article de Sud Ouest du jour. eclairage interessant sur le role actuel de Gibbes
Clermont veut recruter Jono Gibbes pour remplacer Azéma Si l’on ne sait pas encore où sera le manager auvergnat Franck Azéma lors de la saison 2021-2022, la piste prioritaire se nomme Jono Gibbes
C’est un coup de billard à trois bandes qui se joue entre le Puyde-Dôme, l’Hérault et la Charente-Maritime. Franck Azéma, désireux de ne pas faire l’année de trop à Clermont - où il coache depuis 2010 et où il est en charge du staff depuis 2014 - a indiqué en février son désir de partir en juin. À Montpellier, où Philippe Saint-André ne sera plus manager, Mohed Altrad veut d’autant plus attirer le Catalan qu’il se rapprocherait de sa famille et d’Arles-sur-Tech (Pyrénées-Orientales). Sauf que l’ancien centre montpelliérain (de 1994 à 1996) a encore deux ans de contrat à honorer. Et que les Jaunards ne sont pas enclins à le laisser rejoindre librement un club pas vraiment ami…
Reste que son départ est inéluctable. Le président clermontois Jean-Michel Guillon s’est rapidement mis en quête d’un successeur, promettant qu’il serait trouvé avant fin avril. Plusieurs techniciens ont été sondés, parmi lesquels le Néo-Zélandais Scott Robertson ou Olivier Magne, mais un nom tient la corde depuis le début (comme révélé par nos confrères de « La Montagne » puis de « Midi Olympique »), celui de Jono Gibbes, le manager rochelais.
Pas d’indemnité en jeu
Entraîneur des avants à Montferrand de 2014 à 2017, il y a laissé d’excellents souvenirs, notamment avec la conquête du Brennus en 2017. Bien sûr, comme l’ancien All Black (8 capes) l’a rappelé ce vendredi, il est « sous contrat avec le Stade Rochelais la saison prochaine ». Et dans un club à la caravelle réputé pour sa capacité à laisser travailler ses entraîneurs sur la durée, un départ du patron du staff trois ans après celui, brutal, de Patrice Collazo - pourrait faire grincer. Sauf que, selon nos informations, dans le cas où le Kiwi donnerait son accord à Clermont, les Maritimes ne devraient pas demander d’indemnité. Pas seulement parce que les clubs sont proches, mais aussi parce que les Jaune et Noir ont déjà une solution clé en main : Ronan O’Gara, leur entraîneur en chef. Actuellement, l’Irlandais est, avec Gibbes et le directeur du développement Robert Mohr, membre d’un triumvirat qui pourrait perdre une tête sans que cela n’ait de graves conséquences.
La Rochelle à un carrefour
Jono Gibbes n’a en effet jamais totalement enfilé le costume de directeur du rugby pour lequel il a été recruté, ce qu’aconfirmé son retour sur les terrains à l’été 2020. Cette mise en première ligne rappelait que ses dirigeants attendaient un impact plus important de l’ancien coach du Leinster. Avec une 2e place provisoire en Top 14 et un quart de Champions Cup à jouer samedi, l’effet attendu a eu lieu. Mais le Stade Rochelais est à un carrefour de son projet, une grande partie de son staff étant en fin de contrat en 2022. Si « ROG » n’a jamais caché son ambition de franchir les échelons, et si celle-ci ne passe pas inaperçue outre-Manche - surtout après le succès à Gloucester et des déclarations qui ont fait mouche tandis que le Munster s’inclinait face à Toulouse - les dirigeants maritimes semblent néanmoins confiants quant à la volonté de l’ancien buteur de s’inscrire dans la durée avec eux.