Pour la première fois depuis qu’il est à l’ASM Clermont, Christophe Urios a mis un tacle sévère aux arbitres samedi soir après la défaite de son équipe à Toulouse (31-10), considérant que son équipe "était mal arbitrée" depuis le début de saison.
Il y a un mois et demi, nous avions laissé Antoine Dupont sur la pelouse du Stade de France, battu avec les Bleus en quart de finale de la Coupe du monde. Ce soir-là, comme jamais, le numéro 9 toulousain et tricolore avait beaucoup gesticulé après des décisions de M. O'Keeffe, l’arbitre néo-zélandais de ce match.
Samedi soir, à Toulouse, Dupont n’a pas eu à élever la voix contre M. Ramos (l’arbitre), tout le contraire de son vis-à-vis Sébastien Bézy qui s’est énervé à plusieurs reprises. Il a notamment affiché son incompréhension sur la décision de ne pas sanctionner Thomas Ramos pour son croche-pied sur Yérim Fall qui allait très probablement aplatir s’il n’avait pas chuté devant l’en-but.
En visionnant les images sur l’écran géant, Bézy a tenté de parler à l’arbitre, mais c’est Ramos (le joueur) qui l’a un peu rabroué, signalant au référé que le demi de mêlée de l’ASM n’était pas capitaine et n’avait pas à exprimer son point de vue.
Cette action sera sans aucun doute abordée par les autorités arbitrales cette semaine. Que dit M. Ramos en direct après visionnage ? Il reconnaît le contact du pied du Toulousain sur celui du Clermontois alors qu’il était en chasse derrière lui. Mais il ne reconnaît pas l’intentionnalité du geste.
Sauf que, accidentelle ou pas, la faute est réelle. Et qu’elle aurait dû déboucher sur "essai de pénalité et carton jaune" contre Ramos. C’est, en tout cas, ce que nous dit un ancien arbitre qui ne souhaite pas s’exprimer officiellement. Le doute reste néanmoins permis.
Une faute accidentelle est-elle sanctionnable, ou pas ?
Cela étant, ce fait de jeu aurait pu être un tournant. A la 50e minute, il aurait alors permis à Clermont de passer devant (10-7). Autres actions litigieuses, les deux dernières mêlées du match ; sur la première le pack de l’ASM avance clairement et fait relever la première ligne toulousaine. L’arbitre la fait rejouer et sanctionne alors les Clermontois.
Moins d’une heure plus tard, Christophe Urios ne cachait pas sa colère. "Qu’on ne vienne pas me dire que sur ces mêlées, leur droitier n’est pas complètement en ‘’traviole‘’… Comment c’est possible de ne pas siffler ça ?"
Après le match perdu face à Toulon, l’essai accordé à Coulon en coin, à la lutte avec Fainga’a, était déjà resté en travers de la gorge d’Urios (*). Au point de répéter, samedi soir à Toulouse, et à trois reprises, "on est mal arbitré".
"Jusqu’à maintenant je ne parlais pas, mais ça suffit, il faut qu’on se fasse respecter. Après, on finit 10e la saison dernière, on est en construction, donc on nous arbitre comme ça", soufflait Urios, dépité.
En relais de son coach, le troisième ligne Lucas Dessaigne est resté plus sur la réserve. "Quand tu as une mêlée à 5 mètres pour toi, que tu les enfonces et qu’ensuite tu n’as rien et que c’est leur tour et tu prends pénalité… Tu te poses des questions. Mais bon, au rugby on ne peut rien dire sur l’arbitrage, donc je ne dirai rien", a conclu le flanker clermontois.
(*) Le 3e ligne toulonnais semblait avoir commis un en-avant avant d’aplatir, mais les autorités compétentes (FFR) ont jugé en milieu de semaine dernière l’essai justifié car le ballon roule sous le ventre de Coulon en direction de son bras et qu’il n’y a donc pas d’en-avant.
Christophe Buron (LM - 27/11/23)