SIVIVATU, LES COULISSES DU COUP DE THÉÂTRE La nouvelle a résonné comme un
coup de tonnerre, surprenant,
inattendu. Le départ de Sitiveni
Sivivatu pour Castres, évoqué
dès jeudi soir sur lequipe.fr, se
tramait pourtant en coulisses
depuis une dizaine de jours. La première
explication au départ à venir de la star all
black (31 ans, 48 sélections) tient dans la
teneur des négociations entre le joueur et
l’ASMCA. Retour en arrière. Les pourparlers
sont entamés à l’intersaison avec, notamment,
un rendez-vous en juillet. À l’époque,
le joueur clame son envie de rester et
le club son désir de le conserver : la prolongation
s’impose comme une évidence.
Mais l’affaire traîne et s’envenime. La revalorisation
de son salaire - jusque-là loin
d’être le plus élevé au club - et, surtout, la
durée du contrat - la meilleure et dernière
proposition clermontoise a porté sur un 2+1
- amènent progressivement Sivivatu à se
questionnner sur son avenir. Le Néo-
Zélandais ne veut pas transiger : il souhaite
décrocher un dernier contrat valorisant
avant de raccrocher les crampons. Au-delà
des chiffres purs, l’ailier aurait aussi été déçu
par l’attitude du club à son égard.
AFFAIRE BOUCLÉE EN UNE SEMAINE
Manque de considération ou incompréhension
mutuelle ? Excès de confiance de la
part des dirigeants ou réticence à s’aligner
sur les exigences d’un joueur trentenaire ?
Toujours est-il que l’hypothèse d’un départ,
encore improbable quelques semaines auparavant,
ne cesse de prendre du crédit en
dépit de nouvelles propositions, encore en
deça de ses attentes. Aux alentours de la
mi-novembre, les dirigeants du Castres
olympique sont informés de la situation du
Clermontois et de l’état des négociations.
Les dirigeants tarnais ne cherchent pas d’ailier
mais flairent une très bonne affaire. Ils
passent rapidement à l’action et, dès la première
approche, l’opération séduction fonctionne
: le discours et les contours du contrat
captent l’attention du joueur. Les contacts,
directs, se déroulent en secret, par messages
ou coups de fil. Confidentialité et réactivité
: Castres a ainsi procédé pour attirer
Richie Gray ou, dans une moindre mesure,
Vereniki Goneva, ces derniers mois.
Sur quel critère s’est effectuée la différence
? La troisième année de contrat ferme
proposée d’entrée par le CO - avec une revalorisation
en suivant - a pesé très lourd
dans la balance, tout comme la confiance
réciproque établie entre les deux parties,
tombées d’accord en l’espace de seulement
huit jours. Jeudi dernier, l’engagement du
Néo-Zélandais est scellé, pour trois ans,
lors d’une entrevue organisée à Clermont.
Le club champion de France n’a pas confirmé
l’information mais a, en interne, évoqué
la venue du Néo-Zélandais avec les
trois-quarts de l’effectif actuel directement
impactés par cette arrivée. Dans le Tarn,
Sivivatu devrait toucher un salaire inférieur
aux 45 000 € mensuels évoqués. Ambitieux,
le CO n’en reste pas moins obligé de garder
de la marge sur sa masse salariale. Car il
ne désespère pas de réaliser un nouvel exploit
en retenant in extremis Rory Kockott,
sa priorité numéro un. V. B. (avec Lé. F.) ■