le Rugby fr en général est en pleine bourre. Faut faire le plein. Des mecs comme Penaud sont en train de changer le cours de ce sport. Il inscrit une centaine d'essais par saison donc individuellement il fait le taf mais il fait aussi partie de collectifs très forts et il peut se hisser jusqu'au rang d'option possible dans le XV mondial de tous les temps s'il continue comme ça. Tu lui rajoutes un pti Brennus de plus, 2 tournois de plus, et là c'est le Graal mais carrément possible une CDM (la France parmi les fav de 2027), le compteur d'essais qui continue de tourner saison après saison et t'as une option réelle à coller sur l'autre aile aux côtés d'un Lomu ou d'un Habana. Il a 28 ans. On peut l'imaginer sur cette cadence infernale encore 2 bonnes saisons, et 4-5 années solides pour soigner les stats pdt la trentaine.
PENAUD Damian
#6916
Posted 01 July 2025 - 20:50 PM
#6917
Posted 01 July 2025 - 20:54 PM
#6918
Posted 01 July 2025 - 20:55 PM
Logique !
Tu pensais le voir revenir
#6919
Posted 01 July 2025 - 21:03 PM
#6920
Posted 01 July 2025 - 21:46 PM
le Rugby fr en général est en pleine bourre. Faut faire le plein. Des mecs comme Penaud sont en train de changer le cours de ce sport . Il inscrit une centaine d'essais par saison donc individuellement il fait le taf mais il fait aussi partie de collectifs très forts et il peut se hisser jusqu'au rang d'option possible dans le XV mondial de tous les temps s'il continue comme ça. Tu lui rajoutes un pti Brennus de plus, 2 tournois de plus, et là c'est le Graal mais carrément possible une CDM (la France parmi les fav de 2027), le compteur d'essais qui continue de tourner saison après saison et t'as une option réelle à coller sur l'autre aile aux côtés d'un Lomu ou d'un Habana. Il a 28 ans. On peut l'imaginer sur cette cadence infernale encore 2 bonnes saisons, et 4-5 années solides pour soigner les stats pdt la trentaine.
Je me suis arrêté là. Les gallinettes peuvent dormir tranquilles
#6921
Posted 02 July 2025 - 13:55 PM
le Rugby fr en général est en pleine bourre. Faut faire le plein. Des mecs comme Penaud sont en train de changer le cours de ce sport. Il inscrit une centaine d'essais par saison donc individuellement il fait le taf mais il fait aussi partie de collectifs très forts et il peut se hisser jusqu'au rang d'option possible dans le XV mondial de tous les temps s'il continue comme ça. Tu lui rajoutes un pti Brennus de plus, 2 tournois de plus, et là c'est le Graal mais carrément possible une CDM (la France parmi les fav de 2027), le compteur d'essais qui continue de tourner saison après saison et t'as une option réelle à coller sur l'autre aile aux côtés d'un Lomu ou d'un Habana. Il a 28 ans. On peut l'imaginer sur cette cadence infernale encore 2 bonnes saisons, et 4-5 années solides pour soigner les stats pdt la trentaine.
100 essais et en seulement 54 titularisations cette saison, ça force le respect.
- Jesus Hans Hubert Vorme and Very Good Eshvili like this
#6922
Posted 19 July 2025 - 15:26 PM
il s est marié hier ... ![]()
#6923
Posted 20 July 2025 - 14:43 PM
il s est marié hier ...
Et ?
#6924
Posted 20 July 2025 - 20:57 PM
Et ?
et on a eu droit a la photo avec les ex de l asm comme morgan, camille, arthur et charlie ( je crois )
#6925
Posted 01 September 2025 - 15:36 PM
À l'issue de la saison passée, où l'UBB a remporté son premier titre européen (28-20 face à Northampton), mais s'est inclinée en finale du Top 14 (39-33 a.p. face à Toulouse), Damian Penaud avait donné rendez-vous à l'aube de cette nouvelle saison. Promesse tenue mardi dernier au Ceva Campus, le centre d'entraînement du club girondin. Pendant une grosse demi-heure, l'ailier des Bleus (28 ans, 56 sélections) s'est livré sur sa prolongation de contrat jusqu'en 2028, sa saison prolifique (27 essais en 26 matches toutes compétitions confondues) couronnée de succès aussi bien en club qu'en équipe de France, sans éluder les moments plus difficiles comme son infection pulmonaire ou sa blessure à une cheville. Enfin, il n'a pas esquivé le sujet qui fâche : sa défense. Un entretien à son image : authentique.
