611 réponses à ce sujet

[jp66]

J'espère qu'on aura un article sur le stage d'ici peu car pas bcp de nouvelles de ce qui s'y passe!

 

ya qu'à demander ...  http://www.lindepend...gos,1910040.php

[birdie]

Manifestement un supporter aurait aussi été blessé dans l'agression.

 

http://www.rugbyrama...385/story.shtml

[Matt63]

Manifestement un supporter aurait aussi été blessé dans l'agression.

 

http://www.rugbyrama...385/story.shtml

 

Dans LM ils parlent d'un gars de Millau qui a rencontré et guidé les joueurs pendant la soirée. Pas d'un groupie ou d'un supporter, mais bien d'un gars du cru

 

http://www.lamontagn...t_11087935.html

[RCV06]

 

ya qu'à demander ...  http://www.lindepend...gos,1910040.php

L'installation de ta fille s'est bien passée ? content de ta virée auvergnate ?

[kola15]

 
Dans LM ils parlent d'un gars de Millau qui a rencontré et guidé les joueurs pendant la soirée. Pas d'un groupie ou d'un supporter, mais bien d'un gars du cru
 
http://www.lamontagn...t_11087935.html

l'article sur le Midi Libre est bien plus complet.

[la bella y la Bestia]

L'installation de ta fille s'est bien passée ? 

allons allons  ...

à votre âge , Monsieur RCV....

faut vous faire une raison

[razekiel]

Entrainement du matin : http://www.falgos.com/webcam.php

[Matt63]

Entrainement du matin : http://www.falgos.com/webcam.php

 

Trop statique la défense. Elle ne coulisse pas...

 

Quant à l'attaque c'est guère mieux!

[RCV06]

allons allons  ...

à votre âge , Monsieur RCV....

faut vous faire une raison

La date de péremption approche à grands pas en effet

[RCV06]

Est ce que quelqu'un a lu l'intw de Skrela hier dans le midol.

Il y dit des choses inintéressantes et souvent très vraies de mon point de vue. Il cite 3 de nos jeunes secondes lignes en déplorant qu'ils ne jouent pas plus à au niveau, et surtout pour Jedrasiak, il le compare à Pelous qui au même age et avec les mêmes qualités et défauts jouaient en équipe première et était international.

Il remercie également le club pour la mise à dispo de Buttin pour le VII dont il fait remarquer l'apport décisif qu'il a eu à chaque fois qu'il a joué avec eux et regrette qu'il n'y ait pas plus de clubs qui mettent des jeunes à dispo alors qu'ils ne les font pourtant pas jouer.

[jp66]

L'installation de ta fille s'est bien passée ? content de ta virée auvergnate ?

 

Nickel chrome ... mais bon on est HS ... 

[Uderzo]

Entrainement du matin : http://www.falgos.com/webcam.php

 

Davies est bien à Falgos !!

[ELSAZOAM]

La date de péremption approche à grands pas en effet

Hé bé, tu me colles le moral dans les chaussettes avec tes conneries ! 

[montf]

Est ce que quelqu'un a lu l'intw de Skrela hier dans le midol.

Il y dit des choses inintéressantes et souvent très vraies de mon point de vue. Il cite 3 de nos jeunes secondes lignes en déplorant qu'ils ne jouent pas plus à au niveau, et surtout pour Jedrasiak, il le compare à Pelous qui au même age et avec les mêmes qualités et défauts jouaient en équipe première et était international.

Il remercie également le club pour la mise à dispo de Buttin pour le VII dont il fait remarquer l'apport décisif qu'il a eu à chaque fois qu'il a joué avec eux et regrette qu'il n'y ait pas plus de clubs qui mettent des jeunes à dispo alors qu'ils ne les font pourtant pas jouer.

... Jean-Claude SKRELA

« J’ai horreur

qu’on tape

sur la formation »

Propos recueillis par Philippe KALLENBRUNN

philippe.kallenbrunn@midi-olympique.fr

Vivez-vous vos dernières semaines à la tête de la Direction technique nationale

?

