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coming out dans le rugby


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#1 el landeno

el landeno

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Posté 29 juin 2023 - 19:18

Campbell Johnstone : « Je mettais mes erreurs sportives sur le compte de l'homosexualité » Campbell Johnstone, ex-joueur de Biarritz, est le premier All Black à avoir fait son coming out. L'ancien pilier international s'est longuement confié à « L'Équipe » sur son histoire et les doutes qui ont accompagné sa carrière de rugbyman professionnel.

Depuis son coming out, le 30 janvier, à la télévision néo-zélandaise, Campbell Johnstone (43 ans) s'investit pleinement en faveur de la cause LGBT +, autant auprès de la presse, pour raconter son histoire, que pour la Fédération néo-zélandaise de rugby (NZR), pour qui il fait des conférences et travaille sur des projets pour que le rugby soit « un peu plus inclusif ». C'est dans leurs bureaux d'Auckland que l'ancien pilier international a accueilli L'Équipe, juste après une réunion d'un de ces fameux projets pour la NZR. Pendant quarante minutes, l'ex-joueur de Biarritz (2018-2012) a répondu franchement à nos questions avec un sourire communicatif.

 
 

« Vous avez fait votre coming out à la télévision nationale il y a presque quatre mois. Qu'est-ce qui a changé dans votre vie ?
Pas grand-chose dans ma vie personnelle à vrai dire. C'est plutôt mon image publique qui a évolué. Mon homosexualité a été bien acceptée par un grand nombre de personnes. J'ai reçu beaucoup de messages de soutien et j'ai eu la chance de lire énormément d'histoires similaires à la mienne. L'exposition médiatique me permet aussi d'en parler dans des conférences ou dans des réunions avec les clubs. J'évoque principalement la notion de respect de l'autre pour rendre tout le système un peu plus inclusif.

Pourquoi l'avoir révélé ?
J'étais en paix avec moi-même depuis quelque temps. Et je pensais qu'en parler en public allait définitivement fortifier cette paix intérieure tout en faisant disparaître le peu d'anxiété qui pesait encore sur moi. Avant ça, je n'étais pas assez fort mentalement et pas assez heureux pour être cette personne. J'en suis donc venu au fait que, si je venais à faire mon coming out, j'aiderais les gens et resterais dans cette sphère qui me permettrait d'agir en faveur de la communauté LGBT +. Je ne voulais pas raconter mon histoire et retourner dans l'anonymat. Ça n'aurait aidé personne.

Quand avez-vous su que vous étiez homosexuel ?
Les premiers indices remontent à mes 15-16 ans. J'étais au lycée. Mon groupe d'amis parlait de la beauté de telle ou telle fille. Et pendant que les autres parlaient, je me disais que c'était plutôt les garçons qui étaient beaux ou attirants. C'est l'une des premières fois où j'ai songé à l'homosexualité.

 
 

Vous étiez donc dans le déni...
Je me souviens avoir refoulé ces pensées pour me concentrer sur les cours et le rugby. J'espérais que ça ne revienne pas à nouveau. Mais quand tu grandis, tu vis des choses, tu changes, tes sentiments évoluent. Et puis, ces pensées reviennent et deviennent plus fortes. À un moment, tu sais que c'est inévitable. Malgré ça, j'ai quand même continué à les repousser.

« J'avais cette vision de ce qu'un All Black idéal devait être : hétéro, viril, fort, qui boit de la bière et tout ça. Quand l'homosexualité est entrée dans l'équation, je me disais que ça ne faisait pas partie du plan »

 

 
 
 

Avez-vous tenté d'avoir des petites amies ?
Ça m'est arrivé. Sortir avec des filles, avoir des copines de temps en temps, c'est une envie de rentrer dans la norme, de déguiser la vérité avec ce que fait tout le monde. Aussi, tu n'es jamais sûr à 100 % d'être gay. Tu te dis "peut-être que je le suis, mais peut-être pas, c'est peut-être passager..." Tout le monde a cette phase où ils essaient différentes choses pour tenter de se convaincre.

Pourquoi l'avez-vous caché durant votre carrière ?
Ça ne correspondait pas à mon monde idéal. J'avais cette vision de ce qu'un All Blacks idéal devait être : hétéro, viril, fort, qui boit de la bière et tout ça. Quand l'homosexualité est entrée dans l'équation, je me disais que ça ne faisait pas partie du plan. Ça ne devait pas être là, donc je l'ai repoussée.