La prolongation à l'UBB
« Aucune raison de partir »
« Le 1er juillet, Bordeaux-Bègles a annoncé la prolongation de votre contrat jusqu'en juin 2028. Une évidence ?
C'est ça ! Tout s'est fait naturellement, sans hésitation. Je n'avais aucune raison de partir. Je sors de deux très belles saisons, même si la première s'est terminée sans titre et un sacré coup derrière la tête (défaite 59-3 face à Toulouse en finale du Top 14, le 28 juin 2024). Mais la seconde a été incroyable avec le titre européen. Je suis bien ici. Partir ne m'a pas traversé l'esprit. La prolongation s'est réglée en deux jours.
Pourquoi l'UBB vous correspond tant ?
Le club est très bien structuré, je suis entouré de supers joueurs et de supers mecs, de très bons entraîneurs aussi. La vie à Bordeaux est vraiment cool. Quand j'ai quitté Clermont en 2023, j'avais envie de changer d'environnement, de quitter ma zone de confort. Je ne regrette rien. J'ai vécu deux années exceptionnelles. J'espère en vivre d'autres. Ça passera encore par du travail et des sacrifices.
Sa saison passée et ses nouveaux défis
« Etre le plus acteur possible »
Votre première saison à l'UBB a été réussie avec 19 essais, la seconde a été encore meilleure avec 25 essais, dont un record sur la saison européenne (14 essais) et même sur un match (6 essais face aux Sharks). Pourquoi marquez-vous autant ?
Jouer avec des joueurs incroyables m'aide forcément. Je parle aussi bien des avants que des trois-quarts. Si je marque des essais, c'est aussi grâce au ''gros'' ! Je ressens une certaine harmonie, une alchimie avec les arrières, on se trouve très facilement.
Lors de vos années clermontoises (2015 à 2023) vous marquiez moins. Avez-vous changé quelque chose dans votre jeu ?
(Il souffle.) Mon nombre d'essais, je m'en fous un peu. J'ai la chance d'être là au bon moment. Sur les six essais face aux Sharks, quatre me sont servis sur un plateau. Je suis content de marquer, mais à choisir, je préfère offrir un essai. Ce qui me procure du plaisir, c'est créer des décalages, mettre mes coéquipiers dans les meilleures dispositions. Mon jeu a évolué en ce sens. J'essaie de me proposer un peu plus, de dézoner, d'amener des solutions. Noel McNamara (l'entraîneur de l'attaque) a beaucoup oeuvré en ce sens. Tout le monde peut toucher le ballon à n'importe quel endroit du terrain, il y a donc plus de menaces. Ça m'aide à jouer les coups et à marquer souvent. L'objectif est d'être le plus acteur possible.
Vous êtes-vous fixé d'autres axes de progression ?
Oui. J'ai toujours mes lacunes en défense... (Il s'arrête.)
Êtes-vous agacé que ça revienne sur le tapis ?
Non, pas du tout ! C'est important la défense. On me reproche souvent ma défense, mais à juste titre. Je n'ai rien à dire. Je peux faire mieux, beaucoup mieux. J'y travaille. Mais c'est compliqué.
Que faite vous ?
Je n'aime pas ça, donc c'est uniquement lié au mental. Parfois, tu as envie et parfois non. Il y a des matches où j'ai moins envie... Dans l'idéal, il faudrait que j'aie envie à chaque match. Je travaille là-dessus afin d'être plus constant.
Comment cela se matérialise-t-il ?
C'est le jour du match que ça se passe. Il faut qu'avant chaque rencontre, je me mette dans la tête que je vais devoir m'envoyer ! Mon problème, quand je n'ai pas envie, j'ai du mal à me forcer. Mais encore une fois, je travaille pour y remédier.
Le titre européen
« Je pensais que c'était mort pour la finale »
Votre saison a été marquée par le titre en Coupe d'Europe, le seul qui vous manquait en club (champion de France en 2017 et vainqueur du Challenge européen en 2019 avec Clermont). Est-ce un soulagement ?
Non. Même si nous avions perdu, je suis convaincu qu'on aurait eu les moyens d'y retourner. On y compte bien d'ailleurs. (Il sourit.) Mais ce titre a été un moment incroyable.
Plus fort que de gagner votre premier bouclier de Brennus en 2017 ?
