Quelqu un pourrait partager le ITW de Thomas Ceyte sur Rugbyrama?
Merci d avance
Avec deux victoires et quatre défaites, que peut-on dire du début de saison de lAviron ?
Il est en demi-teinte. On fait des matchs qui ne sont vraiment pas cohérents à lextérieur, que ce soit à Castres ou Clermont. En contrepartie, on va prendre un point à Toulon, où on aurait pu ramener un peu plus. On sest aussi réveillés face à La Rochelle. Nous avons reçu Toulouse sans ses internationaux, mais il fallait lemporter et on la fait. On met du temps à se lancer. Peut-être que le bonus défensif ramené de La Rochelle va marquer le début de notre saison à l'extérieur.
Comment expliquez-vous ces difficultés à lextérieur ?
Lan dernier, cétait difficile, mais nous étions cohérents. Nous arrivions à faire jeu égal, avant davoir un trou dair de 15 ou 20 minutes, qui nous coûtait le match. Là, je ne sais pas trop ce quil se passe. Au niveau de létat desprit, du combat et de lenvie, nous avons eu ce quil nous fallait ce week-end. Il y avait un temps catastrophique, donc il fallait senvoyer. Cest bien.
On imagine que vous allez chercher, maintenant, à enclencher une dynamique
Il y a ce point, il faut le confirmer par une victoire. On sait quon ne peut pas vivre en permanence sur nos succès à la maison. Si un jour, on a une défaite à domicile, on va vite avoir leau qui va nous passer au-dessus du nez. Ce nest pas ce quon souhaite. Ce serait bien de continuer à être invincible à la maison et daller chercher un résultat à lextérieur assez rapidement.
Êtes-vous, à ce jour, une équipe à réaction ?
Cest un peu ça. Nous en avons pris 50 à Clermont et nous avons réagi, dans lintensité, à La Rochelle. [....] Alors quon menait 12-15, nous avons fait des erreurs bêtes. Le match nul aurait été une bonne performance. Après, il ny a pas grand monde qui prendra un point là-bas, mais deux, ça aurait été encore mieux.
Quavez-vous pensé du match des nouveaux, à Deflandre ?
Je ne suis personne pour les juger, mais dans létat desprit ou lenvie, ils sont rentrés dans ce quon a fait la saison passée. Ce sont de très bonnes recrues. Maintenant, il faut quon soit tous connectés, à lextérieur, pour faire des bonnes performances.
Vous recevez Pau ce week-end. Que craignez-vous de cette formation ?
Pau est une équipe en confiance. Elle joue très bien au rugby, est très solide en défense, possède une belle conquête, et son dix, Joe Simmonds, lui fait le plus grand bien. Cest complet, ça tient bien le ballon. Il faut vraiment se méfier delle. Je sais que les Palois ne nous réussissent pas trop, donc ce serait bien que ça sarrête dès ce week-end.
Est-ce votre bête noire ?
Je nai joué que deux fois contre eux. Lan dernier, je pense quon doit les battre chez eux, si on ne fait pas toutes ces erreurs. Au match retour, il ny a pas photo.
Est-ce un sujet que vous évoquez dans la semaine ?
Non, je nen ai pas entendu parler. Cet été, oui, on men avait parlé, mais pas là. En tout cas, ce serait bien que cette série sarrête, pour le public, et pour la suprématie régionale.
À quel type de match vous attendez-vous ?
À un match engagé, avec beaucoup dintensité. Les Palois déplacent le ballon, il va y avoir du jeu. Nous navons plus joué chez nous depuis un moment. Je mattends à ce quils fassent un match costaud, auquel nous devrons répondre présent. Je pense quils ont aussi envie de faire tomber notre invincibilité à Dauger, donc de notre côté, il va vraiment falloir être cohérents, attentifs et costauds.
Lan dernier, ils avaient fait tomber votre invincibilité à domicile
Oui, ils avaient gâché la fête. Ce match me reste en travers de la gorge. On avait joué devant 40 000 personnes, cétait super, mais sur le match, on na pas été à la hauteur. On lavait mal préparé, que ce soit les joueurs, le staff, le club Tout le monde était dans le même bateau ce jour-là. Jespère que ça servira pour la suite.
Thomas Ceyte et les Bayonnais s'étaient inclinés à Anoeta, face à Pau.
Thomas Ceyte et les Bayonnais s'étaient inclinés à Anoeta, face à Pau. Icon Sport - Icon Sport
De votre côté, comment jugez-vous votre début de saison ?
Il a été compliqué à gérer, avec cette coupure au milieu. Nous navons pas eu beaucoup de moments pour évacuer la saison dernière. Jai emmagasiné beaucoup de fatigue, je sais que je peux faire beaucoup mieux. Je suis un peu frustré de ce que je peux faire. C'est bien quil y ait de la concurrence, ça va me tirer vers le haut.
Sur quels secteurs pouvez-vous mieux faire ?
Dans le déplacement, lactivité, la défense. Je veux être plus impactant en attaque. Pour linstant, je ne touche pas trop de ballons, mais ça va venir. Je ne suis pas constant, je suis sur courant alternatif sur certains matchs. Jen suis conscient, il va falloir que je travaille là-dessus.
