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Avant Montpellier - ASM Clermont : Giorgi Beria, un pilier en progrès qui doit faire encore mieux
Avec 18 feuilles de matchs depuis le début de saison, le pilier gauche de 23 ans fait partie des joueurs dont la progression est aujourd’hui scrutée de près par Christophe Urios. L’ancien espoir du Stade Aurillacois mesure sa propre évolution et évoque le changement de coach.
Ce mercredi après-midi, au stade des Gravanches, où le groupe des joueurs de l’ASM s'est entraîné devant les supporters avant de participer à la séance des jeunes de l’école de rugby, Giorgi Beria était un homme heureux. Heureux de rendre ce qu’on lui a donné, quand il était gamin et qu’il rêvait encore tout éveillé d’un destin doré. "J’étais chez les gamins à Aurillac et les joueurs pros venaient nous voir, raconte le gaucher de l’ASM. Je me souviens d’avoir regardé les yeux grands ouverts Adrien Pélissié (sourires). On était heureux et c’est bien de le rendre aujourd’hui. Moi, j’aime le partage et l’humain. C’est ça le rugby et on a envie de le montrer à notre tour aux jeunes."
Giorgi Beria n’a pas attendu les "journées Jaunardes" programmées par Christophe Urios pour s’intéresser aux plus jeunes. Il intervient de temps en temps à Issoire, à Riom aussi. Et il amène depuis quelques mois le jeune Géorgien Giorgi Dzmanashvili. Pour qu’il apprenne lui aussi la notion de transmission. "Ces interventions, je les fais avec un grand plaisir. Je leur parle bien sûr du secteur de la mêlée, mais avec les plus jeunes on est davantage sur le plaisir et le partage."
Mais avant de parler d’une éventuelle vocation, Beria a une carrière de joueur à construire. Depuis la fin de saison dernière, son gain de temps de jeu (et de titularisations) est très significatif.
"Je sens une progression, j’ai plus de constance même si parfois je suis encore un peu foufou dans ce que je fais. Je me sens plus solide sur les bases (mêlée et touche) et j’essaie de garder mes qualités de déplacement et d’envie."
L’envie, parlons-en ! Enfin, c’est le coach Urios qui aborde le sujet pour parler de ce pilier gauche au profil intéressant et perfectible. "Giorgi me semble déjà robuste au poste. Je dis, il me semble, parce que je ne l’ai pas encore vu beaucoup jouer. Je l’ai trouvé plutôt à l’aise en mêlée, il fait une très bonne entrée contre Castres face à Chilachava, qui n’est pas simple à jouer. Giorgi, c’est un enfant un club, maintenant, il faut qu’il monte le curseur de l’agressivité. Il ne faut pas qu’il se contente de porter le maillot."
Et Christophe Urios d’insister avec un message dépourvu d’ambiguïté.
"Il faut qu’il ait l’envie d’aller chercher le numéro 1, pas le numéro 17 (ndlr : celui de remplaçant). Quand tu es là tout le temps et souvent, parfois tu as tellement de respect pour ceux qui sont devant toi, tu en oublies ton ambition d’être le numéro 1."
Jamais ou très rarement blessé cette saison, Beria a enchaîné les rencontres. Jono Gibbes lui faisait régulièrement confiance, Christophe Urios lui donnera forcément sa chance. Depuis le changement de coach, il y a maintenant plus d’un mois, le pilier gauche a noté certaines évolutions, notamment dans les comportements.
"Le nouvel entraîneur apporte quelque chose de différent, est-ce que c’est mieux ou moins bien ? C’est trop tôt pour le dire. Mais je sens un engouement du groupe plus vif. Un peu comme une flamme d’un feu dont on a augmenté la puissance. Je ne dis pas que le groupe est plus soudé qu’avant, il l’était déjà, mais je sens qu’on a mis nos egos de côté pour se concentrer sur le collectif. C’est vivant et ça va dans le même sens", lâche sans ambages Giorgi Beria.
Ce samedi, à Montpellier, l’ancien Aurillacois débutera probablement sur le banc et connaît les enjeux du rendez-vous. "C’est un match charnière. Le vainqueur s’approchera du wagon de tête, le perdant s’en éloignera."
Christophe Buron