Posté 09 juin 2015 - 17:30
Analyse interessante de Delmas sur Paris :
La réussite parisienne, elle se fonde dabord sur les qualités athlétiques dun pack très agressif, performant dans les phases de conquête. « Cest un vrai collectif, affirme Delmas. Javais été frappé par la façon dont leur alignement avait complètement fait déjouer celui du Racing en barrages. Cétait assez spectaculaire. Leur mêlée avec Rabah Slimani à droite et Heinke Van der Merwe à gauche, est sans doute la meilleure du championnat et Rémi Bonfils au talonnage est une révélation. »
« Et pourtant, je naurais pas misé sur lui, poursuit Delmas. Il me semblait trop limité physiquement. Aujourdhui cest un quatrième troisième ligne, un vrai gratteur de ballons au sol. Il a mis tous ses adversaires à lheure. »
Ce constat, on pourrait le dupliquer au duo Hugh Pyle-Alexandre Flanquart en deuxième ligne. Ils ne sont doute pas les plus impressionnants physiquement. Mais leur activité est sidérante. Vendredi, ils ont dominé lassociation Bakkies Botha-Ali Williams. « Oui, ils sont complémentaires, souligne Delmas. Pyle est leur sauteur prioritaire. Le « petit » Flanquart, je lai fait débuter contre Bourgoin. Il était allé se fracasser contre Karena Wihongi et javais cru quil finirait plié en quatre. Mais il a du mental. Cest un garçon qui a les « couilles » en place et les neurones connectés. Finalement, Pascal Papé est devenu le troisième homme. »
Parmi les moments forts des demi-finales bordelaises, on se souviendra bien sûr de la passe magique de Sergio Parisse sur lessai de Raphaël Lakafia. Mais au sein de cette troisième ligne, cest peut-être Antoine Burban, impressionnant de puissance, qui a le plus marqué les esprits.
« Une tribu pour survivre »
« Lui, cest un coffre et un combattant. Cest Vincent Moscato qui men avait parlé le premier quand il entraînait le PUC, se souvient Delmas. Jétais à Biarritz, et il mavait dit : « prenez-le ». Antoine a compris les sacrifices quimposait le haut niveau. Il ne se blesse plus. Pour moi, cest le successeur de Thierry Dusautoir en équipe de France. »
Mais si le Stade Français a aussi bien maîtrisé sa demi-finale face à Toulon, cest quil a pu sappuyer sur le talent et lexpérience de trois joueurs de classe à des postes clés : Julien Dupuy à la mêlée, Morne Steyn à louverture et Sergio Parisse en huit.
« Julien, cest le vrai patron de cette équipe », estime Delmas qui la connu à Périgueux et entraîné à Biarritz. « Il est arrivé à sa plénitude. Steyn, est dun pragmatisme terrible. Quant à Sergio, il samuse. Et quand, il nen fait pas trop, il ny a pas meilleur que lui. »
Ces trois-là, sont aussi les garants dun état desprit. « Ce qui mavait séduit dans ce club, explique Delmas, cest que perdue dans lanonymat parisien, cette équipe doit être une tribu pour survivre. Cet état desprit perdure. Ce que jai ressenti, cest que ces joueurs sont heureux dêtre ensemble. Même pour Clermont, il ne va pas être facile de les arrêter