Aller au contenu


Photo

[STAFF] Christophe URIOS " Entraîneur en chef "


  • Veuillez vous connecter pour répondre
15695 réponses à ce sujet

#15691 Alligator427

Alligator427

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 6 929 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté hier, 13:52

Ca dépend surtout si tout le monde tourne dans le même sens


Ah oui mais si tu compliques en plus....

#15692 rugbyasm77

rugbyasm77

    Champion d'Europe

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 5 564 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Bruxelles
  • Mon club:

Posté hier, 14:51

Urda et Urios etaient en couple. A les salauds  :D  :D  :D
 Si qq a linterview du Midol, ça doit être marrant 
 
Top 14. Exclusif "Peut-être que Christophe (Urios) est amoureux de moi !" : Benjamin Urdapilleta se livre après sa fin de carrière


Ressentez-vous un peu de nostalgie quelques semaines après avoir quitté la France ?

Oui, cest dur de dire que cest fini car cétait le rêve de toute ma vie. Après, je suis très réaliste. On ne peut pas jouer jusquà 70 ans ! Je pense être suffisamment préparé, parce que mon corps malerte quil faut arrêter, mais ma tête non ! Jaimerais jouer toute ma vie au rugby en professionnel, parce que jadore cela, mais au moins mon corps me dit merci !

Avez-vous emballé assez de souvenirs ?

Exactement, cétait un peu dur mais je vais rester en contact avec le rugby ici, donc je ne vais pas non plus rester définitivement en Argentine. Je vais revenir souvent en France pour faire quelque chose.

Vous retournez donc dans la capitale argentine

Voilà. Ma famille et mes amis sont tous là-bas. Après, je vais rester en contact avec le rugby ici, donc je ne vais pas non plus rester définitivement en Argentine. Je vais revenir souvent en France pour faire quelque chose.

Cest-à-dire ?

Jaimerais être agent de joueurs et je voudrais aider certains joueurs argentins qui veulent partir en France. Je connais du monde ici, jai beaucoup joué en Top 14 donc je peux donner de bons conseils à ces joueurs, les aider, être proche deux. Car souvent, lorsque des Argentins prennent un agent, ils ne connaissent pas vraiment la personne et cela peut être délicat. Et je pense quavec moi, cela pourrait être plus facile.

Êtes-vous en train de passer des diplômes justement ?

Pas encore, mais je discute énormément avec certains agents, je minforme et je minstruis aussi !

Pourquoi êtes-vous attiré par ce métier ?

Mon agent men a parlé une fois, il a vu une possibilité pour moi lorsque jarrêterais. Et après jai pris cela comme une opportunité aussi de rester dans le rugby, de rester en contact avec ce monde et aussi avec la France. Parce que la France représente un grand moment de ma vie, donc je ne voulais pas non plus couper avec ce pays. Et comme je le disais, je pense que cest une bonne idée pour aider les jeunes joueurs en Argentine, surtout.

Votre légendaire bagout pourrait être utile pour négocier les contrats, nest-ce pas ?

Bien sûr ! Jespère que cela va maider ! (rires)

Ressentez-vous un peu de nostalgie à quelques jours de traverser lAtlantique ?

Oui, cest dur de dire que cest fini car cétait le rêve de toute ma vie. Après, je suis très réaliste. On ne peut pas jouer jusquà 70 ans ! Je pense être suffisamment préparé, parce que mon corps malerte quil faut arrêter, mais ma tête non ! Jaimerais jouer toute ma vie au rugby en professionnel, parce que jadore cela, mais au moins mon corps me dit merci !

Vous avez donc quitté lArgentine à vingt-quatre ans pour rejoindre les Harlequins en 2010, racontez-nous vos premières années en Europe

