Rares sont les motifs de satisfaction ramenés du Michelin. La volée administrée par Clermont aux Palois (50-27), a fait valser les débuts de certitudes bâtis au cours des deux premières journées. Si la Section se cherche des gages de constances, malgré l’ampleur d’une débâcle qui enraye brutalement sa série de six victoires, elle tirera son fil d’Ariane de son champ profond.
Impliqué sur les deux premiers essais palois, malgré une perte de balle ayant peut-être contribué à sa sortie prématurée (56e), Grégoire Arfeuil a globalement donné satisfaction à son manager. Avec Attissogbe, il fut le Palois le plus en vue. « Je savais que j’avais une concurrence féroce sur le plan profond, pose Sébastien Piqueronies. J’ai beaucoup d’espoirs en Greg, qui a eu son opportunité dans une équipe que je jugeais stable. Il a été performant à mes yeux. Quand il est concentré, éveillé, il est utile à notre projet. Il l’a prouvé. »
Sur le même sujet
Pour le manager palois, le différentiel de ce samedi, entre Clermont et Pau (50-27), se situe avant tout au niveau de l’efficacité
Impliqué sur deux essais
Décomplexé, plein de culot, le Gersois de 20 ans a surtout fait valoir ses qualités de vitesse pour créer des surnombres, au cours d’une première période où à la seule force de sa ligne d’attaque, Pau est resté dans le match (22-17, 40e).
Même si une première est un peu courte pour bousculer la hiérarchie établie, Arfeuil légitime son entrée dans la danse de la concurrence
Dans les airs, il fut l’un des rares Béarnais à se montrer à son avantage. Sur son premier ballon, le joueur d’1,93 m s’est imposé avec autorité face à deux Clermontois (6e). Sa prise d’intervalle a ensuite ouvert une brèche à l’origine de la première réalisation paloise inscrite par Gailleton (12-7, 18e). Servi par Attissogbe sur l’essai suivant, l’international à 7 a fait valoir sa pointe de sa vitesse avant de lui rendre la politesse, via un coup de pied de recentrage millimétré (19-14, 32e).
Attissogbe encore précieux
Et même si une première est un peu courte pour bousculer la hiérarchie établie, Grégoire Arfeuil légitime son entrée dans la danse de la concurrence. De quoi l’épaissir en profitant de l’absence d’un Maddocks papa d’un petit Henri depuis samedi, pour intégrer un triangle arrière inchangé au cours des deux premières journées. Comment pouvait-il d’ailleurs en être autrement, au vu du début de saison canon d’Attissogbe, et de la nouvelle dimension que semble prendre Grandidier-Nkanang ? Pas aussi influent que face à Castres ou au Stade Français, le champion olympique à 7 s’est, cette fois, fait voler la vedette par son pendant sur l’aile opposée. Quant à l’international Français, il a prouvé que son glissement de l’aile à l’arrière n’altère en rien son rendement. Tout ça pour dire qu’avec en plus le retour de Laporte (touché à l’épaule et dont le retour est espéré en novembre), Pau disposera d’une force de frappe prometteuse et d’un éventail d’options qui l’est tout autant (Desperes est capable d’évoluer à l’arrière, Maddocks, Attissogbe, Luc, Laporte, Arfeuil et Carol sont en mesure de couvrir les deux postes, et Grandidier est un pur ailier). Une densité dont Thomas Carol et Aymeric Luc pourraient faire les frais. Le duo semble être en queue de peloton dans la hiérarchie du champ profond.
(Dis) Section
Grand dix et décadence La Section Paloise a vécu un drôle d’après-midi samedi à Clermont. Plus que dans le coup à la pause et finalement larguée. Un double sentiment qui colle à la performance nuancée de son dix anglais Joe Simmonds. À la 17e, sa longue passe sautée à destination d’Émilien Gailleton est gagnante pour le premier essai palois, mais dix minutes plus tôt, un en-avant sur le même genre de passe « laser » annihile une des occasions nettes du premier acte. Une approximation dont n’est pas coutumier l’Anglais, tout comme ces deux plaquages manqués – les deux premiers de la saison – dont un devant Darricarrère qui amène le deuxième essai des Jaunards. « Une faute individuelle qui n’arrive jamais à notre meilleur ouvreur », l’a soutenu Sébastien Piqueronnies.
Un Joe Simmonds qui a aussi semblé nerveux, qui a beaucoup pesté, gesticulé, sans doute agacé et frustré de certains comportements des siens, autant que des décisions de Pierre Bru qu’il a plusieurs fois interpellé, de loin, sans obtenir gain de cause.
Le résumé d’une Section pas au mieux et finalement battue, même si, concernant Joe Simmonds, son 100 % face aux perches (12 points) le place déjà au 2e rang des meilleurs réalisateurs du Top 14 (38 points).
Damien Gozioso
L’info
La colère froide de Piqueronies contre Bibi-Biziwu Récompensé d’une pénalité en mêlée en fin de première mi-temps, le pilier palois Daniel Bibi-Biziwu a vu cette sanction se retourner contre lui après avoir chambré son vis-à-vis (Régis Montagne), en lui administrant une petite tape sur la joue pour le chambrer. Résultat, le gaucher a été sorti à la mi-temps par son manager. “C’est une sanction, assume le technicien. Je lui avais demandé de travailler en équipe. Et quand il le fait, il est indispensable à notre projet. Quand il travaille tout seul pendant quelques millisecondes, on n’en a pas besoin. Le message est-il suffisamment clair ?”