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Combinaisons/Skills/Technique


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114 réponses à ce sujet

#91 DOUDOU63

DOUDOU63

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Posté 02 juin 2025 - 19:05

Cette saison si on cumule le nombre de drops passés par les 60 meilleurs buteurs du top 14 on arrive à 17 drops pour 175 matchs soit une moyenne de 1 drop tous les 10 matchs ....on n'est pas vraiment les seuls à ne pas axer notre jeu sur les drops !!!

"Sources statistiques rugbyrama"

Merci de cette précision statistique....Toutefois, je m'interroge sur la négation de vouloir utiliser cette arme qui concrétise une avancée de l'équipe.... :huh:



#92 Luernios

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Posté 02 juin 2025 - 19:09

Merci de cette précision statistique....Toutefois, je m'interroge sur la négation de vouloir utiliser cette arme qui concrétise une avancée de l'équipe.... :huh:

J'ai juste posé cette stat car je me suis posé la question de l'influence des drops dans le top 14 et je pensais sincèrement quelle était un peu plus importante.

Par contre il faudrait pouvoir regarder si ces drops ont été décisifs (comme celui de Hastoy) ou anecdotiques et ça j'ai la flemme de chercher


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#93 el landeno

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Posté 20 juin 2025 - 05:55

Décryptage d'une formidable anomalie : Maxime Lucu, petit gabarit mais infatigable plaqueur de l'UBB
Malgré son petit gabarit et son poste, le demi de mêlée bordelais est l'un des plaqueurs les plus productifs du Top 14. Explications d'une formidable anomalie.

 
 
 

Il y a un mystère Maxime Lucu, petit gabarit, joueur peu rapide, mais 27 fois international et leader de l'UBB championne d'Europe. Certes, son poste de demi de mêlée est sans doute celui où on a le moins besoin de qualités physiques pour jouer à haut niveau, et où la jugeote et la technique comptent le plus. Mais comment expliquer qu'un criquet de 1,77 m et 82 kg parvienne à être un joueur « physique » ? Comment comprendre que tout en rendant une quinzaine de kilos au moindre troisième-ligne du Top 14, il appartienne quand même au top 20 des plaqueurs les plus productifs ? Comme jeu de mots, on a déjà vu plus fouillé, mais on n'a pas trouvé meilleure manière de répondre à ces questions : Maxime Lucu maximise.

 
 

Et la manière dont il défend en est sans doute la meilleure illustration. Tout n'est pas toujours maîtrisé et propre dans ses plaquages, le corps et la tête sont parfois mal placés, mais c'est simplement la conséquence d'un engagement supérieur à la moyenne. Lucu ne fuit pas la tâche, il va même chercher des plaquages. Dans le trafic, en se jetant si nécessaire avec une générosité qui peut lui faire commettre des erreurs techniques. Ou en poursuite, après des courses de repli pleines d'appétit.

Cette volonté, loin d'être partagée par tous les joueurs, de son poste ou d'ailleurs, est la première des raisons pour lesquelles le Basque se retrouve au milieu de quinze troisième-ligne, un talonneur et trois centres dans le top 20 des plaqueurs du Championnat. Et qu'il devance tous les joueurs de l'UBB ainsi que tous les numéros 9 dans cette catégorie.

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c932e.jpg
 
 
 
Un joueur rarement renversé

Mais il ne faudrait pas croire que Lucu est un défenseur seulement volontaire. Puisque son gabarit pourrait le mettre en danger s'il décidait de prendre les attaquants au niveau du torse, le capitaine bordelais s'adapte intelligemment et plaque bas, en mettant sa ligne d'épaules au niveau du bassin de son adversaire. Et il possède comme grande force de se baisser très vite, juste avant l'impact, ce qui lui permet de réagir presque jusqu'au dernier moment aux éventuels changements de direction du porteur de balle.

 

Tout cela mélangé fait du « petit » Lucu un défenseur fiable, que l'UBB ne le cache pas dans son système défensif. Il est celui qui tout à la fois couvre en deuxième rideau et va combler les trous dans la ligne quand il en voit un (voir la palette, ci-dessous). Dans ces situations, il peut se retrouver en bord de ruck, ou parmi les premiers défenseurs, dans des zones où les adversaires cherchent à avancer avec des joueurs de gros tonnage. Et si Lucu les renverse rarement, il est lui-même rarement renversé (81,8 % de réussite aux plaquages). De l'art de faire beaucoup avec peu.

Comment Lucu fait le joker de la défense de l'UBB

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Au départ, il assure la couverture. Face à Bayonne, le 5 octobre (30-27). Dans un rôle classique de numéro 9, Lucu se déplace en deuxième rideau, pour parer à un éventuel jeu au pied ou à une défaillance du premier rideau bordelais.
460d4.jpg
 
Quand il voit le danger, il monte au front. Sur le temps de jeu suivant, quand il voit que plusieurs Bayonnais se sont projetés vers le côté droit de l'attaque et sont en surnombre, Lucu vient s'incorporer au premier rideau, dans une position de numéro 10.
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Bonne lecture et plaquage bas, ses recettes gagnantes Le Bayonnais Martocq a été servi à hauteur pour aller au défi dans la zone occupée par Lucu. Ce dernier lit bien la situation et, comme à son habitude, se baisse très rapidement et plaque le centre de l'Aviron en le prenant au niveau du bassin.

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#94 ZACH

ZACH

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Posté 20 juin 2025 - 09:04

 

Décryptage d'une formidable anomalie : Maxime Lucu, petit gabarit mais infatigable plaqueur de l'UBB
Malgré son petit gabarit et son poste, le demi de mêlée bordelais est l'un des plaqueurs les plus productifs du Top 14. Explications d'une formidable anomalie.

 

 
 
 

Il y a un mystère Maxime Lucu, petit gabarit, joueur peu rapide, mais 27 fois international et leader de l'UBB championne d'Europe. Certes, son poste de demi de mêlée est sans doute celui où on a le moins besoin de qualités physiques pour jouer à haut niveau, et où la jugeote et la technique comptent le plus. Mais comment expliquer qu'un criquet de 1,77 m et 82 kg parvienne à être un joueur « physique » ? Comment comprendre que tout en rendant une quinzaine de kilos au moindre troisième-ligne du Top 14, il appartienne quand même au top 20 des plaqueurs les plus productifs ? Comme jeu de mots, on a déjà vu plus fouillé, mais on n'a pas trouvé meilleure manière de répondre à ces questions : Maxime Lucu maximise.

