
-
Écouter
-
Réagir
-
Voir sur la carte
-
Partager
Invité surprise du point presse des Jaune et Noir avant d’aller à Clermont (samedi, à 16 h 30), le 3e ligne international a parlé pour la première fois depuis juillet et l’affaire de Mendoza. Un sujet fermement écarté au préalable par le club
L’annonce de la présence d’Oscar Jegou en conférence de presse d’avant-match, ce jeudi, est tombée quelques minutes avant l’heure prévue. C’est dire si la petite demi-douzaine de journalistes installés dans la salle dédiée du Macif Parc, le centre d’entraînement du Stade Rochelais, est tombée de sa chaise. Ce, d’autant qu’un autre joueur était initialement prévu en compagnie de Pierre Bourgarit et Dillyn Leyds pour évoquer le déplacement à Clermont samedi (16 h 30). C’est que, depuis que l’affaire de Mendoza a éclaté, en juillet 2024, ni le troisième ligne rochelais, ni le deuxième ligne palois Hugo Auradou n’avaient encore pris la parole publiquement.
Accusés de viol en réunion avec violence en juillet après la soirée ayant suivi leur première sélection avec l’équipe de France en Argentine, les deux champions du monde U20 avaient d’abord été incarcérés, puis placés en résidence surveillée, avant d’être autorisés à rentrer en France. Ils ont depuis été « protégés » de toute sollicitation extérieure par leurs clubs et par le staff des Bleus. Une position qui n’avait pas changé une fois le non-lieu prononcé une première fois par la justice argentine, puis en appel, en février 2025 (NDLR : les avocats de la plaignante ont déposé un nouveau recours), alors qu’ils étaient partie prenante du Tournoi des Six-Nations avec les Bleus. Une épreuve remportée quelques semaines plus tard, face à l’Écosse, et au cours de laquelle le flanker maritime s’est montré très à l’aise.
Une intervention encadréeC’est dire, donc, si cette prise de parole était attendue, à l’heure du déjeuner, peu après l’entraînement collectif des Jaune et Noir. Qu’avait-il à dire de ces mois de tourmente ? Souhaitait-il se défendre ? Évoquer des émotions ? Des regrets ? On ne le saura pas… Car le service de communication du club avait donné une consigne claire : le joueur ne parlerait que de la séquence actuelle du club à la caravelle en Top 14, voire du Tournoi, mais aucunement de la tempête traversée… D’où un entre-deux un peu particulier – pourquoi le laisser s’exprimer en ce cas ? – au moment où celui-ci a pris place derrière le pupitre de la salle de presse.
« Ce garçon a beaucoup de force mentale. Je pense qu’il ne se pose pas de question »
Sauf que, de la même manière qu’on ne l’avait pas senti atteint par la polémique accompagnant sa sélection face aux Gallois, le troisième ligne de 21 ans n’a pas montré de signe de nervosité au cours du quart d’heure passé devant les journalistes, dont aucun n’a tenté le contre-pied. Peu bavard en interne, comme l’a décrit Pierre Bourgarit, il a enchaîné les réponses sans hésitation, assuré. Exactement comme sur les terrains où, depuis son retour en jeu, en novembre, il est très vite redevenu indispensable au Stade Rochelais.
« Tout va bien pour moi »D’ailleurs, alors qu’il devait initialement bénéficier de congés, la présence dans le groupe d’un garçon formé au club, qui ne vit pas bien la crise du Stade, ne doit rien au hasard. Comme Uini Atonio, l’un des patrons du vestiaire, ou Will Skelton, de retour de suspension, il fait partie des Rochelais sur lesquels compte le staff pour sortir la caravelle de la crise (Grégory Alldritt et Paul Boudehent, autre Bleus sacrés face à l’Écosse, sont blessés).
« J’ai posé la question [à Ronan O’Gara] pour savoir si j’allais avoir des vacances, parce que j’étais remplaçant (lors du Tournoi, NDLR), un peu plus allégé par rapport aux autres. Il m’a dit qu’il en fallait, que c’était important mais qu’il préférait m’avoir pendant trois ou quatre semaines consécutives, confie l’intéressé. Je resterai si le club est encore dans la situation où on est, mais je pense qu’on va remonter et que, peut-être, il y aura une fenêtre pour prendre une semaine. »
Ce contexte n’étonne sans doute pas Pierre Bourgarit, qui « sent que l’équipe se repose un peu plus sur » Oscar Jegou « et attend de lui qu’il l’amène, ce qu’il fait assez naturellement ». Pour le talonneur, « ce garçon a beaucoup de force mentale. Je pense qu’il ne se pose pas de questions, il est dans une période où tout va bien. » Ce que confirme l’intéressé après la seule question véritablement personnelle : « Oui, tout va bien pour moi. »