Oui, je serai à la retraite de mon poste de cadre technique en octobre. Je pense que je resterai

manager de l’équipe de France de rugby à VII.

La perspective de cette prise de recul vous convient-elle ?

J’ai 65 ans, je dois partir à la retraite. Place aux jeunes. Cela a mis du temps mais, aujourd’hui,

je suis en paix avec moi-même. J’ai eu la chance de faire pas mal de choses dans

le rugby : j’ai un peu joué, j’ai un peu entraîné, j’ai entraîné l’équipe nationale, j’ai été DTN…

Et depuis trois ou quatre ans, il y a le rugby à VII. C’est très complexe mais c’est aussi très

motivant de tout faire pour aller aux JO.

Pourquoi vous êtes-vous pris de passion pour cette discipline ?

Elle m’a toujours intéressé. J’y ai joué. En tant que DTN, je suis allé voir les Coupes du

monde à VII à Hong Kong (2005, N.D.L.R.) et à Dubaï (2009). Pour les détracteurs du jeu à VII,

pour ceux qui disent que ce n’est qu’un jeu de course, je les invite à voir l’intensité physique

dans les rucks, dans la vitesse d’exécution… Un ballon perdu dans un ruck, c’est un essai

contre vous. C’est un jeu très dynamique mais d’une grande intensité physique. J’y vois des

gros plaquages et des nettoyages dans les rucks beaucoup plus techniques qu’à XV. Mon erreur

a peut-être été de ne pas avoir intégré tout de suite le rugby à VII dans la structure de

haut niveau de la DTN. Comme il n’était pas « important »… Et pourtant, je savais que

Lapasset essayait de rendre cette discipline olympique.

Vous reprochez-vous le retard à l’allumage du rugby à VII

en France ?

Oui, dans le fait de développer ce jeu. Mais même si je me fais ce

petit reproche, je vois combien cela reste compliqué aujourd’hui,

quoiqu’il soit maintenant aux JO…

Pourquoi cette impopularité du VII

chez nous ?

Le rugby français, dans sa culture, dans sa mentalité, est construit

sur son rugby à XV, sur sa mêlée, sa touche, sur son jeu statique,

son combat. Ce sont ses racines. Je pensais que, par les jeunes, le

développement du rugby à VII aurait été plus facile. Je pensais qu’ils

auraient accroché parce que très peu d’entre eux jouent dans les

clubs. Quelques-uns seulement sont venus. Cela n’a pas marché

avec des gens qui ont pourtant été en échec dans le rugby ou qui sont

partis en Pro D2. Comme quoi, on forme des joueurs de rugby pas très

aventuriers…

Quels arguments emploient ces jeunes joueurs qui refusent

vos propositions de rejoindre l’équipe de France à

VII ?

Ils veulent réussir dans le rugby à XV. Et puis, je pense que les joueurs

d’aujourd’hui deviennent casaniers. Ils ont leur Playstation, leur copine,

leur petit salaire… Je ne suis pas sûr que le jeu rugby soit

leur principale motivation. Ils ont leur petit job et ils s’en satisfont.

On les installe dans un certain confort. Certains m’ont dit qu’ils n’aimaient

pas voyager… Or, jouer au rugby à VII demande aussi un

esprit particulier. On est nomade 130 jours par an.

L’aspect financier n’entre-t-il pas en ligne de compte ?

Offrez-vous des salaires capables de rivaliser avec les

clubs pros ?

Des joueurs de VII gagnent aujourd’hui deux fois ce que d’autres

gagnent en Pro D2. Combien gagnent les jeunes joueurs en Pro D2 ?

