Coupe d'Europe : Camille Lopez à nouveau maître du jeu de Clermont En pleine possession de ses moyens, l'ouvreur rayonne à nouveau avec Clermont depuis le début de saison. Au point d'en être le nouveau capitaine. Avec les Jaunards, il affronte Bristol en Coupe d'Europe (14 heures, ce dimanche).
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C'est qu'il s'excuserait presque, à force ! Quand on interroge Camille Lopez sur le nouveau rôle de capitaine qu'il exerce à Clermont depuis un mois et qu'il endossera encore cet après-midi à Bristol, en Coupe d'Europe, l'ouvreur dresse d'abord la liste de ses coéquipiers absents (Lapandry, Iturria notamment) qui auraient pu prétendre à la fonction puis détaille toutes les qualités de ceux qui ne le sont plus. « Si tu l'écoutes, il va te dire qu'il l'est par défaut », le taquine Franck Azéma, son entraîneur. « C'est vrai que quand il m'a proposé de l'être, je lui ai dit que c'était facile, dans un groupe si expérimenté et sur une bonne dynamique, admet Lopez, et qu'il aurait même pu mettre n'importe qui. »
Mais Lopez n'est pas n'importe qui à Clermont, justement, et si Azéma l'a propulsé à ce poste à responsabilités c'est surtout parce qu'il excelle depuis le début de la saison. « On l'a retrouvé très frais, un peu comme quand je l'ai vu arriver à l'ASM en 2014 », compare le technicien. Sans se cacher, l'ouvreur reconnaît qu'il fait partie de ceux à qui l'interruption de la saison en mars, à cause de la pandémie, a fait du bien.
« J'étais heureux que ça s'arrête parce que j'étais à bout, raconte-t-il. La Coupe du monde m'avait coûté, pas physiquement, parce que je n'avais pas eu beaucoup de temps de jeu, mais psychologiquement, parce que tu es loin des tiens, dans une compétition où tu t'investis mentalement. Derrière, j'avais coupé dix jours... et j'avais dû enchaîner en club ! Et comme on y alternait le bien et le moins bien, je me posais 36 000 questions ! »
Confiné, Lopez souffle enfin et fait reposer cette jambe gauche si durement touchée en 2017 (fracture du tibia) qui le tiraillait depuis. « Contrairement à l'année dernière, je ne connais plus ces moments où je boitais à l'entraînement, où je ne me sentais pas à l'aise, se félicite-t-il. J'ai de bonnes sensations, et moins d'appréhension. » Ce qui se traduit par une statistique : un 20 sur 20 face aux perches lors des quatre derniers matches.
Mais pas seulement. « Il est beaucoup plus efficace sur ses prises d'intervalle, remarque Azéma, il attaque mieux la ligne. » Plus en confiance, plus vif, Lopez peut donc faire peser une menace supplémentaire sur la ligne défensive adverse et n'hésite plus à la défier directement. « Il est dans la prise d'initiative, la vitesse d'exécution et se plaît dans le style de jeu qu'on développe depuis le début de saison. Tout l'a boosté, poursuit Azéma. Et il a gagné en maturité. »
Ce que Lopez a senti lui-même dans son rôle de capitaine. Lui qui ne l'avait plus été depuis « les cadets ou les juniors à Mauléon » arrive désormais à prendre « du recul », à rester plus calme, lucide, sur le terrain. « Et surtout je me suis rendu compte que tu dois penser au groupe dans sa totalité, t'intéresser à ceux qui jouent peu ou pas. »
Plus ouvert, plus investi, il a fait lien en allant prendre conseil auprès de Morgan Parra et Alexandre Lapandry, deux cadres auvergnats. « Ils m'ont dit de faire simple. Et j'ai retenu la phrase d'Alex : "Sois naturel". Je bois les paroles des grands qui sont devant moi ! »Encore un accès d'humilité. À 31 ans, maître de lui et de son jeu, il en fait aussi partie, des grands de Clermont.