 
 

Et la manière dont il défend en est sans doute la meilleure illustration. Tout n'est pas toujours maîtrisé et propre dans ses plaquages, le corps et la tête sont parfois mal placés, mais c'est simplement la conséquence d'un engagement supérieur à la moyenne. Lucu ne fuit pas la tâche, il va même chercher des plaquages. Dans le trafic, en se jetant si nécessaire avec une générosité qui peut lui faire commettre des erreurs techniques. Ou en poursuite, après des courses de repli pleines d'appétit.

Cette volonté, loin d'être partagée par tous les joueurs, de son poste ou d'ailleurs, est la première des raisons pour lesquelles le Basque se retrouve au milieu de quinze troisième-ligne, un talonneur et trois centres dans le top 20 des plaqueurs du Championnat. Et qu'il devance tous les joueurs de l'UBB ainsi que tous les numéros 9 dans cette catégorie.

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Un joueur rarement renversé

Mais il ne faudrait pas croire que Lucu est un défenseur seulement volontaire. Puisque son gabarit pourrait le mettre en danger s'il décidait de prendre les attaquants au niveau du torse, le capitaine bordelais s'adapte intelligemment et plaque bas, en mettant sa ligne d'épaules au niveau du bassin de son adversaire. Et il possède comme grande force de se baisser très vite, juste avant l'impact, ce qui lui permet de réagir presque jusqu'au dernier moment aux éventuels changements de direction du porteur de balle.

 

Tout cela mélangé fait du « petit » Lucu un défenseur fiable, que l'UBB ne le cache pas dans son système défensif. Il est celui qui tout à la fois couvre en deuxième rideau et va combler les trous dans la ligne quand il en voit un (voir la palette, ci-dessous). Dans ces situations, il peut se retrouver en bord de ruck, ou parmi les premiers défenseurs, dans des zones où les adversaires cherchent à avancer avec des joueurs de gros tonnage. Et si Lucu les renverse rarement, il est lui-même rarement renversé (81,8 % de réussite aux plaquages). De l'art de faire beaucoup avec peu.

Comment Lucu fait le joker de la défense de l'UBB

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Au départ, il assure la couverture. Face à Bayonne, le 5 octobre (30-27). Dans un rôle classique de numéro 9, Lucu se déplace en deuxième rideau, pour parer à un éventuel jeu au pied ou à une défaillance du premier rideau bordelais.
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Quand il voit le danger, il monte au front. Sur le temps de jeu suivant, quand il voit que plusieurs Bayonnais se sont projetés vers le côté droit de l'attaque et sont en surnombre, Lucu vient s'incorporer au premier rideau, dans une position de numéro 10.
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Bonne lecture et plaquage bas, ses recettes gagnantes Le Bayonnais Martocq a été servi à hauteur pour aller au défi dans la zone occupée par Lucu. Ce dernier lit bien la situation et, comme à son habitude, se baisse très rapidement et plaque le centre de l'Aviron en le prenant au niveau du bassin.

 

Merci pour le partage 

 

LUCU est un sacré joueur et bonhomme.

Et dire que Urios ne voulait pas le conserver à l’UBB.

Notre cher Urios s’est d’ailleurs régulièrement planté sur sa vison de nb joueurs qui finalement se sont révélés bons voir très bons…


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#95 el landeno

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Posté 21 juin 2025 - 09:32

Décryptage : Juan Cruz Mallia, faux postes et fausses pistes pour amener le premier essai toulousain
Numéro 14 dans le dos, Juan Cruz Mallia est intervenu à divers endroits du terrain et avec divers angles de course, vendredi soir lors de la demi-finale de Top 14 remportée face à Bayonne (32-25), pour offrir le premier essai toulousain à Romain Ntamack. Voici comment.

Juan Cruz Mallia a alterné entre trois postes au cours de la saison. Souvent ouvreur, un peu ailier, une fois arrière. Vendredi soir, à l'occasion de la demi-finale de Top 14 remportée face à Bayonne (32-25), l'artiste a innové : il a mélangé les trois postes sur une seule action. Ailier droit sur le papier, ouvreur sur le lancement, un peu arrière qui s'intercale pour finir. Un numéro fignolé dans le secret du stade Ernest-Wallon, mêlant faux postes et fausses pistes, et sur lequel le staff toulousain a dû beaucoup, beaucoup plancher cette semaine.
 
 

Tout est parti d'une touche, ce qui est habituel pour Toulouse mais n'a pas été évident vendredi soir, on y reviendra. Et l'originalité, après la parfaite prise déviée de Joshua Brennan, est d'abord venue du positionnement de Mallia en numéro 10.

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(Canal +)
Il n'est pas rare qu'un ailier vienne en premier attaquant après une touche. Mais le plus souvent, c'est pour aller défier. Ici, s'il jette le trouble par le simple fait d'intervenir là, Mallia ne cherche pas à jouer un duel. Il prend la place de Romain Ntamack et lance à hauteur son compatriote Santiago Chocobares, exactement comme un ouvreur qu'il a été onze fois cette saison.
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(Canal +)
 
 
Alors que Chocobares, après une course orientée vers l'extérieur, a créé un point de fixation au milieu du terrain, Mallia et Ntamack (cercle rouge) s'empressent de courir vers le côté gauche de l'attaque pour jouer « dans le sens », schéma classique du jeu toulousain. Autant d'attitudes qui obligent les Bayonnais à rapidement combler l'espace en face : quatre Bayonnais (rectangle jaune) s'apprêtent à faire le « tour » du regroupement. Et un écart se crée avec le troisième-ligne Giovanni Habel-Küffner (cercle jaune)...
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(Canal +)
Grâce aux divers replacements, les Bayonnais ont reconstitué une ligne défensive à peu près correcte sur le côté droit de leur défense. Ils sont prêts pour une suite « normale » de cette action. Mais au moment où Paul Graou ramasse le ballon derrière le ruck, le scénario change soudainement. Ntamack et Mallia arrêtent de courir vers la gauche et entament une course en sens inverse, alors que Thibaud Flament stoppe son déplacement. L'inversion du sens du jeu commence à se dessiner, et l'Aviron n'est pas prêt pour ce scénario-là. Habel-Küffner, premier défenseur à l'intérieur du ruck, est en retard, laissant vide un espace d'environ 5 mètres. Le numéro 8 sprinte pour le combler.
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(Canal +)
Pendant que Mallia et Ntamack (cercle rouge) poursuivent leur demi-tour, Graou renverse le jeu en servant Flament. Habel-Küffner (cercle jaune), qui s'était dépêché pour couvrir le bord du ruck, est pris à contre-pied par la passe de Graou. Il réagit en catastrophe pour aller défendre sur Flament.
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(Canal +)
En allant sur Flament, Habel-Küffner « rouvre » l'intervalle au bord du ruck qu'il avait voulu combler auparavant. Et c'est justement cette zone que visent depuis le début Mallia (14), Ntamack (10) et tous les Toulousains. Flament sert l'Argentin à l'intérieur, le break est fait, Mallia va tenter d'y aller seul puis retrouver Ntamack d'une passe de basketteur magnifique.