Pensiez-vous que l'homosexualité était une mauvaise chose ?
Pas une mauvaise chose, non. J'avais plutôt peur que ça me détourne de mes objectifs, comme être sélectionné, faire un bon match ou une bonne saison. C'est une bataille interne entre moi et moi-même, plutôt que contre les gens autour de moi, puisqu'au final, les quelques personnes à qui j'ai confié la chose n'étaient pas surprises et en ont fait un non-événement. Il y a des personnes qui rencontrent des problèmes après avoir fait leur coming out. Moi, j'ai eu la chance de n'avoir que des gens bienveillants autour de moi.

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Campbell Johnstone (43 ans), le 17 mai, à Auckland, dans les bureaux de la Fédération néo-zélandaise de rugby. (Gauthier Baudin/L'Équipe)

Vous voyiez cela comme une barrière ?
Peut-être comme une barrière, oui. Mais je vais vous dire quelque chose qui va peut-être vous paraître complètement illogique : je mettais mes erreurs sportives sur le compte de l'homosexualité. Et dans le même temps, j'utilisais ce côté gay pour gonfler ma motivation à atteindre mes objectifs, pour m'entraîner plus dur et mieux me concentrer. Ce n'était vraiment pas la bonne méthode, ce n'est que plus tard que j'ai compris que cette "haine de soi motivante" était inutile. Il faut une motivation positive pour avancer, et tu as toujours plus de bienfaits en utilisant cette méthode. Il faut juste du temps pour s'en rendre compte.

À qui avez-vous fait votre coming out en premier ?
À mes parents. Je devais être dans la vingtaine, donc au début des années 2000. Ils ont été les meilleurs parents possibles. Je savais que si j'avais leur soutien, tout serait un peu plus facile, j'aurais moins d'anxiété, de stress... Mais pour eux, ce n'était pas une surprise. Ma mère avait l'air de déjà le savoir (il rigole). Je ne pouvais pas rêver mieux comme réaction.

« Le langage utilisé dans les clubs a énormément changé. C'est plus respectueux, les entraîneurs et les joueurs pensent beaucoup plus à ce qu'ils disent »

 

 
 
 

À votre avis, comment cela aurait pu se passer si vous l'aviez fait publiquement à cette époque-là ?
Je ne sais pas vraiment... (Il marque une pause). Je pense que ça aurait été dur, que ça aurait demandé énormément de force mentale car je ne gérais pas cet aspect de moi-même de la bonne manière. Ça n'aurait vraiment aidé personne à ce moment-là.

L'accueil de personnes de la communauté LGBT + dans le rugby a-t-il évolué entre le début de votre carrière et aujourd'hui ?
Il y a toujours la place pour mieux faire. Mais, le langage utilisé dans les clubs a énormément changé. C'est plus respectueux, les entraîneurs et les joueurs pensent beaucoup plus à ce qu'ils disent. Le langage continuera à évoluer dans le bon sens avec l'arrivée et l'accueil de plus en plus de personnes dans le sport. La race, la nationalité, la religion, la sexualité, rien de cela n'aura d'importance une fois que les gens seront réunis uniquement pour la passion du sport. Et c'est aussi une voie à double sens. Si les personnes LGBT + veulent pratiquer un sport, ils doivent aller voir des clubs et leur parler tranquillement pour leur demander quelles sont leurs politiques sur l'accueil d'une personne de cette communauté. En faisant cela, vous amenez le club à penser à cette thématique. Et quand les responsables du club entendent des mauvaises plaisanteries ou des moqueries dans les vestiaires ou sur les terrains, ces responsables-là vont pouvoir éduquer avec respect pour rendre le sport plus inclusif.

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En juin 2005, Campbell Johnstone (au centre) fête sa première sélection avec les All Blacks face aux Fidji. (William West/AFP)

Quand vous parlez du langage, vous pensez à des gros mots ou des insultes ?
Non rien de cela. Mais il y a toujours des stéréotypes ou des préjugés. On entend parfois "arrête d'être une femmelette" ou "stop being a sissy" (en anglais, arrête de faire ta poule mouillée). Maintenant, ça s'est estompé. Il y avait aussi quelques jurons, mais cela a tendance à disparaître des terrains. Ces changements dans les attitudes permettent de mesurer l'évolution de notre sport dans la prise de conscience sur le poids des mots.

