J'en convient c'est un peu long. Mais je ne vois pas un seul mot à retirer.
"Je vais vous dire ce matin le fond de ma pensée.
J'ai vu tout à l'heure cette vidéo surréaliste. Ce terme est galvaudé, mais disons qu'elle fait naître en moi une immense sensation d'irréalité. De dissociation. Ou de vivre dans un cauchemar au ralenti.
On y voit, dans un congrès pour l'économie positive organisé par Jacques Attali (Global Positive Forum, c'est merveilleux), interviewé par un Christophe Barbier arborant son écharpe rouge, entre un quelconque patron du CAC 40 (je suppose) disant qu'il a déjà entendu ça en 68, et un haut fonctionnaire semblant être convaincu qu'on vaincra nos problèmes écologiques par la comptabilité, un Aurélien Barrau rappelant de manière implacable les réalités écologiques, scientifiques, d'aujourd'hui :
— la branche du vivant qui comportait le plus grand nombre d'espèces ET d'individus, (les arthropodes), a perdu 67% de sa biomasse en une décennie ;
— la moitié des points irréversibles pour l'environnement sont déjà atteints, beaucoup plus rapidement que ce qui avait été prévu dans les pires scénarios scientifiques ;
— la pollution tue 800 000 personnes par an en Europe, ce qui est un peu plus que le terrorisme (environ 100 personnes par an entre 2000 et 2018, donc la pollution tue 8 000 fois plus que le terrorisme).
Il ajoute que nous sommes dans une guerre nucléaire et que nous affûtons nos lances pierre.
Que le verrouillage systémique fait que les gens qui préfèrent leur enfant à leur argent passent pour des radicalisés.
Que les réalités économiques sont CONTRACTUELLES, alors que les réalités physico-chimiques, donc biologiques, sont des réalités NON-CONTRACTUELLES.
Que si les 10% les plus riches étaient les plus vertueux, cela changerait tout, car ce sont eux qui polluent, ou pour eux que l'on pollue (il est très possible que vous ou moi fassions partie de ces 10%).
Que le système économique est inégalitaire et ne sert pas tout le monde, et qu'il doit être changé pour le meilleur, par une révolution si possible démocratique.
Qu'il serait temps de changer la hiérarchie de nos valeurs, entre la préservation de la vie et la jouissance de biens.
Que croire que croissance du PIB est bon pour nos vies est une pensée magique dogmatique et fausse. Que la corrélation entre la croissance du PIB et la dévastation écologique est un fait scientifique acté.
Que même les puissants aujourd'hui on intérêt à cesser cette activité de sur-prédation de la vie, qui devient suicidaire MÊME POUR EUX. Et que donc si nous échouons à cesser cette prédation, c'est que l'espèce humaine est folle (inapte à sa propre préservation).
Que si cette génération ne réagit pas très rapidement, il n'y aura peut-être pas d'autres générations.
On pense ce qu'on veut d'Aurélien Barrau, de sa coupe de cheveux, de sa façon d'articuler des mots compliqués en faisant des liaisons correctes mais inhabituelles, de ses montres ou de ses T-shirts.
Mais faisons l'expérience de pensée suivante : imaginons que les informations qu'il énonce soient JUSTES scientifiquement (ce que j'ai toutes raisons de croire). Essayons d'en imaginer toutes les implications.
Les implications, c'est qu'il est URGENT que les populations se soulèvent pour prendre ces problèmes en main.
Que les grèves et manifestations de hier, aujourd’hui et probablement le mois qui vient se fassent sur le déclencheur de la réforme des retraites est un étrange paradoxe. Parce que les retraites des gens en 2040, elles seront balayées par les famines, guerres (ou guerillas si on a plus assez d’énergie pour faire la guerre) et divers effondrements qui nous attendent. Faire la grève pour nos retraites aujourd'hui, c'est un peu comme protester pour sa prime de retour sur le pont du Titanic qui coule.
Il faut faire la révolution pour abattre le capitalisme, c'est maintenant une nécessité vitale, non plus pour un besoin de justice, mais pour simplement préserver la vie sur cette planète.