Pour la cinquante-troisième fois cette saison, Toulouse a donc trouvé la voie de l'essai en partant d'une touche. Et pourtant, sur ce lancer comme sur quasiment tous ceux de la rencontre, Bayonne a mis une pression colossale. Envoyant systématiquement ou presque un sauteur en l'air, lisant très bien les intentions adverses, l'Aviron a volé quatre munitions et empêché un lancement propre sur quatre autres touches. Face à une équipe qui a marqué cette saison 44 % de ses essais à partir de cette phase de conquête, le plan était très bien pensé. Mais il faut croire qu'on ne peut pas empêcher Toulouse d'être Toulouse pendant 80 minutes.

 
 


#96 RCV06

RCV06

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Posté 21 juin 2025 - 10:11

C'est trop compliqué pour nous ce genre de combinaisons, de toute façon comme le ballon serait tombé avant le renversement de coté, faut qu on fasse plus simple avec moins de passes  B) 


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#97 Milian

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Posté 21 juin 2025 - 10:17

Pour une fois que Flament n'ouvre pas la porte du ruck en faisant une faute grossiere avec la bienveillance de tous les arbitres (video compris), ça change un peu!



#98 el landeno

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Posté 22 juin 2025 - 08:46

Comment le jeu au pied de Bordeaux-Bègles a fait déjouer Toulon en demi-finales du Top 14
Les 44 coups de pied de l'UBB, record de sa saison égalé, ont régulièrement mis Toulon dans les cordes et mené, directement ou indirectement, à plusieurs moments clés de cette demi-finale samedi soir (39-24).

 

Sous ses airs chatoyants, l'UBB est une maniaco-pragmatique et elle l'a rappelé avec beaucoup de talent samedi soir, lors de sa demi-finale face au RC Toulon (39-24). Quarante-quatre coups de pied en 80 minutes, c'est son record de la saison égalé (contre Pau en octobre), le troisième plus haut total de ce Championnat (derrière les 47 de... Toulon contre Paris, et les 46 de Montpellier face à La Rochelle), et c'est surtout la preuve d'un plan hyper réaliste, autant basé sur l'envie de ne pas s'exposer que de mettre le RCT sur le reculoir.

 
 

Les contres varois leur ont quelques fois donné tort, surtout en première période, mais les Bordelais ont globalement dominé la bataille de territoire et de pression qu'ils ont engagée. Leur obstination à utiliser le pied, le plus souvent en gardant le ballon sur le terrain, était en tout cas évidente. Elle peut se résumer dans une action de début de match où ils ont tapé trois fois en 44 secondes sur des situations qui pouvaient se poursuivre à la main, ce qui les a menés quasiment sans risque ni perte d'énergie de leurs 40 mètres aux 22 adverses (illustration 1).

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(Capture/Canal +)
Après une touche bordelaise dans son camp, Matthieu Jalibert tape une chandelle, récupérée par Damian Penaud. Servi dans la continuité, Romain Buros choisit de poursuivre l'action par un coup de pied à suivre. Puis, après un renvoi varois, Jalibert glisse un rasant, qui va sortir dans les 22 mètres du RCT.

Grâce à ce feu nourri, d'occupation ou d'attaque, Bordeaux-Bègles a usé le RCT en le forçant à courir vers l'arrière, et s'est placé dans des situations favorables : trois essais et le carton jaune de Matthias Halagahu (pour un en-avant volontaire) sont intervenus directement ou indirectement après des jeux au pied clés.

 
 

Évidemment, par leur qualité technique et leur vision, Jalibert et Maxime Lucu ont joué un rôle prépondérant. Si le premier a trop insisté avec ses petits par-dessus, comme l'a dit Yannick Bru au micro de Canal+, il a néanmoins déclenché l'action du premier essai avec son « spécial » : pression, faute de main de Baptiste Serin, récupération et forcing de 2'36 conclu par Nicolas Depoortere. Jalibert aura surtout été extrêmement lucide à la 53e minute pour se raviser alors qu'il était en train d'armer une passe et décaler Penaud d'une transversale.

 
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(Capture/Canal +)
Lucu sert Jalibert sur un ballon rapide. En face, l'ailier Jiuta Wainiqolo (cercle jaune) est mal placé, dans le dos de son centre Leicester Fainga'anuku, qui lui fait d'ailleurs signe avec le bras d'aller couvrir son couloir.
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(Capture/Canal +)
Jalibert part dans l'idée de jouer à la main. Mais en tournant la tête, il aperçoit Penaud seul dans un couloir large de plus de 20 mètres. Il change de choix et de geste technique en un instant, et adresse une passe au pied parfaite à son ailier.

Maxime Lucu, son compère à la charnière, a lui brillé par son jeu au pied d'occupation. À deux reprises, sur des ballons sous pression dans sa moitié de terrain, le demi de mêlée a renvoyé le RCT dans ses 22 mètres par un long coup de pied croisé. La première fois, il a obligé Melvyn Jaminet à un sprint de repli puis un dégagement en catastrophe.

Conséquence, une minute 51 secondes plus tard : le deuxième essai girondin, signé Maxime Lamothe (26e, 13-3). La deuxième fois, il a réalisé un 50-22 chanceux grâce à des rebonds favorables, mais la manière reste remarquable.