Avez-vous pris exemple sur des sportifs gays pour vous aider à construire la paix intérieure dont vous parlez ?
Pas vraiment. Mais j'ai toujours eu énormément de respect pour Gareth Thomas (joueur de rugby gallois passé par le Stade Toulousain entre 2004 et 2007) après avoir fait son coming out en 2009. Même chose pour Ian Roberts (joueur de rugby à XIII australien, qui a fait son coming out en 1995), en NRL.

« J'attends avec grande impatience l'époque où nous n'aurons pas à avoir toute cette couverture médiatique sur la sexualité d'un joueur, où ça ne sera pas extraordinaire qu'un All Blacks soit homosexuel »

 

 
 
 

Tirez-vous de la fierté d'être le premier All Black gay ?
C'est un sentiment partagé. Un peu, forcément. Mais j'attends avec grande impatience l'époque où nous n'aurons pas à avoir toute cette couverture médiatique sur la sexualité d'un joueur, où ça ne sera pas extraordinaire qu'un All Blacks soit homosexuel.

Selon vous, votre coming out a-t-il changé la vision du public sur les préjugés entourant les joueurs homosexuels ?
Je pense que oui. Et je me base sur les messages que j'ai reçus. Il y a eu beaucoup d'histoires de personnes qui ont abandonné le rugby car ils ne sentaient pas en sécurité ou bien accueillis dans cet environnement. Et mon coming out a changé la vision des gens sur la communauté arc-en-ciel en me plaçant comme un modèle. J'étais très heureux de lire que certains allaient revenir dans leur club grâce à moi.

Avez-vous déjà été confronté à l'homophobie en Nouvelle-Zélande ou en France ?
Non, jamais. Certains de mes amis, oui, et c'est toujours triste d'entendre que ça arrive toujours.

Vous avez aussi joué en Roumanie (2013) et en Russie (2013-2014). Qu'en est-il de ces pays-là ?
Quand j'ai joué là-bas, j'ai caché cet aspect de ma personnalité. Je ne voulais pas faire de vagues, je me contentais d'aller aux entraînements et de jouer au rugby.

Rares sont les joueurs en activité ouvertement homosexuels, contrairement à la scène féminine. Est-ce plus dur de faire son coming out quand on est un homme ?
Oui, c'est probablement le cas. Cela vient sans doute de l'idée du All Black idéal ou du rugbyman idéal dont j'ai parlé avant. C'est un vrai défi pour toutes les personnes qui veulent faire leur coming out. Il faut peser le pour et le contre. C'est toujours cette notion de combat interne, et les joueurs doivent être en paix avec eux-mêmes pour pouvoir l'annoncer. »

En bref
Campbell Johnstone
43 ans (NZL)
Ancien All-Black (3 sélections, 2005).
Pilier.
Carrière pro : Canterbury (NZL, 2002-2008), Crusaders (NZL, 2004-2008), Biarritz (2008-2012), Tasman (AUS, 2012), Ospreys (GAL, 2012-2013), Krasny Yar (RUS, 2013), Bucarest (ROU, 2013-2014).
 
 

 


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#2 Alex chocolatines

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Posté 29 juin 2023 - 19:27

Très bien tout ça mais pourquoi un homosexuel se sent il presque obligé de faire un coming out ? Perso je m'en fous royalement de connaitre la sexualité de mes potes ou des autres joueurs.

J'ai jamais vu un étéro arriver et dire " bon les gars faut que je vous dise un truc, chuis étéro". ça n'a pas de sens, j'ai des copains et copines homos, nous n'avons jamais parlé de cela, ça n'apporterait rien de plus rien de moins à notre amitié, donc chacun vit sa vie normalement. 


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#3 RCV06

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Posté 29 juin 2023 - 19:48

Très bien tout ça mais pourquoi un homosexuel se sent il presque obligé de faire un coming out ? Perso je m'en fous royalement de connaitre la sexualité de mes potes ou des autres joueurs.

J'ai jamais vu un étéro arriver et dire " bon les gars faut que je vous dise un truc, chuis étéro". ça n'a pas de sens, j'ai des copains et copines homos, nous n'avons jamais parlé de cela, ça n'apporterait rien de plus rien de moins à notre amitié, donc chacun vit sa vie normalement. 

Je pige pas non plus, on veut que le mec soit bon et qu il désosse tout ce qui bouge, après ce qu il fait chez lui on s'en tape.

 

Après ce pose quand même le problème des transgenres, j ai vu que ça posait problème dans le tir à l arc parce que ça faussait les résultats..


