Mais la classe euro n'est-elle pas une voie de réussite pour les élèves les plus brillants ? Je ne sais pas comment ont évolué ces classes là depuis que je suis sorti du lycée (bientôt 10 ans déjà
) mais c'était quand même une voie particulière pour une catégorie d'élève. Les classes euro et les classes bilangues (ne pas confondre les deux) devraient être proposées à un maximum d'élèves qui ont les capacités à suivre, de par l'ouverture culturelle et intellectuelle qu'elles offrent. Y compris dans les aires défavorisées qu'elles soient rurales ou urbaines.
Pourquoi est-ce qu'on a tellement peur des clivages scolaires ? Les enfants ne sont pas tous aussi intelligents c'est un fait (d'un point de vue scolaire j'entends). Je connais de vrais cons qui sont des supers pros et des vrais tête qui sont de vrais cons au taf et qu'on enferme dans un bureau pour qu'ils fassent le moins de mal possible. Je ne parlerais pas de "clivages", mais je partage ton avis sur l’obsession du collège unique et sa voie imposée à certains profils de gosses qui ne s''y retrouvent pas. D'autres schémas doivent être proposés et je te rejoins complètement, la réussite ne connait pas qu'un chemin, les cons sont partout et les personnes remarquables aussi (enfoncement de portes ouvertes à toute heure).
J'ai aussi le sentiment que bonne ou mauvaise, on ne va encore pas donner au corps enseignant les moyens de faire fructifier les fruits de cette réforme. Et au final rien ne changera. Comme d'hab. Mais je pense que cette réforme est mal née, se fait au détriment des enseignements pour de la transversalité de principe censée apporter les connaissances, les savoirs et les savoir-faire sans effort, façon prose de M. Jourdain.
Pour le partage des richesses, c'est un échange de bon procédé. Je ne peux pas taper sur ces patrons qui me font bosser. J'ai plus de rancœur envers les lobbyistes qu'envers les patrons personnellement. Après c'est un sujet très tendu surtout pour moi qui suit libéral économiquement mais socialiste humainement (bref un utopiste quoi mais je le vis bien même si le désespoir guette souvent...).
M'enfin ce n'est pas le sujet.
Rien contre les patrons non plus, rien pour d'ailleurs.Chez les patrons comme chez les autres, on a tous les profils, du meilleur au pire. Je regrette juste que certains s'identifient à des grands patrons alors que leurs contraintes voire leurs intérêts me semblent très éloignés. Et je considère le lobbyisme comme une antithèse de la démocratie. Fin du HS.
Néanmoins, ce lien social, cette empathie, c'est un mélange entre une éthique et une morale que j'ai acquis dans ma famille (pourtant très bien ancrée à droite, étant issu d'une famille agricultrice à 100% des deux côtés et ceux depuis des lustres) et d'une connaissance que j'ai acquis à l'école. Je reste persuadé qu'aujourd'hui, la première partie est complètement négligée par une bonne partie de la population (et pas forcément que dans les quartiers défavorisés, malgré la démagogie politicienne...). J'ai bien des exemples dans ma famille qui me viennent à l'esprit jusqu'à entendre des conneries comme "ah mais mon fils, c'est pas de sa faute s'il est pas bon à l'école, il est pas fait pour ça" de la part de parents qui ne leur font rien faire, qui offrent tout et n'importe quoi (c'est sûr qu'ils ont gameboy, pc portable, console de jeux, téléphone portable, la moto et tout le toutim les gamins - tu parles de la crise !) et qui pensent que ça peut remplacer le rôle de parent.
Ce lien social, que ce soit sur l'éthique et la morale ou social (solidarité, aide, etc...) a longtemps été soutenu par l'église catholique. Ce lien s'est largement étiolé depuis que notre pays est devenu socialement laïc, dans le sens où on ne reconnait plus (par honte ou je ne sais quoi) la valeur de la culture catholique dans la construction de notre modèle républicain (suffit de voir comment sont traités les élites musulmanes et juives vs catholiques et les sujets sur TF1 ou France 2...). Notre modèle social était un modèle religieux et catholique jusqu'au milieu des années 60. L'état providence a permis, un temps, de repousser l'échéance, restaurant une partie des liens sociaux (parce que l'état avait de l'argent et pouvait se permettre de le dépenser).
A ce sujet, ce lien social a aussi été longtemps et en parallèle avec l'Eglise du XXème portée par des mouvements laïcs fortement marqués à gauche, les valeurs véhiculées étant souvent très proches sur pas mal de points. Je suis moi aussi d'origine paysanne, dans un environnement pas forcément porté sur la même sensibilité que la ta famille visiblement. Je suis un peu sceptique sur ce que je comprends, à tort peut-être, sur une déliquescence liée à la perte d'influence morale de l'église catholique dans la France contemporaine au profit d'un état providence.
Depuis ? La dégringolade. Ce pays, modèle dans de nombreux domaines (éducation, santé, intégration), se casse la gueule à commencer par ce qui a fait son identité : une éducation en berne qui manque de réforme ou réforme mal (on préfère taper sur les enseignants que sur les gros cons de syndicalistes qui bloquent les réformes par principe plutôt que par syndicalisme - vous remarquerez que je fais bien le distingo entre le syndicalisme et les syndicalistes... Excusez moi pour cette généralisation mais souvent 1 mauvais syndicaliste sur 10 suffit à faire beaucoup de mal...), un système de santé qui est un gouffre financier et une intégration en berne qui désintègre plus qu'autre chose (alors que l'immigration est une FORCE). Pour le coup de le réforme qui nous occupe, ce ne sont pas les syndicats qui sont montés au créneau, mais la base. A priori, les états-majors n'étaient pas fondamentalement hostiles à ce train de mesure, ce sont les profs qui se sont mobilisés. A noter que l'opposition politique n'a que très tardivement pris le contre-pied de cette réforme, pour une pure démarche politicienne, ce qui a d'ailleurs fait un tort considérable à la visibilité et à la compréhension des inquiétudes émanant des enseignants. Le plus inquiétant pour moi reste la panne de l’ascenseur social avec des élites qui se cooptent et ne se renouvellent pas.
La France veut ressembler aux pays anglo-saxons, tend à le faire mais la France n'est pas un pays anglo-saxon. Notre pays, sur beaucoup de domaines, veut ressembler à ce qu'il n'est pas et surtout à ce qu'il ne peut pas être.