Ça pose :
1. Un problème éthique évident : dire aux joueurs "on ne te met pas à la porte, mais cherche un autre club pour la saison prochaine", ça revient à dire, hypocritement, "On ne peut pas contractuellement te virer, mais si on le pouvait, on le ferait.". C'était déjà plus que limite dans le cas de Barraque & co. (que je n'aimais pas du tout par ailleurs) que Gibbes avait trouvés là en arrivant. Ce serait d'autant plus dégueulasse de le faire avec un joueur qui joue bien, se donne, juste parce qu'il y a mieux sur le marché.
2. Un problème d'image pour le club, image déjà bien écornée par nos affaires successives. Et ça, ça peut jouer pour faire venir d'autres joueurs à l'avenir. Et sur certains supporters aussi, dont je fais partie. Je n'ai aucun lien de près ou de loin avec Clermont ; si je suis devenu supporter clermontois, c'est aussi en partie parce que je trouvais le club sympathique, que je m'identifiais avec.
3. Ça contribue à détruire ce sport. Entre les ruptures de contrat, les joueurs qui rejoignent un autre club en milieu de saison, ceux qui sont prêtés et se retrouvent à jouer contre leur club en cours de saison (!!), comme lors du dernier LR-MHR, les noms sur les maillots (la palme revenant au XV de France, où les noms sont écrits si petits qu'on ne peut de toute façon pas les lire - comme s'ils n'assumaient pas) et j'en passe, ça commence à faire beaucoup.
Je partage ton avis sur plusieurs points.
Par contre je me pose la question de savoir s'il est préférable de dire à un joueur en cours de contrat "écoute, on est content de toi mais on a besoin d'un joueur qui va certainement passer devant toi l'an prochain pour franchir un palier. Donc on peut respecter le contrat mais tu auras peu de temps de jeu, donc si tu souhaites rechercher un autre Club, on ne s'y opposera pas" ou alors ne rien dire, lui laisser croire qu'il va jouer tout en sachant que ce ne sera pas ta priorité, qu'il fera le bouche trou avec tout ce que ça implique, notamment psychologiquement, pour retrouver un club à la fin de son contrat.
On a quand même l'exemple d'un O'Connor sous les yeux.
Un joueur intéressant à son arrivée avec le staff qui l'a recruté puis mis de côté avec les staffs suivants ce qui a peut-être entraîné son comportement hygiénique actuel.
Résultat on paye un mec juste pour l'entraînement et surtout qui n'a aucune visibilité pour rebondir ailleurs.
Pour ce qui est de ton point 2, je crois (à mon grand désarroi) que l'image d'un club, comme une entreprise ou une personnalité d'ailleurs, ne devenienne de plus en plus qu'éphémère.
Qui se rappellera dans 20 ans des cas Vaha, Lapandry...?
Et pour ton troisième point, j'ai bien peur que le rugby ne s'aligne sur le fonctionnement du monde actuel où le chacun pour sa gueule sans conscience est devenu le mot d'ordre.
Ne m'en déplaise.