2 500 ou 3 000 euros ? La fourchette des salaires chez nous va

de 3000 à 8000 euros. Plus les primes de sélection, plus les primes

de victoires. Cela permet de vivre. Et même s’il arrive que les internationaux

à VII, dans la saison, partent dix-sept jours d’affilée, ils passent

ensuite trois week-ends successifs chez eux. Non, c’est une question de culture. Voyez

comment on a supprimé la compétition espoirs : les clubs venaient à la première journée et

s’en allaient avant la fin… La Coupe de France ? Les clubs ne s’inscrivent pas. Cela aurait

pu être fantastique. On aurait pu mélanger des amateurs avec des professionnels. Un peu

comme ce qui se fait au football. Fin mars, début avril, il y a plein de clubs pour lesquels les

compétitions s’arrêtent. La Coupe de France à VII était la continuité d’une saison. Cela n’a

pas marché.

On vous sent dubitatif…

Non. Je crois juste que le rugby se trouve à un virage, pour plein de choses d’ailleurs. Sur

les valeurs, sur le jeu, sur le fonctionnement. Tenez, les affaires se règlent aujourd’hui devant

les tribunaux. Dans le monde de l’entreprise, où nos valeurs étaient louées, le regard

porté sur nous devient un peu plus critique. Et moi, ça m’interpelle. Je dis : attention pour

notre sport ! Le rugby ne doit pas vivre comme la société d’aujourd’hui, mais sur ses valeurs,

qui sont celles du jeu. Si une équipe n’est pas solidaire, pas collective, elle ne gagne

pas.

Concrètement, qu’est-ce qui vous a choqué dans le rugby ces derniers mois ?

(il réfléchit) La passe d’armes, par presse interposée, sur les arbitres, par exemple…

Faites-vous référence à l’affaire Laporte-Cardona ?

Je ne veux pas donner de noms, je ne veux pas faire de politique… Les coups de sang peuvent

arriver mais parfois, cela va trop loin.

Le rugby pique-t-il sa crise, de celles qui guettent tout jeune sport professionnel

?

Mais pourquoi prendrait-on les mauvais travers du professionnalisme ? Le football a payé pour

voir… Toutes ces invectives, ces relations conflictuelles me gênent un peu. Car après tout,

tous ces gens ne se battent que pour une chose : la réussite du rugby.

Pas pour leur réussite personnelle ?

Oui, mais pour ceux-là, ce sera éphémère…

Parlons des clubs. Quel regard portez-vous sur Toulon, la meilleure équipe française

et européenne du moment ?

Il est composé des meilleurs joueurs du monde. Mais toute l’expérience, tous les résultats

de ce club ne rapportent pas grand-chose à l’équipe nationale. Je

ne veux pas être négatif, ni créer de polémique, je sais qu’on est

dans un monde professionnel, et je suis très content qu’un club français

soit champion d’Europe. Simplement, si je faisais une comparaison

avec Toulouse, quand le Stade était champion d’Europe, il avait

aussi une grosse influence en termes de jeu sur l’équipe de France…

La vocation d’un club est-elle néanmoins de servir la sélection

nationale ?

Ce qui me gêne dans le fonctionnement du rugby actuel, et il faudra

que cela change, c’est que l’on ne fait pas jouer nos jeunes au plus

haut niveau des compétitions internationales pour qu’ils puissent

acquérir toutes les compétences de ce jeu, afin que l’équipe nationale

soit performante.

Il faudrait déjà que ces jeunes jouent dans leur club…

S’ils ne peuvent plus jouer dans leur club, il faudra créer un club pour

les faire jouer.

Un club fédéral ?

Et pourquoi pas ? Quand je vois le nombre de joueurs étrangers qui

arrivent cette année encore dans tous les clubs, je me dis que les

jeunes Français vont encore moins jouer. Quand j’entraînais, et c’était

hier, il y avait dix à douze joueurs par poste sélectionnables et compétitifs

à un haut niveau. Aujourd’hui, il y a des postes où il n’y a

qu’un ou deux joueurs. Comment fera-t-on demain ? On sélectionnera

des joueurs de Fédérale 1 ?

Pourquoi les clubs ont-ils recours aux joueurs étrangers ?

Parce qu’ils coûtent moins cher ?

Certainement. Et aussi parce que la formation coûte de l’argent. Là,

on a un produit opérationnel tout de suite. Et s’il ne réussit pas, on

s’en sépare et on en prend un autre.