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#4 Alex chocolatines

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Posté 29 juin 2023 - 19:50

Je pige pas non plus, on veut que le mec soit bon et qu il désosse tout ce qui bouge, après ce qu il fait chez lui on s'en tape.

 

Après ce pose quand même le problème des transgenres, j ai vu que ça posait problème dans le tir à l arc parce que ça faussait les résultats..

C'est effectivement plus compliqué ... Dans la vie de tous les jours, ça ne me pose aucun problème mais sportivement c'est pas si simple comme dirait l'autre.


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#5 Buckaroo

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Posté 29 juin 2023 - 19:55

Très bien tout ça mais pourquoi un homosexuel se sent il presque obligé de faire un coming out ? Perso je m'en fous royalement de connaitre la sexualité de mes potes ou des autres joueurs.

J'ai jamais vu un étéro arriver et dire " bon les gars faut que je vous dise un truc, chuis étéro". ça n'a pas de sens, j'ai des copains et copines homos, nous n'avons jamais parlé de cela, ça n'apporterait rien de plus rien de moins à notre amitié, donc chacun vit sa vie normalement. 

Il parle pour normaliser la chose, pour que cela devienne tellement banal qu'on ne remarque pas plus que tel ou tel est homo, que ça devienne comme la couleur des yeux ou des cheveux. Dans une société où ce serait vu comme normal d'être homosexuel, il n'y aurait pas de coming out. Mais là, il s'exprime pour envoyer un message aux autres, pour normaliser la chose. À la fois pour les jeunes homos, mais aussi pour le monde du rugby en général.

 

 

Après ce pose quand même le problème des transgenres, j ai vu que ça posait problème dans le tir à l arc parce que ça faussait les résultats..

Ça, c'est un tout autre problème.


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#6 RCV06

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Posté 29 juin 2023 - 20:00

Il parle pour normaliser la chose, pour que cela devienne tellement banal qu'on ne remarque pas plus que tel ou tel est homo, que ça devienne comme la couleur des yeux ou des cheveux. Dans une société où ce serait vu comme normal d'être homosexuel, il n'y aurait pas de coming out. Mais là, il s'exprime pour envoyer un message aux autres, pour normaliser la chose. À la fois pour les jeunes homos, mais aussi pour le monde du rugby en général.

 

 

Ça, c'est un tout autre problème.

Mais avant on se posait pas toutes ses question, le rugby fait partie de la société donc statistiquement il y a toujours eu des homos qui jouaient avec nous et ça ne posait problème à personne.

Perso je me suis jamais posé la question de savoir si mes partenaires étaient homo ou pas.


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#7 Alex chocolatines

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Posté 29 juin 2023 - 20:03

Il parle pour normaliser la chose, pour que cela devienne tellement banal qu'on ne remarque pas plus que tel ou tel est homo, que ça devienne comme la couleur des yeux ou des cheveux. Dans une société où ce serait vu comme normal d'être homosexuel, il n'y aurait pas de coming out. Mais là, il s'exprime pour envoyer un message aux autres, pour normaliser la chose. À la fois pour les jeunes homos, mais aussi pour le monde du rugby en général.

 

 

Ça, c'est un tout autre problème.

Normaliser ? mais y a rien d'anormal, ça m'a jamais posé problème. Moi quand j'ai coaché des jeunes j'ai toujours veillé à  ce qu'il n'y ait aucun terme stigmatisant ou blessant. J'ai souvent gueulé pour ces conneries, je ne voulais pas qu'on se moque du petit gros du grand sec du gars un peu efféminé de la nana un peu garçon manqué... Enfin l'éducation au respect puisque apparemment ça ne se faisait pas dans toutes les familles.



#8 Buckaroo

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Posté 29 juin 2023 - 20:44

Mais avant on se posait pas toutes ses question, le rugby fait partie de la société donc statistiquement il y a toujours eu des homos qui jouaient avec nous et ça ne posait problème à personne.

Perso je me suis jamais posé la question de savoir si mes partenaires étaient homo ou pas.

 

Normaliser ? mais y a rien d'anormal, ça m'a jamais posé problème. Moi quand j'ai coaché des jeunes j'ai toujours veillé à  ce qu'il n'y ait aucun terme stigmatisant ou blessant. J'ai souvent gueulé pour ces conneries, je ne voulais pas qu'on se moque du petit gros du grand sec du gars un peu efféminé de la nana un peu garçon manqué... Enfin l'éducation au respect puisque apparemment ça ne se faisait pas dans toutes les familles.