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(Capture/Canal +)
Baptiste Serin tape une chandelle derrière un ruck. Maxime Lucu est en deuxième rideau, déjà en train de reculer pour être à la réception ou au soutien du réceptionneur.
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(Capture/Canal +)
Trop long, le coup de pied de Serin a été récupéré par Romain Buros (au sol, en rouge). Pendant ce temps, comme il le fait souvent, Lucu s'est déplacé pour se mettre en retrait et dans l'axe du réceptionneur, afin de lui offrir ainsi une solution de passe sous pression. Buros le sert, et le Basque déclenche instantanément, sans beaucoup d'élan, un jeu au pied qui va complètement inverser la pression.

Un peu plus d'une minute 20 après ce 50-22 de son capitaine, l'UBB, proche de la ligne d'en-but, poussera Halagahu à une tentative de sauvetage illégale. Expulsion temporaire.

Bordeaux-Bègles, ce sont les rushes de Penaud et les crochets de Jalibert, mais c'est aussi le pied.

 
 


#99 el landeno

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Posté 27 juin 2025 - 18:51

Comment les analystes vidéo vont peser sur la finale du Top 14 entre Toulouse et l'UBB ?
Les analystes vidéo, longtemps relégués aux coulisses, occupent désormais un rôle stratégique dans les clubs de Top 14. Un rôle qui pourrait bien peser dans les détails lors de la finale de ce samedi entre Toulouse et l'Union Bordeaux-Bègles (21h05).

 

Ils parlent de « montées inversées », de « sorties de camp ratées », de « jeu sans ballon sur l'aile fermée » ou de « temps de montée en deuxième rideau ». Ils repèrent une mauvaise couverture au large sur un renvoi ou un grattage tardif à la 57e minute comme d'autres repèrent un essai. Vous êtes (un peu) perdus ? Rassurez-vous, nous aussi. Ces « data », les analystes vidéo en consomment des milliers chaque jour et leur boulot est, justement, de les rendre digestes pour le commun des mortels.

 
 

Enfin... des mortels pas si communs, tels que la charnière infernale de l'UBB Maxime Lucu-Matthieu Jalibert et le sniper de Toulouse Thomas Ramos, qui s'affrontent ce samedi (21h05) sur la pelouse du Stade de France pour le titre de champion de Top 14. Et il n'est d'ailleurs pas interdit de penser qu'un détail repéré dans le noir d'une salle d'analyse pèsera dans la lumière des projecteurs de Saint-Denis.

Ces adeptes de la statistique sont souvent tombés dans la marmite des données en suivant l'odeur de la sueur et de l'huile de camphre. La passion du rugby, rien de plus, rien de moins. En 2001, Nicolas Buffa n'avait pas été conservé par Montauban lors de la montée du club en Top 16, mais une opportunité a surgi. « Je finissais mes études et un poste d'analyste vidéo venait d'être créé, on me l'a proposé. Je me suis lancé et, au final, je me suis pris au jeu et je me suis régalé », se remémore l'actuel responsable de la cellule performance des Bleus.

Vingt ans plus tard, tous les clubs professionnels - et même certains amateurs ambitieux - en ont au moins un, souvent plusieurs. Une importance qui s'est concrétisée en 2017 par leur inclusion au sein de TECH XV, le syndicat des entraîneurs et éducateurs de rugby professionnel français. « Aujourd'hui, plusieurs de mes collègues ont des agents, c'est devenu un petit marché », raconte Serge Fourquet, entraîneur des Espoirs reconverti analyste à l'Union Bordeaux-Bègles en 2006.

 
 
 
Les analystes, désormais un des rouages central du staff

À l'époque, se lancer dans l'analyse vidéo relevait de l'artisanat pur. Pas de formation, pas de référentiel, encore moins de logiciel miracle. Les premiers analystes bidouillaient des images pour aider les coaches sans toujours savoir où ils allaient. Mais le métier s'est professionnalisé. Et s'il reste dans l'ombre pour le public, il éclaire le manager dans ses décisions. Les analystes sont devenus des rouages centraux du staff, une cellule à part entière, aussi structurée et indispensable que celle de la prépa physique ou mentale.

Ils brassent des heures d'images et des milliers de données dans l'objectif de transformer cette matière brute en éclairage tactique pour toute l'équipe. À l'UBB, ils sont quatre à temps plein pour se partager l'analyse de l'attaque, de la défense, de la conquête ou encore de la stratégie. « Et on pourrait être cinq, on traiterait encore plus de données. Peut-être que ça servirait. Peut-être pas... », sourit Fourquet.

« L'enjeu n'est plus seulement de produire la donnée, c'est de l'organiser, de la structurer, de la rendre lisible »

Nicolas Buffa, responsable de la cellule performance des Bleus

 
 
 

Car la masse à digérer est devenue vertigineuse. « L'enjeu n'est plus seulement de produire la donnée, c'est de l'organiser, de la structurer, de la rendre lisible. De la représenter de manière claire pour qu'elle devienne un vrai outil de décision », poursuit-il. « En fait, la data a deux fonctions, explique Buffa. Soit on s'en sert en amont pour chercher, soit en aval pour confirmer ou infirmer une impression du staff issue de la vidéo. Mais ce n'est jamais elle qui décide. » Elle suggère, parfois elle conforte, elle accompagne la prise de décision, sans jamais s'y substituer.

Les data scientists font leur apparition des les clubs

« Le rugby est un des derniers sports à être passé pro. Pendant un moment, la façon dont on utilisait les stats n'était pas très judicieuse, ce n'était pas très utile », analyse-t-il. Depuis, l'ovalie a rattrapé le temps perdu. À Marcoussis, le staff des Bleus compte un data scientist à plein temps, Jérémy Cheradame. À lui les données brutes, les modèles complexes. Aux analystes vidéo, le soin de les traduire, de les croiser avec les images, de les rendre compréhensibles. Dans les clubs, les data scientists commencent aussi à faire leur apparition.

En Top 14, les semaines s'enchaînent selon une routine bien rodée : analyse des entraînements, dissection du match précédent, préparation de l'adversaire à venir. En apparence, les phases finales ne bouleversent pas ce cycle. Pas de surcharge, pas de révolution. Le cadre reste le même, mais chaque détail prend une résonance nouvelle puisqu'on ne joue plus pour construire une saison, mais pour ne pas s'arrêter et remporter le titre de champion.

« On a déjà affronté ces équipes au moins deux fois, alors on compare, décrit Fourquet. Est-ce qu'elles ont évolué depuis notre dernière confrontation ? Sont-elles restées cohérentes avec ce qu'on avait vu ? Qu'est-ce qu'on avait réussi ou échoué contre elles ? » Avec, en toile de fond, cette idée que l'adversaire fait exactement le même travail. « C'est un jeu d'échecs », résume l'analyste bordelais.

