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Coronavirus avant tout.


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#5476 Le Modérateur

Le Modérateur

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Posté 27 avril 2020 - 16:42

A lire " certains " Le Modérateur commence sérieusement à s'agacer et va relever la mêlée à l'ancienne , ces "certains " vont moucher rouge .



#5477 le nougatier

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Posté 27 avril 2020 - 16:48

Je ne crois pas qu'il délivre un message anti-Macron
 

C'est bien ce que je dis....

 

La communication parfois est difficile quand on veux manier l'ironie :)



#5478 le nougatier

le nougatier

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Posté 27 avril 2020 - 17:01

A lire " certains " Le Modérateur commence sérieusement à s'agacer et va relever la mêlée à l'ancienne , ces "certains " vont moucher rouge .

 

Il serait bien de prévenir ces certains personnellement alors plutôt qu'envoyer un message symbilin qui cible tout le monde que pour que quelques un.....

 

Parcequ'a moins qu'il y ait des messages qui fut effacée et que je n'ai pas lu, je ne voie pas du tout ce qui peux agacé dans les messages précédent dont je fait parti...

Après si y a des messages suprimé là oui les certains se reconnaïtrons.



#5479 Sushi

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Posté 27 avril 2020 - 17:17

<< Non, alors s'il vous plaît ! Je rappelle que le Schmilblick est un jeu, je rappelle que le Schmilblick est un œuf et un œuf ne fait pas de politique, allons voyons ! Hein ? Mais non, je l'ai pas dit.

Alors Simone, s'il vous plaît, candidat suivant !>>


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#5480 xdderf63

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Posté 27 avril 2020 - 18:08

La Chine qui a le moins de mort par habitant du covid 19 alors qu'ils ont été surpris par ce nouveau virus, ils m'épatent !
C'est pas si comme nous ils avaient été prévenu...
Hier MG France (mais sont ils recommandables ?) a donné une estimation de plus de 9000 morts à domicile en France du covid 19.
Vous savez ceux qui meurt chez eux sous efferalgan ou doliprane
A ce jour un bilan serait pour l'instant d'environ 31 500 morts en France.
 
 
En même temps...
https://www.sudouest...42215-10861.php


Il y a peu d'obèse en Chine ce qui peut expliquer un peu les chiffres bas.
Après, il y a des beaux menteurs aussi

#5481 jlp63122

jlp63122

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Posté 27 avril 2020 - 18:14

<< Non, alors s'il vous plaît ! Je rappelle que le Schmilblick est un jeu, je rappelle que le Schmilblick est un œuf et un œuf ne fait pas de politique, allons voyons ! Hein ? Mais non, je l'ai pas dit.
Alors Simone, s'il vous plaît, candidat suivant !>>



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#5482 Toorop

Toorop

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Posté 27 avril 2020 - 20:23

Si quelqu'un (Toorop, Kaymar ?) peut déconfiner cet article voire en décrypter les chiffres ensuite, merci d'avance. Mais à priori c'est pas une bonne nouvelle.

 

 

 

https://www.lemonde....5jOJHXjWDd0PDVs

 

Quel est le taux de mortalité des patients malades du Covid-19 en réanimation ? Selon le ministère de la santé, il serait de 10 %. Ce chiffre a été annoncé par Jérôme Salomon, le directeur général de la santé, lors de sa conférence de presse du 17 avril.

 

Selon les informations du Monde, il est largement sous-estimé. Aujourd’hui, il serait en effet de l’ordre de 30 % à 40 %. Dimanche 26 avril, 4 682 patients atteints du Covid-19 étaient en réanimation. Cette estimation est établie à partir des données compilées par le Réseau européen de recherche en ventilation artificielle (REVA), dans une étude dont Le Monde a pris connaissance des premiers résultats. Créé en 2009, lors de la grippe H1N1, le REVA constitue de fait le registre national des formes graves en réanimation en France. Avec la pandémie due au coronavirus, le réseau est passé de 70 à environ 200 centres de réanimation. Quotidiennement, chaque centre renseigne un registre informatique avec des informations sur le parcours de soins des patients atteints du Covid-19 en réanimation (décès, transferts, sorties…). A partir de 4 000 malades, un groupe d’un peu plus de 1 000 patients a ainsi pu être constitué et suivi pendant vingt-huit jours : il s’agit de personnes entrées en service de réanimation avant le 28 mars, et dont le parcours a été suivi jusqu’au 25 avril. Inédite par son envergure et sa durée (des médecins chinois avaient suivi une centaine de patients), cette étude doit être soumise dans les prochains jours à une grande revue médicale internationale pour une publication attendue en mai.