Quand jétais adolescent, mon rêve était de jouer en Top 14. Mais je voulais aussi découvrir le rugby européen et notamment anglais. Jai eu loccasion de signer aux Harlequins et nous sommes partis avec ma femme à Londres. Mais très vite, je ne jouais pas beaucoup, et jétais souvent positionné au centre. Il ny avait pas de problème car je me disais que cétait ma première saison professionnelle, dans une grande équipe avec des grands joueurs Je ne mattendais pas à jouer titulaire et numéro 10. Je voulais juste me mettre au niveau physiquement, connaître le monde professionnel pour ensuite être à la hauteur sur ma deuxième année. Mais même là, jai eu du mal, je jouais peu, jai passé des moments très durs, je voulais rentrer en Argentine et arrêter ma carrière. On était seuls avec ma femme, dans un appartement tout petit, il pleuvait tout le temps, toute notre vie était à Buenos Aires, nous étions tristes ! Je savais que javais le niveau mais lentraîneur me faisait croire que je ne lavais pas. Ma femme, mes parents et mes amis mont finalement poussé à travailler encore plus dur. Sur tous les jours de repos, jallais mentraîner à buter, même quand il pleuvait fortement, donc souvent (rires), et je me rappelle que les employés du club dans les bureaux me regardaient en pensant que jétais fou ! Mais je voulais massurer dêtre au top physiquement au cas où une autre opportunité se présenterait Et cela ma servi en arrivant à Oyonnax.


Benjamin Urdapilleta a passé trois saisons à Oyonnax, entre 2012 et 2015.
Benjamin Urdapilleta a passé trois saisons à Oyonnax, entre 2012 et 2015. Jean Paul Thomas / Icon Sport
Comment avez-vous atterri à Oyonnax, finalement ?

Cétait le seul club qui voulait de moi ! Mon agent ma proposé à Christophe (Urios) et je lui ai demandé : "mais comment tu as pu voir mon profil, je ne jouais jamais !" alors il a ri et il avait surtout vu des bouts de matchs avec lArgentine et léquipe des Pampas, avant que jaille aux Harlequins. Javais eu quelques sélections avec les Pumas à lépoque, je jouais à louverture devant Santiago Fernandez et Christophe avait dû se dire quil y avait quelque chose à faire avec mon profil. Et au final, jai signé à Oyonnax en même temps que Joe El Abd.

Quest-ce qui vous a séduit dans lAin ?

Jai tout de suite vu que cétait un club un peu plus amateur que les Quins. Jaimais cela et me sentir dans un environnement familial. Jai pris la meilleure décision de ma vie en rejoignant Oyonnax.

Là-bas, vous allez débuter une relation fusionnelle avec Christophe Urios. Quest-ce qui vous a plu chez lui ?

Il ma donné confiance dès le début. Je ne sais pas sil a vu quelque chose quand il ma vu à lentraînement, mais dentrée il ma donné le numéro 10. Tout est parti de là, notre relation a bien débuté et sest développée au fil des mois. Jai joué quasiment tous les matchs, on a été champions de Pro D2 alors quon visait juste une qualification en phase finale, cétait incroyable. On a fait des saisons fantastiques en se maintenant en Top 14 et on a même été en barrage en 2014 à Toulouse. En fait, je savais que je pouvais compter sur Christophe et inversement. On parle le même rugby. Il est encore un coach qui reste un peu à lancienne, avec des méthodes un peu différentes des autres. Cela ma plu, jétais content dêtre dans cet environnement et les Olympiades mont beaucoup aidé.

Ces fameuses épreuves de cohésion durant lété

Exactement. Je parlais peu, je ne connaissais personne, mais ces épreuves mont transformé. À larrivée jen ai fait neuf entre Oyonnax, Castres et Clermont, cest beaucoup (rires) ! Il y en a notamment une où javais dû me déguiser en cochon pour gagner, mais cela navait pas été suffisant. En 2024, à lASM, mon équipe a gagné mais je pense que Christophe voulait me laisser la victoire pour avoir la paix !

Il dit de vous que vous étiez le « chef de bande des sans-grades » dOyonnax. Êtes-vous daccord ?

Je ne sais pas, mais cest vrai que mon tempérament est d'être toujours le meilleur. Je vais tout faire pour gagner, même quand je joue aux fléchettes ! Je suis insupportable quand je perds et pour les autres quand je gagne (rires). Alors, est-ce que jétais le chef de bande dOyonnax ? Il y avait aussi beaucoup de joueurs avec un tel tempérament !

Je naurais pas signé si Castres était descendu en Pro D2 !
Après trois ans dans lAin, en quoi était-ce une évidence de rejoindre votre entraîneur à Castres ?

Jétais très content avec Oyonnax, je ne voulais pas trop regarder ailleurs, on sortait dune sixième place, il y avait une bonne équipe Mais quand jai appris que Christophe signait à Castres, je savais que sans le même entraîneur ni le même staff, les choses allaient changer à Oyonnax. Il ma appelé pour que je le rejoigne, comme dautres joueurs dailleurs, et je me posais la question car jétais sur la pente ascendante de ma carrière, il fallait que j'en profite. Jétais certain que je serai bien là-bas, par contre je naurais pas signé si Castres était descendu en Pro D2 !

