Julian Montoya est arrivé ce matin à Pau. Ce sera trop juste pour la réception de l'Aviron, débuts espérés contre Toulouse
Section Paloise
#1096
Posté 05 octobre 2025 - 16:41
#1098
Posté 08 octobre 2025 - 05:47
La Section Paloise a encaissé sa deuxième défaite de la saison samedi dernier à Toulon (33-17). Quelques heures plus tôt, elle avait remporté une victoire autrement plus importante en coulisses. Dans la matinée, Émilien Gailleton a annoncé à ses dirigeants son intention de prolonger trois ans, soit jusqu'en 2029. Les derniers détails de l'accord ont été finalisés deux jours plus tard et le contrat sera signé prochainement.
Le garçon était pourtant très courtisé. Et pas par n'importe qui. La Rochelle en avait fait une priorité depuis plusieurs mois. Toulouse, triple champion de France en titre, s'était aussi positionné. Le centre international (22 ans, 10 sélections) a finalement opté pour la stabilité. « C'est évidemment une sacrée satisfaction parce qu'Émilien a été le premier symbole du projet que l'on porte pour le club depuis maintenant quatre ans, se félicite le directeur général Pierre Lahore. Son réengagement est un choix fort. C'est à la fois la reconnaissance du travail déjà fait mais aussi une projection sur l'ambition qu'on veut construire de manière stable, sereine et pérenne pour le club. On a une croyance et une conviction très forte dans le plan qu'on a tracé. »
Dans le Béarn, Gailleton est effectivement la tête de gondole du projet. Le modèle à suivre pour ses partenaires. L'ancien Agenais, recruté en 2022, a ouvert la voie chez les Bleus en août 2023. L'ailier polyvalent Théo Attissogbe (20 ans, 8 sélections) et le deuxième-ligne Hugo Auradou (22 ans, 7 sélections) l'ont imité un an plus tard en Argentine. Ces trois-là étaient même titulaires le 5 juillet pour le premier test perdu de très peu par le quinze de France en Nouvelle-Zélande (31-27).
« Je ne vais pas piquer les 25 titres à Toulouse ni convaincre Matthieu Jalibert ou Antoine Dupont de venir l'année prochaine chez nous... On doit être meilleurs que les autres dans un secteur. Et c'est celui-là qu'on a ciblé »
Sébastien Piqueronies, manager de Pau
Thibault Daubagna, l'un des plus expérimentés du haut de ses 31 ans, les a même rejoints sur la feuille de match durant la tournée. Et d'autres pourraient bientôt leur emboiter le pas. Dont le centre Fabien Brau-Boirie (19 ans), et l'ailier Aaron Grandidier (25 ans), arrivé l'an dernier après son sacre olympique avec le 7. « On accorde beaucoup de moyens sur l'accompagnement de ces jeunes talents, explique le manager Sébastien Piqueronies. On sait que c'est l'avenir du club et le moyen pour être parmi les meilleurs. Je ne vais pas piquer les 25 titres à Toulouse ni convaincre Matthieu Jalibert ou Antoine Dupont de venir l'année prochaine chez nous... On doit être meilleurs que les autres dans un secteur. Et c'est celui-là qu'on a ciblé. »
La méthode fonctionne. Pour la première fois, Pau a décroché son billet pour la Coupe des champions en juin dernier. Et à chaque saison, un ou plusieurs nouveaux visages émergent au Hameau. Ils ont du temps de jeu et savent l'utiliser. « On parle beaucoup d'Émilien, Théo et Hugo, moins de Thomas Souverbie et Axel Desperes (21 ans tous les deux) qu'on a alignés à Toulon, selon Piqueronies. On commence à récolter les fruits des trois ou quatre années de notre modèle. »
Grégoire Arfeuil en est aussi le parfait exemple. Le numéro 14, né en décembre 2004, a enchainé ses trois premières titularisations en septembre. Avec l'envie de marcher sur les traces de ses potes. « Je suis un peu le dernier et j'essaie de les rattraper, dit-il avec un grand sourire. À la différence de pas mal de clubs, on est vraiment très proches entre nous. On se voit tout le temps. C'est quelque chose de vrai. Et dès que l'on voit un schéma qui fonctionne, on a tous envie de le suivre. On se tire vers le haut. Si on continue comme ça on va pouvoir rêver en grand. »