 

« Un chiffre énorme »

« Nous nous dirigeons vers une mortalité qui sera très vraisemblablement entre 30 % et 40 %. C’est un chiffre énorme », commente Matthieu Schmidt, médecin réanimateur à la Pitié-Salpétrière, à Paris, et coordinateur du REVA. Le médecin est en train de finaliser l’étude. « Il y a encore des données à analyser en provenance de certains centres pour affiner ce chiffre, mais on sera sur cette tendance, représentative de l’ensemble des réanimations de France », précise le docteur Schmidt. Il ne s’attendait pas à avoir des chiffres aussi élevés lorsqu’il a lancé l’étude : « On n’a jamais vu de tels taux de mortalité. Avec le H1N1, même avec les formes les plus graves, on était à 25 %. » Cette mortalité élevée traduit-elle les limites de capacités des services de réanimation français ? « Je ne crois pas. Nous avons certes frôlé la catastrophe, mais nous n’avons pas connu la situation de nos homologues italiens qui devaient intuber dans les couloirs », estime Matthieu Schmidt. Pour le coordinateur du Réseau européen de recherche en ventilation artificielle, l’explication tient à la gravité et au caractère protéiforme de la maladie : « On n’est pas seulement sur une pneumonie, sur une simple défaillance des organes pulmonaires, mais sur une pathologie grave qui a aussi une grande composante inflammatoire, vasculaire, ou qui peut également atteindre les reins. »

Contactés par Le Monde, plusieurs médecins en réanimation confirment l’estimation du REVA. « A Bicêtre, on est sur une fourchette large de 40 % à 60 % de décès », témoigne le docteur Tai Pham, médecin réanimateur à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-deMarne. « Pour les SDRA [syndromes de détresse respiratoire aiguë], on n’est jamais au-dessous de 30 % à l’échelle nationale, observe le professeur Djillali Annane, chef du service de réanimation à l’hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et responsable du Syndicat des réanimateurs. A Garches, on a un taux de 37 % de décès Covid en réa. » « Ce n’est pas délirant par rapport à ce que l’on voit sur le terrain », abonde le docteur Antoine Kimmoun, médecin réanimateur au centre hospitalier régional universitaire de Nancy, en Meurthe-et-Moselle.

 

« Instant T »

Pour le docteur Kimmoun, « les chiffres donnés par M. Salomon correspondent à un instant T et ne reflètent pas la mortalité définitive ». De fait, le directeur général de la santé s’est fondé sur le point épidémiologique de Santé publique France en date du 16 avril. Selon ce document, sur 2 806 patients présents dans 144 services de réanimation du 16 mars au 12 avril, 291 d’entre eux sont morts, soit effectivement 10,37 %. Mais à cette époque, seuls 55 % de ces patients avaient fait l’objet d’une ventilation invasive, contre 80 % dans le groupe REVA. Contacté par Le Monde, le ministère de la santé confirme que « les propos » de M. Salomon « se fondent sur une photographie des données de Santé publique France, et sur le nombre de patients décédés parmi les patients admis en réanimation, soit la mortalité à l’instant T au niveau de l’échantillon de Santé publique France ». Sans donner davantage de précision. « Les chiffres de M. Salomon correspondent à une fourchette très, très basse, au tout début du pic épidémique et d’entrées en réa, soit la deuxième moitié de mars, avec beaucoup de patients dont on ne connaissait pas alors le devenir, observe le docteur Pham. Au tout début de l’épidémie, des cas moins graves, sans grande détresse respiratoire, pouvaient être admis en réa. Le profil des patients a beaucoup évolué depuis mi-mars, cela peut biaiser les chiffres. » A l’instar de nombre de ses confrères, le professeur Annane juge la « déclaration de M. Salomon prématurée, avec une étude qui commence quinze jours avant le début du moment critique ». Au-delà du calendrier choisi par la direction générale de la santé, plusieurs médecins critiquent la méthodologie employée. « Dix pour cent, c’est complètement hors sol. On véhicule l’image d’une toute-puissance médicale et hospitalière. On ne peut pas dire : si vous allez en réa, on va vous sauver, ça va aller dans 90 % des cas, considère le docteur Yvon Le Flohic, médecin généraliste, chargé du suivi épidémiologique H1N1 en Bretagne en 2009. On ne peut pas calculer la mortalité sur un lieu et sur une période. Il faut le faire sur les personnes, en prenant le parcours des patients, et voir s’ils sont sortis vivants ou pas et ce qu’ils sont devenus. »