Comment avez-vous vécu cette fin de saison 2014-2015 où le CO a lutté jusquà la dernière journée pour se sauver ?

Quand on se parlait, avec Christophe, je lui disais : "ne me fais pas ça ! Je ne veux pas retourner en Pro D2 !" et il comprenait parfaitement. Au final tout sest bien terminé, mais je pense quil a eu un peu peur (rires). Même moi, je souffrais un peu parce que je ne savais pas de quoi mon avenir serait fait !

Dans le Tarn, vous formiez une charnière si haute en couleurs aux côtés de Rory Kockott que Christophe Urios avait besoin de vous réunir chaque trimestre, seuls, pour régler vos différends. Comment viviez-vous ces situations ?

(il coupe) À 6 heures du matin ! Il était fou pour ce genre de choses. Après, Rory et moi avons deux caractères très forts, on ne se connaissait pas trop et, à vrai dire, on ne saimait pas tellement au début. Il allait à gauche quand jallais à droite etc. (rires). Et puis, avant que jarrive, il était le buteur de léquipe alors que quand il est revenu du Mondial 2015 javais pris la responsabilité du but. Je comprends que cela pouvait le blesser, dautant que jarrivais en même temps que lentraîneur, javais un peu la position de "fayot" en fait ! Alors effectivement, tous les trois mois, Christophe nous réunissait tous les deux dans une salle dhôtel pour régler nos différends. On disait "oui, oui" pour lui faire plaisir et vite sen aller ! Mais au final, Rory est devenu un ami et on a fait de belles choses ensemble. Même si on a empêché Christophe de dormir plusieurs nuits (rires).

À Castres vous avez été au sommet, avec près de 1800 points marqués, un Brennus et une finale perdue. Quelle est lanecdote la plus savoureuse que vous gardez de ces huit saisons avec le CO ?

Quand on était en salle de musculation, on tirait au panier de basket durant les temps de repos. Vincent Giacobbi, notre préparateur physique, était fou mais on lui disait quon pouvait faire ce quon voulait au moment du repos (rires). Petit à petit, cest devenu une compétition, on organisait des "Coupes du monde" et "Ligues des champions" deux fois par semaine et on devait tous venir déguisés pour jouer au basket. Vous imaginez bien quavec les noms de leffectif de lépoque, il y avait une compétition féroce et on était tous insupportables (rires). Cétait génial. Et avec le recul, cest exactement pour ce genre de moments que javais quitté lArgentine pour venir en France. Il y avait une cohésion incroyable à Castres et on savait être sérieux dans les moments qui comptaient.


Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta ont fait les beaux jours de Castres à la fin des années 2010.
Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta ont fait les beaux jours de Castres à la fin des années 2010. Icon Sport - Alexandre Dimou
Justement, lors de la finale de Top 14 2022, vous vous êtes blessé dès la 7ème minute. Est-ce le plus grand regret de votre carrière ?

Totalement, pour deux raisons. Évidemment, jai manqué la finale et en plus on a perdu. Ensuite, Michael Cheika, sélectionneur de lArgentine, mavait dit que je serais le numéro 1 à louverture avec les Pumas pour la tournée dété cette année-là et que jétais toujours en course pour jouer la Coupe du monde en France. Mais à cause de cette blessure, je nai pas joué de lété et je nétais plus assez en forme pour revenir pour le Rugby Championship, ni le Mondial lannée suivante. Cest dommage car javais tout donné lors de cette saison 2021-2022.

Christophe Urios est quant à lui parti à Bordeaux-Bègles en 2019. Avez-vous eu envie de le rejoindre une nouvelle fois ?

Jétais en fin de contrat, lui aussi, et il mavait dit très tôt dans la saison quil ne continuerait pas au CO. Je me rappelle que jétais allé le voir car je ne savais pas quoi faire, Castres mavait fait une proposition mais jhésitais. Et il ma dit : "si tu as une bonne proposition, reste à Castres, je naimerais pas que tu te retrouves sans club à la fin de la saison". Il avait raison car je laurais sûrement regretté toute ma vie si une telle situation sétait produite ! Par contre, je ne savais pas où il allait et quand il est finalement parti pour l'UBB cétait bizarre, mais ce nétait pas non plus la fin du monde. Javais tous les copains ici, un très mon groupe etc.