#1099
Posté 08 octobre 2025 - 05:59
Lui évoque à la fois un « rêve » et « un parcours linéaire. » Il l'a débuté à Tournay, dans les Hautes-Pyrénées. Puis à Tarbes avant de rejoindre le centre de formation de la Section Paloise en 2023 à l'âge de 17 ans. Le garçon, né à Narbonne (Aude), y est arrivé sur la pointe des pieds. Il n'a jamais aimé s'imposer. « Fabien a un côté très sage, résume Laborde. Il ne veut pas prendre la place des autres. Il est respectueux des gens qui sont déjà installés. Il lui faut toujours un petit peu de temps pour s'exprimer dans un groupe. Et une fois qu'il se sent légitime, il arrive à développer tout son potentiel. »
« C'est un Fidjien de Tarbes d'un point de vue athlétique, morphotype et explosivité. C'est le petit Yannick de par sa posture, sa tête haute, son regard bien tourné vers la ligne d'en-but adverse »
Sébastien Piqueronies, entraîneur de Pau
Brau-Boirie se décrit lui-même comme quelqu'un de « carré, calme et droit » qui « ne prendra jamais la grosse tête ». Un régal pour ses coachs. « C'est un puissant simple, ajoute Piqueronies. C'est-à-dire qu'il joue de manière intuitive, il s'entraîne de manière simple et il est toujours de bonne humeur ou d'humeur égale. Avec lui, beaucoup de choses paraissent fluides. Et à 19 ballets, c'est quand même remarquable. »
De l'avis de tous, il dégage une « force tranquille ». Deux mots qui collent parfaitement à sa façon d'être et de jouer. « Il me rappelle tellement Yannick Jauzion à la fois sur le terrain et un peu en dehors », note Morlaes. La comparaison revient régulièrement de par leurs mensurations (1,90 m ; 97 kg pour le Palois, 1,93 m et 100 kg à l'époque pour l'ancien joueur de Colomiers et de Toulouse) et leurs qualités rugbystiques au poste de douze.
« C'est vrai qu'il y a une ressemblance, selon Laborde. Que ce soit le gabarit, les trajectoires de course, la lecture des espaces et globalement l'attitude. Fabien amène beaucoup de confiance au groupe sans avoir besoin de trop parler. » Piqueronies complète : « Il a cette capacité à bonifier tous les petits espaces, à continuer d'avancer et à libérer les ballons. C'est un Fidjien de Tarbes d'un point de vue athlétique, morphotype et explosivité. C'est le petit Yannick de par sa posture, sa tête haute, son regard bien tourné vers la ligne d'en-but adverse. Et tous les deux ont les pieds bien ancrés dans leur famille, leur territoire, leur patrimoine culturel. »
« L'équipe de France est l'un de mes objectifs. Si ça vient, c'est parce que je l'aurais mérité »
Fabien Brau-Boirie
Brau-Boirie est né en 2005, huit avant la fin de carrière de son illustre aîné. Autant dire qu'il n'a pas vraiment grandi devant les exploits de l'ancien international (73 sélections de 2001 à 2011). « Moi, mes idoles, c'était Wesley Fofana et Sonny Bill Williams. Je n'ai vu que quelques highlight de Jauzion. Si les gens me comparent à lui, ça doit être vrai... Ça fait plaisir car c'était un très grand joueur mais j'essaie surtout d'être moi-même. » Et de faire briller les autres.
Le joueur de la Section est profondément altruiste. « J'aime les offload, être avec les potes sur le terrain, les faire jouer, sourit-il. Limite, je préfère faire une bonne passe décisive que de marquer un essai. C'est ce jeu de mouvement du ballon et d'initiative qui m'anime. » À Pau, Brau-Boirie se régale dans une ligne de trois-quarts joueuse. Et bientôt chez les Bleus ? En mars dernier, Fabien Galthié l'avait appelé pour préparer la rencontre contre l'Écosse (35-16) à la suite du forfait de Pierre-Louis Barassi. Puis en juin le Palois aurait dû retourner à Marcoussis (Essonne) en vue du déplacement de France A à Londres, et possiblement de la tournée en Nouvelle-Zélande mais il s'était blessé juste avant à une cheville sur une ultime action contre La Rochelle.