C’est justement le travail réalisé dans le cadre de l’étude REVA. A l’unisson, les médecins estiment qu’il est trop tôt pour avoir une photographie complète et précise du taux de mortalité. « On souhaite avoir des études au long cours, avec un échantillon de patients sur trois, six mois, voire un an », fait remarquer le docteur Pham. « Il faudra aussi connaître le taux de mortalité dans les services de réanimation créés en urgence pour tirer les leçons et anticiper la deuxième vague de l’épidémie », ajoute le professeur Annane.


Modifié par JB 03, 27 avril 2020 - 20:45 .
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#5483 Silhouette

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Posté 27 avril 2020 - 21:21

peut-être que @Silhouette pourrait nous en dire un peu
plus sur ce traitement  ...
ou est-ce encore un fake de plus ?
 
 
 
Les Hôpitaux de Paris ont bon espoir d'avoir trouvé un traitement pour les cas graves
 
la piste du tocilizumab pour soigner les cas ...

Ce n'est pas un "fake", on est effectivement sur de l'anti-inflammatoire cible qui limiterait les risques d'emabllement du systeme immunitaire, qui est testé par pas mal de pays. Apres ce ne sont pas des medicaments anodins, mais si ça pouvait ete les cas graves ce serait tres positif parce que pour l'instant, à part la ventilation et attendre, on est un peu à court de solution.
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#5484 Ptolémée

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Posté 27 avril 2020 - 22:01

Ce n'est pas un "fake", on est effectivement sur de l'anti-inflammatoire cible qui limiterait les risques d'emabllement du systeme immunitaire, qui est testé par pas mal de pays. Apres ce ne sont pas des medicaments anodins, mais si ça pouvait ete les cas graves ce serait tres positif parce que pour l'instant, à part la ventilation et attendre, on est un peu à court de solution.

 

une petite lueur d'espoir ...



#5485 zone et beu

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Posté 28 avril 2020 - 05:19

@ptolémée

 

Des nouvelles du pays et de la maréchaussée sportive

 

https://www.lamontag...soles_13782099/


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#5486 Toorop

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Posté 28 avril 2020 - 05:44

Dans Libé ce matin, enquête accablante sur le fiasco des masques, qui plombe la gestion de la crise en France depuis le début

 

Pendant des semaines, le gouvernement a tout fait pour le dissimuler. Au mois de février, alors que le coronavirus se propage déjà en France, le stock de masques de l’Etat est pratiquement à sec. Une situation qui n’empêche pas Jérôme Salomon, le directeur général de la santé (DGS), d’assurer avec aplomb qu’aucune pénurie n’est à craindre. Au même moment pourtant, soignants libéraux, personnels hospitaliers et même autorités régionales de santé sont dans le noir. Le ministère de la Santé ne leur donne pratiquement aucune visibilité sur les livraisons de masques à venir et acte, sans le dire, une gestion au compte-gouttes des stocks publics.

Mi-mars, après plusieurs semaines d’inquiétude, les autorités consentent enfin à communiquer l’état du stock stratégique disponible en janvier : 117 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2 (modèle plus protecteur), contre respectivement 1 milliard et 600 millions dix ans plus tôt. Mais le gouvernement, par l’intermédiaire d’Olivier Véran, le ministre de la Santé, réfute une gestion de la pénurie et se défausse à plusieurs reprises : cette faiblesse initiale des stocks serait due à un changement de doctrine et de décisions vieilles de près de dix ans. Un véritable mensonge d’Etat. De nouveaux témoignages et documents consultés par Libération permettent en effet de démontrer les errements du gouvernement et la responsabilité du ministère de la Santé dans ce désastre.

«La nouvelle doctrine ne consistait pas à mettre fin aux stocks, affirme Jean-Yves Grall, directeur général de la santé de 2011 à 2013 et aujourd’hui directeur de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne-Rhône-Alpes. L’idée n’était pas de les faire diminuer.» Au cœur des décisions prises dans les années 2010, le haut fonctionnaire est formel : contrairement à ce que prétend l’exécutif, la doctrine sur les stocks stratégiques de masques n’a évolué qu’à la marge. Les réflexions ont surtout porté sur les types de masques à utiliser plutôt que sur les niveaux, une évolution «qualitative» selon l’ex-DGS : «L’idée était, sur la foi de rapport scientifique, de réserver les FPP2 à un certain nombre d’actes médicaux.» Alors que pendant les épidémies précédentes (H5N1 et H1N1), ces protections plus coûteuses avaient été distribuées plus largement par l’Etat.

