Bon, j'ai un peu de temps alorsse je vous fait une histoire très sommaire de la bataille de France.
Hitler, qui est très méchant, voulait un plan appelé "Schlieffen modifié" qui était en fait une amélioration du plan Schlieffen de la première guerre mondiale : on perce en Belgique, on court à la mer, on se laisse volontairement percer au centre et on les encercle. Mais Von Mannstein qui n'était pas un con a argumenté que les Français ne se laisserait pas baiser deux fois. Et donc il a augmenté le plan Schlieffen d'un petit gadget : le corps de troupe principal serait basé au sud est du dispositif et attaquerait en dernier, à travers les Ardennes.
Dans les faits ça a marché comme sur des roulettes, ou plutôt des chenilles. Le 10 mai a débuté par le Adlers Tag, le jour des aigles, où l'aviation allemande a pratiquement vidé le ciel en condamnant l'aviation française au combat à très haute altitude. L'attaque du fort Eben Emael (si ma mémoire est bonne, je ne me sers pas de wiki) en Belgique est menée de main de maître par les paras allemands et fait croire à une offensive généralisée au Nord Ouest. Pour les alliés, c'est clair : tous en Belgique et en Hollande. Quand les forces alliées ont bien remontée au Nord, les Allemands lancent leur offensive vers la Meuse à travers les Ardennes.
L'artillerie lourde de la II°Armée française panique à Bulson en imaginant un attaque de chars (ce sont ces images de fuite désordonnée qui ont été utilisées par la suite par la propagande allemande, puis bien plus tard par le groupe Murdoch.). Les Allemands franchissent la Meuse. Toute l'Armée française doit se retourner pour combattre un ennemi qui l'attaque dans le dos. C'est la fuite vers Dunkerque. Pour permettre le rembarquement une division est sacrifiée jusqu'au dernier homme à Lille. L'opération dynamo, une fuite en désordre sur tout ce qui peut flotter est présentée par Churchill comme une réussite stratégique majeure.
Les Français n'ont plus que des troupes de réserve, qui espèrent constituer un front le long de la Loire les combats sont furieux mais sans espoir. A noter le beau sacrifice des zouaves, des cadets de Saumur (à cheval...) et de la 4°Division Cuirassée de Réserve du colonel De Gaulle, qui passe une raclée aux Allemands à Dronne, faisant 400 prisonniers. C'est trop peu, trop tard.
Pour parachever le triomphe les Allemands prennent à revers la ligne Maginot : autre échec, les canons rapides de 75 sont conçus pour défendre les casemates dans tous les sens. Il faut l'ordre de Pétain pour que la lige Maginot se rende.
Reste une impression de déroute et de panique qui marquera longtemps les esprits. Pourquoi ? Quelques réponses
Tout d'abord dès le premier jour les Français n'ont quasiment plus d'aviation : le MS406 qui constitue le gros des troupes aériennes est dépassé, difficile à piloter, lent et subira des pertes tragiques face au M109 allemands, laissant la voie libre au JU87 Stuka qui attaque en plein jour les troupes au sol. Le D520, bien supérieur, sera commandé trop tard.
Les Français ont autant voir plus de chars que les Allemands. Les chars français surtout les B1B sont mieux blindés, mieux armés, plus lents et moins autonomes, mais c'est surtout leur doctrine d'emploi qui est débile : on les confine par petits pelotons au soutien d'infanterie, alors que les Allemands les emploient en masse. Moralité quand un français détruit un char, il en voit rapidement arriver d'autres, vingt, puis cinquante, puis cent. L'infanterie est impuissante, et agit sous un bombardement constant. Leur matériel est trop âgé : le fusil mitrailleur MAS24/29 est en nombre insuffisant et on lui adjint la bonne vieille Saint Etienne 1914, lourde comme une mule. Excellente arme mais très dure à fabriquer le fusil MAS36 n'est disponible qu'à 63000 exemplaires. On part en guerre avec le Berthier, en usage depuis 1916.
Mais les Français ne se sont pas rendus sur le champ : 60 000 morts en moins d'un mois (chiffre récemment confirmé par des études du service de santé des Armées). Les quelques troupes qui ont été au contact direct des assaillants se sont sacrifiées sur place, les autres obéissant à l'ordre général : fuir vers la Loire au plus vite. Mais une fois, et une fois seulement l'Armistice signé, les troupes qui ne font pas partie de l'Armée d'Armistice reçoivent l'ordre de se rendre aux Allemands pour être "démobilisées." Elles sont immédiatement désarmées et faites prisonnières par les Allemands qui les emmènent en captivité à marches forcées.
Si vous êtes sages, je vous expliquerai comment se sont construites différentes légendes entourant ce qui reste comme la plus grande défaite française. Pour l'instant on m'appelle à mettre la table. Voilà. 