La seule chose intéressante sur le sujet, l'ITW de Corrihons dans le MIDOL,
Que les jeunes français ne soient pas formés physiquement, soit. Mais on ne peut pas croire que les jeunes Fidjiens effectuent ce travail sur leur île dès leur plus jeune âge…
Si, ce travail se fait ! Mais naturellement… Le problème, en France, c’est que la jeunesse ne fait pas de sport ! On se confronte aujourd’hui à la génération Internet, tablettes et malbouffe. Des études ont montré récemment que le niveau moyen d’aé- robie avait baissé de façon colossale. Avant, les gosses jouaient dehors, au foot, à la pelote, grimpaient dans les arbres, que sais-je… Aujourd’hui, ils n’en ont même plus envie ! Et à l’école, on ne fait pas de sport… Du coup, en deux séances par semaine au rugby, il faudrait rattraper tout ce retard. Ce n’est juste pas possible ! En revanche, les petits fidjiens vont courir dix bornes pour aller à l’école et jouent dehors, développant sans le savoir leurs aptitudes. Quant aux jeunes néo-zélandais ou australiens, et même aux Anglo-Saxons en général, leur système permet de faire du sport tous les jours à l’école.
Dans ce contexte, comment de jeunes talents français peuvent-ils émerger ?
Il n’y a pas de hasard : les gosses que nous récupérons aujourd’hui sont issus de familles où ils ont été sensibilisés au sport, bercés par l’envie de se dépasser. C’est lié au contexte, à l’éducation, à la région dont on est originaire, aussi. C’est assez sociétal, en fait.
.... un peu plus loin,
On vous sent fourmillant d’idées…
Oui (rires). D’ailleurs, si on va plus loin, le premier problème vient de ces licences de couleur. (Les jeunes qui mutent disposent pendant deux ans d’une licence dite « jaune », dont le nombre est limité à quatre par feuille de match, N.D.L.R.). Même en pré-formation, ces jeunes ne peuvent pas jouer ! Il faut comprendre que si un « gros » club décèle du potentiel chez un jeune de la région, il ne le fait pas venir pour piller le petit. À Grenoble, notre effectif est de 30 joueurs en moins de 15 ans, idem en moins de 16 ans, et de 40 joueurs pour les moins de 17 et moins de 18 ans, qui forment une seule équipe. Nous sommes tout, sauf en sureffectif. Et malgré cela, on ne peut pas faire jouer tout le monde. Du coup, les joueurs se débrouillent avec des tutorats, s’entraînent une semaine avec nous, une autre avec leur club. Résultat, la pré-formation n’est pas satisfaisante. Et on s’en retrouve à notre constat du départ…