Ce constat est largement partagé. Ce sont les solutions qui

manquent…

On a un exemple qui marche, c’est l’Angleterre. Ils ont arrêté de

prendre des étrangers en masse, ils ont fait de l’anglo-anglais. Ils

sont passés par quatre ou cinq années très difficiles mais ils avaient

une Coupe du monde à disputer chez eux… Voilà. Après, il ne faut pas pleurer. Parce que

notre équipe nationale ne peut pas faire autre chose qu’avec les joueurs qu’elle a.

Le niveau de ses joueurs explique-t-il tous les problèmes du XV de France ?

Il y a très peu de concurrence parmi les joueurs de l’équipe de France. Certains savent pertinemment

qu’ils joueront tout le temps. Et puis, l’intérêt du club et celui de l’équipe nationale

ne sont plus compatibles. On est dans l’impossible aujourd’hui et il faut une nécessaire

transformation. Si rien ne se passe, je ne suis pas sûr qu’on sera champions du monde

ou qu’on gagnera à nouveau un Tournoi des 6 Nations…

Alors, que faire ?

DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL APRÈS DIX ANS À LA TÊTE DE LA DTN DU RUGBY FRANÇAIS, LE TOULOUSAIN S’APPRÊTE À

PASSER LA MAIN. EN ATTENDANT CE MOMENT, QUI INTERVIENDRA COURANT OCTOBRE, L’ANCIEN SÉLECTIONNEUR DU XV DE

FRANCE TAPE DU POING SUR LA TABLE POUR DÉFENDRE BEC ET ONGLES LA FORMATION, UN DOMAINE QUI LUI TIENT À COEUR.

« Les joueurs

d’aujourd’hui

deviennent

casaniers. Ils

ont leur

Playstation,

leur copine,

leur petit

salaire... Je

ne suis pas

sûr que le jeu

rugby soit

leur principale

motivation

[...] On

les installe

dans un certain

confort...

»

● P. 2 et 3 Les entretiens de l’été Jean-Claude Skrela.

Pages 2 et 3.

● P. 4 à 12 Top 14 Saga Toulouse. Pages 4 et 5. Saga La

Rochelle. Pages 6 et 7. Revue de l’élite, les Numéros 8. Pages

8 et 9. Revue de l’élite, les flankers. Pages 10 et 11. Actualité.

Page 12.

● P. 13 à 17 Pro D2 Actualité. Page 13. Saga Albi. Pages 14

et 15. Saga Perpignan. Pages 16 et 17.

● P. 18 International Actualité. Page 18.

● P. 19 à 24 Ovalie Ils sont champions. Pages 19 et 20.

Mutations Fédérale 3. Pages 21 et 24.

● P. 25 Treize Actualité. Page 25.

● P. 26 Cris & chuchotements Actualité. Page 26.

● P. 27 à 28 Horizons Actualité. Page 27. Portrait. Page 28.

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Sommaire

2 LUNDI 21 JUILLET 2014 - MIDI OLYMPIQUE

Les entretiens de l’été

DIGEST Né le 1er octobre 1949 à Colomiers (31)

Directeur technique national depuis 2004.

Clubs successifs (joueur, troisième ligne aile) : L’Isle Jourdain, Auch, Stade toulousain. 46 sélections

en équipe de France, vainqueur du grand chelem 1977.

Clubs successifs (entraîneur) : Stade toulousain (1985-89), Colomiers (1990-95), XV de France (1995-99).

DTN : SUCCESSION OUVERTE Ainsi qu’il nous le confirme dans cet entretien, Jean-Claude Skrela mettra fin, à la mi-octobre, à dix ans de

règne à la tête de la Direction technique nationale du rugby français. Qui lui succédera à ce poste ? Le nom de Didier Retière (46 ans),

ancien entraîneur des avants du XV de France et aujourd’hui adjoint de Skrela, revient avec insistance. Il faut savoir toutefois que le poste

de DTN, c’est-à-dire de la personne responsable du rugby dans l’Hexagone et de sa mise en place au niveau national, est missionné par le

ministère des Sports qui le met à la disposition de la FFR. Il faudra donc attendre le choix officiel du ministère.

