Après la séance d’entraînement ouverte au public mardi au stade Michelin, Baptiste Jauneau a pu juger de l’aura née de son titre de champion du monde avec les Bleuets le 14 juillet dernier. Le jeune demi de mêlée se sait encore plus attendu. Mais en compétiteur, il est prêt à cela. La pépite clermontoise a même repris l’entraînement plus tôt pour se familiariser avec le nouveau projet de jeu.
LM : Il n’y a pas un supporter qui ne vous félicite pas à la suite de votre titre de champion du monde. Est-ce que cela a changé votre vie ?
BJ : Oui et non (rires). C’est sûr que cela change pas mal de choses. Mais si je suis nul sur le terrain, au final, cela ne voudra rien dire. Les supporters sont heureux qu’un joueur du club soit champion du monde avec les U20. Après, c’est certain qu’il y aura plus d’attentes autour de moi.
Quelle image garderiez-vous de cette compétition en Afrique du Sud ?
Du bonheur ! Nous avions un sacré groupe. Et personnellement, c’était ma dernière compétition avec les moins de 20 ans. Mon dernier match contre les Irlandais alors que j’avais perdu deux fois contre eux lors des Six Nations. Je n’ai jamais pu faire de Grand Chelem. Donc là, pfffff… C’était vraiment énorme. On a vécu une put… d’aventure pendant un mois. Tous les gars, ceux qui jouaient comme ceux qui ne jouaient pas, le staff, les blessés, les suspendus… tout le monde était vraiment uni.
Est-ce votre plus grand souvenir sportif ?
Pour le moment, oui, c’est le plus grand. J’espère que le prochain ce sera avec l’ASM Clermont. Mais être champion du monde avec les U20 c’est quand même incroyable.
Vous avez repris avec l’ASM seulement dix jours après la finale. Etait-ce une volonté de votre part ?
C’était une discussion avec le staff. Mais nous nous sommes un peu mal compris concernant la date à laquelle je devais reprendre. Du coup je suis revenu sur Clermont. Et quitte à être ici, j’ai préféré retrouver l’entraînement plutôt que de rester chez moi. J’ai eu des séances allégées ce qui est normal. Mais c’est positif car cela m’a permis d’apprendre le projet plus rapidement. En arrivant au dernier moment, deux semaines avant la reprise du Top 14, cela aurait pu être un peu chaud pour moi.
D’où l’importance de reprendre avant les deux premiers matchs amicaux…
Exactement. Pour tout se mettre en tête, c’était un peu obligatoire. Ces deux matchs vont nous permettre de bien mettre notre jeu en place. Gagner peut nous permettre de prendre de la confiance. Mais l’essentiel sera de tout mettre en ordre pour gagner le premier match en Top 14 à Oyonnax.
Vous allez également découvrir un nouveau partenaire expérimenté à la charnière avec Benjamin Urdapilleta…
J’ai déjà commencé un peu via les séances d’entraînement. Je ne vais pas aussi vite que lui. Il y a des fois où je suis un peu lent pour entendre les annonces. Nous avions déjà deux bons ouvreurs avec Jules (Plisson) et Antho (Belleau). Je pense qu’avec Benjamin en plus cela peut nous faire du bien. Mine de rien, il va faire 38 ans. Il a joué avec les Pumas (la sélection argentine). On a presque 18 ans d’écart et cela représente quand même un petit bout de chemin. En plus, c’est un mec vraiment cool. Que ce soit avec les jeunes ou les autres, il est là pour aider les gens. Pour nous c’est énorme.
À travers les séances animées par Julien Laïrle et Frédéric Charrier, on sent une volonté de mettre beaucoup de rythme. Est-ce votre ressenti également ?
Oui c’est clair ! Des fois, nous n’avons même pas le temps de nous mettre en place que c’est déjà parti. Mais si nous arrivons à être bons quand c’est le chaos, en match ça devrait aller. Ils veulent nous mettre vite dans le rouge. Et si on parvient à être performant dans cette situation, on le sera quand on sera bien.
Vous avez franchi un cap la saison dernière. Qu’est-ce que vous auriez envie d’améliorer dans votre jeu lors des prochains mois ?
Je veux être mieux avec mon jeu au pied. Il y a certains matchs où je n’ai pas été assez précis. Et c’est quelque chose de très important. Je veux aussi amener de plus en plus de vitesse dans le jeu en essayant notamment de casser le plus de plaquages possibles quand je tente de partir. C’est vraiment mon souhait. Enfin je pense que je dois aussi améliorer mon entente avec les avants. J’ai encore du mal à parler fort. Ça serait vraiment chouette pour moi et surtout pour l’équipe.
Arnaud Clergue