Mon père a été mon exemple, et mon frère a été mon idole. Quand je lai perdu à lâge de dix ans, lors dun accident de voiture, cétait très dur, mais je pense toujours à lui. Quand je suis en difficulté sur la pelouse, je lui dis "jai besoin de toi pour lutter face à ses monstres" !
Vous vous êtes finalement retrouvés à Clermont grâce à une discussion à la sortie des vestiaires

Exactement ! En février 2023, on jouait à Clermont avec le CO et juste après le match Christophe est venu me voir pour me proposer de rejoindre lASM. Je lui ai dit "pourquoi pas", mais les discussions se sont arrêtées là pendant trois mois. Je navais plus de nouvelles, mais entre-temps, dautres clubs mavaient sondé et quand il a appris cela, il ma vite recontacté pour que je vienne à Clermont (rires).

Au-delà dUrios, quest-ce qui vous plaisait à lASM ?

Déjà, je nai jamais eu lintention de quitter Castres. La fin de laventure ne sest pas bien passée, il sest passé des choses que je nai pas aimées. Pas avec le président, mais plus avec lentraîneur de lépoque. Je me sentais bien encore et je voulais continuer à jouer et quand Christophe ma appelé, jétais fier quà 37 ans, un club comme Clermont me fasse confiance. Mais par contre, je voulais être numéro 1 bien sûr ! Et 2 voire 3 si je nétais pas bon, il ny avait aucun problème. Cest un club que jai toujours adoré, dautant que jai gagné pas mal de matchs ici en tant quadversaire (rires). Quand jétais à Oyonnax, Clermont était le club phare du championnat pour moi, plus que Toulouse par exemple, même sils ont perdu des finales etc. Et puis, le fait de finir avec Christophe était une belle histoire.


Benjamin Urdapilleta a terminé sa carrière à Clermont, où il est devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Top 14.
Benjamin Urdapilleta a terminé sa carrière à Clermont, où il est devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Top 14. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
Comment est-ce possible davoir une relation aussi fusionnelle avec un manager ?

Peut-être quil est amoureux de moi, mais moi non (rires). Plus sérieusement, cest juste une question de confiance. On a évolué ensemble également, même si on sest éloigné durant quatre ans. Cest un peu comme une relation entre meilleurs amis, il y a une confiance totale. Et quand il ma fait venir à Clermont, il savait exactement ce que je pouvais apporter à léquipe et inversement ! Je nallais pas traverser le terrain, même si contre Montpellier, à la dernière journée, je lai fait (rires).

Durant toute votre carrière vous avez été loué pour votre hargne et lengagement total que vous mettiez sur un terrain. Cela est-il dû, en partie, à la disparition de votre frère durant votre jeunesse ?

À chaque fois que je joue un match, je pense à lui en levant la tête. Il me donne une force incroyable. Car toute ma carrière jai entendu "comment tu peux jouer avec ton physique face à des monstres ?". Je suis petit, pas musclé, mais jai tenu grâce à lui, dans la tête je pourrais rester sur un terrain jusquà 90 ans, parce que je lai au-dessus de ma tête. Et je pense aussi beaucoup à mon père, qui a 73 ans et travaille toujours comme un fou dans son entreprise demballages en Argentine. Quand jétais jeune, il me répétait tout le temps dêtre le meilleur, de saméliorer encore et encore. Mon père a été mon exemple, et mon frère a été mon idole. Quand je lai perdu à lâge de dix ans, lors dun accident de voiture, cétait très dur, mais je pense toujours à lui. Quand je suis en difficulté sur la pelouse, je lui dis "jai besoin de toi pour lutter face à ses monstres" !

Finalement, quelle est votre plus grande fierté après ces treize années passées en France ?

Davoir fait pleurer de joie les supporters de Castres, en 2018. Je voyais à la fois des enfants et des personnes âgés les larmes aux yeux parce quon avait soulevé le bouclier de Brennus devant eux. Cela représentait tout pour eux. Et davoir fait partie de cette équipe me rend extrêmement fier. Cétait beau.
  • rom1310 et ZACH aiment ceci

#15693 Buckaroo

Buckaroo

    Joueur du Grand Chelem

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 8 879 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté hier, 14:52

Le salaud, il nous nargue !



