Top 14 : mais où étaient les leaders de l'ASM Clermont face à Bayonne ?
L'ASM Clermont a sombré collectivement, vendredi soir à Bayonne en barrage de Top 14 (20-3). Mais ses leaders n’ont pas répondu présent non plus.
Un naufrage collectif et un naufrage individuel. Aucun Clermontois n’est parvenu à surnager sous le déluge, vendredi soir, à Bayonne. L'ASM n’a pas su ou pu s’appuyer sur son collectif. Ses leaders habituels ont également été absents et n’ont pas su ou pu mettre leur équipe sur les bons rails et insuffler le vent de révolte nécessaire.
La prestation de la charnière clermontoise a été particulièrement symbolique du manque d’influence que doivent avoir des joueurs clés dans des rencontres de phase finale. Benjamin Urdapilleta et Baptiste Jauneau sont passés au travers.
Certes, évoluer derrière un pack qui a toujours subi ou presque ne leur a pas facilité le travail. Mais l’un et l’autre ont failli dans l’animation, mais aussi dans des gestes techniques de bases. Comme des sorties de camp ratées pour le demi de mêlée qui n’ont pas permis d’inverser la pression. L’Argentin, lui, n'a pas ajusté deux pénalités largement dans ses cordes qui auraient pu permettre à l’ASM de basculer à la mi-temps à 9-9. Dans le pack, aucun joueur non plus n’est parvenu à sortir la tête de l'eau, ni rameuter ses coéquipiers dans son sillage.
L'ASM, orpheline de Fritz Lee
La dernière semaine écoulée est un peu à l’image de la saison de l’ASM : capable de briller par moments comme à Montpellier, ou de sombrer dans une langueur monotone comme au Pays basque. Ce qui a souvent eu le don d’ulcérer Christophe Urios, comme après l’indigne première mi-temps face au Stade Français, le 31 mai. « On manque de types qui passent devant les autres et qui disent : maintenant, ça suffit?! Les leaders ne passent peut-être assez devant », avait regretté le coach clermontois ce jour-là.
Depuis la blessure de Fritz Lee à Northampton, Clermont s’est retrouvé orphelin. Baptiste Jauneau a l’excuse de la jeunesse et de l’inexpérience des phases finales. Benjamin Urdapilleta celle du poids des années. Devant, Pita Gus Sowakula ou Rob Simmons n’ont pas le tempérament. Ils ont aussi la barrière de langue pour être vraiment des meneurs.
Thomas Ceyte qui avait pris du volume dans le vestiaire et sur le terrain en début de saison, n’était plus, dans ce sprint final, au même niveau de performance depuis de nombreuses semaines. Marcos Kremer, blessé vendredi, a longtemps été un joueur exemplaire sur le terrain. Mais, lui aussi, en cette fin de saison, n’avait plus la même activité ni le même rayonnement pour entraîner tous ses coéquipiers dans son sillage.
Pour passer un cap la saison prochaine, Clermont devra pouvoir s’appuyer sur des leaders qui répondent présents dans les moments difficiles et/ou dans les matchs cruciaux.