Brau-Boirie avait finalement rejoint les moins de 20 ans, en Italie, pour la fin de la Coupe du monde. « L'équipe de France est l'un de mes objectifs, dit sobrement celui qui poursuit ses études en troisième année d'école de commerce. Si ça vient, c'est parce que je l'aurais mérité. » Piqueronies, lui, en est en convaincu : « Fabien sera international. Point. » Dès le mois prochain pour la tournée d'automne ?
#1100
Posté 08 octobre 2025 - 07:17
Comme déjà dit la semaine dernière, pour en avoir discuté directement avec son manager, Brau Borie est véritablement consideré comme LA pepite de PAU.
Ce qui est marrant c'est que les excellents Attissogbe et Gailleton sont deja classés parmi les tauliers alors qu'ils ont 22-23 ans
Pau il ne leur manque pas grand chose pour passer à un autre statut, 2/3 mecs très fort devant et ça pourrait piquer très fort !
- Jicé et Murena aiment ceci
#1101
Posté 08 octobre 2025 - 09:03
Comme déjà dit la semaine dernière, pour en avoir discuté directement avec son manager, Brau Borie est véritablement consideré comme LA pepite de PAU.
Ce qui est marrant c'est que les excellents Attissogbe et Gailleton sont deja classés parmi les tauliers alors qu'ils ont 22-23 ans![]()
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Pau il ne leur manque pas grand chose pour passer à un autre statut, 2/3 mecs très fort devant et ça pourrait piquer très fort !
Ce joueurs, Cudmore en parlait déjà en 2015 : "C'est bien, Brau", qu'il disait.
- cocotte 63, Jicé, Murena et 1 autre aiment ceci
#1102
Posté 08 octobre 2025 - 09:27
c'est dire comme il est bon...
#1103
Posté 08 octobre 2025 - 17:40
Mercredi, c'est la journée de repos à la Section Paloise. Mais pas pour Émilien Gailleton. Le centre international (22 ans, 10 sélections) en a profité pour suivre dans l'après-midi ses cours en deuxième année de master Staps à Tarbes. Un peu plus tôt, il a accepté de nous expliquer pour la première fois son choix de rester à Pau malgré l'intérêt prononcé de La Rochelle et Toulouse.
« Dormez-vous un peu mieux depuis que vous avez pris votre décision ?
(Sourire) J'avais réussi à faire la part des choses entre mon avenir et ma vie. Mais c'est vrai que les supporters me demandaient régulièrement ce que j'allais faire, ça m'arrivait aussi parfois trois ou quatre fois quand j'allais faire mes courses. Même mes coéquipiers se posaient la question. Je ne pouvais rien dire car je n'avais rien décidé. J'ai volontairement pris mon temps. Dès l'année dernière, j'avais eu des sollicitations et j'avais commencé à y réfléchir assez tôt. J'avais conscience que c'était la décision la plus importante de ma carrière. Forcément ça prend un peu la tête mais ce sont des bons choix à faire. Et au final, je suis très content. Je peux maintenant me focaliser sur mon rugby et les trois prochaines années.
Pourquoi avez-vous choisi de rester ?
Je fais partie d'un groupe de joueurs très prometteurs. On a le potentiel pour se qualifier dans le top 6 dès cette année puis régulièrement. On progresse chaque saison. On n'a rien à envier à une équipe comme Bayonne qui a fait une superbe saison l'année dernière. C'est justement ce défi que je trouvais excitant. Pau n'a jamais été sur le haut du tableau depuis un bon moment. Et personnellement, je peux devenir un leader de ce groupe avec des responsabilités et les mains dans le cambouis. Autant à l'homme qu'au joueur que je suis, ça peut m'apporter énormément. L'environnement ici m'est aussi très cher, avec la montagne, l'océan qui n'est pas loin et un superbe cadre de vie. Et enfin j'ai encore beaucoup de choses à apprendre du peuple béarnais. Il est fier, humble et travailleur, des valeurs qui me correspondent.
« Je voulais avoir une carrière un peu singulière. Je préfère prendre un chemin peut-être plus difficile. Un peu à contre-courant. »
Avez-vous conscience que votre prolongation est un message fort pour les ambitions du club ?