Peut-être que certains vont ricaner en disant "bah de toutes façons la planète est foutue", et vont aller défiler pour leur retraite : si on y réfléchit, ces deux comportements sont incompatibles l'un avec l'autre.
Qu'on ne se trompe pas : je suis absolument ravi qu'un mouvement social bloque le pays, et j'espère même que ça durera longtemps, que le gouvernement tombera et qu'on aura à la place quelque chose d'autre, des collectifs de citoyens, une anarchie ordonnée, je ne sais pas, ou même une sixième république qui prendra à bras le corps le problème écologique - qui est à mes yeux le seul problème politique important. L'écologie aujourd'hui doit AUSSI combattre les inégalités, puisque ce sont toujours les plus riches qui polluent, ou pour qui on pollue. Et j'espère aussi que tout ceci s'étendra de façon mondiale. Je n'y crois pas, mais je l'espère.
Et j'espère aussi que tout ceci se fera sans résurgence des sectes qui prospèrent dans ces sphères écologiques. Que ça se fera à l'aide de la science qui seule peut nous donner des indications claires sur le chemin à suivre. Au delà de tout dogme partisan, anti-ceci ou pro-cela, franchement le moment est dépassé pour ces enfantillages. Il faut regarder les faits, et non ce qu'on a envie de croire. Si c'est le nucléaire le plus efficace, va pour le nucléaire. Si c'est autre chose, va pour autre chose. Il faut maintenant sauver nos vies, pas nos doudous (bien entendu, le plus efficace en ce qui concerne l'énergie, c'est de ne pas l'utiliser).
Enfin, bien que ce soit anecdotique, pour les personnes qui discréditeraient ce discours parce que basé sur une intervention d'Aurélien Barrau dans un forum capitaliste, je dirais : avez-vous entendu ce qu'il dit, dans ce forum ? Dans cet endroit feutré de l'auto-congratulation oligarchique, il arrive et avec des propos irréfutable, il dézingue tout leurs systèmes de pensée, de vie et de pouvoir. Je dis chapeau, qui parmi ses contradicteurs aurait ce courage ?
Est-il le bouffon du roi, celui qu'on invite pour se déculpabiliser et continuer ses petites affaires en se donnant une image rock'n'roll ? Certainement, dans la tête bouffie de ceux qui l'ont invité. N'empêche que le bouffon est arrivé avec sa grenade, et que ce qu'il leur a dit, il fallait le dire !
Alors continuons à faire grève et à manifester jusqu'à la chute, non seulement de ce gouvernement, mais de ce capitalisme mortifère et assassin. Mais gardons bien en tête que si les vrais problèmes ne sont pas traités — les problèmes de préservation de la vie sur terre — et bien nos retraites, même bien négociées, on les aura pas."
J'en convient c'est un peu long. Mais je ne vois pas un seul mot à retirer.
"Je vais vous dire ce matin le fond de ma pensée.
J'ai vu tout à l'heure cette vidéo surréaliste. Ce terme est galvaudé, mais disons qu'elle fait naître en moi une immense sensation d'irréalité. De dissociation. Ou de vivre dans un cauchemar au ralenti.
On y voit, dans un congrès pour l'économie positive organisé par Jacques Attali (Global Positive Forum, c'est merveilleux), interviewé par un Christophe Barbier arborant son écharpe rouge, entre un quelconque patron du CAC 40 (je suppose) disant qu'il a déjà entendu ça en 68, et un haut fonctionnaire semblant être convaincu qu'on vaincra nos problèmes écologiques par la comptabilité, un Aurélien Barrau rappelant de manière implacable les réalités écologiques, scientifiques, d'aujourd'hui :
— la branche du vivant qui comportait le plus grand nombre d'espèces ET d'individus, (les arthropodes), a perdu 67% de sa biomasse en une décennie ;
— la moitié des points irréversibles pour l'environnement sont déjà atteints, beaucoup plus rapidement que ce qui avait été prévu dans les pires scénarios scientifiques ;
— la pollution tue 800 000 personnes par an en Europe, ce qui est un peu plus que le terrorisme (environ 100 personnes par an entre 2000 et 2018, donc la pollution tue 8 000 fois plus que le terrorisme).