Plusieurs documents relatifs à cette stratégie démontrent par ailleurs que l’évolution marginale de la doctrine n’explique pas le fiasco actuel. Au début des années 2010, les stocks sont encore à leur plus haut niveau. Une note de la DGS datée du 27 juillet 2011, déjà évoquée dans la presse, mentionne des réserves de 600 millions de FFP2 et 800 millions de masques chirurgicaux. A ce moment-là, l’objectif du stock est toujours fixé à 1 milliard de masques chirurgicaux, et pas à 145 millions, comme l’a affirmé Véran début mars.

Toujours en 2011, le directeur général de la santé Didier Houssin saisit le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur la gestion d’un stock de masques. Cette haute autorité publique doit notamment se prononcer sur les types de modèles devant constituer ce stock. Préconisant le port du masque chirurgical pour la population générale, il indique que les masques FFP2 doivent être réservés aux personnels de santé dans des situations à risque. En 2013, l’idée est résumée dans une doctrine du Secrétariat général de sécurité et de défense nationale (SGDSN) qui, contrairement à ce qu’affirme l’exécutif, ne prône pas l’arrêt des stocks.

Comme l’explique à Libé un cadre de l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus) en poste durant ces années-là, c’est à cette période que les employeurs, donc les établissements de santé, sont chargés de gérer les stocks de FFP2, les stocks centralisés continuant d’exister pour les seuls masques chirurgicaux. Dans les stocks stratégiques, «le sort des masques FFP2 est réglé à ce moment-là. On a laissé mourir les stocks», assène un autre professionnel du secteur. La dernière commande par l’Etat date de 2010. Avec une durée de validité de quatre à cinq ans, c’est donc logique que le stock se retrouve à zéro quand démarre l’épidémie de Covid-19. Mais contrairement à ce qu’a aussi prétendu le gouvernement, ce transfert de masques FFP2 du stock stratégique vers les stocks «tactiques» des établissements de santé n’exonère pas l’Etat d’un contrôle sur les niveaux nécessaires en cas d’épidémie. Un logiciel nommé Sigesse permet même aux ARS, à la DGS et à Santé publique France de suivre et contrôler les volumes disponibles.

Dans le stock stratégique, l’objectif d’un stock conséquent de masques chirurgicaux, lui, n’a jamais été officiellement abandonné. Du moins pas avant 2017. En atteste une circulaire interministérielle de 2013 toujours en vigueur sur le «dispositif de stockage et de distribution des stocks stratégiques» qui vient rappeler l’essentiel : l’Etat est bien censé constituer des stocks stratégiques et distribuer des masques chirurgicaux à la population en cas de situation sanitaire exceptionnelle. «Le milliard de masques chirurgicaux est toujours resté la doctrine de sécurité sanitaire», certifient deux hauts fonctionnaires aux commandes jusqu’en 2018.

Si l’objectif du milliard de masques chirurgicaux dans les stocks stratégiques de l’Etat n’a jamais été abandonné, comment expliquer que l’on se soit retrouvé avec à peine plus de 100 millions d’unité début 2020 ? La réponse est à mi-chemin entre l’incurie du gouvernement actuel et celle du précédent. Selon nos informations, une ligne budgétaire est censée planifier depuis 2013 l’achat de 100 millions de masques par an par l’Eprus (intégré à Santé publique France en 2016). En réalité, entre 2012 et 2017, pendant le quinquennat de François Hollande, seule une commande de 100 millions d’unités a été passée. En 2014 et 2015, deux marchés pour l’acquisition de 20 millions de masques pédiatriques ont été lancés. Au total, cela porte à 140 millions le nombre de masques acquis en cinq ans sous l’exécutif socialiste. Très loin des 500 millions prévus pour la même période.

