La Montagne du jour :
Il y a tout juste deux mois, l'ASM affichait à nouveau des certitudes après une probante victoire face à La Rochelle. Après quatre matchs sans succès, celles-ci sont balayées. Explications.
« Une ASM des grands soirs dispose de La Rochelle ». Il s’agissait du titre en Une de notre quotidien du 26 septembre dernier au lendemain de la victoire de Clermont face aux Maritimes. Un choix éditorial légitime tant l’ASM avait impressionné ce soir-là.
Tout le monde - et nous les premiers il faut bien l’avouer - pensait alors que les « Jaune et Bleu » étaient en train de redevenir dominants. Le bonus offensif obtenu face à Lyon et la victoire à Perpignan avaient confirmé l’embellie. Mais depuis tout s’est délité.
En quatre matchs (UBB, Castres, Bayonne et Racing) les hommes de Jono Gibbes ont engrangé seulement quatre petits points et ont donc glissé de la 4e à la 10e place. Comment l’ASM a pu passer d’une formation dominante à cette équipe écrasée à la Paris La Défense Arena ce dimanche ? Tentative d’explications.
Une troisième ligne décimée
Lors de la victoire contre La Rochelle, Jono Gibbes avait aligné ce soir-là une troisième ligne composée d’Arthur Iturria, de Lucas Dessaigne et de Fritz Lee. Judicaël Cancoriet et Killian Tixeront étaient eux sur le banc. Sur ces cinq joueurs, seuls deux étaient encore disponibles dimanche dernier à Nanterre.
Le capitaine Iturria purgeait son dernier match de suspension. Lucas Dessaigne se remet toujours d’une commotion reçue contre Bordeaux. Judicaël Cancoriet, sorti sur blessure face au LOU (rupture de la plaque plantaire) en a encore pour deux mois à se remettre.
Si l’on rajoute les cas Alexandre Fischer et Jacobus Van Tonder, qui multiplient les allers-retours à l’infirmerie, on comprend qu’il s’agit d’un souci majeur pour l’ASM. Une telle pénurie est bien évidemment problématique. En touche notamment où Arthur Iturria est l’un des meilleurs contreurs du Top 14.
Des soutiens en retard
L’une des principales répercussions de ces absences réside aussi dans la qualité des soutiens sur les zones des rucks. La victoire contre La Rochelle avait mis en lumière la rapidité d’intervention des troisième ligne. Lorsqu’un Clermontois était mis au sol, il y avait systématiquement un soutien arrivant dans la seconde. Sébastien Bézy pouvait donc éjecter la balle rapidement et fluidifier ainsi le jeu de l’ASM. Lors des deux dernières défaites, ce domaine a énormément péché... Pour ne pas dire plus.
« Ce secteur de jeu ne nous permet pas d’obtenir de bons ballons », signifiait justement Anthony Belleau après le match au Racing. Entre les grattages adverses, les pénalités concédées et les libérations retardées, Clermont se retrouve donc dans l’impossibilité d’avancer.
Beaucoup moins d’engagement
Est-ce que l’annonce du départ d’Arthur Iturria avant la rencontre de dimanche a plombé les Clermontois ? Toujours est-il que l’on a cru apercevoir une certaine faillite mentale se traduisant par un manque d’engagement. Jono Gibbes avait déjà pointé du doigt cela après Bayonne avec des joueurs dominés dans les collisions. Ce fut pire du côté de Nanterre.
Il y a quelques mois de cela face à La Rochelle et Lyon ou même à Perpignan, l’ASM avait véritablement monté le curseur de l’agressivité. Les Rochelais étaient venus chercher les Auvergnats sur ce domaine-là... Ils avaient été drôlement reçus.
Ce changement de comportement se retrouve également dans l’implication défensive. Avec 65% de plaquages réussis à la Paris La Défense Arena, l’ASM a rendu une copie indigente. À titre de comparaison, l’efficacité était de 82 % contre les Maritimes.