#15694 Tchou

Tchou

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 3 763 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Rodez
  • Mon club:

Posté hier, 15:56

Merci pour le partage.

 

Il ne me laissera pas un grand souvenir comme joueur de l'ASM mais plus comme celui d'un grand joueur du CO.

 

Bonne reconversion à lui dans sa future carrière d'agent.



#15695 steph

steph

    Champion du Monde

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 24 749 messages
  • Genre:Homme
  • Mon club:

Posté hier, 20:45

Quelle chance on a eu de l'avoir sous nos couleurs !
  • Silhouette aime ceci

#15696 ZACH

ZACH

    Joueur de TOP 14

  • Membres
  • PipPipPipPipPipPipPipPipPipPipPip
  • 3 434 messages
  • Genre:Homme
  • Ville:Clermont FD
  • Mon club:

Posté aujourd'hui, 00:22

Ressentez-vous un peu de nostalgie quelques semaines après avoir quitté la France ?

Oui, cest dur de dire que cest fini car cétait le rêve de toute ma vie. Après, je suis très réaliste. On ne peut pas jouer jusquà 70 ans ! Je pense être suffisamment préparé, parce que mon corps malerte quil faut arrêter, mais ma tête non ! Jaimerais jouer toute ma vie au rugby en professionnel, parce que jadore cela, mais au moins mon corps me dit merci !

Avez-vous emballé assez de souvenirs ?

Exactement, cétait un peu dur mais je vais rester en contact avec le rugby ici, donc je ne vais pas non plus rester définitivement en Argentine. Je vais revenir souvent en France pour faire quelque chose.

Vous retournez donc dans la capitale argentine

Voilà. Ma famille et mes amis sont tous là-bas. Après, je vais rester en contact avec le rugby ici, donc je ne vais pas non plus rester définitivement en Argentine. Je vais revenir souvent en France pour faire quelque chose.

Cest-à-dire ?

Jaimerais être agent de joueurs et je voudrais aider certains joueurs argentins qui veulent partir en France. Je connais du monde ici, jai beaucoup joué en Top 14 donc je peux donner de bons conseils à ces joueurs, les aider, être proche deux. Car souvent, lorsque des Argentins prennent un agent, ils ne connaissent pas vraiment la personne et cela peut être délicat. Et je pense quavec moi, cela pourrait être plus facile.

Êtes-vous en train de passer des diplômes justement ?

Pas encore, mais je discute énormément avec certains agents, je minforme et je minstruis aussi !

Pourquoi êtes-vous attiré par ce métier ?

Mon agent men a parlé une fois, il a vu une possibilité pour moi lorsque jarrêterais. Et après jai pris cela comme une opportunité aussi de rester dans le rugby, de rester en contact avec ce monde et aussi avec la France. Parce que la France représente un grand moment de ma vie, donc je ne voulais pas non plus couper avec ce pays. Et comme je le disais, je pense que cest une bonne idée pour aider les jeunes joueurs en Argentine, surtout.

Votre légendaire bagout pourrait être utile pour négocier les contrats, nest-ce pas ?

Bien sûr ! Jespère que cela va maider ! (rires)

Ressentez-vous un peu de nostalgie à quelques jours de traverser lAtlantique ?

Oui, cest dur de dire que cest fini car cétait le rêve de toute ma vie. Après, je suis très réaliste. On ne peut pas jouer jusquà 70 ans ! Je pense être suffisamment préparé, parce que mon corps malerte quil faut arrêter, mais ma tête non ! Jaimerais jouer toute ma vie au rugby en professionnel, parce que jadore cela, mais au moins mon corps me dit merci !

Vous avez donc quitté lArgentine à vingt-quatre ans pour rejoindre les Harlequins en 2010, racontez-nous vos premières années en Europe