Oui, complètement. Sans prétention, le fait que je prolonge permet aux autres jeunes de pouvoir se dire qu'on peut rester à Pau. Ça peut faire effet boule de neige. Pour moi, ce n'est pas du tout le choix de la facilité. Au contraire. Mon objectif est clair et net, c'est de jouer en équipe de France et de gagner un trophée avec Pau. Je sais que ça ne sera pas facile. On est encore loin des meilleures équipes comme Toulouse, Bordeaux, Toulon et peut-être La Rochelle mais on s'en rapproche.
Justement, le Stade Rochelais s'était positionné depuis plusieurs mois. Mais vous auriez estimé que le niveau du club maritime était globalement équivalent à celui de Pau...
Les deux histoires étaient sensiblement les mêmes il y a une dizaine d'années avant de prendre des chemins différents. La Rochelle, pour qui j'ai beaucoup de respect, a de très bons joueurs. Mais nous aussi. Et La Rochelle est encore un peu au-dessus. Mais je pense qu'on peut les rattraper.
Toulouse s'est également manifesté...
Oui, et j'ai forcément écouté avec beaucoup d'attention. Ç'aurait été aussi un bon choix. C'est un club très puissant avec de super joueurs à tous les postes. Très souvent, quand un international est contacté par le Stade Toulousain, il y signe. Moi, je voulais avoir une carrière un peu singulière. Je préfère prendre un chemin peut-être plus difficile. Un peu à contre-courant. J'ai envie de continuer à me construire et faire partie de ce projet avec la Section qui a beaucoup d'ambitions. Ici, il y a tout ce qu'il faut pour que je sois un meilleur joueur.
À Toulouse, vous auriez pu vous rapprocher de votre compagne qui joue en tant que troisième-ligne à Blagnac...
J'y ai pensé évidemment. Elle m'a vraiment bien accompagné et m'a dit "je préférerais bien sûr que tu viennes à Toulouse mais c'est le rugby avant nous deux et je ne remettrai pas en cause ta décision". Ça montre aussi les sacrifices de ce choix et encore plus ma motivation de rester à Pau. »
#1104
Posté 14 octobre 2025 - 06:01
Sous le franc soleil béarnais, les Palois ont vécu un après-midi agréable face à Bayonne samedi, avec à la clé une victoire convaincante et bonifiée (47-24) devant un public conquis et la première place du Championnat chipée à leurs adversaires du jour. Mais si l'équipe de Sébastien Piqueronies a pu enchaîner les séquences et profiter des qualités offensives de ses trois-quarts, elle a aussi et surtout bâti son succès devant. Et ce n'est pas un hasard si trois de ses ballons portés ont fini derrière la ligne, respectivement conclus par Lucas Rey (36e), Youri Delhommel (57e) et Facundo Isa (78e).
« Il fallait qu'on assume le travail de sape, le travail de l'ombre, décryptait le manager béarnais samedi dans les entrailles du Hameau. Aujourd'hui, c'est le bras de fer et le travail d'usure qui ont été remportés par les avants palois. » Piqueronies le sait, son équipe à l'identité naturellement joueuse s'est souvent heurtée, ces dernières saisons, à des problèmes de consistance qui ne lui ont jamais permis de se hisser au-dessus de la 8e place du Top 14 au soir de la 26e journée.
« On sait qu'on a du travail dans ce secteur par rapport à l'année dernière »
Thomas Laclayat, pilier droit de Pau
Pour trouver un meilleur équilibre et exploiter à plein potentiel le talent de ses jeunes trois-quarts, la Section doit poser un cadre propre. Et gros spoiler : cela passe par une conquête efficace. On sait, ce n'est pas très original, mais le rugby est ainsi fait, que voulez-vous ?
Symbole de cette prise de conscience, le recrutement limité mais qualitatif du club, avec seulement trois arrivées, qui concernent toutes le paquet d'avants : le talonneur argentin Julian Montoya et son compatriote Facundo Isa en troisième ligne, ainsi que le pilier droit Thomas Laclayat.
