Thomas Laclayat
Trois et deux qui font cinq pénalités provoquées en mêlées, sans en avoir concédé une seule. « J’ai offert beaucoup de temps de jeu à Thomas », estimait Piqueronies à l’issue du succès face au Stade Français. Et on comprend pourquoi. À l’issue des deux premières journées, le transfuge du Racing est à l’origine de cinq des sept fautes commises par les mêlées castraises (4) et parisiennes (3) face aux Béarnais. « Pour l’instant, c’est très encourageant », fait valoir le manager, dont le nouveau droitier est devenu le meilleur garant de la nouvelle stabilité béarnaise en mêlée (4 pénalités concédées). De quoi assurer des lancements limpides, qui ce samedi, se sont transformés en rampe de lancement idéale pour faire briller la ligne d’attaque. Face à Païva - rentré prématurément après le KO de Koffi (3e) - comme à Tichit huit jours plus tôt, Thomas Laclayat a confirmé son statut de bonne pioche du mercato.
De quoi porter à ébullition « ce bain d’émulation sur ce poste de droitier où la concurrence est très relevée, jauge Piqueronies. Avec Guram (Papidze), Siate (Tokolahi) et Jon (Zabala), quand il reviendra de blessure, on a trois candidats très sérieux au poste de n°3. » Sur un laps de temps très court, peu d’entre eux ont toutefois fait aussi forte impression.
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Youri Delhommel
Si la promesse d’un rendement boosté par la concurrence n’est pas encore tenue, malgré les arrivées de Montoya (en sélection) et le retour de prêt d’El-Bibouji (blessé), le seul talonneur palois encore disponible en l’absence de Rey (blessé) tient la baraque à lui seul. « À Castres il joue 80 minutes, et il en fait 75 de plus ce samedi, toujours avec le même engagement, le même sourire dans le vestiaire, apprécie Sébastien Piqueronies. Il est l’un de mes hommes forts, même si j’en ai d’autres à ce poste-là. » Youri Delhommel a en tout cas marqué de gros points, en participant à la réussite paloise en conquête et sur ballons portés. Devenu particulièrement fiable sur ses lancers en touche, il fut récompensé d’un essai, le dernier inscrit face au Stade Français suite à une combinaison touche-ballon porté.
« Youri ne surprend plus personne, louange Sébastien Piqueronies. C’est un mec de valeur, exemplaire, dont le club a totalement besoin. Et c’est un très bon joueur de rugby. »
Hugo Auradou
On ne sait plus vraiment si Hugo Auradou est un n°4 à caser dans la catégorie des joueurs à fort potentiel, tant son influence et sa régularité lui arroge le statut de taulier. Son activité en touche se résume en un chiffre : offensivement, il permet à l’alignement palois de se hisser au 2e rang du Top 14 (88 %) derrière Montpellier (91 %). Pour mieux confirmer son statut de leader dans ce secteur, il cumule déjà deux contres (un ballon volé à Castres, un autre face au Stade Français). Quant à son statut de deuxième meilleur plaqueur palois (17 / 18, derrière Gorgadze à 19 / 22), il valide l’épaisseur d’un rendement défensif croissant.
À son crédit, aussi, une belle activité sur les ballons portés et une régularité faisant d’Hugo Auradou un joueur qui ne déçoit jamais. Ou si rarement. De quoi justifier la confiance de Piqueronies, envers le 5e joueur le plus utilisé de ce début de saison (76 minutes de moyenne).
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Beka Gorgadze
Les stimuli de la concurrence ont aussi eu un effet galvanisant pour Beka Gorgadze. Le seul avant ayant disputé 80 minutes à chaque fois fait preuve d’une activité débordante, notamment sur le plan défensif (9,5 plaquages réussis par match). Logiquement, il se retrouve en tête du paquet d’avants pour ce qui est des mètres gagnés (26,5 / match). Face au Stade Français, le n°8 géorgien a même terminé le match avec son principal concurrent au poste, Facundo Isa, au lieu d’être remplacé. Grâce à une nouvelle performance de haut vol face aux Franciliens, le troisième ligne centre s’est même installé au sommet du classement des gratteurs du Top 14 (trois ballons récupérés).
« À Pau, depuis mon arrivée, le niveau de la troisième ligne n’a jamais été aussi dense, confessait le Lelos dans notre édition de samedi. J’ai entendu plusieurs coachs dire qu’on pouvait bâtir l’équipe là-dessus. Elle peut faire une grosse différence dans notre saison. »
(Dis) Section
La Section Paloise à sa main Face aux Parisiens samedi, la Section Paloise a renoué avec un de ses péchés mignons : les essais en première main. La réalisation, limpide, fut l’œuvre d’Aaron Grandidier-Nkanang derrière une touche béarnaise au niveau de la ligne médiane : déviation de Whitelock en fond d’alignement, passe pour Simmonds qui profite du leurre de Gorgadze pour alerter Brau-Boirie dans le dos du Géorgien. Le Bigourdan – sur le pas et à l’aveugle – donne à Grandidier-Nkanang arrivé latéralement. L’ancien septiste poursuit cette course en travers jusqu’au couloir des 15 m où il redresse, fixe Ward et Barré et sert Attissogbe, qui lui redonne à l’entrée des 22 m pour éliminer Marchant en position de dernier défenseur. La combinaison, répétée à la perfection la veille lors de la mise en place, a payé.
Vingt minutes avant cet essai conclu par le champion olympique, la Section avait déjà failli faire mouche en première main, sur l’action qui a abouti à l’essai de Dan Robson. Sur le relais précédent, il a manqué moins d’un mètre à Fabien Brau-Boirie pour tendre le bras et valider une autre combine payante derrière une touche. Le signe que la dureté que sont en train d’acquérir les Vert et Blanc, ne se fait pas au détriment des velléités offensives déployées la saison passée.