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Fouyssac et Tauzin, la fibre toulousaine
/ASM Rugby Les Clermont - Toulouse sont toujours un peu à part. Celui de ce dimanche (21 h 05) le sera encore un peu plus pour Lucas Tauzin et Pierre Fouyssac, deux anciens de la maison haut-garonnaise qui portent aujourd’hui les couleurs « jaune et bleu ».Vous allez retrouver votre ancien club, qui continue de dominer le Top 14 et la Coupe d’Europe. Comment expliquez-vous cette longévité au plus haut niveau ?Pierre Fouyssac (PF) : Le club a su trouver des ressources en interne. Il a su créer son équipe autour de jeunes issus de son centre de formation. Ces jeunes ont « matché » très tôt tous ensemble. À cela, le club a su ajouter chaque année une ou deux individualités dans son recrutement.Lucas Tauzin (LT) : Il y a aussi cette culture de la gagne qui est instaurée depuis le plus jeune âge dans toutes les catégories. Forcément, ça se retrouve plus tard en équipe première.Vous êtes arrivés à 18 ans (Tauzin) et 23 ans (Fouyssac) à Toulouse, comment s’intègre-t-on dans cet effectif majoritairement composé de joueurs formés au club ?LT : Quand je suis arrivé, on était sur une fin de génération. Il y avait encore Thierry Dusautoir ou Patricio Albacete, donc je me faisais petit dans le vestiaire. Après, petit à petit je me suis intégré par le biais des plus jeunes justement et peu à peu, j’ai su trouver ma place.PF : Personnellement, j’avais la chance de connaître des joueurs de ma génération comme Thomas Ramos ou Julien Marchand, ça m’a bien aidé. Le groupe avait d’ailleurs une moyenne d’âge assez jeune, donc ça a aussi facilité les choses.Là-bas, vous avez gagné de nombreux titres. Mais, l’un comme l’autre, vous n’avez jamais participé à la moindre finale. Est-ce une frustration ?LT : Quand il y a des effectifs avec autant de monde, ce n’est pas évident d’être sur la feuille. Il y avait un paquet d’autres joueurs qui n’y étaient pas non plus. Forcément, ce n’est pas la même satisfaction, mais bon, c’est l’aboutissement de saisons qui sont quand même assez longues. Même si on ne participe pas aux finales, ça reste gratifiant.PF : Oui, c’est la récompense d’un groupe. Même si je n’ai jamais eu la chance de faire partie des 23, ça reste de très belles expériences.Si vous ne deviez retenir qu’une seule chose de votre passage au Stade Toulousain, ce serait quoi ?PF : Ce goût de la gagne. Tu ne fais pas un exercice, même le moindre petit jeu, sans qu’il y ait cet esprit de compétition. Il y a toujours un gars pour râler, ce sont tous des compétiteurs et ça se ressent ensuite dans les grands matchs.LT : La cohésion aussi. Le groupe est vraiment très soudé : peu importe que tu joues ou pas, les mecs sont toujours là. Ce n’est jamais évident de ne pas trop jouer. Mais on ressent toujours cette cohésion, tout le monde pousse vers le même objectif. Et à la fin, ça compte.Quand on joue à Toulouse et qu’on s’apprête à affronter l’ASM, que se dit-on la semaine à l’entraînement ?LT : Déjà, venir au Michelin, un temple du rugby, c’est quelque chose. Mais en plus quand tu te déplaces avec Toulouse, le stade est toujours plein. Donc ce sont toujours des matchs incroyables à vivre.PF : Tu savais qu’il allait faire froid aussi (rires) ! Cette affiche a souvent lieu en hiver, autour de Noël.LT : Puis, surtout, on savait que ça allait taper parce qu’il y a quand même quelques « animaux » ici (rires). Les Peceli (Yato), George (Moala), Alivereti (Raka) et à l’époque Apisai Naqalevu ou Peni Ravai… C’est pas des tendres... (ils soufflent)PF : C’est vrai qu’on se préparait toujours à d’abord répondre au combat qu’ils allaient nous proposer.Au niveau du management, quelle est la plus grande différence entre Christophe Urios et Ugo Mola ?PF : Le franc-parler de Christophe, je pense.LT : Oui, ce sont deux caractères différents. Ugo va plus chercher à te piquer alors que Christophe va être plus direct en te disant « ça, ça va. Ça non ».Ça fait quoi de jouer contre son ancien club ?PF : L’an dernier, quand j’étais revenu pour la première fois à Toulouse, ça m’avait fait un petit pincement au cœur.LT : Pareil. Quand on a joué à Toulouse en début de saison, c’étaitla première fois de ma carrière que je jouais contre d’anciens coéquipiers. J’avais les jambes un peu lourdes en début de match, mais j’étais content. J’étais heureux du choix que j’avais fait de rejoindre Clermont, heureux de retrouver Ernest-Wallon.PalmarèsÀ Toulouse, ils ont fait le plein de titres. Trois Brennus (2019, 2021, 2023) et une Champions Cup (2021) pour Fouyssac ; un Bouclier et un sacre européen de plus pour Tauzin après le doublé de 2024.AmisFouyssac et Tauzin se sont croisés avant de jouer à Toulouse. Ils ont tous les deux fréquenté le Pôle Espoirs de Talence. « On jouait à Fifa avant, mais maintenant il y a les gosses… »Pierre Fouyssac (29 ans)Formé à Agen où il signe professionnel (2015-2018 ; 59 matchs, 9 essais), il rejoint Toulouse (2018-2023 ; 40 matchs, 6 essais), puis l’ASM (depuis l’été 2023 ; 26 matchs, 5 essais).Lucas Tauzin (26 ans)Formé à Mont-de-Marsan, il signe professionnel à Toulouse (2016-2024 ; 87 matchs, 23 essais) avant de rejoindre l’ASM (depuis l’été 2024 ; 15 matchs, 2 essais).“Ugo va plus chercher à te piquer alors que Christophe va être plus direct ”
On sent quand même qu ils ont encore des étoiles dans les yeux quand ils parlent du grand ST
Bon maintenant ils sont chez les ploucs, mais bon faut bien gagner sa croute 