Le Brennus a sans doute plus de valeur, mais la Coupe d'Europe est plus dure à aller chercher. Plus d'équipes sont candidates au titre. La formule avec élimination directe dès les huitièmes de finale me plaît. Personnellement, j'étais heureux, mais j'ai surtout été marqué par la ferveur collective. C'était le premier titre du club. Il récompensait l'énorme travail du président Laurent Marti et ceux qui font ce club.
Vous n'étiez pas certain de disputer cette finale face à Northampton (28-20) à cause d'une blessure à la cheville contractée face à Toulouse en demi-finales (35-18). À la fin du match, vous sembliez dépité...
Vu comment je me démonte la cheville à la réception d'un saut (Il sort à la 57e), je me dis que c'est impossible que je sois sur pied pour la finale trois semaines plus tard. Je me dis direct : ''C'est mort''. Mais le kiné Christophe Foucault me dit dès le coup de sifflet final : ''Tu vas jouer cette finale !'' Je lui réponds : ''C'est impossible''. Il m'a répété : ''Si, tu vas jouer cette finale !''. J'ai commencé à y croire. J'ai attaqué les soins intensifs. Pendant trois semaines, j'ai fait tout ce qui était possible pour guérir.
Pour le coup, vous aviez envie...
(Il se marre.) Oui, j'avais envie d'être sur la table de kiné, de foutre les pieds dans le froid puis dans le chaud. Quand j'ai recommencé à courir après quinze jours, ça n'allait pas trop. Mais finalement, avec un seul entraînement dans les pattes, on a réussi. Je me suis senti très bien sur cette finale (Il a inscrit un doublé).
En revanche, en Top 14, l'UBB s'est de nouveau inclinée en finale face au Stade Toulousain (39-33 a.p.)...
Ça fait chier... (Il souffle.). On revient de loin. On était menés de dix points (33-23 à la 64e) puis on s'arrache pour s'offrir une prolongation en les mettant à faute (pénalité de Lucu à la 80e). Psychologiquement, j'ai même eu la sensation qu'on avait pris le dessus lors de la première période de la prolongation. Sauf qu'on ne parvient pas à scorer. Le match bascule à ce moment-là. Ensuite, ils reprennent l'ascendant et ils marquent... Mais je n'ai pas de regret. On a tout donné. Le meilleur a gagné.
Qu'est-ce qui est le plus difficile à digérer : La défaite 59-3 ou celle 39-33 après prolongations ?
Le 59-3, j'avais honte. C'était compliqué, même si cette rouste nous a sans doute aidés à rebondir. Maintenant, j'en rigole. C'est le sport, il faut passer à autre chose. On s'est fait humilier. Ça arrive à tout le monde.
Les Bleus et son record d'essais
« Louis Bielle-Biarrey me battra largement »
Votre saison a également été couronnée de succès avec l'équipe de France et la victoire finale dans le Tournoi...
C'est un soulagement. Même si nous avons gagné le Grand Chelem en 2022, quand je vois la qualité de notre équipe, on aurait dû en gagner plus ! Mais le Tournoi se joue souvent sur un match. Dès que tu perds, tu n'es plus maître de ton destin. C'est important de gagner. Il faut savourer. Ce sont des moments uniques. On se dit que ça n'arrivera peut-être plus...
Votre saison internationale n'avait pourtant pas bien débuté avec une infection pulmonaire qui vous a privé des trois tests du mois de novembre. Que s'est-il passé ?
Après examens médicaux, il a été décelé qu'une partie de mon poumon était infectée. C'était deux jours avant le premier match face au Japon. Je n'étais pas au top, je toussais beaucoup, mais ça ne m'a pas inquiété plus que ça. J'étais très fatigué. J'étais au lit, j'avais chaud puis j'avais froid. C'était bien chiant. C'est mal tombé.
Puis lors du Tournoi, c'est un problème à l'orteil qui vous prive de l'ouverture face au pays de Galles...
(Il coupe) Une déchirure du muscle fléchisseur de l'orteil. Ça n'arrive qu'à moi un truc pareil. Sur le coup, je suis saoulé. Heureusement, ça n'a duré qu'une semaine.
Vous faites votre retour face à l'Angleterre...
(Il coupe encore) Je fais un match de merde et on perd (25-26).
Votre défense sur la dernière action (essai d'Elliot Daly à la 79e) a été stigmatisée. Vous êtes ''hors groupe'' pour le match suivant en Italie (victoire 24-73). Comment avez-vous vécu cette mise à l'écart ?
