Qu'est-ce qu'il a dit le Ryan ?
Titré en 2008 avec son Munster de cur, double finaliste malheureux sous le maillot du Racing (2016, 2018), l'Irlandais de 39 ans - il les a fêté dimanche dernier - a joué un rôle clé, sous-estimé, dans la conquête du premier titre majeur du club à la caravelle au printemps dernier. Et ce finish dantesque au Vélodrome. « Incroyables ces douze dernières minutes contre le Leinster. frissonne encore le préposé rochelais aux touches offensives et aux rucks. La résilience, la volonté des joueurs, leur patience... Un moment magnifique pour moi. On l'avait travaillé plusieurs mois en amont. » .
« UN RÔLE TAILLÉ POUR LUI »
Visionnaire, Donnacha Ryan ? En tout cas, celui qui se voit « bien progresser, chaque jour » est dépeint par son compatriote Ronan O'Gara comme une « grande arme pour ce club » avec « de bonnes idées ».
« L'année dernière, j'étais à 1/10 en français. C'est la plus belle langue du monde mais, malheureusement, quand je parle, c'est improbable (rires). Je m'en excuse... Vous me donnez combien, maintenant ? » Au bout d'une heure de discussion pour évoquer tout un tas de sujet, c'est net, le sympathique et souriant Donnacha Ryan. tombé amoureux du mode de vie à la française, a fait d'incontestables progrès. Bien que pas assez prononcés, à son goût : « Mon accent est trop fort. Je suis jaloux de celui de ma fille 14 ans). Elle parle très bien français. Quand j'essaye de lui lire Petit Ours Brun, des fois, elle me corrige, ça m'énerve (rires). Mais ça me touche beaucoup. Même si les joueurs sont très patients avec moi, je sais que je dois encore m'améliorer. C'est le défi. »
Difficile au début quand tu es un jeune entraîneur de mettre en uvre des choses mais il a une très bonne relation avec le groupe. C'est l'avis de tous les joueurs qui compte. Ils l'aiment bien. »
Sur les bords de l'Atlantique, tenu en (très) haute estime par l'ancien deuxième ligne, Uini Atonio est sans doute l'un des mieux à même pour confirmer. « Trois mois avant son arrivée à La Rochelle, on jouait contre lui. Donnacha sait ce que c'est que d'être sur le terrain. C'est tout frais ce quil amène au groupe. Je le trouve très bon. C'est un rôle taillé pour lui, encense le pilier droit de La Rochelle et des Bleus. Dans deux, trois ans. il peut vraiment devenir un très gros entraîneur des avants, (il insiste) Franchement, il est très, très fort ! il comprend tellement le rugby. »
« The devil is in the detail «.Traduisez « le diable est dans le détail ». Ryan fait sienne la maxime de chère à O'Gara. L'héritage Munster, en réalité. « Tous les petits détails, reprend Atonio. Des trucs que l'on navait pas avant. En tout cas. on ne se focalisait pas que sur ça. Comme sortir d'un ruck et sprinter pour arriver dans un autre, on ne le faisait pas. On se relevait, on se disait « j'en ai fait un, c'est bon, au tour des autres (rires) ». Tout ce qui est jeu dans les 22 mètres. c'est Donnacha. Il a ajouté des exercices différents à l'entraînement, on en fait un chaque semaine. Ça marche bien, ça ressemble à ce qu'on fait en équipe de France avec William Servat. » Il y a pire comme parallèle, n'est-ce pas ?
Par Romain ASSELIN