a créés, Veunac comme Arosteguy.