Cette ligne budgétaire consacrée à l’achat de masques n’a pas été respectée en raison des arbitrages du ministère à l’époque. «On était coincés par une règle de comptabilité, rapporte l’un des cadres de l’Eprus à cette époque. Aucune ligne n’est prévue pour les urgences. Or en 2014, il y a eu Ebola. En 2015, les attentats. En 2016, la préparation de l’Euro de foot. A quoi il faut ajouter les risques de menaces bioterroristes et des épisodes grippaux importants, un besoin d’antiviraux en 2014, 2015. Donc à cause de ces événements importants qui ont fait changer la trajectoire, il n’y a pas eu d’achats.» Interrogée à propos de ces choix budgétaires, la ministre de la Santé de l’époque, Marisol Touraine, dit avoir «le souvenir que parmi les stocks achetés, il y a eu des sérums contre la variole, du Tamiflu et des combinaisons intégrales anti-Ebola. Ce sont des achats logiques compte tenu des enjeux de sécurité sanitaire d’alors». Et donc pas de masques.

Touraine affirme aussi qu’à son départ, le stock était de 754 millions de masques. Mais l’essentiel était hors d’usage. Constitués dans l’ensemble de masques datant des années 2000, ces lots n’avaient pas de date limite d’utilisation. Or depuis les années 2010, les masques chirurgicaux sont censés afficher une durée d’utilisation limitée à cinq ans. En plus de l’élastique qui s’abîme, ils peuvent aussi perdre de leur capacité de filtration, ou s’abîmer pendant le stockage. Sauf que, «pendant des années, on a eu des stocks très importants, mais dont une grande partie n’avaient pas de date de péremption», se souvient notre expert. Il a donc fallu faire le tri. «En 2016, 2017, une réflexion a débuté pour remettre à plat ces questions.»

En 2018, une expertise est lancée par Santé publique France sur «l’évaluation de la qualité et de l’efficacité des masques chirurgicaux». Le marché est remporté par l’entreprise belge Centexbel. L’objectif : tester 125 échantillons composés chacun d’environ 25 masques et leur faire passer toute une batterie de tests : filtration bactérienne, respirabilité, biocompatibilité (réactions sur la peau), propreté microbienne et résistance de l’élastique. Le résultat tombe : la totalité du stock testé ne répond plus aux exigences européennes. «Ils étaient tous non conformes, sauf 100 millions qui s’apprêtaient à être périmés», se remémore François Bourdillon, directeur de Santé publique France de 2016 à 2019. Ces 100 millions restants sont ceux commandés en 2013 sous Touraine. Tout le reste est à jeter. Mais même pour détruire ces masques inutilisables, ça traîne. «Je me souviens que ça coûtait cher, il fallait faire appel à des entreprises agréées, il y a le coût de la logistique pour les sortir puis le coût pour les détruire», relate Bourdillon. Une grande partie de ces masques inutilisables sont toujours dans les entrepôts de 36 000 m2 du stock stratégique de Santé publique France situé à Marolles (Marne).

En 2018, Jérôme Salomon reçoit le rapport de Santé publique France sur l’état des masques. Le résultat est catastrophique. Le stock stratégique est réduit à néant : seuls 100 millions de masques sont encore utilisables, et ils périment l’année suivante. «A ce moment-là, il y a eu des réunions au ministère pour estimer ce qu’il fallait commander, se souvient François Bourdillon. Et puis j’ai reçu une instruction de commande de la DGS d’une faible quantité, qui ne permettait pas de remonter le niveau du stock. Il a été décidé à ce moment-là de ne pas reconstituer le milliard de masques.» Dans un numéro d’illusionniste et sans détailler ce contexte, Jérôme Salomon a évoqué le 23 avril à l’Assemblée cette commande de «100 millions de masques». Un volume qui permettait seulement de remplacer la dernière partie du stock quasiment périmée. «Certains ont considéré qu’un stock de masques pour la population n’était pas si important que ça», regrette aujourd’hui François Bourdillon.

En juin 2019, un an après le constat de la faiblesse du stock, un avis d’experts de Santé publique France «relatif à la stratégie de constitution d’un stock de contre-mesures médicales face à une pandémie grippale» est publié. Ce document indique «qu’il n’y a aucun élément nouveau qui amènerait à modifier les recommandations émises» par le passé. En clair, le besoin pour équiper en cas de pandémie la population seule (sans compter les soignants) est d’un milliard de masques chirurgicaux. Ce groupe de travail, piloté par Jean-Paul Stahl, professeur de maladies infectieuses au CHU de Grenoble, avait-il été informé de l’état du stock ? «Pas du tout», rétorque ce dernier à Libération.