Face à l'Aviron, ce dernier a broyé son vis-à-vis Andy Bordelai, pénalisé à quatre reprises en mêlée fermée et sanctionné d'un carton jaune. « On sait qu'on a du travail dans ce secteur par rapport à l'année dernière, a expliqué Laclayat en conférence de presse après sa performance saignante. C'est un domaine qui était un peu plus en dedans. On essaye de progresser collectivement. »
Le pilier droit international a ainsi confié que la mêlée était travaillée avec une grande attention au centre d'entraînement. « Rien ne remplace les vraies mêlées en opposition, sourit-il. Chaque semaine, on en fait une quinzaine ou une vingtaine. » De plus en plus efficaces dans le combat des packs, les avants palois brillent aussi en touche avec des sauteurs sûrs : Hugo Auradou (22 ballons captés), Reece Hewat (12), Loïc Credoz (12) ou Luke Whitelock (11). Des prises cliniques qui offrent une bonne rampe de lancement, que ce soit pour insister avec des mauls ou écarter vers les chevaux de course.
- cocotte 63 et L'Eclair aiment ceci
#1105
Posté 15 octobre 2025 - 19:25
Special JM12 !
Le jeune papa Thomas Laclayat a retrouvé des couleurs dans le Béarn. © Crédit photo : David Le Deodic / SO
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La performance du pilier droit de 28 ans, samedi avec Pau face à Bayonne, le pose en candidat légitime pour la prochaine tournée d’automne du XV de France
La victoire face à Bayonne de ce samedi, au Hameau, accentue plusieurs tendances chez les Palois. Ce succès légitime leur suprématie à domicile (15 points pris sur 15 possibles), assoit des standards offensifs inédits depuis leur remontée en 2015 (plus de 30 points inscrits en moyenne par match), et confère un peu plus de crédit à leurs ambitions de phases finales.
Profil basDans le jeu, les enseignements sont tout aussi limpides et se mesurent plus facilement vis-à-vis de ce qui n’allait pas, que par rapport à ce qui tournait déjà. Si la ligne de trois-quart paloise est constamment louée pour le nombre de jeunes pépites dont elle regorge, et que la Section sait faire éclore (à l’image d’Arfeuil, auteur d’un doublé face à Bayonne pour son 4e match de Top 14), la densité de talents bruts au sein de la première ligne est un peu moindre. Ce qui confère un éclat, une valeur particulière, aux principaux acteurs du redressement de la mêlée béarnaise, dont Thomas Laclayat.
Samedi, face à Bayonne (47-24), le droitier de 28 ans s’est d’abord attelé à faire ce pour quoi Sébastien Piqueronies l’a débauché du Racing cet été : en provoquant trois pénalités en mêlée face à Andy Bordelai (11e, 13e, 48e), sans en concéder aucune, l’ex-Oyomen a soigné une ligne de stats particulièrement prometteuse depuis le début de l’exercice (5 matchs, 4 titularisations, 8 pénalités provoquées en mêlée, 2 concédées). « Ce samedi, les mêlées n’ont pas été très belles, c’est beaucoup tombé par terre, l’arbitre nous a récompensés, c’est tant mieux », évacuait pourtant le droitier. Comme si Tual Trainini avait jeté la pièce en l’air pour choisir de quel côté siffler.
La vraie nouveauté de sa performance, a plutôt trait à son influence dans le jeu courant. À l’image de ce décalage ouvrant l’espace à Simmonds sur le premier essai de la rencontre (13-0, 22e). “Ma passe ? C’est les mains, le rugby, ironisait le natif de Pont-de-Vaux dans un humour pince-sans-rire. J’entends que ça s’affole sur les extérieurs, Joe m’appelle bien, il sent le coup, j’ai juste été un relais. »
Thomas Laclayat n’est pas du genre à se faire mousser : lorsqu’on évoque son grattage, si précieux, dans ses 22 m (43e), l’ex-Oyoman cherche encore une pirouette pour éviter de se tirer la couverture. « Seb (Piqueronies) m’en a parlé, c’est là-dessus qu’il m’attend, la guerre au milieu du terrain, les rucks, les grattages. C’est un axe que j’essaye de travailler pour progresser. »
“Seb (Piqueronies) m’en a parlé, c’est là-dessus qu’il m’attend, la guerre au milieu du terrain.”
