Plus joueur, moins féroce que Fritz Lee : Pita Gus Sowakula, l'homme aux mains d'argent de l'ASM Clermont
Depuis la blessure de Fritz Lee, Pita Gus Sowakula a pris une nouvelle dimension au sein du pack clermontois. Dans un style différent avec un inégalable jeu de mains, il est le trait d'union entre avants et trois-quarts.
Pita Gus Sowakula, avec ses deux compères de la troisième ligne, Alexandre Fischer et Killian Tixeront, a plané sur la rencontre de l’ASM, samedi dernier à Montpellier.
Le numéro 8 all black, avec ses onze passes après contact (off load) et ses seize courses ballon en mains, a illuminé le match par des gestes de classe où sa formation de basketteur a mis en lumière sa dextérité, son adresse et sa capacité à manier le ballon ovale.
« Je pense que les compétences que j’ai acquises au fil des années au basket m’ont donné confiance. Grâce à cela, je sais qui est à mes côtés pendant le match pour faire la passe au bon moment ».
Alors qu'il est arrivé en Auvergne en fin d’année dernière, ses prestations ont pourtant longtemps laissé un goût d’inachevé. Il lui a fallu s’adapter à son nouvel environnement, son nouveau club, un nouveau rugby aussi en Top 14. Son statut de non JIFF a aussi limité ses apparitions et, par voie de conséquence, son intégration.
Longtemps également, Pita Gus Sowakula (30 ans), qui a prolongé en décembre son bail à Clermont jusqu’en 2027, est resté, à son poste, dans l’ombre prégnante de l’icône Fritz Lee.
Nul ne sait si le staff clermontois n’aurait pas choisi Fritz Lee et son expérience lors des derniers matchs couperets de la phase régulière, ou pour ce barrage à Bayonne ce vendredi (21h05). Mais la blessure du capitaine clermontois à Northampton (fracture tibia péroné), le 4 avril, en Champions Cup, a accéléré le passage de relais entre les deux joueurs.
« J’ai un rôle important à jouer depuis que Fritz ne peut plus jouer », admet l’intéressé qui a dû prendre pleinement ses responsabilités.
Depuis, par la force des choses donc mais aussi en raison de ses prestations, Pita Gus Sowakula, qui reconnaît être plus dans son élément avec le n° 8 dans le dos, a enchaîné toutes les rencontres avec cinq titularisations lors des six derniers matchs (Sowakula était remplaçant à Castres où il est entré en jeu à la 47e minute, ndlr).
Bayonne "comme une finale"
Son style, plus coureur, plus joueur dans les grands espaces mais peut-être moins combattant, moins féroce dans les phases statiques et dans les rucks que Fritz Lee, a obligé ses coéquipiers à s’adapter.
« On sait que Pita est capable de prendre des brèches, confirme Baptiste Jauneau, le capitaine clermontois qui est aux premières loges pour porter un jugement. Il faut être vigilant et être en alerte afin d’être plus proche pour récupérer ses passes sans passer par le sol ».
Pita Gus Sowakula, lui aussi, va découvrir l’ambiance particulière des phases finales ce vendredi soir. « On aborde ce match comme une finale afin de vivre deux semaines supplémentaires ensemble »