Je n'entrerai pas dans les détails. Cet épisode restera entre le staff de l'équipe de France et moi. Quand tu n'es pas bon, tu ne joues pas. Ça ne fait pas de mal. Ça m'a fait chier car je reste un compétiteur. Mais quand tu fais de la merde, tu vas au frigo.
Finalement, vous êtes titulaire pour le déplacement en Irlande. La France s'impose 27-42 et vous marquez un essai, ce qui signifie que vous égalez le record en bleu de Serge Blanco avec 38 essais...
Merci Thomas ! (Ramos)
Qu'est-ce que ça vous procure ?
Je m'en fous des records ! L'avantage, c'est qu'on va arrêter de me poser la même question !
Votre partenaire Louis Bielle-Biarrey compte 18 essais en 19 sélections. Va-t-il vous battre ?
Oui ! Il le battra largement. S'il continue comme ça, il va marquer 70 essais ! Je serai très content pour lui, même s'il s'en fout aussi des records !
Qu'est-ce qui vous impressionne chez lui ?
Je suis admiratif de ce qu'il fait par rapport à son jeune âge (22 ans). Le nombre de courses à haute intensité, son placement... Il est bon partout.
Pour finir, pouvez-vous nous glisser votre secret pour rester toujours si détaché ?
Ce qui m'anime, c'est la compétition, le match du week-end. Et j'en ressors du bon stress, de l'excitation car au fond de moi, je kiffe ce que je fais.
La dernière fois que vous avez ressenti une vraie source de stress, négatif, c'était quand ?
Le jour de mon mariage ! (Il s'est marié cet été) Au moment où il a fallu faire un discours à ma femme devant tous les invités ! Là oui, j'étais stressé ! »
- PPR and Eastern Outpost like this
#6926
Posted 01 September 2025 - 16:07 PM
Arrêtez vos conneries, j ai cru qu il voulait revenir
#6927
Posted 01 September 2025 - 18:52 PM
J'aime bien, le mec reste nature. Pas de langue de bois. Ca change des discours et interviews dont on connait le contenu et les éléments de langage à l'avance.
Ca me fait toujours chier qu'il soit parti mais on ne peut que être fier de l'avoir eu à Clermont
- Silhouette, wallis, Tonyasm! and 2 others like this
#6928
Posted 02 September 2025 - 21:43 PM
- Silhouette, Murena and Bougnat et Breton like this
#6929
Posted 09 November 2025 - 10:32 AM
À 66 ans, grand-père et retraité, Serge Blanco s'occupe de l'école de rugby de son club de coeur. L'ancien président de la LNR (1998-2008) et du Biarritz Olympique (1995-1998 puis 2008-2015) fait aussi partie de l'association « FranceRugby 87 », créée il y a quelques mois et qui regroupe les joueurs qui ont participé à la première Coupe du monde, en 1987. La première réunion de cet aréopage - qui compte assister au Mondial 2027 en Australie pour fêter les 40 ans de la première finale - s'est tenue du côté de Narbonne, début mars.
C'est depuis le Pays basque et par téléphone, confortablement calé dans le canapé de son salon, que l'ancien arrière et capitaine du quinze de France (93 sélections, 38 essais) a accepté d'évoquer avec nous, pendant quarante-cinq minutes, son record d'essais et, au-delà des statistiques, le rugby d'hier et d'aujourd'hui.
« Savez-vous combien d'essais vous avez inscrits en équipe de France ?
Trente-huit, je crois...
Quand vous avez débuté votre carrière internationale en 1980, vous saviez qui était le recordman des essais en équipe de France ?
Non. Il a fallu que j'arrive à battre le record, avec mon vingt-quatrième essai (le 18 février 1989 contre le pays de Galles, 31-12, au Parc des Princes), pour savoir qu'il s'agissait de Christian Darrouy (ailier du Stade Montois, 40 sélections entre 1957 et 1967).
« Il prend le ballon et boum, un crochet, et il ouvre une porte que personne n'a vue. Il se sort de situations qui, pour d'autres que lui, auraient été inextricables »
à propos de Damian Penaud
Y a-t-il eu une cérémonie particulière, une fête, pour marquer votre record d'essais, en 1989 ?
La FFR n'avait rien organisé de particulier. Il me semble que j'ai rencontré Christian (Darrouy), mais je ne m'en souviens plus très bien.
Votre record vient d'être battu par Damian Penaud. Que pensez-vous du joueur, de son style ?
