Posté 22 décembre 2015 - 07:23
L'équipe du jour :
RUGBY
Des congés qui passent mal
MAXIME RAULIN
ALORS QUE LA 11E JOURNÉE DE TOP 14 EST PROGRAMMÉE DIMANCHE, TROIS JOURS DE REPOS POUR LES JOUEURS SONT IMPOSÉS, CETTE SEMAINE, PAR LA LIGUE. PLUSIEURS CLUBS N'APPRÉCIENT PAS.
L'an dernier, quatre jours de repos obligatoires, entre le 22 et le 25 décembre, avaient été imposés par la Ligue nationale de rugby aux clubs du Top 14. Cette saison, ces derniers doivent donner trois jours de repos à leurs joueurs durant cette semaine de Noël, incluant obligatoirement le 25 décembre. Ces congés imposés, alors que se profile une journée de Championnat dimanche, ne sont pas du goût de tout le monde, même si les entraîneurs en ont désormais l'habitude. « C'est ridicule, mais on connaît ça par coeur, s'agaçait Gonzalo Quesada, le manager du Stade Français, samedi à l'issue de la victoire face à Trévise en Coupe d'Europe (40-14). On aura une seule véritable journée de travail cette semaine.
Ça va être très limité... » Le Stade Français ne s'entraîne ainsi qu'aujourd'hui avant son déplacement à Oyonnax, dimanche.
Le Stade Toulousain a fait un autre choix, avec des entraînements aujourd'hui et demain puis trois jours de repos jeudi, vendredi et samedi. Les joueurs se retrouveront dimanche avant leur match face à Toulon, en prime time.
"On nous demande de jouer sans nous entraîner." CHRISTOPHE URIOS
Ugo Mola, l'entraîneur du Stade, est irrité : « On a donné trois jours la semaine dernière (avant la réception de l'Ulster, 23-25). On va en redonner trois cette semaine.
Je trouve puériles ces règles qui estiment que, dans les clubs, il n'y a que des personnes qui tirent sur la santé des joueurs, alors que je peux vous prouver par A + B qu'imposer des congés est la pire des choses. Après, j'écoute et je fais ce qu'on me dit. Mais je trouve hallucinant qu'on puisse mettre au repos des garçons qui jouent peu. A contrario, il y a des garçons qui auraient besoin de couper et qu'on ne fait pas couper. Mais ça, ce sont des guéguerres que le président de la Ligue et d'autres se chargeront de régler. Ce n'est pas mon job. Je trouve frustrant que l'on ne fasse pas appel au bon sens et à l'intelligence des clubs. »
Le son de cloche est identique chez les voisins du Castres Olympique, où on a opté, comme la plupart des clubs, pour trois jours de repos mercredi, jeudi et vendredi. « Je n'aime pas commenter des décisions que je ne peux pas changer, mais c'est quand même incroyable dans un monde professionnel, regrette Christophe Urios, le manager du CO. On a un enchaînement de seize matches et on nous met de plus en plus de contraintes. C'est compliqué. Ces repos ne sont pas adaptés car on nous demande de jouer sans nous entraîner. »
Un autre entraîneur d'un club de Top 14, préférant garder l'anonymat, fustige lui aussi cette décision : « On est minés par les obligations de vacances.
Ça nous tue. Les dirigeants veulent faire du spectacle avec des matches pendant les fêtes, mais on va préparer une rencontre sans s'entraîner ou quasiment pas. Ce sont des semaines de merde ! Qu'on nous oblige à donner des jours de vacances avant ou après les fêtes, je suis d'accord, mais pas pendant les fêtes. C'est n'importe quoi ! Les mecs qui pondent ça ne savent pas que les lundis tu ne peux pas toucher les mecs (en raison de la récupération). Si tu donnes les 24, 25 et 26, tu te retrouves à faire la mise en place le jour du match. C'est terrible. S'ils veulent du spectacle, on doit s'entraîner normalement. »
Comme l'an dernier, Toulon se démarque et ne semble pas râler contre cette mesure. Bernard Laporte a même décidé d'accorder quatre jours de repos à ses joueurs cette semaine après leur brillante victoire au Leinster, samedi (20-16). Deux entraînements sont programmés avant le déplacement à Toulouse : aujourd'hui et samedi aprèsmidi. « La dernière fois qu'on a fait ça, on a pris 41-0 à Bordeaux (9 février 2013). Alors on va voir... », glissait, hier, le président Mourad Boudjellal dans nos colonnes. Rendez-vous dimanche pour savoir quelle formule aura le mieux fonctionné.
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Que disent les textes?
Les congés des joueurs sont régis par l'annexe n°7 de la Convention collective du rugby professionnel signée, en juin dernier, par Provale, le syndicat des joueurs, et l'Union des clubs professionnels de rugby (UCPR).Outre la période de vacances estivales de quatre semaines, cet accord stipule que les joueurs doivent bénéficier d'une semaine de repos entre le 24 août et le 31 décembre et d'une autre semaine entre le 1er janvier 2016 et le 22 mai 2016.À cela s'ajoute la nécessité pour les clubs de donner à leurs joueurs «trois jours de congés payés consécutifs, incluant le 25 décembre» entre le 21 décembre et le 27 décembre inclus.La plupart des clubs ont opté pour les 23, 24 et 25 avec reprise le samedi 26, soit la veille de la 11e journée de Top 14, dimanche.