Que pouvez-vous nous dire sur votre polyvalence entre le poste de quatre et de cinq ?
Jai commencé en quatre, et avec les années, je suis passé en cinq. Jaime bien jouer à droite, cest plus agréable, notamment en mêlée. Lorsque je suis quatre, je saute plus en touche, c'est un domaine que jaime bien. Je ne suis pas fermé, au contraire.
Dun bon joueur de Pro D2, vous êtes devenu un joueur de Top 14, qui sort dune saison pleine. Que vous dites-vous lorsque vous regardez dans le rétroviseur ?
Je ny crois pas trop Je suis arrivé au bon endroit, au bon moment. Grégory Patat ma fait confiance lan passé. Je ne me suis pas pris la tête, ça a vraiment marché. Je joue chaque week-end face à des mecs que jai regardés à la télé pendant dix ans. Jai vraiment envie de me frotter à eux. Mon parcours rugbystique nest pas comme celui des autres. Je nai pas fait les équipes de France chez les jeunes, un centre de formation À 32 ans, je ne suis pas fatigué dans ma tête. Au contraire, je veux encore y aller, continuer à performer et progresser. Y arriver sur le tard, cest presque dommage, mais cest une superbe expérience. Je me régale tous les week-ends et jespère que ça va continuer.
Vous montez en puissance, après avoir démarré en Fédérale 1
Le travail paye. Lorsque jétais à Nevers, avant le Covid, javais eu des contacts en Top 14. Je ne pouvais pas partir, car jétais sous contrat. Jai finalement découvert le Top 14 avec lAviron. Je suis très content que ça ait eu lieu avec Bayonne. Jespère que ça se passera tout aussi bien dans le futur.
Thomas Ceyte est passé par Nevers avant de rejoindre Bayonne.
Thomas Ceyte est passé par Nevers avant de rejoindre Bayonne. Icon Sport - Icon Sport
Quavez-vous trouvé à Bayonne ?
Une ferveur autour dun club, lénergie quil y a dans ce stade. Je trouve ça génial, ça dégage quelque chose. Des fois, nous faisons des semaines, à lentraînement, qui ne sont pas bonnes, mais nous savons que le samedi, à 17 heures, il va se passer un truc. Jadore les ambiances un peu chaudes. Elles me parlent. Quand jai vu les premiers matchs et quon arrivait à faire des exploits, je me suis dit que jétais au bon endroit, au bon moment. Après, des mecs comme Camille Lopez, Sireli Maqala, Guillaume Rouet sont très bons, ils jouent de partout. Moi, jai évolué dans mon style de jeu. Jétais, à Nevers, un joueur de devoir. Je ne touchais presque pas le ballon. Lan dernier, jai touché énormément de ballons. Je pense que jai plus touché de ballons lan dernier quen cinq ans à Nevers !
Et vous avez marqué quatre essais
Oui, ça ne mest jamais arrivé en dix ans (rires). Jai vraiment apprécié cette évolution.
Avez-vous été surpris dautant jouer ?
Complètement ! Je ne me prends pas la tête, mais je voulais performer. Bayonne ma toujours fait rêver. Lorsque jétais à Dax, je venais voir des matchs à Jean Dauger. Je ne me suis pas mis de limites, bien au contraire. Tout ce que je voulais, cétait prendre énormément de plaisir. Dans ma carrière, je me suis dit que je ne voulais jamais faire descendre un club. Des mecs ont fait monter lAviron il y a deux ans et la saison passée, il était hors de question quon descende. Après, quand jai vu létat desprit et lengagement, je me suis dit quon allait le faire. Finir aussi haut, cétait la cerise sur le gâteau. Dans quelques années, quand j'arrêterai, on se rappellera de cette saison, qui était extraordinaire. Mais maintenant, tout est reparti à zéro.
Vous avez évoqué lambiance de Jean Dauger un peu plus tôt. Vous semblez vous nourrir de cette relation avec le public
Oui, jaime ça ! Je lai fait une fois à Nevers. Tout le monde a commencé à le faire aussi. Ça nous donnait un supplément dâme, un peu plus de force et ça enterrait léquipe adverse. À Bayonne, 14 000 personnes hurlent, ça te donne de lénergie, ladversaire en a un peu moins et larbitre ne sait plus trop où siffler.
On dit quen signant à Bayonne, on devient joueur de rugby 24h/24. Lavez-vous ressenti en ville ?
Oui ! Des gens viennent tout le temps me parler. Au marché, des gens tarrêtent, te parlent de rugby. Cest génial, ici, ça pue le rugby, mais je pense que cest à double tranchant. Jimagine que le jour où on va perdre deux ou trois matchs de suite, les gens seront moins gentils.
Fin octobre, nos confrères de lÉquipe ont annoncé que vous alliez rejoindre Clermont la saison prochaine. Que pouvez-vous nous dire là-dessus ?
Je suis content davoir signé dans un autre club, où je pourrais éventuellement jouer le top six lannée prochaine, mais je suis déçu de la façon dont mon aventure à Bayonne se termine.