J’aimerais qu’on fasse jouer beaucoup plus les jeunes joueurs français. Et j’aimerais

qu’on arrête de taper sur la formation. On en a, du potentiel. Les moins de 20 ans

viennent de gagner le grand chelem. Nous avons des jeunes qui sont de très bons joueurs

de rugby de leur âge. À 17 ou 18 ans, les clubs viennent les prendre dans nos structures

et les font signer dans leurs centres de formation. Mais après, que fait-on pour

que ces joueurs-là jouent au plus haut niveau tout le temps ? Je crois être le dernier

sélectionneur à avoir pris un joueur des moins de 19 ans ou 20 ans pour le faire jouer

en équipe nationale : Thomas Castaignède, il avait 18 ans. Et Dourthe, et Pelous ? Ils

arrivaient de l’équipe de France universitaires. Ils n’ont pas été bons au début. Mais

ils avaient le potentiel et ils ont acquis les compétences. (silence) Morgan Parra, il a

fait deux années au pôle France, ce n’est pas Bourgoin qui l’a formé, Bourgoin l’a

fait jouer. Bastareaud était à Massy, il a signé au Stade français, qui l’a fait jouer. Et

il venait du pôle France.

Pourquoi la formation à Marcoussis est-elle

alors si décriée ?

Les gens se trompent sur ce qui se fait à Marcoussis. Les joueurs y travaillent beaucoup

plus que dans les centres de formation. Vous savez, l’équipe de France des

moins de 20 ans, il y a deux ou trois ans, a pris quelques raclées dans le Tournoi. Ces

joueurs étaient pourtant issus de l’équipe de France des moins de 19 ans qui avaient

gagné tous leurs matchs. Pourquoi ? Parce que les joueurs de cette génération sont

rentrés dans leur centre de formation. Et quand on leur a fait passer les tests, ils

avaient perdu au moins 30 % de leur potentiel physique. Cela, on ne le crie pas sur

les toits…

Mais pourquoi les clubs vous critiquent-ils ?

Parce qu’ils veulent les joueurs chez eux tout le temps. Or, c’est nous qui détectons

la majorité des joueurs, dès 14 ans, dans nos structures. La majorité des joueurs en

centres de formation sont pris sur tout le territoire. Aujourd’hui, je défie quiconque dans

les centres de formation de nous contredire. Pourquoi, sinon, ont-ils accepté qu’on fasse

un pôle France des moins de 20 ans, avec des joueurs qui viennent une semaine par

mois à Marcoussis ? Quand le Stade toulousain est venu chercher Camara, il l’a pris

du pôle France pour le faire jouer en première. Fickou ? Pris du pôle, avec un an

d’avance, et il joue en première. Ce n’est pas le Stade toulousain qui a formé ces

joueurs. À l’inverse, voyez Jedrasiak, élu meilleur joueur de la Coupe du monde l’an

dernier. Il a joué une demi-heure à Clermont ! Je ne dis pas qu’il ne réussira pas

mais, pour moi, il a perdu un an. Pelous, à son âge, il jouait, il était titulaire en équipe

de France…

La politique des Jiff n’est-elle pas faite pour rétablir un certain équilibre ?

(soupir) De toujours vouloir résoudre les problèmes par des règles, ça me gêne… Je

n’y crois pas, parce que ce dispositif pourrait être dénoncé par la Commission européenne.

Et puis, on n’est pas dans un consensus, dans un projet de fonctionnement

franco-français. On utilise des artifices. Les règles du rugby sont déjà compliquées,

on ne devrait pas s’en mettre d’autres… Toutes les nations au monde ont trouvé

une solution. Et je ne pense pas que le monde entier se mette au rythme du fonctionnement

français. Avec le rugby à VII, je rencontre les dirigeants de toutes les nations.

Et j’entends ce qu’ils disent sur nous.

Que disent-ils ? Du mal de la France ?