Et s’affirmer comme un candidat crédible chez les Bleus pour la prochaine tournée d’automne ? « Je jetterai un œil à la prochaine liste, mais je suis d’abord venu ici pour me relancer. J’ai déjà envie d’être performant ici à la Section, et si on a besoin de moi plus haut, j’irai. Mais c’est grâce à Pau que je serai appelé. »
En l’absence des blessés Uini Atonio (La Rochelle), Tevita Tatafu (Bayonne) et Sipili Falatea (Bordeaux-Bègles), le Palois dispose d’un vrai coup à jouer. Une perspective qui fait écho aux propos de Fabien Galthié, tenus le 7 octobre dernier dans nos colonnes. « On a gagné le Tournoi avec Dorian Aldegheri. Il y a Emerick Setiano qui fait de belles performances mais aussi Thomas Laclayat qui rejoue avec Pau et retrouve confiance en lui, Régis Montagne qui a fait une très belle tournée. On connaît aussi le profil de Georges-Henri Colombe. »
En tout état de cause, le droitier n’a jamais été aussi proche de renouer avec l’équipe de France, lui qui ne fut appelé que pour préparer les matchs du VI-Nations 2024, et pour la tournée en Argentine de la même année.
Rebond favorableEloigné de l’environnement urbain de Paris et de sa banlieue, l’Aindinois d’origine a par ailleurs trouvé, dans le Béarn, un terrain de jeu plus propice à son épanouissement personnel et familial. « Ma compagne se sent beaucoup mieux ici, relate ce jeune papa de deux enfants. Quand ça va à la maison, le rugby suit. »
Une confession qui en exhume une autre. En début de saison, dans nos pages, le joueur également courtisé par Clermont durant l’intersaison, s’était épanché sur l’échec de ses deux saisons au Racing. « Je suis venu à Pau pour me relancer, car je n’avais pas un bon niveau là-bas. Même si j’ai beaucoup joué, je n’ai pas retrouvé le niveau qui faisait ma force à Oyonnax. Entre ce premier changement de club, l’éloignement de la famille, une vie parisienne pour moi assez spéciale, et des mauvais résultats entraînant une tension constante… une accumulation de petites choses était à la base de mon mal-être. »
Même si désormais, le pilier a renoué avec la même stabilité que celle dont il fait preuve, en mêlée.
#1106
Posté 18 octobre 2025 - 08:15
J'ai l'impression de vivre un rêve. » Tout sourit à Grégoire Arfeuil. En l'espace de quatre titularisations depuis cet été, le jeune ailier de 20 ans a impressionné pour ses débuts dans l'élite. Et pas seulement parce qu'il a marqué ses deux premiers essais en Top 14 contre Bayonne (47-24) la semaine dernière. Il est le Palois qui a réalisé le plus de franchissements (5), battu le plus de défenseurs (13, à égalité avec Fabien Brau-Boirie) et parcouru le plus de mètres (292).
Passé par le 7, en club et en sélection (il a joué 21 matches en équipe de France), pour se développer, Arfeuil (1,94 m, 89 kg) a été couvé à la Section. « Son éclosion a été un peu moins spectaculaire que Théo (Attissogbe) et Émilien (Gailleton), mais elle n'a pas été lente pour autant, indique son manager Sébastien Piqueronies. Greg arrive maintenant à maturité pour s'exprimer auprès des autres. Il mange la vie parce qu'il est très éclectique dans ses passions et ses compétences. Il est atypique, singulier, curieux. »
« La musique m'équilibre »
Plus jeune, il jouait surtout du Beethoven, Mozart ou Chopin. Désormais davantage de morceaux contemporains et de jazz. Arfeuil est un passionné de musique. Il adore ça au moins autant que le rugby, si ce n'est plus. Le piano est sa spécialité depuis gamin. Le garçon est doué. Il donne même des cours trois jours par semaine. « J'essaie de calmer le rythme, dit le Palois. L'année dernière, j'avais sept élèves, maintenant cinq. Je me suis aussi mis à la guitare récemment. La musique m'aide à être stable émotionnellement la semaine et me permet sans doute d'être meilleur sur le terrain le week-end. Ça m'équilibre. »
À la Section, il a monté un groupe avec Gailleton dénommé les « Mountains Brothers ». « On a un check aussi : moi, je fais "Mountains" et lui "Brothers", lance Arfeuil. On a commencé tous les deux. Puis Clément Mondinat nous a rejoints et Aaron Grandidier, avec qui on se relayait pour le chant. On avait un petit studio dans lequel on jouait. Victor Templier, un joueur Espoir, est parti à Bourg-en-Bresse, du coup on n'a plus de batteur. Là on a un peu calmé le truc, ça devenait très compliqué de se réunir. Mais dès qu'on a l'occasion, on se retrouve et ça repart. » À quand un premier concert ? Réponse et éclat de rire : « On préfère encore rester discrets parce qu'on n'est pas très très bons ! J'abuse, on est pas mal en vrai... »
Arfeuil n'a pas le temps de s'ennuyer. Une ou deux fois par semaine, il nage tôt le matin. « Ça me fait du bien aussi, je décompresse », avoue l'intéressé. Mais ce n'est pas tout. « J'ai des séances individualisées avec un prépa physique le jeudi soir quand je ne joue pas parce qu'ils (les coaches) veulent augmenter mes qualités premières que sont l'endurance et la vitesse, raconte le numéro 14. Je fais aussi des séances individuelles de jeu au pied mais aussi de la récup dans des bains chauds et froids quatre fois par semaine après les entraînements. » Les journées sont longues parfois. Lui ne les voit pas passer.
