"Des infrastructures dignes de leur travail" : une nouvelle ère s'ouvre pour les joueuses de l'ASM Rugby Féminin
Nouvelle saison pour une nouvelle vie. En intégrant le projet « One ASM », les joueuses de l'ASM Rugby Féminin possèdent enfin les moyens de leurs ambitions. Top départ de la saison d'Élite 1, ce dimanche (13 heures), à Romagnat, face à Lille.
Par Arnaud Clergue (La Montagne)
Publié le 09 octobre 2025 à 07h00
Il est 18 h 45 aux Gravanches. Le soleil automnal commence à se cacher derrière l’imposant puy de Dôme. Les joueuses de l’ASM ne profitent pas de ce sublime panorama. Arrivées quelques minutes plus tôt, elles ont rendez-vous en salle vidéo pour un débriefing de leur dernière rencontre amicale face à Grenoble.
À cinq jours de leur entame de saison face à Lille (ce dimanche, à 13 heures, au stade Michel-Brun de Romagnat), les entraîneurs Fabrice Ribeyrolles et Vincent Fargeas effectuent un focus sur les attitudes défensives. Face à eux, une trentaine de joueuses hyper attentives. Cette scène de vie n’a rien d’une révolution pour les filles et le staff, mais elle marque une avancée considérable dans les moyens mis à leur disposition.
Des internationales attirées par le projet du club
Lors des saisons précédentes, les séances vidéo se tenaient dans les vestiaires du stade Michel-Brun de Romagnat, les images de matchs étaient projetées sur l’un des murs. Le fait de se retrouver dans une salle de projection spacieuse symbolise le nouveau virage pris par le club.
En intégrant le projet « One ASM », les filles bénéficient désormais de moyens similaires à ceux de la concurrence. Plus besoin de courir aux quatre coins de l’agglomération pour aller aux soins ou assister aux séances de musculation : elles ont désormais accès à tout sur un même site.
« Les infrastructures aux Gravanches sont hyper intéressantes, remarque la talonneuse Mathilde Lazarko. Ne serait-ce que pour la dynamique de groupe. Lorsqu’une joueuse est blessée, elle peut faire toute sa rééducation ici et rester ainsi avec l’équipe. La blessure est déjà compliquée, alors quand on est en plus isolée du groupe parce qu’il faut se rendre à droite ou à gauche… La saison dernière, on allait au centre d’entraînement et de perfectionnement du Michelin les lundis et jeudis ; le mardi, on était aux Gravanches ; et les mercredis et vendredis à Romagnat. Désormais, on sera tout le temps ici. Quand on intégrait des nouvelles, c’était quand même compliqué à expliquer (rires). C’était important que tout soit identifié sur un seul lieu. »
Primordial même pour l’attractivité du club. Car l’ASM Rugby Féminin nourrit de grandes ambitions. Régulièrement invitée dans le dernier carré du championnat, l'équipe veut désormais se mêler à la lutte pour le titre.
Aller encore plus loin
Le recrutement des internationales tricolores Assia Khalfaoui (pilier, 24 ans), Yllana Brosseau (pilier, 24 ans) et Alexandra Chambon (demi de mêlée, 24 ans) s’inscrit dans cette logique.
« Depuis dix ans, on a misé sur la formation et sur le recrutement de jeunes potentiels, se souvient l’entraîneur Fabrice Ribeyrolles. On a performé avec un titre en 2021. Depuis, on est dans le dernier carré. Mais on arrive à un moment où l’on constate qu’il nous manque de l’expérience et de la maturité lors des confrontations avec les grosses équipes (Bordeaux, Toulouse, Blagnac). On a un groupe intéressant, mais nous avons voulu le renforcer avec des joueuses capables de faire basculer des matchs. »
Des joueuses qui ne seraient probablement jamais venues en Auvergne sans le développement des infrastructures. « Avec Fabrice (Ribeyrolles), on aime bien que les choses soient logiques, rétorque l’entraîneur des avants Vincent Fargeas. En mettant des installations dignes du travail que les joueuses fournissent, on inscrit le club dans le temps. On met les filles dans des conditions de performance. Et c’est cela qui rend aussi le club attractif. C’est aussi pour cela que l’on a été capable d’attirer des internationales. Beaucoup de personnes disent, à juste titre, qu’il faut passer un cap dans le rugby féminin. Le financier fera bouger les choses, mais les infrastructures constituent l’élément le plus important à l’heure actuelle. »
L’été prochain, l’intégration à la Cité du Rugby sera encore un pas supplémentaire dans le développement du club. D’ici là, il y a une saison à débuter ce dimanche.
L'effectif de l'ASM Rugby Féminin
Les départs.
Olivia-Rose Gontineac (centre, arrêt), Aurélie Médale (deuxième ligne, Gaillac), Toka Natua (pilier, arrêt), Amélie Roux (deuxième ligne, arrêt), Laetitia Royer (deuxième ligne, Saracens).
Les arrivées.
Yllana Brosseau (pilier, Bordeaux), Alexandra Chambon (demi de mêlée, Grenoble), Suzanne Delouvrier (demi d’ouverture/centre, Aurillac), Élodie Fernandez (demi d’ouverture, Lyon), Assia Khalfaoui (pilier, Bordeaux), Carla Latapie (centre/arrière, Bayonne), Eva Mas (deuxième ligne, formée au club), Isabelle Page (deuxième ligne, Ontario), Chloé Vauclin (pilier/deuxième ligne, Rennes).
Le staff.
Co-entraîneur : Fabrice Ribeyrolles.
Co-entraîneur : Vincent Fargeas.
Préparateur physique : Simon Thomas.
Analyste vidéo : Hugo Chartoire.
Intervenant technique individuelle : Jérémy Jallut.
Préparateur mental : Lionel Mansour.
Nutritionniste : Anthony Cornu.
Kinésithérapeutes : Morgan Demesy et Matthieu Vidalin.
Médecin : Guillaume Valy.