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Que serait-il advenu si son club de Blagnac, alors en Nationale, n’avait pas déposé le bilan en janvier 2024 ? On ne le saura jamais. Mais à l’époque, ce fut « un vrai coup de massue, résume son père Nicolas, qui suit assidûment sa carrière. Ugo (1) avait trouvé un bel équilibre entre son travail, le rugby à un bon niveau et la vie à Toulouse qui lui plaisait. » Sportivement, le titulaire d’un master en école de commerce a alors tenté sa chance chez les pros, lui qui, à 17 ans, n’avait pas été conservé par le SU Agen. Le début d’une ascension fulgurante.
En l’espace d’une saison et deux mois et demi, il a disputé 24 matchs de Pro D2 avec Aurillac (tous en tant que titulaire à l’ouverture ou à l’arrière), a été enrôlé par le Racing 92, a joué neuf des 10 premières journées de Top 14 et a participé aux entraînements de la tournée d’automne de l’équipe de France, à la suite du forfait de Matthieu Jalibert. Qui dit mieux ? « Il faut féliciter et remercier les clubs qui lui ont fait confiance », tient à souligner son premier supporteur.
Passionné et bosseur
Cette réussite, ce dernier l’explique notamment par sa passion pour le sport. « C’est sa vie, souligne le Foulayronnais. Quelle que soit la forme du ballon, on passait notre temps à jouer dans la cour de la maison. » « Il est bon dans toutes les disciplines », abonde Mani, son ami d’enfance, qui a récemment passé une semaine dans son nouvel environnement francilien. Un passionné, donc. Un bosseur, aussi.
« Il a toujours été sérieux et assidu, affirme le papa. Partout où il a joué, il est arrivé n° 2 ou 3 et a fini n° 1. » Des qualités confirmées par l’ancien ouvreur agenais Jérôme Miquel, un ami de la famille qui le conseille dans son jeu au pied (voir encadré). « Déjà, du temps de ses années à Blagnac, on se faisait quelques petites séances. Du travail en plus », qu’ils maintiennent aujourd’hui.
Après seulement deux mois de Top 14, Ugo Seunes découvert l’équipe de France cet automne.
Anne-Christine Poujoulat / AFP
Le plus surprenant quand on observe Ugo, c’est sans doute la simplicité avec laquelle il semble gravir les marches qui se présentent. Comme si la pression n’avait pas d’emprise sur lui. « Il ne se prend pas la tête et ça, c’est une force », souligne Jérôme. « C’est quelqu’un de simple, renchérit Nicolas. Il est tel qu’on le voit à la télé ; il n’y a pas de double jeu. » Un talentueux travailleur aux « superbes valeurs », dixit Mani, qui « n’a pas changé » et tire également sa force de son parcours singulier.
Il a du talent, il ose et il comprend le jeu. Il est capable de sortir d’un schéma préétabli parce qu’il a vu autre chose »
« Il côtoie des adultes depuis qu’il a 18 ans ; ça l’a fait mûrir », reconnaît son père. Son gabarit, peu épais - « 1,80 m pour 82 kg tout de même » - lui a également permis de « développer d’autres qualités, notamment la lecture du jeu ». « Il a du talent, il ose et il comprend le jeu. Il est capable de sortir d’un schéma préétabli parce qu’il a vu autre chose », énumère l’ancien demi d’ouverture du SUA. Et, eu égard à « la façon dont s’est construite sa carrière, ce n’est que du bonus à chaque fois », résume son ancien camarade d’école.
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Dès lors, où s’arrêtera-t-il ? La question est ouverte. Néanmoins, peu importe la réponse, il y a fort à parier qu’il continuera à fréquenter ses copains d’enfance et à appeler ses parents en visio lorsqu’il ira chercher une nouvelle bonne nouvelle. En revanche, il y a un domaine dans lequel sa fidélité est déjà quelque peu écornée. « Depuis tout petit, on a toujours supporté le Stade Français », sourit Nicolas Seunes. Personne n’est parfait…
(1) Le joueur n’a pas répondu à nos sollicitations.