« Je suis hyperactif, se marre le natif de Beaune (Côte-d'Or) qui est passé par Lectoure (Gers) avant de débarquer à Pau en 2021. Je suis un passionné de nage, de course et de vélo, donc pourquoi pas faire du triathlon un jour. Je serai le genre de personne à me lancer des défis comme ça à 35 ans. » D'ici-là, il devra encore mieux apprendre à se gérer pour ne pas s'éparpiller.
« Il travaille beaucoup sur lui pour être connecté et éveillé sur des temps beaucoup plus longs qu'auparavant, précise Piqueronies. Il faut qu'il arrive à centrer son énergie à la hauteur des attentes du haut niveau. C'est pour cela qu'on l'a beaucoup envoyé à 7. » Arfeuil en est conscient : « Bien sûr qu'il faut trouver un juste milieu mais là franchement j'ai trouvé mon rythme. »
« J'essaie d'apporter régulièrement ma touche d'originalité, mon sourire et ma bienveillance »
Au sein de cette équipe jeune, Arfeuil occupe une place à part. « Il est adoré de tout le monde, note Piqueronies. C'est un personnage. Il a une énergie débordante et incommensurable. C'est l'une des mascottes du groupe autant par ses fulgurances sur le terrain que ses oublis ou son côté éclectique. » Une anecdote le résume très bien. Elle date de cet été durant un stage de cohésion en altitude sur le plateau du Bénou (Pyrénées-Atlantiques) et une soirée passée, après une longue randonnée, dans un refuge en présence de chanteurs béarnais. « Au bout de trois chansons, il était debout et avait pris leur guitare, les chanteurs se sont assis pour l'écouter et boire un coup. Ça, c'est Greg. »
Le jeune homme aime mettre l'ambiance. « Lorsqu'il faut animer les soirées d'intégration, je prends souvent le micro, lance-t-il en rigolant. J'essaie d'apporter régulièrement ma touche d'originalité, mon sourire et ma bienveillance. » Sa bonne humeur est communicative. « Il apporte sa joie de vivre, reconnaît le centre Brau-Boirie (19 ans), un de ses meilleurs potes au club. Il est ouvert, réfléchi, très intelligent. Il a toujours quelque chose à dire. Franchement, tu ne t'ennuies pas quand tu discutes avec lui. »
#1107
Posté 04 novembre 2025 - 20:46
- Lourugby aime ceci
#1108
Posté 12 novembre 2025 - 09:48
Selon la PQR on aurait effectivement un départ de Klem mais aussi de Carol et Robson. Il y a donc une place de 9 à prendre à la Section, possiblement non jiff.
Négociations en cours avec Credoz, Hewatt et Whitelock.
- Yosky et Codorplusàvie aiment ceci
#1109
Posté 12 novembre 2025 - 13:24
Par contre pour le MO la piste Piccardo se serait refroidie.
Il semble qu'on compte plus sur la montée de Valentino en vue ce we avec les U20 (reflexion perso)
- Codorplusàvie aime ceci
#1110
Posté 23 novembre 2025 - 13:20
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