Quand jétais adolescent, mon rêve était de jouer en Top 14. Mais je voulais aussi découvrir le rugby européen et notamment anglais. Jai eu loccasion de signer aux Harlequins et nous sommes partis avec ma femme à Londres. Mais très vite, je ne jouais pas beaucoup, et jétais souvent positionné au centre. Il ny avait pas de problème car je me disais que cétait ma première saison professionnelle, dans une grande équipe avec des grands joueurs Je ne mattendais pas à jouer titulaire et numéro 10. Je voulais juste me mettre au niveau physiquement, connaître le monde professionnel pour ensuite être à la hauteur sur ma deuxième année. Mais même là, jai eu du mal, je jouais peu, jai passé des moments très durs, je voulais rentrer en Argentine et arrêter ma carrière. On était seuls avec ma femme, dans un appartement tout petit, il pleuvait tout le temps, toute notre vie était à Buenos Aires, nous étions tristes ! Je savais que javais le niveau mais lentraîneur me faisait croire que je ne lavais pas. Ma femme, mes parents et mes amis mont finalement poussé à travailler encore plus dur. Sur tous les jours de repos, jallais mentraîner à buter, même quand il pleuvait fortement, donc souvent (rires), et je me rappelle que les employés du club dans les bureaux me regardaient en pensant que jétais fou ! Mais je voulais massurer dêtre au top physiquement au cas où une autre opportunité se présenterait Et cela ma servi en arrivant à Oyonnax.


Benjamin Urdapilleta a passé trois saisons à Oyonnax, entre 2012 et 2015.
Benjamin Urdapilleta a passé trois saisons à Oyonnax, entre 2012 et 2015. Jean Paul Thomas / Icon Sport
Comment avez-vous atterri à Oyonnax, finalement ?

Cétait le seul club qui voulait de moi ! Mon agent ma proposé à Christophe (Urios) et je lui ai demandé : "mais comment tu as pu voir mon profil, je ne jouais jamais !" alors il a ri et il avait surtout vu des bouts de matchs avec lArgentine et léquipe des Pampas, avant que jaille aux Harlequins. Javais eu quelques sélections avec les Pumas à lépoque, je jouais à louverture devant Santiago Fernandez et Christophe avait dû se dire quil y avait quelque chose à faire avec mon profil. Et au final, jai signé à Oyonnax en même temps que Joe El Abd.

Quest-ce qui vous a séduit dans lAin ?

Jai tout de suite vu que cétait un club un peu plus amateur que les Quins. Jaimais cela et me sentir dans un environnement familial. Jai pris la meilleure décision de ma vie en rejoignant Oyonnax.

Là-bas, vous allez débuter une relation fusionnelle avec Christophe Urios. Quest-ce qui vous a plu chez lui ?

Il ma donné confiance dès le début. Je ne sais pas sil a vu quelque chose quand il ma vu à lentraînement, mais dentrée il ma donné le numéro 10. Tout est parti de là, notre relation a bien débuté et sest développée au fil des mois. Jai joué quasiment tous les matchs, on a été champions de Pro D2 alors quon visait juste une qualification en phase finale, cétait incroyable. On a fait des saisons fantastiques en se maintenant en Top 14 et on a même été en barrage en 2014 à Toulouse. En fait, je savais que je pouvais compter sur Christophe et inversement. On parle le même rugby. Il est encore un coach qui reste un peu à lancienne, avec des méthodes un peu différentes des autres. Cela ma plu, jétais content dêtre dans cet environnement et les Olympiades mont beaucoup aidé.

Ces fameuses épreuves de cohésion durant lété

Exactement. Je parlais peu, je ne connaissais personne, mais ces épreuves mont transformé. À larrivée jen ai fait neuf entre Oyonnax, Castres et Clermont, cest beaucoup (rires) ! Il y en a notamment une où javais dû me déguiser en cochon pour gagner, mais cela navait pas été suffisant. En 2024, à lASM, mon équipe a gagné mais je pense que Christophe voulait me laisser la victoire pour avoir la paix !

Il dit de vous que vous étiez le « chef de bande des sans-grades » dOyonnax. Êtes-vous daccord ?

Je ne sais pas, mais cest vrai que mon tempérament est d'être toujours le meilleur. Je vais tout faire pour gagner, même quand je joue aux fléchettes ! Je suis insupportable quand je perds et pour les autres quand je gagne (rires). Alors, est-ce que jétais le chef de bande dOyonnax ? Il y avait aussi beaucoup de joueurs avec un tel tempérament !

Je naurais pas signé si Castres était descendu en Pro D2 !
Après trois ans dans lAin, en quoi était-ce une évidence de rejoindre votre entraîneur à Castres ?

Jétais très content avec Oyonnax, je ne voulais pas trop regarder ailleurs, on sortait dune sixième place, il y avait une bonne équipe Mais quand jai appris que Christophe signait à Castres, je savais que sans le même entraîneur ni le même staff, les choses allaient changer à Oyonnax. Il ma appelé pour que je le rejoigne, comme dautres joueurs dailleurs, et je me posais la question car jétais sur la pente ascendante de ma carrière, il fallait que j'en profite. Jétais certain que je serai bien là-bas, par contre je naurais pas signé si Castres était descendu en Pro D2 !

