Décryptage d'une formidable anomalie : Maxime Lucu, petit gabarit mais infatigable plaqueur de l'UBB
Malgré son petit gabarit et son poste, le demi de mêlée bordelais est l'un des plaqueurs les plus productifs du Top 14. Explications d'une formidable anomalie.
Il y a un mystère Maxime Lucu, petit gabarit, joueur peu rapide, mais 27 fois international et leader de l'UBB championne d'Europe. Certes, son poste de demi de mêlée est sans doute celui où on a le moins besoin de qualités physiques pour jouer à haut niveau, et où la jugeote et la technique comptent le plus. Mais comment expliquer qu'un criquet de 1,77 m et 82 kg parvienne à être un joueur « physique » ? Comment comprendre que tout en rendant une quinzaine de kilos au moindre troisième-ligne du Top 14, il appartienne quand même au top 20 des plaqueurs les plus productifs ? Comme jeu de mots, on a déjà vu plus fouillé, mais on n'a pas trouvé meilleure manière de répondre à ces questions : Maxime Lucu maximise.
Et la manière dont il défend en est sans doute la meilleure illustration. Tout n'est pas toujours maîtrisé et propre dans ses plaquages, le corps et la tête sont parfois mal placés, mais c'est simplement la conséquence d'un engagement supérieur à la moyenne. Lucu ne fuit pas la tâche, il va même chercher des plaquages. Dans le trafic, en se jetant si nécessaire avec une générosité qui peut lui faire commettre des erreurs techniques. Ou en poursuite, après des courses de repli pleines d'appétit.
Cette volonté, loin d'être partagée par tous les joueurs, de son poste ou d'ailleurs, est la première des raisons pour lesquelles le Basque se retrouve au milieu de quinze troisième-ligne, un talonneur et trois centres dans le top 20 des plaqueurs du Championnat. Et qu'il devance tous les joueurs de l'UBB ainsi que tous les numéros 9 dans cette catégorie.
Un joueur rarement renversé
Mais il ne faudrait pas croire que Lucu est un défenseur seulement volontaire. Puisque son gabarit pourrait le mettre en danger s'il décidait de prendre les attaquants au niveau du torse, le capitaine bordelais s'adapte intelligemment et plaque bas, en mettant sa ligne d'épaules au niveau du bassin de son adversaire. Et il possède comme grande force de se baisser très vite, juste avant l'impact, ce qui lui permet de réagir presque jusqu'au dernier moment aux éventuels changements de direction du porteur de balle.
Tout cela mélangé fait du « petit » Lucu un défenseur fiable, que l'UBB ne le cache pas dans son système défensif. Il est celui qui tout à la fois couvre en deuxième rideau et va combler les trous dans la ligne quand il en voit un (voir la palette, ci-dessous). Dans ces situations, il peut se retrouver en bord de ruck, ou parmi les premiers défenseurs, dans des zones où les adversaires cherchent à avancer avec des joueurs de gros tonnage. Et si Lucu les renverse rarement, il est lui-même rarement renversé (81,8 % de réussite aux plaquages). De l'art de faire beaucoup avec peu.
Comment Lucu fait le joker de la défense de l'UBB
Au départ, il assure la couverture. Face à Bayonne, le 5 octobre (30-27). Dans un rôle classique de numéro 9, Lucu se déplace en deuxième rideau, pour parer à un éventuel jeu au pied ou à une défaillance du premier rideau bordelais.
Quand il voit le danger, il monte au front. Sur le temps de jeu suivant, quand il voit que plusieurs Bayonnais se sont projetés vers le côté droit de l'attaque et sont en surnombre, Lucu vient s'incorporer au premier rideau, dans une position de numéro 10.
Bonne lecture et plaquage bas, ses recettes gagnantes Le Bayonnais Martocq a été servi à hauteur pour aller au défi dans la zone occupée par Lucu. Ce dernier lit bien la situation et, comme à son habitude, se baisse très rapidement et plaque le centre de l'Aviron en le prenant au niveau du bassin.
Merci pour le partage
LUCU est un sacré joueur et bonhomme.
Et dire que Urios ne voulait pas le conserver à l’UBB.
Notre cher Urios s’est d’ailleurs régulièrement planté sur sa vison de nb joueurs qui finalement se sont révélés bons voir très bons…