La data, ennemie du French flair ?

« Mais le plus important reste notre projet à nous. Il faut être bon sur ce qu'on veut faire. Ensuite, il y a ce petit pourcentage qui peut faire basculer un match, l'adaptation, la stratégie juste », insiste Fourquet. Même si, reconnaît-il, « entre ce qu'on a prévu et ce qu'il se passe vraiment, il peut y avoir une énorme différence. » Surtout lors des matches éliminatoires. Ce fameux contexte, justement, change tout. « C'est le charme des phases finales, sourit Buffa, analyste de Bayonne en 2016 lors de l'accession en Top 14. Ceux qui gagnent, ce sont ceux qui jouent juste, qui font le moins de fautes. Pas seulement de règlement, mais de système, de stratégie. »

Reste une critique parfois formulée : à force d'être scruté, mesuré, optimisé, le rugby perdrait une part de son imprévisibilité, le fameux "French flair". Une crainte que Buffa balaye sans hésiter. « Le joueur fera toujours la différence. On essaie juste de le préparer au plus grand nombre de situations. Mais au final, il garde son intuition, sa liberté. Le talent, on ne l'enlèvera jamais. » Loin de pervertir le jeu, l'analyse l'a affiné. « On a trouvé un équilibre. On a des quantités astronomiques d'infos, mais ce qu'on transmet au joueur est infime. Plus c'est simple, plus ça veut dire qu'on a creusé. Ça permet d'affirmer, de donner de la conviction et de la confiance. » Alors, sur la pelouse du Stade de France, reste à savoir qui fera échec et mat ?

 
 


#100 Codorplusàvie

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Depuis l'début que...
Non depuis pas longtemps que je l'dis.
La donnée c'est l'avenir.
Sauf peut-être en Auvergne, faut pas déconner non plus.
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#101 el landeno

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Posté 13 juillet 2025 - 11:38

Mêlée concédée volontairement sur l'engagement : la drôle de tactique de Rassie Erasmus avec les Springboks
 
 
Lors de sa victoire écrasante contre l'Italie (45-0) samedi, l'Afrique du Sud a usé de deux tactiques rarement vues au haut niveau, dont une a été inspirée d'une équipe de moins de 14 ans, d'après le sélectionneur lui-même.
 
 

Rassie Erasmus n'a pas fini d'innover. Le sélectionneur de l'Afrique du Sud, qui a démocratisé au plus haut niveau le banc en 6-2 voire 7-1 (six ou sept avants pour seulement un ou deux trois-quarts), a de nouveau surpris le monde du rugby lors du test-match de sa sélection contre l'Italie (45-0), samedi à Port Elizabeth.

 
 

Dès le coup d'envoi, le demi d'ouverture Manie Libbok a envoyé le ballon dans les bras de son trois-quarts centre André Esterhuizen. Une manoeuvre interdite, puisque le ballon n'avait pas parcouru les dix mètres réglementaires, mais bien volontaire.

Car les Springboks, sûrs de leur puissance après avoir dominé en conquête la semaine dernière (42-24), voulaient justement disputer une mêlée sur la ligne médiane, sanction en vigueur en cas de coup d'envoi repris trop proche. Selon le règlement, les Italiens auraient toutefois pu choisir de laisser les Sud-Africains rejouer l'engagement (article 12.6 du règlement de World Rugby). Une pénalité aurait aussi pu être sifflée contre les Boks pour un hors-jeu d'Esterhuizen (article 12.5.a). La tactique n'a pas fonctionné, puisque les joueurs d'Erasmus ont ensuite concédé un bras cassé pour une entrée anticipée en mêlée, mais elle a donné le ton pour le match.

Les Boks simulent un lancer en touche en plein jeu

La combinaison la plus surprenante est venue en fin de première période. En sortie de ruck, le demi de mêlée Grant Williams a expulsé le ballon en hauteur pour son deuxième-ligne Ruan Nortjé, lifté par ses partenaires comme lors d'un alignement en touche de façon à provoquer un maul spontané en plein jeu courant. Rapidement stoppée, la manoeuvre a néanmoins permis de mettre à la faute la défense italienne, qui a concédé l'avantage, et de la déborder dès la phase de jeu suivante aboutissant à l'essai de Canan Moodie.

 
 

Après la rencontre, Erasmus a dévoilé sa source d'inspiration, pour le moins étonnante : « Nous avons vu une équipe B de moins de 14 ans d'une école le faire, au Paul Roos Gymnasium (à Paarl, en Afrique du Sud), a-t-il confié en conférence de presse. Vous obtenez tous les avantages d'un alignement si vous soulevez un joueur dans le jeu courant et cela a fonctionné pour nous. Mais il est évident que les adversaires seront désormais attentifs à cela. »

Une combinaison légale depuis 2018

Les Springboks ont répété la combinaison en deuxième période, avec encore plus de réussite. À nouveau sur un deuxième lancement de jeu après une touche, ils ont provoqué artificiellement un maul, mené cette fois jusqu'à l'en-but adverse et ont été récompensés d'un essai du talonneur Malcolm Marx.

Cette technique est légale depuis 2018 et l'introduction de l'article 9.26 du règlement de World Rugby, qui précise qu'« en jeu ouvert, tout joueur peut soulever ou soutenir un coéquipier », à condition de « le faire redescendre au sol en toute sécurité dès que le ballon est gagné par un joueur de l'une ou l'autre équipe ». Ce qui a bien été réalisé par les Boks.

 
 


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Posté 13 juillet 2025 - 14:35

« Il apporte une dimension différente à notre jeu » : Bryn Evans, le coach all black qui a imaginé l'essai malicieux de Cam Roigard face aux Bleus
Samedi, Cameron Roigard a lancé le festival offensif de la Nouvelle-Zélande face à la France (43-17) en inscrivant un essai plein de malice. Cette combinaison astucieuse a été imaginée par Bryn Evans, le nouvel entraîneur de la touche des All Blacks. Un esprit créatif, qui a jadis porté le maillot du Biarritz Olympique.