Ils ne nous perçoivent pas très bien. Ils nous critiquent parce qu’on leur prend beaucoup

de joueurs, notamment les Fidjiens. Plusieurs joueurs de l’équipe à VII des Fidji

viennent de signer dans le championnat français. Eux, s’ils peuvent avoir une médaille

Olympique, c’est par le VII. Et au fur et à mesure qu’ils sortent de bons joueurs,

on les leur pique. Ils avaient une autre image du rugby français. Les Néo-Zélandais

aussi. Cela commence à les agacer…

Revenons aux Bleus. Prenez-vous du plaisir à voir jouer l’équipe de

France ?

Je suis supporter de cette équipe et je suis triste. Je suis impliqué tous les jours

dans son fonctionnement. On peut tirer dessus, on peut crier dessus… Les entraîneurs

ont essayé de changer beaucoup de joueurs. Ils n’ont pas été conservateurs. Il nous

manque ces quatre ou cinq joueurs exceptionnels qui font gagner des matchs. Je me

souviens du match d’ouverture de la Coupe du monde 1999 à Béziers. On n’est pas

très bien contre le Canada… Sauf que Magne, en position d’ailier, prend le ballon,

met un crochet intérieur et va marquer seul entre les poteaux contre quatre défenseurs.

Laporte en avait aussi. Aujourd’hui, on ne produit plus ces joueurs décisifs.

Et quoi d’autre ?

Les systèmes de jeu sont différents, et il est très difficile pour les joueurs de sortir

de ceux de leur club. J’ai vécu ça. Au Stade toulousain, on était sur un jeu très

adaptatif, avec la prise de responsabilités individuelles, même s’il était très organisé

dans tous les principes d’action. Mon image du rugby, c’est celle-là. Le jeu,

c’est le joueur qui en est responsable. Il n’est pas qu’acteur. Aujourd’hui, les

joueurs sont acteurs, mais ils ne sont pas responsables. Et quand vous jouez avec

des habitudes, c’est très difficile d’en changer.

Mais ces habitudes de jeu prises en club existent aussi dans toutes les

autres nations…

Sauf que certains jouent debout, d’autres couchés. Il y a des jeux dynamiques et

des jeux statiques avec des circulations. Je vois des matchs des moins de 13 ans

et des moins de 15 ans, ils font comme les grands. Et je me demande qui est content

de gagner, si ce sont les joueurs ou si c’est l’entraîneur. On n’est plus dans l’enseignement

du rugby. Le problème du rugby français, et il m’en incombe une partie,

est que le rugby est entraîné partout. Il n’est pas enseigné. Or, il n’est possible

de s’adapter que quand le joueur possède toutes les compétences de ce jeu. Mais

aujourd’hui, dès le plus jeune âge, on met les gamins devant un sac de plaquage

ou un bouclier, et on leur dit d’aller péter. J’ai vu des trois contre un pas joués salués

par l’entraîneur parce que le gamin a pété dans son adversaire avant d’aller

marquer. À une époque, on a critiqué les profs de gym. Sauf qu’un certain enseignement

se faisait… La différence qu’il y a avec le peuple anglo-saxon, c’est que

le rugby est encore enseigné à l’école. Chez nous, il est entraîné à l’école de rugby.

Et j’en prends ma part de responsabilité.

La technique individuelle est-elle en cause ?

Tout le monde parle de technique individuelle et de détails. Sauf que ces détails,

on ne les identifie pas. Pour moi, le détail le plus important, c’est la perception. Dans

le rugby français, on a perdu de l’inspiration, de la décision, parce que la perception

est faible. Or, plus la vitesse et l’intensité augmentent, plus la perception est

importante. C’était la force du rugby français, cette capacité d’aller jouer très vite

là où l’adversaire n’est pas. Regardez comment on joue les turnovers aujourd’hui :

on les joue organisés, au détriment de la vitesse d’exécution. Cela ne devrait pas

être le cas.

Les joueurs sont-ils devenus moins intelligents ?