Le ministère de la Santé est pourtant parfaitement au courant de la quasi-pénurie. A la suite de la publication de cet avis, aucune décision de renflouer les stocks n’a, là non plus, été décidée par le gouvernement. Quelle était alors la position de Santé publique France ? «Nous, on est là pour exécuter les instructions, mais quand on remet un rapport d’expertise externe au ministère, c’est une forme de demande… Cet avis était fait pour ça, c’était un rapport de décision, ce n’était pas fait pour être rangé dans un placard», explique aujourd’hui François Bourdillon, qui a quitté la direction à l’été 2019. Contactés, les premiers responsables de ce choix, Agnès Buzyn, qui était alors ministre de la Santé, et Jérôme Salomon, n’ont pas répondu à nos questions sur ce qui avait guidé cette décision.

Même s’il prône la transparence sur sa gestion des masques, le gouvernement entretient surtout le flou depuis le début de l’épidémie. Etrangement, la commande évoquée par Jérôme Salomon de 100 millions de masques en 2018 n’apparaît pas dans la liste des appels d’offres passés par Santé publique France. Interrogés à ce propos, l’agence et le ministère n’ont pas donné d’explications. Cette commande avait-elle été entièrement ou partiellement livrée au début de l’épidémie ? Comment était réellement constitué ce stock de 117 millions de masques dont disposait la France en début d’épidémie ? Lors de son audition à l’Assemblée nationale le 23 avril, Jérôme Salomon a jeté le trouble en évoquant «72 millions de masques repris par Santé publique France», après leur date de péremption. L’état de ces masques a-t-il été expertisé avant d’être réintégré ? Interrogée à ce propos, la DGS n’a, là encore, pas répondu à nos questions.

Au plus fort de l’épidémie, dans les régions les plus touchées par le virus, l’écart est abyssal entre les besoins des personnels soignants et les dotations attribuées par l’Etat, comme le révèle un document du ministère de la Santé présenté lors du Conseil de défense et de sécurité nationale le 25 mars. A l’hôpital de Mulhouse, dans le Haut-Rhin, les besoins, même à l’économie, sont de 84 000 masques chirurgicaux et 35 000 masques FFP2 par semaine : l’Etat n’en distribue respectivement que 20 000 et 5 000 par semaine.

A l’échelle nationale, les récits de médecins, infirmiers, aide-soignants désarmés se multiplient. Fin mars, alors que l’épidémie est de plus en plus virulente et que les besoins sont estimés pour les soignants à au moins 40 millions de masques par semaine, le ministère de la Santé en a déstocké seulement 69 millions en huit semaines, selon ce même document du ministère de la Santé. L’Etat s’est aussi avéré incapable de fournir des masques à toutes les personnes malades. Les commandes passées par les autorités, trop tardives, n’y suffiront pas. Le stock stratégique, pensé justement pour une crise sanitaire, est largement insuffisant. Un haut fonctionnaire en première ligne résume la situation : «Ils sont tellement incertains de ce qu’il va se passer avec les importations qu’ils refusent de déstocker et transforment cette pénurie en norme.»


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#5487 Kestandi

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Posté 28 avril 2020 - 06:10

« Ils transforment cette pénurie en norme » , dernière phrase de l’article qui résume parfaitement la situation dramatique.
Je me demande de quelles sanctions notre démocratie pourra se targuer et quand ?
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#5488 twiX

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« Ils transforment cette pénurie en norme » , dernière phrase de l’article qui résume parfaitement la situation dramatique.
Je me demande de quelles sanctions notre démocratie pourra se targuer et quand ?

c'est ce que je me demande.

Vont ils devoir rendre des comptes au terme de cette crise ? Le précédent Fabius les rend il intouchables ?



#5489 Jesus Hans Hubert Vorme

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Posté 28 avril 2020 - 07:02

« Ils transforment cette pénurie en norme » , dernière phrase de larticle qui résume parfaitement la situation dramatique.
Je me demande de quelles sanctions notre démocratie pourra se targuer et quand ?

Il suffit d'une dizaine de millions d'euros d'investissement pour redémarrer l'usine bretonne de masques, que lemaire à décidé de laisser mourir fin 2018.le personnel est toujours là et formé, son ancien directeur au taquet. C'est bizarre qu'on ne les ait pas encore trouvé. On a des centaines de milliards pour jeter dans le puit mais pas les millions pour construire une échelle.
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#5490 bazooka

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Posté 28 avril 2020 - 07:40

 

 

Surtout ça ne ferait pas très raccord avec son écharpe de communiste.

:D :D :D :D






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