 
 

Comme un coup de pétard, le premier des six essais des All Blacks lors de la victoire face au Bleus (43-17), samedi soir, a été signé Cameron Roigard. Dès la 14e minute, le demi de mêlée s'est échappé d'un regroupement consécutif à un touche pour jaillir côté fermé et aller aplatir. Dans le feu de l'action, on a pensé que c'était une nouvelle fulgurance de ce joueur connu pour ses intuitions. Il n'en est rien. Cet essai a été pensé et récité comme une partition.

 
 

C'est le troisième-ligne Tupou Vaa'i - forfait pour le troisième test - qui a vendu la mèche entre deux courants d'air du Wespack Stadium, à l'issue de la rencontre : « Honnêtement, c'est une combinaison qu'on a volée aux Hurricanes, s'est-il marré. On les avait vus plus tôt cette saison, contre les Highlanders. Ils avaient fait une combinaison similaire autour de leur alignement. On a repris ça à notre sauce avec notre propre jeu, avec un circuit autour du 9, le seul joueur sur le canal. Et ça a vraiment bien marché, Cam a marqué dans le coin. »

« C'est un gars passionné par les touches, il regarde énormément de vidéos »

Tupou Vaa'i, au sujet de Bryn Evans

 
 
 

Rembobinons : à la 13e minute, mis sous pression par un coup de pied tendu de l'arrière Will Jordan, l'ailier Théo Attissogbe tente un coup de pied de dégagement. Dans l'urgence, il se rate et ne trouve qu'une touche dans son camp, non loin de sa ligne des 22. Lancer du talonneur Codie Taylor, ballon capté par le deuxième-ligne Patrick Tuipulotu. Au sol, les All Blacks forment un début de maul d'où le numéro 8 Christian Lio-Willie fait mine de s'extraire pour partir grand côté et embarque la défense des Bleus dans sa feinte, notamment Jacobus Van Tonder. Sauf que de l'autre côté, Nolann Le Garrec est seul pour défendre, il se fait fixer par Ardie Savea. Le capitaine néo-zélandais n'a plus qu'à servir Roigard, qui se retrouve seul pour sprinter vers l'embut français. Imparable.

 
 
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Cam Roigard a inscrit le premier essai néo-zélandais contre les Bleus, samedi à Wellington. (A. Mounic/L'Équipe)

Ce scénario, qui n'a rien d'une intuition de jeu, a germé dans le cerveau de Bryn Evans, 40 ans, nommé entraîneur de la touche all black il y a un mois. « Bryn est vraiment un gars créatif, poursuit Tupou Vaa'i. Ça faisait des années qu'on disait qu'il nous fallait un coach spécifique pour les touches. Il vient de débuter avec nous et apporte vraiment une dimension différente à notre jeu. C'est un gars passionné par les touches, il regarde énormément de vidéos. »

 
Deux sélections avec les Blacks, à chaque fois face aux Bleus

Ancien deuxième ou troisième-ligne de Hawke's Bay, des Auckland Blues et des Hurricanes, Bryn Evans a disputé deux matches avec les All Blacks en 2009, en tant que remplaçant et à chaque fois face à la France. Il a joué huit minutes lors de la défaite (22-27) du 13 juin 2009 face à des Bleus survoltés, emmenés par Thierry Dusautoir et William Servat et victorieux à Dunedin. Il sortait de nulle part, sa présence étant due aux blessures de titulaires tels qu'Ali Williams. La sélection d'Evans avait à l'époque surpris de nombreux experts et une grande partie du public.

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Bryn Evans a évolué sous le maillot du Biarritz Olympique en 2014-2015. (F. Porcu/Presse Sports)

Bryn Evans a ensuite joué en Europe pour les London Irish (2011-2014), au Biarritz Olympique (2014-2015) puis aux Sale Sharks (2015-2020), avant de revenir en Nouvelle-Zélande pour deux saisons avec les Highlanders. Cette saison, il officiait comme entraîneur adjoint aux Hurricanes. « L'action de l'essai inscrit par Cam, on l'a souvent faite en début de touche cette année avec les Canes », raconte le centre Billy Proctor. Outre sa bonne connaissance et compréhension du jeu de l'hémisphère nord, on dit que sa mémoire tactique et son intelligence du jeu ont subjugué Scott Robertson et l'entraîneur des avants, Jason Ryan.

 
 

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Posté 14 juillet 2025 - 09:14

« On a des lois, pas des règles » : Scott Robertson défend l'Afrique du Sud et ses options stratégiques déroutantes contre l'Italie
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Scott Robertson, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande, avant le deuxième test-match contre les Bleus, remporté par les All Blacks samedi à Wellington (43-17). (A. Mounic/L'Équipe)
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Le sélectionneur néo-zélandais Scott Robertson s'est mué en défenseur de son homologue Rassie Erasmus sur le fait de savoir si le sélectionneur des Springboks avait enfreint les règles du rugby le week-end dernier face à l'Italie.
Karim Ben-Ismaïl à Hamilton (Nouvelle-Zélande)publié le 14 juillet 2025 à 08h06
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Un coach All Blacks qui se mue en défenseur d'un coach Springboks, il fallait l'entendre pour le croire. C'est pourtant ce qui s'est passé lundi matin quand a été évoqué avec Scott Robertson (50 ans) le match que les doubles champions du monde sud-africains ont livré face à l'Italie samedi. Notamment, au-delà de la victoire fleuve (45-0), sur l'utilisation de combinaisons tactiques inédites par son homologue Rassie Erasmus (52 ans).

 
 

La plus spectaculaire consistait à lifter un joueur comme en touche mais au coeur du terrain, en pleine phase de jeu. La confusion provoquée chez les joueurs italiens a abouti à un essai. Dès le coup d'envoi, les Sud-Africains les avaient surpris avec coup de pied volontairement trop court de Manie Libbok réceptionné par André Esterhuizen en position de hors-jeu. Une action préméditée pour contourner la règle des dix mètres, dans l'espoir de déclencher une mêlée au centre du terrain, un secteur de jeu dans lequel les Boks sont sûrs de leur force et par lequel ils voulaient marquer leur domination d'entrée. Cette tactique a échoué et conduit à une pénalité contre eux.