Vous, peut-être, mais ce n'est pas le cas de la société en général.

 

Pour ne parler que de la France, l'homosexualité y était considérée comme maladie mentale jusqu'en 1992 (je crois que c'est 1990 pour l'OMS). Je me souviens avoir vu à la télévision les manifestations à l'occasion du mariage homosexuel en France, il y a une dizaine d'années, et ce qui se disait alors des homosexuels était terrifiant, répugnant. Et puis, comme dirait Herrero, le rugby "c'est le pas-pédé" !

 

Dans d'autres pays du monde du rugby, ce n'est pas beaucoup mieux. Je n'aimerais pas faire de sondage parmi les îliens du Pacifique, par exemple, dont la majorité sont méthodistes ou pentecôtistes... Il y a deux jours, je crois, un joueur de Toulon a commenté sur ses réseaux sociaux une photo de la Gay Pride avec des émoticônes en train de vomir. Quel message cela envoie à un potentiel jeune fan homo ?  Folau a pris à l'époque parce qu'il s'est exprimé a plusieurs reprises sur les réseaux sociaux, mais je suis prêt à parier qu'un très grand nombre d'îliens partagent ses idées. En Argentine, l'homophobie est très présente, et les attaques contre les homos aussi. En Afrique du Sud, pourtant nation arc-en-ciel, être homosexuel peut-être très dangereux à certains endroits.

Alors, oui, il a raison de sortir du placard, de s'exprimer. Si ça peut permettre à de jeunes garçons de s'accepter, si ça peut normaliser la situation, je trouve ça très bien. C'est, je crois, un passage obligé. Et comme tu le dis, Alex, puisqu'on ne peut pas toujours compter sur la famille, il est salutaire que la société au sens large - professeurs, éducateurs, amis, sportifs connus, etc - offre un point de vue différent.

Par ailleurs, le respect n'est pas la même chose que la normalité ; je connais beaucoup de personnes qui respectent les personnes homosexuelles, mais pour qui l'homosexualité est une tare (c'est le cas de beaucoup de religions, et je vis entouré de personnes très croyantes). Si un jeune homo grandit dans un tel contexte, le respect ne lui suffit pas pour s'accepter - ce dont il a besoin, c'est que sa sexualité devienne normale, qu'elle ne soit pas plus remarquable, au sens propre, que la couleur des yeux.


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#9 Bon Chasseur

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Posté 29 juin 2023 - 21:24

Très bien tout ça mais pourquoi un homosexuel se sent il presque obligé de faire un coming out ? Perso je m'en fous royalement de connaitre la sexualité de mes potes ou des autres joueurs.

J'ai jamais vu un étéro arriver et dire " bon les gars faut que je vous dise un truc, chuis étéro". ça n'a pas de sens, j'ai des copains et copines homos, nous n'avons jamais parlé de cela, ça n'apporterait rien de plus rien de moins à notre amitié, donc chacun vit sa vie normalement. 

la célébrité, se sentir spécial. C'est pour moi exactement pareil que David Pocock qui fait le gendarme anti-homophobie. Qui t'a désigné police défenseur des homosexuels ? C'est louable d'être ouvert d'esprit en général dans la vie et de se montrer aimant et tolérant des différences etc... mais pourquoi tu t'affiches comme le sauveur de l'univers ? Tu peux très bien le faire dans ta vie privée sans le graver dans les murs de la ville. C'est des gens qui ont un complexe et qui doivent extérioriser le complexe. Si t'es à l'aise avec un truc, tu ne le cries pas sur les toits. C'est ta vie privée, c'est tout, comme tout le monde.


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#10 Good Shvili

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Posté 29 juin 2023 - 21:29

la célébrité, se sentir spécial. C'est pour moi exactement pareil que David Pocock qui fait le gendarme anti-homophobie. Qui t'a désigné police défenseur des homosexuels ? C'est louable d'être ouvert d'esprit en général dans la vie et de se montrer aimant et tolérant des différences etc... mais pourquoi tu t'affiches comme le sauveur de l'univers ? Tu peux très bien le faire dans ta vie privée sans le graver dans les murs de la ville. C'est des gens qui ont un complexe et qui doivent extérioriser le complexe. Si t'es à l'aise avec un truc, tu ne le cries pas sur les toits. C'est ta vie privée, c'est tout, comme tout le monde.