Il ajoute que nous sommes dans une guerre nucléaire et que nous affûtons nos lances pierre.
Que le verrouillage systémique fait que les gens qui préfèrent leur enfant à leur argent passent pour des radicalisés.
Que les réalités économiques sont CONTRACTUELLES, alors que les réalités physico-chimiques, donc biologiques, sont des réalités NON-CONTRACTUELLES.
Que si les 10% les plus riches étaient les plus vertueux, cela changerait tout, car ce sont eux qui polluent, ou pour eux que l'on pollue (il est très possible que vous ou moi fassions partie de ces 10%).
Que le système économique est inégalitaire et ne sert pas tout le monde, et qu'il doit être changé pour le meilleur, par une révolution si possible démocratique.
Qu'il serait temps de changer la hiérarchie de nos valeurs, entre la préservation de la vie et la jouissance de biens.
Que croire que croissance du PIB est bon pour nos vies est une pensée magique dogmatique et fausse. Que la corrélation entre la croissance du PIB et la dévastation écologique est un fait scientifique acté.
Que même les puissants aujourd'hui on intérêt à cesser cette activité de sur-prédation de la vie, qui devient suicidaire MÊME POUR EUX. Et que donc si nous échouons à cesser cette prédation, c'est que l'espèce humaine est folle (inapte à sa propre préservation).
Que si cette génération ne réagit pas très rapidement, il n'y aura peut-être pas d'autres générations.
On pense ce qu'on veut d'Aurélien Barrau, de sa coupe de cheveux, de sa façon d'articuler des mots compliqués en faisant des liaisons correctes mais inhabituelles, de ses montres ou de ses T-shirts.
Mais faisons l'expérience de pensée suivante : imaginons que les informations qu'il énonce soient JUSTES scientifiquement (ce que j'ai toutes raisons de croire). Essayons d'en imaginer toutes les implications.
Les implications, c'est qu'il est URGENT que les populations se soulèvent pour prendre ces problèmes en main.
Que les grèves et manifestations de hier, aujourd’hui et probablement le mois qui vient se fassent sur le déclencheur de la réforme des retraites est un étrange paradoxe. Parce que les retraites des gens en 2040, elles seront balayées par les famines, guerres (ou guerillas si on a plus assez d’énergie pour faire la guerre) et divers effondrements qui nous attendent. Faire la grève pour nos retraites aujourd'hui, c'est un peu comme protester pour sa prime de retour sur le pont du Titanic qui coule.
Il faut faire la révolution pour abattre le capitalisme, c'est maintenant une nécessité vitale, non plus pour un besoin de justice, mais pour simplement préserver la vie sur cette planète.
Peut-être que certains vont ricaner en disant "bah de toutes façons la planète est foutue", et vont aller défiler pour leur retraite : si on y réfléchit, ces deux comportements sont incompatibles l'un avec l'autre.
Qu'on ne se trompe pas : je suis absolument ravi qu'un mouvement social bloque le pays, et j'espère même que ça durera longtemps, que le gouvernement tombera et qu'on aura à la place quelque chose d'autre, des collectifs de citoyens, une anarchie ordonnée, je ne sais pas, ou même une sixième république qui prendra à bras le corps le problème écologique - qui est à mes yeux le seul problème politique important. L'écologie aujourd'hui doit AUSSI combattre les inégalités, puisque ce sont toujours les plus riches qui polluent, ou pour qui on pollue. Et j'espère aussi que tout ceci s'étendra de façon mondiale. Je n'y crois pas, mais je l'espère.