À l'issue du match, le sélectionneur italien Gonzalo Quesada s'est montré agacé et surpris par cette approche, la jugeant inutile et peu respectueuse : « Je ne l'ai pas bien pris. Je pense qu'ils peuvent nous battre sans avoir besoin de recourir à ce genre de tactique. » Interrogé sur le stratagème, Scott Robertson lui a étonnement apporté son soutien. « J'ai vu ce qu'ils ont fait, ça ne me surprend pas. On faisait parfois un truc dans cet esprit quand je jouais à Perpignan (il a été 3e ligne de l'USAP entre 2003 et 2006 et y a disputé 54 matches). Vu qu'on avait une grosse mêlée, il nous arrivait de dégager volontairement en touche. Ce n'est pas nouveau et ça révèle tes intentions. En rugby, on a le droit d'utiliser ses forces pour surprendre, c'est quelque part une forme d'innovation. » Et le coach All Black est resté sur la même ligne au sujet des touches au centre du jeu. « C'est unique et innovant, et c'est ce qui fait le sel de notre sport. En plus ça fait causer, c'est bien. »

« On passe beaucoup de temps à chercher dans le but d'innover »

Scott Robertson, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande

 
 
 
 
 

Alors qu'un reporter kiwi le pressait de condamner l'action des Sud-Africains qui ont enfreint la loi en se plaçant délibérément hors-jeu, Razor a fait preuve d'un soutien indéfectible : « L'esprit, c'est d'apporter plus de variété au rugby. On a des lois, pas des règles, et elles sont sujettes à interprétation. On verra comment tout ça est interprété. Ce n'est pas à moi de statuer. » L'histoire dira aussi si Scott Robertson aura le même esprit d'ouverture si Rassie Erasmus ose d'autres coups à l'Eden Park lors du choc très attendu face aux Springboks le 6 septembre, dans le cadre du Rugby Championship.

Stratège du jeu labellisé « créatif », Scott Robertson ne pouvait pas avoir une posture conservatrice face à l'audace tactique de Rassie Erasmus. Malgré des clichés qui ont le cuir bien tanné, le rugby sud-africain est aujourd'hui un laboratoire stratégique du rugby moderne. « On passe beaucoup de temps à chercher dans le but d'innover, a confié « Razor ». Parfois ça marche, d'autres non. Il faut que les planètes s'alignent. Le truc positif, c'est qu'on dispose au sein de notre groupe des gars créatifs qui proposent des idées (le week-end dernier, le premier essai face aux Bleus inscrit par Cam Roigard - 14e - venait d'une feinte élaborée par Bryn Evans, le tout nouvel entraîneur de la touche recruté par les All Blacks). À chaque réunion ensemble, on a à coeur que l'ensemble des options stratégiques soient mises sur la table. »

Une influence du XIII dans les systèmes des All Blacks

Pour continuer à séduire le public et ne pas sombrer dans la routine, Robertson estime que son sport se doit de garder un esprit en mouvement. Samedi soir, à l'issue de la victoire contre le quinze de France (43-17), le meneur de jeu néo-zélandais Beauden Barrett nous confiait que les All Blacks lorgnent pas mal sur le rugby à XIII ces temps-ci. « Le XIII influence les systèmes défensifs, donc forcément les options d'attaque, appuie Robertson. On s'adapte vite, on veut avoir plusieurs options. La profondeur permet de contourner les défenses rapides. Il faut aussi jouer à plat. On travaille sur les deux. »

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Beauden Barrett, balle en mains samedi lors de Nouvelle-Zélande - France à Wellington (43-17). (A. Mounic/L'Équipe)

C'est dans cet état d'esprit que le coach affûte ses joueurs pour l'ultime rencontre face aux Bleus samedi à Hamilton. Après leur en avoir fait baver lors du premier test à Dunedin (31-27), les hommes de Fabien Galthié se sont mués en sparring-partners de luxe samedi dernier à Wellington. Le narratif de Scott Robertson envers ses joueurs semblait tout trouvé : reprendre aux Français le Dave Gallaher Trophy, que les All Blacks n'avaient plus soulevé depuis 2018. Quel sera son story-telling pour le dernier match ? « Continuer à performer au plus haut niveau, montrer combien nous tenons à notre maillot. Il va falloir remettre ça, finir cette série en beauté. »

Les deux équipes s'affronteront au FMG Stadium, enceinte qui sera à guichets fermés, ce qui constitue une bénédiction pour le rugby néo-zélandais, qui a bien besoin de ces recettes aux guichets et qui redoutait fort que le label d'équipe de France bis ne nuise à l'affluence. Les trois stades ont fait le plein, tout comme les audiences de Sky, la chaîne détentrice des droits. « Je ne peux pas vous révéler nos audiences, nous a assuré un producteur de la chaîne, mais je peux vous dire qu'elles sont très bonnes. Les Bleus ont attiré du monde sur notre antenne et nous en sommes très satisfaits. »

 
 


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Posté 14 juillet 2025 - 11:32

Est ce que cette action des Sud Aff est quand meme pas en violation avec cette règle :
"Sauter pour éviter un plaqueur potentiel est du jeu dangereux, tout comme le fait pour un porteur du ballon de sauter dans un plaquage"



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Posté 14 juillet 2025 - 16:04

Arbitrage en mêlée : William Servat décrypte les raisons de la frustration du quinze de France face aux All Blacks
Ostensiblement exaspéré sur le banc pendant la rencontre perdue contre la Nouvelle-Zélande samedi (43-17), l'encadrement du quinze de France s'interroge sur l'application ou non des consignes pourtant générales de World Rugby sur l'arbitrage en mêlée. Décryptage du phénomène avec William Servat, expert du secteur chez les Bleus.

 
 
 

Avant le deuxième test du quinze de France en Nouvelle-Zélande, largement perdu samedi à Wellington (43-17), Fabien Galthié avait eu quelques mots en conférence de presse à l'endroit des législateurs : « On travaille avec les arbitres. On a besoin que les phases de combat soient bien clarifiées. Que nos joueurs puissent bien comprendre comment seront arbitrés la mêlée comme les ballons portés, qui sont des armes pour nous. »

 
 

Le match passé, il semble que le camp français n'a pas trouvé la lumière. Depuis notre poste d'observation au Sky Stadium, nous avons vu William Servat, adjoint en charge notamment de la mêlée, s'agacer à plusieurs reprises face aux décisions de M. Ridley. Nous l'avons donc sollicité pour qu'il nous explique les raisons de sa frustration.