 

comme quoi, y’a du boulot


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#11 Silhouette

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Posté 29 juin 2023 - 21:54

Mais avant on se posait pas toutes ses question, le rugby fait partie de la société donc statistiquement il y a toujours eu des homos qui jouaient avec nous et ça ne posait problème à personne.
Perso je me suis jamais posé la question de savoir si mes partenaires étaient homo ou pas.


Le fait qu'on a zero (0) joueurs ouvertement homosexuels et toujours en activite dans le rugby pro, quand dans le même temps tu as quantité d'article sur leur vie de famille, les épouses, etc, ça vous met pas la puce a l'oreille que peut-être, même en 2023, c'est pas si facile a faire accepter ? Comme dit Buck, j'aimerais pas faire un sondage anonyme dans les vestiaires du Top14 a ce sujet ...
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#12 Alex chocolatines

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Posté 29 juin 2023 - 22:12

Le fait qu'on a zero (0) joueurs ouvertement homosexuels et toujours en activite dans le rugby pro, quand dans le même temps tu as quantité d'article sur leur vie de famille, les épouses, etc, ça vous met pas la puce a l'oreille que peut-être, même en 2023, c'est pas si facile a faire accepter ? Comme dit Buck, j'aimerais pas faire un sondage anonyme dans les vestiaires du Top14 a ce sujet ...

Mais Justement on n'a pas besoin que les mecs crient sur les toits leurs orientations intimes. Quand t'es proche d'une personne, tu connais sa vie privée, pas besoin qu'il affiche ça dans la presse, à croire qu'on doit tous etre rangés dans des cases   :ermm:

Et pour faire accepter c'est une question d'éducation qui commence à la maison puis continue à l'école et au club de sport pour ceux qui ont la chance de pratiquer.

Une chose est sure, tu ne convaincras pas les plus réfractaires, meme avec des célébrités engagées. 

La tolérance, c'est un état d'esprit, ça s'achète pas au mètre.


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#13 pims

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Posté 29 juin 2023 - 22:12

la célébrité, se sentir spécial. C'est pour moi exactement pareil que David Pocock qui fait le gendarme anti-homophobie. Qui t'a désigné police défenseur des homosexuels ? C'est louable d'être ouvert d'esprit en général dans la vie et de se montrer aimant et tolérant des différences etc... mais pourquoi tu t'affiches comme le sauveur de l'univers ? Tu peux très bien le faire dans ta vie privée sans le graver dans les murs de la ville. C'est des gens qui ont un complexe et qui doivent extérioriser le complexe. Si t'es à l'aise avec un truc, tu ne le cries pas sur les toits. C'est ta vie privée, c'est tout, comme tout le monde.

on voit bien le côté chasseur là



#14 Bon Chasseur

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Posté 29 juin 2023 - 22:42

on voit bien le côté chasseur là

quoi où ça lol qu'est ce que j'ai dit de pââââ bien ?



#15 Silhouette

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Posté 29 juin 2023 - 23:48

Mais Justement on n'a pas besoin que les mecs crient sur les toits leurs orientations intimes. Quand t'es proche d'une personne, tu connais sa vie privée, pas besoin qu'il affiche ça dans la presse, à croire qu'on doit tous etre rangés dans des cases   :ermm:
Et pour faire accepter c'est une question d'éducation qui commence à la maison puis continue à l'école et au club de sport pour ceux qui ont la chance de pratiquer.
Une chose est sure, tu ne convaincras pas les plus réfractaires, meme avec des célébrités engagées. 
La tolérance, c'est un état d'esprit, ça s'achète pas au mètre.


Mais du coup, comment tu expliques que les joueurs se sentent prêts à parler de leur familles quand ils sont heteros, mais aucun (zéro) homo ne se sent assez à l'aise et en sécurité pour vivre sa vie normalement.. ?! Je veux bien que ça ne t'intéresse pas les stars, etc, mais pour moi le problème c'est qu'aujourd'hui, les homosexuels dans le rugby (masculin) et le sport pro (masculin) en général ne peuvent pas juste vivre avec leur partenaire, se balader en ville avec, etc. Et donc tous ceux qui sont assez courageux pour parler ouvertement du fait qu'ils étaient joueurs pros et sont homosexuels va dans le bon sens et est important justement pour que ça devienne tellement banal qu'on a plus besoin d'en parler.
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