Comment avez-vous vécu cette fin de saison 2014-2015 où le CO a lutté jusquà la dernière journée pour se sauver ?

Quand on se parlait, avec Christophe, je lui disais : "ne me fais pas ça ! Je ne veux pas retourner en Pro D2 !" et il comprenait parfaitement. Au final tout sest bien terminé, mais je pense quil a eu un peu peur (rires). Même moi, je souffrais un peu parce que je ne savais pas de quoi mon avenir serait fait !

Dans le Tarn, vous formiez une charnière si haute en couleurs aux côtés de Rory Kockott que Christophe Urios avait besoin de vous réunir chaque trimestre, seuls, pour régler vos différends. Comment viviez-vous ces situations ?

(il coupe) À 6 heures du matin ! Il était fou pour ce genre de choses. Après, Rory et moi avons deux caractères très forts, on ne se connaissait pas trop et, à vrai dire, on ne saimait pas tellement au début. Il allait à gauche quand jallais à droite etc. (rires). Et puis, avant que jarrive, il était le buteur de léquipe alors que quand il est revenu du Mondial 2015 javais pris la responsabilité du but. Je comprends que cela pouvait le blesser, dautant que jarrivais en même temps que lentraîneur, javais un peu la position de "fayot" en fait ! Alors effectivement, tous les trois mois, Christophe nous réunissait tous les deux dans une salle dhôtel pour régler nos différends. On disait "oui, oui" pour lui faire plaisir et vite sen aller ! Mais au final, Rory est devenu un ami et on a fait de belles choses ensemble. Même si on a empêché Christophe de dormir plusieurs nuits (rires).

À Castres vous avez été au sommet, avec près de 1800 points marqués, un Brennus et une finale perdue. Quelle est lanecdote la plus savoureuse que vous gardez de ces huit saisons avec le CO ?

Quand on était en salle de musculation, on tirait au panier de basket durant les temps de repos. Vincent Giacobbi, notre préparateur physique, était fou mais on lui disait quon pouvait faire ce quon voulait au moment du repos (rires). Petit à petit, cest devenu une compétition, on organisait des "Coupes du monde" et "Ligues des champions" deux fois par semaine et on devait tous venir déguisés pour jouer au basket. Vous imaginez bien quavec les noms de leffectif de lépoque, il y avait une compétition féroce et on était tous insupportables (rires). Cétait génial. Et avec le recul, cest exactement pour ce genre de moments que javais quitté lArgentine pour venir en France. Il y avait une cohésion incroyable à Castres et on savait être sérieux dans les moments qui comptaient.


Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta ont fait les beaux jours de Castres à la fin des années 2010.
Rory Kockott et Benjamin Urdapilleta ont fait les beaux jours de Castres à la fin des années 2010. Icon Sport - Alexandre Dimou
Justement, lors de la finale de Top 14 2022, vous vous êtes blessé dès la 7ème minute. Est-ce le plus grand regret de votre carrière ?

Totalement, pour deux raisons. Évidemment, jai manqué la finale et en plus on a perdu. Ensuite, Michael Cheika, sélectionneur de lArgentine, mavait dit que je serais le numéro 1 à louverture avec les Pumas pour la tournée dété cette année-là et que jétais toujours en course pour jouer la Coupe du monde en France. Mais à cause de cette blessure, je nai pas joué de lété et je nétais plus assez en forme pour revenir pour le Rugby Championship, ni le Mondial lannée suivante. Cest dommage car javais tout donné lors de cette saison 2021-2022.

Christophe Urios est quant à lui parti à Bordeaux-Bègles en 2019. Avez-vous eu envie de le rejoindre une nouvelle fois ?

Jétais en fin de contrat, lui aussi, et il mavait dit très tôt dans la saison quil ne continuerait pas au CO. Je me rappelle que jétais allé le voir car je ne savais pas quoi faire, Castres mavait fait une proposition mais jhésitais. Et il ma dit : "si tu as une bonne proposition, reste à Castres, je naimerais pas que tu te retrouves sans club à la fin de la saison". Il avait raison car je laurais sûrement regretté toute ma vie si une telle situation sétait produite ! Par contre, je ne savais pas où il allait et quand il est finalement parti pour l'UBB cétait bizarre, mais ce nétait pas non plus la fin du monde. Javais tous les copains ici, un très mon groupe etc.