Il est venu avec son ordinateur, des séquences prédécoupées, décidé à se mettre dans les patins de l'arbitre afin de décrypter le processus. « On se place avec sa vision. Ce qu'il doit regarder, dit-il simplement. On est là pour décrypter son process afin qu'il puisse arbitrer une mêlée sans être spécialiste du poste. Il y a des observables qui ont été très clairement décidés lors de nombreuses réunions de World Rugby en présence des nations du Sud et du Nord. »

« Breakfoot » et coude haut, des positions à scruter

Avant de passer aux images, l'entraîneur des avants tricolores a voulu restituer le déroulement d'une entrée en mêlée. D'abord, l'arbitre ne doit pas être trop près de la mêlée pour une meilleure vision sur le « breakfoot ». Puis c'est un commandement lent pour chaque action : crouch, bind, set (baissez-vous, liez, entrez). Les joueurs prennent leur liaison en respectant ces ordres.

 
 
 

Les deux talonneurs doivent garder une jambe devant pour contrôler l'équilibre et la stabilité de la mêlée sans pré-engagement. « C'est ce qu'on appelle le full breakfoot (frein à main). » C'est un premier observable de l'arbitre normalement obligatoire. « Sans cela, la pression tête-épaule avant l'entrée en mêlée pourrait engendrer des blessures aux cervicales », précise immédiatement Servat.

« À la liaison (crouch), les piliers doivent se lier au maillot de l'adversaire. Leur liaison ne doit plus bouger jusqu'à la fin de la mêlée. » C'est un second observable. « Une fois l'entrée en mêlée effectuée, l'observable défini est le coude. Les deux joueurs doivent garder leur articulation en haut. »

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(Canal+)
William Servat : « Normalement, le pied du talonneur ne doit plus bouger. C'est un observable très clair selon le règlement de World Rugby. Ici sur la capture, il est bien positionné. »
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(Canal+)
William Servat : « Le talonneur néo-zélandais (Cody Taylor) a reculé son pied. C'est un observable clair. L'arbitre doit mettre un bras cassé contre l'équipe néo-zélandaise sur la première fois, une pénalité en cas de récidive. Reculer la jambe sur une entrée en mêlée provoque une pression (overleaning) sur les cervicales. »
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(Canal+)
William Servat : « À cause du breakfoot non respecté, la mêlée all black a avancé, mais notre pack a réussi à remettre le dos droit en maintenant la pression. La mêlée est propre pour le moment. Les coudes des deux piliers sont hauts et liés au maillot de l'adversaire. Il en découle que tout l'édifice est parfaitement stable. Toutes les poussées de la mêlée sont sur un plan horizontal. Les joueurs sont dans un rapport de force face à face. »

Comme souvent avec lui, Servat souhaite vous faire partager l'expérience. Sans échauffement pour un meilleur ressenti. À genoux au milieu du lobby de l'hôtel, vous voilà en position de pilier gauche en train de pousser contre lui, lié à son maillot, le coude haut en bon élève. De son bras droit, légèrement plus volumineux, il resserre l'étau vers le bas.

Une action de vérin vers le bas qui vous fait immédiatement vriller la tête et les épaules vers l'intérieur, le bassin tordu. Une expérience de biomécanique version Docteur Maboule tout à fait convaincante. « Le fait de pousser avec le coude bas favorise l'écroulement (collapse), et un mauvais angle de poussée du gaucher. »

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(Canal+)
William Servat : « Sous la pression du pilier gauche français (Baptiste Erdocio), le pilier droit néo-zélandais (Fletcher Newell) a changé sa liaison de place en se liant au bras de l'adversaire. Observable clair et pénalisable. Ce phénomène arrive lorsqu'un joueur est sous pression et essaye d'effacer son épaule pour limiter la poussée adverse. Il en résulte très souvent un mauvais axe de poussée avec le droitier qui sous l'effet de la pression adverse change d'axe de poussée et croise vers le talonneur adverse pour se sortir de cette pression.
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(Canal+)
William Servat : « On voit effectivement que pilier droit néo-zélandais (Fletcher Newell) pousse vers l'intérieur, l'observable clair est son changement de liaison. Sur cette image, nous voyons également un coude bas du pilier droit néo-zélandais qui est également un observable très clair pour les arbitres. Il utilise tout son poids et sa force pour baisser son coude pour écrouler le pilier adverse. Il s'agit presque d'un comportement extrême. Il est rare de voir un cranking aussi poussé. Le pilier droit ne combat plus sur un seul axe horizontal comme le veut la règle, mais essaye de réduire la poussée de son adversaire, le jeter au sol. Il s'agit bien évidemment d'une action volontaire. »
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(Canal+)
William Servat : « Le pilier droit néo-zélandais essaye tellement d'emmener son adversaire au sol qu'il lâche la liaison. Baptiste Erdocio fait un effort de titan pour résister. Les All Blacks n'ont jamais été pénalisés pour le moment... »

Une autre faute sanctionnable est le changement de liaison du droitier, s'il vient se lier au bras de l'adversaire (interdiction formelle), ou s'il verrouille son coude sur la liaison de l'adversaire. « C'est une intention délibérée de tricher. Le gaucher adverse n'a aucun moyen de continuer à pousser, et la majorité du temps s'écroule : pénalité contre le droitier », insiste l'ancien talonneur international.

« Si les deux joueurs conservent les coudes hauts, il est très simple pour un arbitre de voir un joueur jambes tendues qui s'effondrerait ou qui aurait un mauvais angle de poussée : les coudes levés, il est quasi impossible avec un dos droit de pousser en travers. L'inverse n'est pas vrai... »

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(Canal+)
William Servat : « Ici nous sommes à la première mêlée (4'13) : le pilier droit français (George-Henri Colombe) a le coude haut. Le pilier gauche néo-zélandais (Ethan de Groot) a le coude bas. S'il n'y a pas de problème sur la mêlée, elle se jouera. S'il y a une mêlée écroulée ou un mauvais axe de poussée, le pilier gauche s'expose à une pénalité. »
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(Canal+)
William Servat : « Lorsqu'un pilier gauche tombe le coude au sol, il transforme le combat horizontal en combat vertical. Si le pilier droit conserve son coude haut, il est évident pour l'arbitre de voir que le coude bas du gaucher amène le joueur adverse vers le sol : « hinging », observable clairement identifiable pour les arbitres. Il devrait normalement y avoir une pénalité contre l'équipe qui commet ce genre de faute. Si le pilier droit français avait verrouillé son coude sur la liaison ou le bras du pilier gauche all black, la sanction aurait dû être sifflée contre le droitier français : un pilier gauche ne peut lutter contre l'influence du droitier qui l'amène au sol. »
 
 





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