Ils sont coquins. Ils disent qu’ils ont respecté les consignes. Donc rien n’est de

leur faute… Les plus jeunes, eux, agissent par mimétisme. Je ne vais pas faire le

vieux con mais quand je m’occupais des jeunes à l’école de rugby de Colomiers,

mon plaisir n’était pas seulement de gagner, c’était de voir les joueurs de l’école

de rugby jouer en équipe première. Aujourd’hui, tous les ans, la FFR met 4 millions

sur la formation des joueurs, auxquels il faut ajouter 24 millions sur quatre

ans pour la libération des joueurs pour l’équipe nationale. Cela représente beaucoup

d’argent engagé en faveur du rugby français ! Et il n’y a pas de retour sur investissement.

On a détecté, on a formé jusqu’à un certain âge, et à la sortie,

rien…

Et si la formation n’était vraiment pas bonne ?

J’ai horreur qu’on tape sur la formation française alors que toutes les nations viennent

chez nous. Eddie Jones est venu, il a pris Dal Maso dans son staff. Les Brésiliens

à VII veulent venir s’entraîner avec nous à Marcoussis à la fin de l’année. Et quand

je vois le nombre de Français qui interviennent à la formation à l’IRB… C’est un faux

problème. La formation était-elle meilleure il y a dix ans quand tous les joueurs français

jouaient dans les équipes premières ? Combien de joueurs de 18 ou 19 ans sont

devenus de grands internationaux en jouant avec l’équipe première ? Aujourd’hui,

on ment aux jeunes joueurs. Pour moi, la formation, c’est la compétition. Vous vous

formez au niveau auquel vous jouez. Regardez nos jeunes deuxième ligne, Ithurria

et Singer… Ils font 2 mètres et 110 kilos. Ils devraient jouer en Top 14. J’espère que

Camara et Cros, un 7 ou 8 de demain de grande qualité, joueront à Toulouse mais je

n’en suis pas du tout sûr… Maintenant, on a pris Harinordoquy.

Êtes-vous malheureux pour Saint-André ?

Pas que pour lui. Je suis malheureux pour l’équipe de France.

Le pire est qu’on s’ennuie profondément en la voyant jouer…

Quand je regarde des équipes de clubs, je m’ennuie parfois aussi… Je parle beaucoup

avec Philippe, même s’il n’y a plus de comité de sélection, avec Patrice et

Yannick aussi. Ils ne sont pas désabusés. Ils sont meurtris. C’est à nous de trouver les

solutions. Ils ne s’en sortiront pas seuls. Je comprends que les médias tapent sur

l’équipe de France, on est dans un monde de communication… Mais que d’autres personnes

le fassent, ça me dérange. Il faut être capable de se dire les choses mais en

face, c’est mieux… Au temps de Fouroux, les choses se réglaient en tête-à-tête.

Mais enfin, tout cela n’explique pas la faiblesse

du jeu des Bleus…

Ce jeu où l’on passe par le sol, parfois même avant d’être plaqué, induit des choses

à propos de la formation des joueurs. Quel est aujourd’hui en France le grand troisième

ligne de rupture ? Il n’y en a pas, parce qu’on ne joue pas ce jeu de rupture, de continuité.

À nous, il nous faut des gratteurs… Et quand vous êtes dans cette forme de

jeu-là, c’est que vous ne voulez pas attaquer. Vous prenez le milieu du terrain, vous

ruckez, vous imposez du défi pour marquer avec les pieds. Ni les Anglais, ni les Néo-

Zélandais, ni les Australiens ne sont aujourd’hui dans cette dimension de jeu. Bref,

on perd notre identité rugbystique.

Fabien Pelous, après le Mondial des moins de 20 ans, a évoqué une carence

physique. Partagez-vous ce point de vue ?