Et j'espère aussi que tout ceci se fera sans résurgence des sectes qui prospèrent dans ces sphères écologiques. Que ça se fera à l'aide de la science qui seule peut nous donner des indications claires sur le chemin à suivre. Au delà de tout dogme partisan, anti-ceci ou pro-cela, franchement le moment est dépassé pour ces enfantillages. Il faut regarder les faits, et non ce qu'on a envie de croire. Si c'est le nucléaire le plus efficace, va pour le nucléaire. Si c'est autre chose, va pour autre chose. Il faut maintenant sauver nos vies, pas nos doudous (bien entendu, le plus efficace en ce qui concerne l'énergie, c'est de ne pas l'utiliser).
Enfin, bien que ce soit anecdotique, pour les personnes qui discréditeraient ce discours parce que basé sur une intervention d'Aurélien Barrau dans un forum capitaliste, je dirais : avez-vous entendu ce qu'il dit, dans ce forum ? Dans cet endroit feutré de l'auto-congratulation oligarchique, il arrive et avec des propos irréfutable, il dézingue tout leurs systèmes de pensée, de vie et de pouvoir. Je dis chapeau, qui parmi ses contradicteurs aurait ce courage ?
Est-il le bouffon du roi, celui qu'on invite pour se déculpabiliser et continuer ses petites affaires en se donnant une image rock'n'roll ? Certainement, dans la tête bouffie de ceux qui l'ont invité. N'empêche que le bouffon est arrivé avec sa grenade, et que ce qu'il leur a dit, il fallait le dire !
Alors continuons à faire grève et à manifester jusqu'à la chute, non seulement de ce gouvernement, mais de ce capitalisme mortifère et assassin. Mais gardons bien en tête que si les vrais problèmes ne sont pas traités — les problèmes de préservation de la vie sur terre — et bien nos retraites, même bien négociées, on les aura pas."
J'en convient c'est un peu long. Mais je ne vois pas un seul mot à retirer.
…..……...
— la pollution tue 800 000 personnes par an en Europe, ce qui est un peu plus que le terrorisme (environ 100 personnes par an entre 2000 et 2018, donc la pollution tue 8 000 fois plus que le terrorisme).
…..………..
Voila un début de solution (cynique ), la décroissance démographique d'une zone hyper productrice et consommatrice va limiter grandement les effets néfastes de notre société Blackfridayrisée. Bon reste du boulot quand même chez Vishnou, Confucius et Trump…..
Je trouve son discours intéressant. Je le trouve juste rêveur d'espérer un changement aussi radical.
Pour reprendre la formule consacrée : « c'est vachement plus difficile de penser à la fin du monde quand tu es déjà préoccupé par la fin du mois ».
Il faut aussi prendre ne compte la réactance, qui est un biais psychologique qui incite les gens à ne pas se remettre en question.
Sans compter qu'on en est encore à « Il n'y a pas de réchauffement climatique, la preuve il y a de la neige dans tel patelin », que les USA sont gouvernés par des climatonégationistes, etc.
Je trouve son discours intéressant. Je le trouve juste rêveur d'espérer un changement aussi radical.
Pour reprendre la formule consacrée : « c'est vachement plus difficile de penser à la fin du monde quand tu es déjà préoccupé par la fin du mois ».
Il faut aussi prendre ne compte la réactance, qui est un biais psychologique qui incite les gens à ne pas se remettre en question.
Sans compter qu'on en est encore à « Il n'y a pas de réchauffement climatique, la preuve il y a de la neige dans tel patelin », que les USA sont gouvernés par des climatonégationistes, etc.
Le chemin s'annonce long et compliqué.
Au rythme ou ca va cela dit, le chemin s'annonce aussi plus court que prevu
Voila un début de solution (cynique ), la décroissance démographique d'une zone hyper productrice et consommatrice va limiter grandement les effets néfastes de notre société Blackfridayrisée. Bon reste du boulot quand même chez Vishnou, Confucius et Trump…..
Concernant la décroissance de la population mondiale, j'ai cru entendre à la radio, que du fait de l'épuisement des ressources, la population s'effondrerait brutalement. Et que dans 1000 ans, elle ne serait que de 1 000 000 d'habitants.