Une des questions est également, QUI PAYE pour les erreurs nées du contrat passé entre ALTRAD et LAPORTE et la conséquence de leurs magouille
A un moment, l'Argent de ALTRAD ne va pas suffire...
L'EQUIPE DU JOUR :
Alors que Bernard Laporte est entouré d'avocats et de communicants pour le défendre, la question des frais engagés se pose.
En lisant l'article ci-contre, on comprend l'émotion et le ressentiment nés chez les salariés de la FFR au moment de la descente de police effectuée mardi à Marcoussis et cette perquisition qui aura duré du matin jusqu'au soir. On n'a pas plus de mal à évaluer le préjudice d'image pour l'institution, déjà abîmée par une ribambelle d'affaires annexes, allant du fameux prêt de la «BM» au licenciement de Guy Novès. N'existerait-il pas un autre préjudice, financier celui-là ? Étant donné les circonstances, cette amplification des frais de justice soulève une question : qui paye ? Qui paye Me Versini-Campinchi lorsqu'il défend Bernard Laporte et la FFR dans leur plainte pour diffamation contre L'Équipe ?
Qui paye Me Jérémie Assous lorsqu'il conseille Bernard Laporte et la FFR dans leurs poursuites envers un journaliste de L'Équipe pour diffamation non publique ? Qui paye Me Versini-Campinchi, qui fut le seul à s'exprimer après les perquisitions et qu'on imagine donc saisi du dossier depuis le début ? La Fédération dispose d'un «pool» d'avocats référents, selon leurs domaines de compétences (droit du travail, droit du sport...), à qui elle fait régulièrement appel. À notre connaissance, MM. Versini-Campinchi et Assous n'ont pas intégré ce « pool ». Ils sont apparus en même temps que les affaires de ces cinq derniers mois. Le premier nommé est connu pour être l'avocat personnel de Laporte. Il le défendait déjà, il y a plus de dix ans, dans l'affaire du casino de Gujan-Mestras.
Un jour de septembre 2017, Bernard Laporte a dit : «Quand on m'attaque, on attaque le rugby.» Toute la question est de savoir si, alors qu'il est visé personnellement par une enquête préliminaire du Parquet national financier pour un présumé trafic d'influence lié à un contrat avec le groupe Altrad dont il était le seul bénéficiaire, il peut faire supporter à la FFR, qui n'a pas répondu à nos sollicitations, ces frais d'avocats. «Ce n'est pas inconcevable, affirme un avocat. En justice administrative, un élu qui s'estime attaqué dans le cadre de ses fonctions a droit à la protection fonctionnelle, c'est-à-dire la prise en charge de sa défense par l'institution qui l'emploie et/ou qu'il sert. Maintenant, si jamais la justice va plus loin et que l'élu est condamné, la faute peut être considérée comme tellement grave qu'elle est détachable de la fonction. Alors là, on rembourse.»
Dans le cas présent, on ignore si Laporte a préféré rémunérer ces avocats lui-même. «Moi, nous dit une avocate, dans cette situation, si j'avais eu à défendre M. Laporte, je n'aurais pas accepté d'être payée par la Fédération.» «La moindre des choses, dans un cas pareil, est de soumettre la décision (de qui doit supporter ces frais de justice) en comité directeur, indique un avocat. Donc demander : "M'autorisez-vous à bénéficier d'une enveloppe pour telle ou telle action ?"»
Ce sujet n'a jamais été abordé en comité directeur. «Tout est étanche, cloisonné, opaque, secret», résume un témoin qui a affaire à cette gouvernance. L'assemblée n'a pas non plus été informée de la mission confiée, depuis le printemps dernier, à l'agence de communication de crise Majorelle qui a oeuvré à la promotion de la candidature France 2023 tout en essayant d'éteindre, à sa façon, les départs de feu de l'affaire Laporte-Altrad. «Pour avoir travaillé dans des dossiers où ils intervenaient, assure un avocat, Majorelle, c'est pas donné. C'est même très cher.» Raison de plus pour savoir ce qu'ils sont censés faire.