Mon père a été mon exemple, et mon frère a été mon idole. Quand je lai perdu à lâge de dix ans, lors dun accident de voiture, cétait très dur, mais je pense toujours à lui. Quand je suis en difficulté sur la pelouse, je lui dis "jai besoin de toi pour lutter face à ses monstres" !
Vous vous êtes finalement retrouvés à Clermont grâce à une discussion à la sortie des vestiaires

Exactement ! En février 2023, on jouait à Clermont avec le CO et juste après le match Christophe est venu me voir pour me proposer de rejoindre lASM. Je lui ai dit "pourquoi pas", mais les discussions se sont arrêtées là pendant trois mois. Je navais plus de nouvelles, mais entre-temps, dautres clubs mavaient sondé et quand il a appris cela, il ma vite recontacté pour que je vienne à Clermont (rires).

Au-delà dUrios, quest-ce qui vous plaisait à lASM ?

Déjà, je nai jamais eu lintention de quitter Castres. La fin de laventure ne sest pas bien passée, il sest passé des choses que je nai pas aimées. Pas avec le président, mais plus avec lentraîneur de lépoque. Je me sentais bien encore et je voulais continuer à jouer et quand Christophe ma appelé, jétais fier quà 37 ans, un club comme Clermont me fasse confiance. Mais par contre, je voulais être numéro 1 bien sûr ! Et 2 voire 3 si je nétais pas bon, il ny avait aucun problème. Cest un club que jai toujours adoré, dautant que jai gagné pas mal de matchs ici en tant quadversaire (rires). Quand jétais à Oyonnax, Clermont était le club phare du championnat pour moi, plus que Toulouse par exemple, même sils ont perdu des finales etc. Et puis, le fait de finir avec Christophe était une belle histoire.


Benjamin Urdapilleta a terminé sa carrière à Clermont, où il est devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Top 14.
Benjamin Urdapilleta a terminé sa carrière à Clermont, où il est devenu le meilleur réalisateur de l'histoire du Top 14. Icon Sport - Hugo Pfeiffer
Comment est-ce possible davoir une relation aussi fusionnelle avec un manager ?

Peut-être quil est amoureux de moi, mais moi non (rires). Plus sérieusement, cest juste une question de confiance. On a évolué ensemble également, même si on sest éloigné durant quatre ans. Cest un peu comme une relation entre meilleurs amis, il y a une confiance totale. Et quand il ma fait venir à Clermont, il savait exactement ce que je pouvais apporter à léquipe et inversement ! Je nallais pas traverser le terrain, même si contre Montpellier, à la dernière journée, je lai fait (rires).

Durant toute votre carrière vous avez été loué pour votre hargne et lengagement total que vous mettiez sur un terrain. Cela est-il dû, en partie, à la disparition de votre frère durant votre jeunesse ?

À chaque fois que je joue un match, je pense à lui en levant la tête. Il me donne une force incroyable. Car toute ma carrière jai entendu "comment tu peux jouer avec ton physique face à des monstres ?". Je suis petit, pas musclé, mais jai tenu grâce à lui, dans la tête je pourrais rester sur un terrain jusquà 90 ans, parce que je lai au-dessus de ma tête. Et je pense aussi beaucoup à mon père, qui a 73 ans et travaille toujours comme un fou dans son entreprise demballages en Argentine. Quand jétais jeune, il me répétait tout le temps dêtre le meilleur, de saméliorer encore et encore. Mon père a été mon exemple, et mon frère a été mon idole. Quand je lai perdu à lâge de dix ans, lors dun accident de voiture, cétait très dur, mais je pense toujours à lui. Quand je suis en difficulté sur la pelouse, je lui dis "jai besoin de toi pour lutter face à ses monstres" !

Finalement, quelle est votre plus grande fierté après ces treize années passées en France ?

Davoir fait pleurer de joie les supporters de Castres, en 2018. Je voyais à la fois des enfants et des personnes âgés les larmes aux yeux parce quon avait soulevé le bouclier de Brennus devant eux. Cela représentait tout pour eux. Et davoir fait partie de cette équipe me rend extrêmement fier. Cétait beau.

Merci 






8 utilisateur(s) li(sen)t ce sujet

0 members, 8 guests, 0 anonymous users