J'ai un total respect pour Damian, d'autant plus que je connais bien son père, Alain, contre lequel j'ai joué à de nombreuses reprises. Damian, c'est un excellent finisseur. C'est aussi un créateur : d'instinct, il crée des situations que personne n'aurait imaginées. Il prend le ballon et boum, un crochet, et il ouvre une porte que personne n'a vue. Ce qu'il fait, ça lui est propre. Il se sort de situations qui, pour d'autres que lui, auraient été inextricables. Il y a Louis Bielle-Biarrey, son alter ego. Lui aussi, c'est un ailier de très grande qualité. Voilà deux joueurs qui, comme nous avant eux, s'intéressent au jeu, ont envie de créer.
Vous attendiez-vous à ce que Penaud se retrouve en position d'égaler ou de battre votre record ?
Non, non... Avant lui, d'autres auraient pu le battre ou l'égaler. Je pense en particulier à Vincent Clerc (ailier, 67 sélections, 34 essais entre 2002 et 2013), qui avait toutes les dispositions pour cela.
Pourrait-on imaginer la remise d'un trophée, que les recordmen successifs se transmettraient ?
Non, il ne faut pas jouer avec ça... Nous sommes un sport collectif. Pourquoi pas revendiquer les mètres gagnés lors d'une poussée en mêlée, le nombre de plaquages, de ballons gagnés en touche ? Non, non, il ne faut pas aller dans cette direction. Ce n'est pas dans l'esprit du rugby. Une équipe, c'est l'addition de tous. Sur le terrain, ce qui compte, c'est la complémentarité. Une équipe qui gagne et qui marque des essais, c'est qu'elle a réussi l'amalgame, qu'elle est forte dans tous les domaines. Alors pourquoi ressortir tel ou tel joueur, tel ou tel record ?
« Nous, on s'amusait, on jouait et on buvait des apéros, voilà »
N'est-ce pas important de battre ce type de record ?
Franchement, heureusement qu'on ne s'accroche pas à ça, parce qu'on pratique un sport collectif. Maintenant, dans la façon de médiatiser le rugby, on nous parle de mètres gagnés, de nombre de plaquages, de prises de balle en touche... On vend un produit. Nous, on s'amusait, on jouait et on buvait des apéros, voilà (rires).
Le record implique aussi le dépassement de soi...
Oui mais là, avec ce record d'essais, il n'y a pas obligatoirement de dépassement. Moi, j'ai marqué des essais où je n'ai même pas parcouru un mètre (rires). Je crois que c'est contre l'Angleterre (29-10, le 15 mars 1986, au Parc des Princes). J'attrape le ballon et je me retrouve immédiatement dans l'en-but. Après, il y a des essais où j'ai traversé le terrain... La chance que j'avais, c'est que j'étais à un poste où il fallait courir (rires).
Marquer autant d'essais demande du flair, un sens inné de l'anticipation et du placement...
Il faut surtout avoir envie de toucher le ballon, de courir, de se déplacer. Un ailier ou un arrière qui reste à sa place, il aura peu d'occasions de marquer. Moi, j'aimais bien m'intercaler dans la ligne. Et même quand Jacques Fouroux (sélectionneur des Bleus entre 1981 et 1990) m'avait déplacé à l'aile, je m'arrangeais pour jouer comme un deuxième arrière. Il était coquin, notre ami Jacques : quand j'étais arrière, il racontait à la presse que j'avais marqué des essais d'ailier (rires). C'est à l'aile et à l'arrière que tu disposes du plus de latitude. Quelqu'un comme Philippe Sella, qui était un joueur exceptionnel, aurait pu être recordman des essais, considérant qu'il a 111 sélections (30 essais). Mais le poste de centre offre moins de possibilités de marquer. Moi, je me suis retrouvé dans des phases de jeu plus propices, avec plus d'espaces. J'étais attiré par la ligne d'en-but, mais que ce soit moi qui marque ou un autre, peu m'importait du moment qu'on gagnait.
Faut-il disposer d'une certaine liberté de mouvement pour marquer autant d'essais ?
Regardez David Campese : il a marqué 64 essais en sélection. Ailier ou arrière (101 sélections entre 1982 et 1996), il sortait du cadre, et le jeu de l'équipe d'Australie lui permettait cette liberté.
« Mon objectif n'était pas de marquer des essais mais de gagner les matches. Et l'essai, c'est la meilleure façon de marquer le plus de points... »
Le recordman mondial est un Japonais, Daisuke Ohata (69 essais, 58 sélections entre 1996 et 2006), qui refuse d'être mis à l'honneur et de se considérer comme le meilleur marqueur car il n'a marqué ses essais que face à des nations mineures...
