L'équipe du jour :
RUGBY
Clermont boit la tasse
AURÉLIEN BOUISSET
INDISCIPLINÉE, L'ASM S'EST LAISSÉ ENDORMIR PAR LES OSPREYS. ET A HYPOTHÉQUÉ SES CHANCES DE QUALIFICATION.
SWANSEA (GAL) Ils étaient prévenus, ils ont été vaincus. Les Clermontois se connaissent assez pour sentir quand ils retombent dans leurs travers. Et la défaite d'hier soir, à Swansea, avait tous les ingrédients de l'inconstance qui agace tant les Auvergnats depuis le début de l'automne. L'ASM s'est laissé doubler au classement par son adversaire du soir et est désormais tributaire des autres dans cette Coupe d'Europe, même si le calendrier de la semaine prochaine, avec la réception de Bordeaux-Bègles et le duel entre Exeter et les Ospreys peut lui laisser espérer une qualification pour les quarts. Mais les Clermontois, qui ont en plus laissé échapper le bonus défensif en concédant une pénalité à la dernière minute, peuvent déjà oublier l'espoir de recevoir...
« C'est une mauvaise opération, peste Damien Chouly, on n'est plus maîtres de notre destin. On est naïfs ! On fait vraiment une bonne entame, on est conquérants, mais, en deuxième mitemps, on n'a plus mis la main sur le ballon et on a subi. » Oui, les Jaune et Bleu ont laissé échapper un match qu'ils maîtrisaient, jamais trop mis en danger par des Ospreys qui paraissaient accuser un manque de puissance trop criant pour leur permettre de secouer leurs adversaires. Presque tranquillement, ils menaient à la pause (13-6) grâce à un essai de Wesley Fofana (6e) et à la botte de Morgan Parra. Et leurs mauls mettaient les locaux au supplice.
HUIT CARTONS JAUNES EN CINQ MATCHES !
Mais Clermont s'est assoupi, comme anesthésié par l'équation froid glacial-pluie-chorale de gamins trop doucereuse pour être supportable. Le ballon est devenu gallois... et l'esprit aussi. Déjà à Exeter (14-31), en décembre, les hommes de Franck Azéma s'étaient éteints en deuxième période, dans des conditions météo délicates.
Ces maux sont connus, l'ASM parvient parfois à les surmonter, comme la semaine dernière à Bordeaux (28-10). Mais, hier, a éclaté au grand jour l'indiscipline des Auvergnats, sanctionnés de deux nouveaux cartons jaunes, pour Kolelichvili (26e) et Ulugia (67e). En cinq matches, les septième et huitième de la campagne européenne ! « C'est beaucoup ! tranche Chouly. On devrait en prendre quatre fois moins ! Et on a pris trop de pénalités, sept en première mi-temps. En Coupe d'Europe, c'est impossible de gagner avec ça. »
Un constat que partage Franck Azéma, qui sait que la discipline, « c'est la base pour cette compétition ». L'entraîneur y ajoutait la conquête mais râlait contre l'arbitrage de Wayne Barnes, qui n'a pas récompensé la domination des Auvergnats dans ce domaine. « Je ne dis pas que c'est à cause de l'arbitre qu'on a perdu, précisait l'entraîneur. Mais rajouté au reste... Je suis frustré, en colère. On est pauvres en réalisme derrière, la performance des troisquarts est insuffisante. »
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Kolelichvili, sang chaud
A.BO.
Voilà le genre d'action qui, de nos jours, devient virale sur Internet. À la 17e minute, Viktor Kolelichvili, en position défensive, s'approche de Wayne Barnes et repousse violemment l'arbitre vers le camp des Ospreys... Quelques minutes après, les GIF fleurissent sur les réseaux sociaux : « Si je vous gêne, dites-le moi, ne me poussez pas ! », réplique l'arbitre anglais.
L'offense du troisième-ligne géorgien ne fut sanctionnée que d'une pénalité, mais quelques minutes plus tard, il n'échappait pas au carton jaune pour un accrochage au sol avec la légende locale Alun Wyn Jones (26e). À son retour, David Strettle essayait bien de lui faire comprendre qu'il devait maîtriser son agressivité, mais Kolelichvili se retrouva à nouveau dans le collimateur de Barnes après une nouvelle faute (48e) : « La prochaine fois, c'est rouge ! »
Franck Azéma n'eut d'autre choix que de le sortir. « Ça fait partie de son jeu, le défendit son entraîneur. C'est ce qui le rend bon ! » À vingt-six ans, le Géorgien réalise un gros début de saison. Son activité et son agressivité, avec ses plaquages durs qui font avancer, avaient fait merveille, notamment à Bordeaux la semaine dernière. Mais le flanker flirte souvent avec la limite. Hier, il l'a franchie.