Non, je ne crois pas. On a mis des structures de préparation, d’études, de recherche,

avec les préparateurs physiques. On travaille avec des GPS, avec tous les outils modernes

de la performance. Si les moins de 20 ans étaient confrontés à un meilleur niveau,

ils auraient mieux réussi au Mondial. Les jeunes Anglais, les jeunes Gallois, ils

jouent dans leur championnat, ils jouent en Ligue celte…

Bernard Laporte a déclaré vouloir se porter candidat à la présidence de

la FFR en 2016. Est-il celui qui pourrait impulser le changement que vous

estimez nécessaire ?

Après le mois d’octobre, je pourrai répondre à cette question. Pour le moment, je

n’en ai pas le droit.

Vous déplorez le trop grand nombre

de joueurs étrangers mais

vous venez de faire signer un contrat

fédéral au Fidjien Vakatawa.

Avez-vous dû vous battre pour cela

?

Malheureusement, je n’ai pas eu à combattre.

Il va prendre la nationalité française

et il sera donc très vite français.

Ouf !

Non, je ne dis pas ouf ! La règle internationale

permet de faire des choses. Toutes

les nations le font. Avant de prendre

Vakatawa, j’ai appelé X joueurs français.

On a même proposé à quelques

joueurs huppés des contrats à hauteur de

ce qu’ils avaient aujourd’hui en club et

ils ont refusé (Palisson notamment,

N.D.L.R.). Je pensais choquer les gens,

mettre un grand coup de pied dans la

fourmilière avec Vakatawa. Mais rien

ne s’est passé derrière, même médiatiquement…

Il faut dire qu’il a fait très forte impression à l’étape de Londres…

(sourire) Oui, et j’ai peur qu’il joue la Coupe du monde en Angleterre…

La dernière saison de l’équipe de France à VII n’a pas été une franche

réussite sur le circuit mondial. Pourquoi ?

C’était même une année blanche. On a les capacités de rivaliser avec les meilleurs

à la condition que les joueurs se mettent dans le mode olympique. Là, ils ont profité

de la compétition, ils en sont devenus spectateurs. Quand vous vous laissez un peu

entraîner, et que vous êtes à Hong Kong ou à Dubaï, l’environnement qui est très festif

peut vous perturber…

Cette année est celle de la qualification pour les JO 2016. La France serat-

elle à Rio ?

Je ne sais pas mais j’ai bon espoir. On a maintenant 18 joueurs, une concurrence

nouvelle va s’instaurer. Si chacun joue à son niveau d’il y a deux ans, si on règle les

problèmes disciplinaires de jeu, on sera performant. C’est aussi la première année qu’on

va vraiment pouvoir s’entraîner en opposition à 7 contre 7. Et puis, on est français et

les adversaires ont peur de nous. Parce qu’on est imprévisibles.

Quelles sont vos relations avec les clubs ?

Je veux en remercier certains comme le Racing-Metro, Castres ou Clermont. On discute

avec leurs entraîneurs qui préfèrent voir leurs joueurs évoluer au plus haut niveau,

même à VII, qu’en espoirs ou ne pas jouer du tout. La saison dernière, on avait

pris Buttin pour la Coupe du monde et il nous fait deux exploits qui nous amènent

en quart de finale.

Quid des autres clubs ?

Je comprends que les présidents de clubs m’en veuillent : j’ai imposé des contrats

professionnels à la FFR. On est concurrent ! Mais où est le problème ? On n’est pas concurrent,

on devrait être complémentaire… S’ils avaient saisi la balle au bond, ils auraient

dû nous donner leurs jeunes pour qu’ils jouent, et pour qu’ils soient encore

meilleurs quand ils les récupéreront. Ils peuvent les garder licenciés chez eux et nous

les donner. Alors, où est le débat ? Au lieu de cirer le banc, ces compétitions internationales

en feraient des joueurs meilleurs. ■

« Les gens se

trompent sur

ce qui se fait

à Marcoussis.

Les joueurs y

travaillent

beaucoup

plus que dans

les centres de

formation. »

3 LUNDI 21 JUILLET 2014 - MIDI OLYMPIQUE

Toulouse

Stade

[RCV06]

Hé bé, tu me colles le moral dans les chaussettes avec tes conneries ! 

Tu es peut être en meilleur état que moi pas d'affolement