Oui, les essais, c'est une chose, mais il faut savoir contre qui tu les as marqués. Cela dit, le point commun que nous avons tous, c'est que ni lui, ni Campese, ni moi n'avons joué au rugby pour battre des records.
Pensez-vous que vous marqueriez autant d'essais en commençant votre carrière internationale ?
Je n'en ai pas marqué assez, surtout (rires). J'ai joué contre des nations, je pense à l'Italie, l'Uruguay, le Chili, le Portugal, l'Espagne, et ça ne comptait pas pour une sélection... J'ai aussi beaucoup cadré le dernier défenseur pour offrir des essais à mes partenaires. Mais certains, comme mon ami Patrice Lagisquet, m'ont dit que normalement, ils auraient pu en marquer eux aussi davantage, mais que je ne leur avais pas donné le ballon (rires)... Moi, mon objectif n'était pas de marquer des essais mais de gagner les matches. Et l'essai, c'est la meilleure façon de marquer le plus de points...
« Mis à part mon premier essai, je n'ai jamais ressenti de plaisir égoïste. Jamais »
Parmi les essais que vous avez inscrits, y en a-t-il de plus marquants que d'autres ?
Le premier a été le plus jouissif. J'avais déjà 2 sélections, en Afrique du Sud et contre la Roumanie, mais découvrir le Tournoi des Cinq Nations, c'était une tout autre aventure. Et j'ai marqué un essai contre l'Écosse (le 17 janvier 1981, 16-9, au Parc des Princes). Je me souviens de cette émotion particulière parce que je n'étais pas sûr d'avoir d'autres sélections. La génération de 1977 avait arrêté, restaient quelques vestiges comme Jean-Pierre (Rives), Patou (Robert Paparemborde) et Roland (Bertranne). Tout le monde disait que notre équipe de France n'était pas très forte. On était voués à la dernière place, mais on a fait mentir les oiseaux de mauvais augure. Au final, on a décroché le Grand Chelem. Mais bien sûr que je me souviens d'un certain nombre d'autres d'essais...
Je m'attendais à ce que vous me parliez de celui, historique, à la toute fin de la demi-finale de Coupe du monde contre l'Australie à Sydney, en 1987...
Je peux en parler, mais c'était surtout l'apogée de tout un groupe, la concrétisation d'une histoire qui avait commencé au début des années 1980 et qui, d'une certaine façon, s'est terminée en finale de cette première Coupe du monde. Celui-là, d'essai, il récompensait toute l'équipe. Cette demi-finale (24-30) avait été âpre, dans un contexte médiatique compliqué, avec beaucoup de polémiques. Après avoir marqué, je pensais surtout qu'on n'avait pas la prolongation à jouer, et qu'on était en finale.
Avez-vous été traversé par des émotions différentes à chaque essai inscrit ?
Non, il ne me semble pas. Mais une chose est sûre : mis à part mon premier essai, je n'ai jamais ressenti de plaisir égoïste. Jamais.
Vous avez beaucoup joué au football dans votre jeunesse. Est-ce qu'on peut faire un parallèle ou une comparaison entre inscrire un essai au rugby et marquer un but au football ?
Quand ils entrent sur le terrain, tous les footballeurs pensent qu'ils vont marquer un but, y compris le gardien puisqu'on en a vu certains tirer des penalties ou des coups francs. Gosse, en tout cas, c'est ce que j'avais ressenti. Au rugby, certains savent que malheureusement, ils n'auront pas la possibilité de marquer. À mon époque, dans le vestiaire, on mettait le ballon dans les mains des piliers et c'était la seule fois où ils allaient le toucher...
Aviez-vous des modèles, des références ?
Au début non, mais ensuite, j'ai admiré l'Écossais Andy Irvine et le Gallois JPR Williams, deux arrières qui n'avaient pas du tout le même style de jeu. J'ai eu la chance de jouer contre eux dans le Tournoi. Mais mon premier modèle de sportif, c'est Pelé. En 1970, pour la Coupe du monde au Mexique, ma mère avait acheté une télévision et immédiatement, je suis tombé en admiration devant cette équipe du Brésil, exceptionnelle...
Maintenant qu'il a battu votre record d'essais, que souhaitez-vous à Penaud ?
Qu'il soit champion du monde, dans deux ans, en Australie. Ça nous fera plaisir à tous. »
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